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l’économie animale. Q u elle é to it, félon e u x , la caufe «u
mouvement inteflàn attribué au fang pour conferver fa rlui-
ditê. Obfervations tirées de l'Effai de p/iyfique fur Inflige aes
parties du corps humain , attribué à M. Senac , qui font juger
combien les expériences font contraires à- cette opinion. Ibid,
h. Mais fi la fermentation n’eft pas abfolument n-Çe.iair?
pour produire la chaleur vitale , quelle en peut etré la Caule. ;
V o y e z la réponfe à cette queftion au mot Chaleur animale.
Caufe de la rougeur du fang félon les chynuftes. Hypothele
de Defcartes, par laquelle, au moyen d’un ferment luppole
dans le coe ur, il en explique le mouvement de contraction
& de dilatation. Cette hypothefe renverfée par les expériences
& le raifonnement. Ibid. 524. a. Les fermentateUrs
allèrent jufqu'à fuppofer dans chaque couloir, des levains
particuliers qui changent les fluides qui y abondent par le
mélange qui fe fait entre eux , & par la fermentation qili
réfulte de ce mélange. Expérience fans répliqué qui dptruit
ce fentiment. Par rapport au rôle que l’on a hut jouer a La
fermentation dans la ficvre, la coflion, la crife : v o ye z ces
articles-là. C e qui a été dit jufqu’ici n’eft que lhiitoire dés
erreurs qu’a produites l’abus du terme fermentation, & l’ignorance
de la chofe. Ibid. b. En quel fens St jufqu’à quel point
la fermentation a lieu dans le corps humain. Diverfes caules
qui concourent à s’oppofer à ce que le changement qüé
pourroit produire la fermentation excitée dans leftomaC
devienne complet. Ibid. 523. a. Comment cette fermentation
des alimens commencée , tend à en extraire le nie
propre à former le chyle. Cette fermentation n eft jamais
pouflee jufqu’à produire refpeCtivement un efprit ardent ou
acide, un alkali volatil. Mais à l’égard des perfohnes d’une
conftitution foible, les alimens trop long-tems arrêtés dans
l ’eftomac éprouvent d’une maniéré plus étendue les chaii-
gemens auxquels ils ont de la difpoution. Il eft donc très-
intéreffant de rechercher les moyens de fuppléer au défaut
de fermentation commençante, de la procurer, ou de corriger
l’excès de la fermentation trop continuée. C eft l’objet que
s’eft propofé le doéleur Pringle dans les expériences. En quoi
confiftent les expériences de ce médecin anglois. Ibid. b.
Conciliions qu’il en tire par rapport à la fermentation alimentaire.
i° . Si la falive eft bien préparée , qu’il y en ait
une quantité fuffifante, qu’elle foit bien mélangée a vec les
alimens, elle arrête la putréfaction, prévient la fermentation
immodérée, les vents 8c l’acidité dans les premières voies.
Examen du fentiment contraire de Stahl. 20. La plupart des
fubftances animales qui tendent à la putréfaction , ont la
faculté d’exciter une fermentation dans les farineux. 30. Les
mélanges qui fe font aigris dans l’eftomac ne reviennent
jamais à un état putride. 40. Les fubftances animales putrides
excitent une fermentation dans les farineux, les végétaux
& le lait. 50. Ainfi bien des perfonrtes font incommodées
d’aigreurs, quoiqu’elles ne v ivent que de viandes, de pain
& d’eau. 6°. Diverfes fubftances q u i, s’oppofant à la fermentation
, font contraires à la digeftion. 7 0. Subftartces Utiles, foit
pour arrêter la fermentation immodérée, foit pour fortifier l’ef-
tomac. Ibid. 526. a. 8°. Q uels font les ftomachiques les plus
propres à fuppléer au défaut de la falive. 90. Les aromatiques
annoncent moins de vertu carminative que les amers 8c les
anti-feorbutiques. io °. Il n’y a point de conformité entre un
amer animal 8c un amer végétal. 1 x°. Quelle eft la vertu
du fel marin, du fel d’abfynthe & de la leffive de tartre ,
dans la fermentation des alimens. 120, Des oeufs confidérés
comme alimens. Ibid. b.
