
C o lo n ie
de'
P o r t - Ja c k s o n .
r r a n s p o r r
de? c on d am n é s .
On donne aussi par semaine à chaque table de six personnes un quart
[ I I 4] de vinaigre, e t, après que le navire a été 3 ou 4 semaines en
mer, une once [2 8 s '“"™''/ de jus de citron et un poids égal de sucre par
jour à chaque homme. Tout étant disposé pour le cas où les convicts
resteront 8 mois à bord, il leur est destiné une quantité de 12 0 gallons
[5 4 5 '"'“ , 2 1 ] d’eau et 2 gallons [9'““'“ , 09] de vin par individu, mais
cette dernière boisson ne peut leur être distribuée que par ordre du
chirurgien-surintendant. On accorde aux femmes (1) une quantité de vin
égale à celle qu’on donne aux hommes et avec la même restriction ; elies
ont droit aussi aux autres provisions et de plus à 3 livres [ T*’“, 36] de
sucre brun en poudre ou de moscouade, avec livre [o’“'“, 2 3] de thé
noir par semaine, pour chaque table de six femmes.
Indépendamment des objets qui précèdent, on place encore à bord,
pour les cas de maladie et de convalescence, une certaine quantité de
viandes conservées par ia méthode d’Appert, ou, comme disent les Anglais,
de viandes à la Dunkin (2), et quelques autres provisions telles que
thé, sucre, chocolat, jus de citron, moutarde, gingembre, sagou, épices,
etc., qui se distribuent dans les circonstances extraordinaires.
Vêtemens. — Le gouvernement fournit avec autant d’abondance que
d’exactitude ies vêtemens nécessaires aux déportés; et aux femmes en
particulier, ies diverses matières et les instrumens qui doivent servir aux
occupations de ieur sexe pendant le voyage : ceiies qui ont des enfans
avec elles reçoivent aussi pour eux des vêtemens. Enfin des Bibles,
des Nouveaux-Testamens, des Psautiers, des livres de prières et des
manuels pour l’instruction des prisonniers, sont encore abondamment
( i ) L e s fem m e s lib re s q u i v o n t r e jo in d r e leurs m a ris c o n v ic t s r e ç o iv e n t p a r jo u r les d e u x tiers
d e la ra t io n d’ un h om m e , e t leurs e n fa n s la m o it ié d e c e q u i e st a c c o rd é a u x fem m e s .
{2) L e s A n g la is fin iro n t p a r c ro ir e s é r ieu sem e n t q u e c e tte m é th o d e d e c o n s e r v e r les v ia n d e s a
été in v e n t é e ch e z e u x p a r un d e leurs c om p a t r io te s n om m é D u n k i n ; il n’ e st p a s ra re en e ffe t d e
les en ten d re p a r le r d e c e t a dm ir a b le m o d e d e p r é p a r a t io n , sous le n om d e p r e s e r v e d m e a t o f
D u n k i n [ v ia n d e s c o n s e r v é e s d e D u n k in ] . N o u s n e som m e s pas si g é n é re u x n i su r to u t si re c o n -
n a issans en v e r s n o tre m a lh eu re u x c om p a t r io te M . A p p e r t , q u i s’e st v u , à un â g e t r è s - a v a n c é ,
d an s u n e s itu a t io n v o is in e du b e so in . J e ne c ra in s pas d ’a v a n c e r que c e tte m é th o d e d’A p p e r t ,
p o u r c o n s e r v e r n on -s eu lem en t les v ia n d e s , ma is g é n é ra lem e n t tou te s les su b s tan c e s a lim e n t a ir e s ,
p en d an t u n n om b re d’an n é e s in d é f in i, e st la plus u t i le d é c o u v e r t e q u i a it é té fa it e dan? l’ inté rê t
d e la m a r in e d e p u is l’ in v e n t io n d e la b o u s so le . D e p u i s le 1 5 a v r il 1 8 2 7 A4 . A p p e r t r e ç o it du
min istè re d e la m a r in e u n e p e t ite p en s ion v ia g è r e d e i 2 0 0 fran c s .
LIVRE V .— D e s S a n d w i c h à P o r t - J a c k s o n i n c l u s i v e m e n t , i i 19
distribués; au moins i! en étoit ainsi à bord du navire chargé de femmes, Colonie
ia, plupart convictes, et d’enfans, sur lequel M. Thomas Reid (1) étoit P on- Ja ck son
chirurgien-surintendant en 18 20 . Transpon
Logement. — Le dortoir des convicts, sur les bâtimens de transport, est ^escondamnes,
situé dans la partie qu’on nomme la prison, ce qui doit s’entendre de tout
l’espace compris entre ies deux ponts, à l’exception de ce qui est nécessaire
au logement du capitaine, de ses officiers et de l’équipage. Ce dortoir
est partagé, pour me servir de l’expression des marins, en un certain
nombre de postes ou d’espaces entourés de toile, pouvant contenir chacun
quatre personnes.
Sans doute on doit applaudir à la sollicitude avec laquelle les convicts
sont fournis de tout ce qui peut leur être nécessaire ou seulement
agréable pendant la traversée, mais cela me fait penser involontairement
à ce passage d’une lettre de John Denham, simple villageois du comté
de Cambridge, cité par Walter-Scott, dans laquelle ce paysan déclare
« qu’il est impossible (en Angleterre) que les gains du laboureur suffisent
» à ses besoins, son revenu n’équivalant pas à celui d’un malfaiteur qui
» subit sa sentence dans une maison de force. Ainsi la société, ajoute-
» t-il, traite mieux les voleurs que les industriels. Doit-on, après cela,
» être étonné que les prisons soient toujours pleines l L ’homme honnête,
» laborieux, indépendant, qui veut gagner son pain et celui de sa famille
» à la sueur de son front et avec le seul exercice de ses bras, devient tous
» les jours plus rare (2).»
On a vu jadis certains capitaines infidèles avoir la funeste industrie
de remplacer par des rations d’une qualité très-inférieure les vivres fournis
par ie gouvernement, et même spéculer sur la quotité de ce qui devoit
être donné à chaque convict. La surveillance qu’exerce aujourd’hui le chirurgien
surintendant et l’espèce d’enquête qui a lieu au débarquement des
déportés, ainsi que nous ie dirons plus bas, tendent à rendre ces sortes
d’abus beaucoup moins fréquens, s’ils ne les détruisent pas tout à fait.
Hygiène. —■ Un vaisseau parti d’Europe en mars ou avril arrive au Mesures sanitaires.
(1) Voy e z Reid’s Voyages to New-South- Wales and Van-Diemen Land, d’où la plupart de
ces détails sont tirés.
(2) Voyez Economie politique chrétienne, par M. de Vi l leneuve Bargemont , t. I I I .
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