Fermentation. La digeftion ne peut lui être attribuée. Suppl.
R 877. b.
FERMER les ports ou mettre un embargo. ( Comm. ) Deux
maniérés de fermer les ports , c’eft-à-dire d’empêcher qu’il
n’en forte aucun bâtiment. V I . ça6. b.
Fermer , ( Comm. ) V I . 327. à.
Fermer un bateau, (terme de riviere) V I. 527. a.
FERMER une voile t ( Manege) V I . ça7. a. '
Fermer une voûte , ( Coupe des pierres) V I . ça y. a.
F E RM E T É , ( Gramm. & Littêr. ) lignification propre de
c e mot. Fermeté de l’ame, de l’efprit. Fermeté du ftyle de
Tacite. La Bruyere a un ftyle ferme. V I . ça7. a.
Fermeté 8c confiance : différence entre ces mots. V I.
527. a.
Fermeté : il ne faut point la confondre avec l’entêtement.
X V I I . 770. a , b. Fermeté à remplir fes devoirs au péril
de la vie. VII I. 638. b. 639. a.
Fermeté , ( Phyfiol. ) attitude dans laquelle on f e tient
fe rm e , dans quelque fituation que ce foit. V I . 327. a.
FERM ETURE des portes d’une place de guerre. XI.
, 7 2 1 .a , b.
FERM IER, (Econ. rufliq. ) Différence entre le fermier
& le métayer. Devoirs d’un fermier à l’égard de fon propriétaire.
L ’aflidinté & l’aClivité font les qualités effentielles
d’un fermier. Ceux q u i, fous prétexte de joindre le commerce
au labourage, fe répandent fouvent dans les marchés
publics, n’en rapportent que le goût de la diflipation , 8c
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perdent de yu e la feule affaire qui leur foit importante. Ceiui
auxquels ils confient les travaux de la campagne ne fau-
rôient fuppléer comme il faut à leur abfence. V I . 327. b. O b jets
dont le foin doit être abandonné à la fermière. La théorie
de l’agriculture eft Ample; mais les circonftances obligent à
en modifier les principes de tant de maniérés, que les réglés
échappent à travers la foule des exceptions. Si les cultivateurs
philofôphes avoient eu.foin de conftilter nos bon?
fermiers, ils fé léroierif épargné beaucoup d’expériences, en
s’inftruifant de celles qui font déjà faites : ils auroient dû
aufli déférer davantage à leurs fentimens, lorfqu’en propo-
fant leurs découvertes, ils ont trouvé en eux de la froideur
ou de la répugnance. O n voit par l’expérience de plufieurs
perfonnes, combien les véritables, connoiffances en agriculture
dépendent de la pratique, Ibid, ç 28. a. En matière d’agriculture
, il vaut beaucoup mieux v oir la pratique des fermiers
, que fe borner à la leifture des livres. Il faut beaucoup
de courage Sc d’argent pour réiiftir à un certain point
dans le labourage. La claffe des fermiers eft injuftement
méprifee. Dans les premiers tems dè là république romaine,
on loùoit un citoyen vertueux en l’appellant un bon labou- ■
reii'r. Quelques écrivains ont regardé l’agriculture comme
une fonélion facrée. Eloge des moeurs de la plupart des fermiers
de nos jours. Bonheur de leur état. Sentimens qu’on
leur doit. Ibid. b.
Fermier ou locataire : éngagetiiens qu’il prend. II. i6 . b.'
IV . 894. b. Opération que le permettent les fermiers fripons
qu’on force à quitter leurs fermes. IX. 146. b. D es arbres
que le fermier a plantés. Suppl. L ç 23 .b.
Fermiers, ( Econ.politiq. ) ceux qui afferment & font v a loir
les biens des campagnes, 8c qui procurent les richeffes
& les réffources les plus effentielles pour lefoutien de l ’état,
V Î. 328. b. On ne peut bien juger de l’ctat aéfuei de l’agriculture
en France , fi l’on s’en tient à un coup d’oeil général.
Connoiffances auxquelles il faut s’appliquer pour en bien
juger. Il s’en faut peu qu’on ne croie que l’ufage des chevaux
8c celui des boeufs ne foient également avantageux.
Les cultivateurs eux-mêmes ne doivent pas être confultés
là-deffus. 11 n’y a que des fermiers riches qui puiffent fe
fervir de chevaux pour labourer les terres. Les autres n’ont
d’autre reffource que de les faire cultiver avec des boeufs,
par des payfans qui leur rendent la moitié de la récolte :
cette médiode exige très-peu de frais de la part du métayer.
Autre arrangement, par lequel les propriétaires , dans certaines
provinces, retirent en argent le revenu du fermage de
leurs terres. Ibid. 329. a. Les propriétaires qui fe charge-:
roient eux-mêmes de la culture de leurs terres dans les
provinces où l’on ne cultive qu’avec des boeufs, feroient
obligés de fuivrè le même ufage. D e tout tems, & en tout
p a y s , on a cultivé les terres avec les boeufs. Leur travail-
eft beaucoup plus lent que celui des chevaux. C ’eft un préjugé
démenti par l’expérience, que les boeufs ont plus de
force que les chevaux : fix’ boeufs voiturent deux ou trois
milliers pefans, 8c fix chevaux voiturent fix à fept milliers.
Les boeufs retiennent plus fortement aux montagnes, mais
ils tirent avec moins ae force. Proportion de ce qu’il faut
de boeufs ou de chevaux pour le labour d e différentes terres ;
quantité de travail que les uns & les autres font dans un jour,
Ibid. b. L ’ufage des boeufs ne paroît préférable à celui des
ch e vau x, que dans les pays montagneux ou dans des ter-
reins ingrats, où il n’y a que de petites portions de terres
labourables difperfées. Les boeufs peuvent convenir pour
les terres fort légères. Les terres qu’on laboure avec des
boeufs , produifent beaucoup moins que belles qui font cultivées
avec des chevaux. Les métayers occupent autant qu’ils
le peuvent les boeufs à des charrois pour leur profit ; les
terres font moins cultivées , 8c une partie demeure en friche.
C ’eft un grand inconvénient, dans les pays où l’on
cultive avec des boeufs, quand les terres reftent en friche ;
elles y font à trèà-bas prix , 8c reftent en vaine pâture. Ibid.
330. a. On croit vulgairement qu’il y a beaucoup plus de
pro fit, par rapport à la dépenfe , à labourer avec des boeufs
qu’avec des chevaux : recherches fur ce fujet. Détails fur
les frais d’achat des boeufs & des chevaux par lefquels il
paroît que la dépenfe des boeufs furpaffe au bout de douze
ans celle des chevaux d’environ 700 livres. Ibid. b. Il y a
des fermiers qui ménagent leurs boeufs ou leurs chevaux
pour les vendre plus avamageufement ; màis alors ils font
moins de culture. Si les chevaux font plus fujets aux maladies
que les boeufs , cet inconvénient fe compcnfe; parce
que le laboureur qui fe fert de boeufs en a befoin d’un plus
'grand nombre , qu’il n’auroit eu de chevaux. L e défaftre
que caufent les épidémies parmi les boeufs eft plus dangereux
que les maladies des chevaux. Dépenfes pour les boeufs
qui compenfent celles du ferrage 8c du harnois des chevaux.
Pour la nourriture , le préj ugé eft en faveur des boeufs ;
examen de cette queftion : Ibid, ç 31. a. d’où il réfulte que
l’avantage eft toujours en faveur de ceux qui emploient les
chevaux. Ibid. b. Les chevaux par leur travail fe procurent
eux-mêmes
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eux-mêmes leur nourriture , fans diminuer le profit que la
culture doit fournir au laboureur. Il n’en eft pas de même
de la culture ordinaire qui fe fait avec les boeufs. Il y a
de plus pour les boeufs que pour lés chevaux , la dépenfe
des pâturages. Diverfes caiifes qui contribuent à rendre cette
dépenfe fort onèréufe. Ibid. 332. a. Il y a moitié à perdre
fur- le produit des terres qu’on cultive avec des boeufs.
Dans les tems fe c s , les boeufs trouvent peii de nourriture
dans les pâturages , 8c ne peuvent prefque pas travailler.
Ainfi le défaut de fourrage & de fumier , le peu de travail
, les charrois des métayers , bornent tellement la culture
, que les terres ne produifent que très-peu de revenu ,
& ruinent fouvent le propriétaire 8c le métayer. On prétend
que les fept huitièmes des terres du royaume font cultivées
avec des boeufs, ce qui découvre une dégradation de
l’agriculture eu France : une partie de toutes ces terres font
en friche par le défaut de fermiers. Caufes de ces défaftres.
Pauvreté des habitans de la campagne. Il 11’y a point d’homme
qui ne fâche que les richeffes font le grand reffort de l’agriculture.
D e cinquante millions d’arpens labourables dans
le royaume, il y en a plus d’ un quart en friche, Six ou fept
millions font traités par la grande culture 8c environ trente
millions avec des boeufs. Ibid. b. Le produit total des terres
cultivées donne en blé environ 42 millions de feptiers. C alcul
de M. Dupré de Saint-Maur , d’où il réfulteroit que la
confommation totale annuelle en blé eft de trente-fix millions
de feptiers , & le produit annuel, année commune ,
trente fept millions. Si les terres étoient traitées par la grande
cu ltu re , il paroît qu’on auroit 70 millions de leptiers , &
qu’ainfi l’augmentation de récolte feroit de 26 millions. Du
commerce des blés. Obfervations qui prouvent qu’on ne
pourroit pas vendre à l’étranger ces 26 millions à un prix
qui put dédommager le laboureur de fes frais. Il faut donc
envifager par d’autres côtés les produits de l’agriculture.
Le s profits fur les belliaux en forment la partie la plus con-
fidérable : or ce font les riches moiffons qui les p rocurent.
I l faiit aux beftiaux dés pâturages pendant l’h iv e r , & des
grains à la plupart pour leur nourriture, c’eft fous ces deux
points de vu e que l ’auteur envifage ici la régie de l ’agricul-
mre. Ibid. Ç33. a. D e quelle maniéré les différentes terres
du royaume devroient être employées. En Angleterre, on
réferve beaucoup de terres pour procurer de la nourriture
aux beftiaux. Produit des laines de ce pays. Il n’y a aucune
branche de commerce qui puiffe être comparée à cette feule
partie du produit des beftiaux. Produit de la traite des nègres
comparée à celui des beftiaux en Angleterre. Avantages
de l’état du fermier dans ce royaume. Ibid. b. En bornant
en France la culture du blé aux bonnes terres , le
calcul de l’auteur porte que le produit annuel feroit de 60
millions de feptiers, lequel furpaffant de 18 le produit aâuel
de nos récoltes, cet excédent vendu à l’étranger produiroit
en argent plus de 300 millions de livres. Le furcroîr de la
récolte en menus grains ferviroit avec lé produit des terres
médiocres, à l’augmentation du profit fur les beftiaux. Le
commerce du blé étant libre, il fe vendroit à l’étranger environ
20 livres le feptier. Régularité dans les prix des grains
en Angleterre ; ce qui eft un grand avantage pour le fou-
tien de l’agriculture. Q u e l a été le bas prix du blé en
France depuis plus de 30 ans. Les difettes arrivent facilement
à la fuite d’un prix fi ba%, dans un royaume où il y
a tant de cultivateurs pauvres. Pratiques des laboureurs, qui
montrent pourquoi les difettes furviennent lorfqu’il arrive
de mauvaifes années. Ibid. 33 4. a. Pourquoi les années abondantes
, où le blé a été à bas p rix , 8c qui font fuivies d’une
mauvaife année , ne préfervent pas de la difette. Pour mieux
comprendre le dépériffement indifpenfable de l’agriculture,
par l’inégalité exceflive des prix du b lé , il ne faut pas
perdre de vue les dépenfes qu’exige la culture du blé.
To ta l pour la culture de 40 arpens, cultivés par quatre
chevaux — 3220 livres. Ibid. b. L’auteur démontre enfuite
que quand la tête du blé eft à feize, livres le feptier, le
cultivateur retire à peine fes frais, & il eft expofé à tous
les accidens dont il doit fupporter le dommage. Eftimation
des frais 8c du produit des menus grains qu’on ferae au
mois de mars. Ces frais font pour les 40 arpens, 690 liv.
qui joints aux 3 220 liv. de ci-deffus, font une femme de
3910 liv. pour le total des frais de 40 arpens. Produit du
blé , 3260 liv. Produit des menus grains, 800 liv. T o ta l,
4066 liv. Ainfi le produit n’excede les frais que de iç 6 liv. Il
faut donc que les grains foient à plus haut prix , pour que
le cultivateur puiflè fe foutenir. Condition du métayer &
du propriétaire en évaluant leurs dépenfes 8c leurs revenus
annuels. Ibid. 333. a Le fermier eft toujours plus avantageux
à l’état. Il eft de l’intérêt des campagnes 8c par confé-
quent de l’état que le blé fe maintienne à un certain prix.
L e riche fermier occupe 8c foutient le payfan ; le payfan
procure au pauvre citoyen la plupart des denrées neceffai-
res aux befoins de la vie.. La culture languit dans les lieux
où les fermiers manquent. Ibid. b. S i , la femence 6c les frais
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prélevés, un fermier a un feptier de plus par arp en t, c’eft
ce qui fait fon avantage. Et s’il cultive fi bien qu’il puiffe
avoir deux feptiers, foii profit eft doublé; mais ii né peut
obtenir ce produit que d’une bonne terre. Le payfan qui
entreprendroit de cultiver dii blé avec fes bras , 11e pour-
roit fe dédommager de fon travail. C e n’eft que fur de
grandes récoltes qu’ôn peut retirer quelque profit. L'agriculture
n’a pas , comme le commerce , une reffource dans
le crédit; il faut donc que lés fermiers foient riches par
eux-mêmes. Inconvéniens de l’état aftuel des chofes qui
font que l’état de fermier ne fubfifte prefque p lu s , 8c que
1 agriculture eft^ abandonnée aux métayers. C ’eft principalement
la liberté ou la contrainte dans le commerce du b lé,
qut décide de fa valeur. Ibid. 336. a. La nation angloife n’a
point effüyé de cherté extraordinaire ni de non-valeur de
ble , depuis qu’elle en a favorifè l’exportation. L e bon état
de 1 agriculture dans les colonies angloifes , fur-tout dans la
Penfylvanie, a contribué depuis un tems à diminuer le prix
de cette denree. Outre la liberté de la vente des grains à
l’étranger, il faut que le cultivateur ne foit pas inquiété
par des impofitions arbitraires. Par rapport à la nèceflité de
fournir a la milice , l’état de fermier pourroit avoir des
privilèges de plus que l’état de métayer , fi le premier étoit
bien connu. Le gouvernement ne peut déterminer des perfonnes
riches à l’état de fermiers, que par une protection
décidée. Ibid. b. Recherches fur le profit des beftiaux dans
1 état aétuel de l’agriculture en France. Par la grande culture
on mettroit à profit les pâturages qui fervent en pure
perte à nourrir quatre ou cinq millions de boeufs , 8c qui
occupent , pris tous enfemble, au moins pendant fix ans ,
les pâturages , qui pourroient fervir à élever pour la boucherie
quatre ou cinq autres millions de boeufs , lefquels
produiroient, en fuivant la méthode indiquée i,ci, 600 millions
de plus tous les fix ans. Ces pâturages poufroient la
plupart être remis en culture; alors le produit en feroit
beaucoup plus grand. Avantage plus confidérable que pré-
fenteroient les troupeaux de moutons, par l’accroiffement
du produit des laines 8c de la vente annuelle de ces beftiaux.
Ibid. 337. a. Dans les domaines cultivés par des boeufs, il
n’y a pas le tiers des troupeaux qui pourroient y être nourris
, fi ces terres étoient mieux cultivées. Calcul des profits
que procureroient ces troupeaux de moutons augmentés
autant qu’ils peuvent l’être. Les obfervations qu’on vient
de faire fur l’accrôiffement du produit 4 es boeufs 8c des
troupeaux , doivent s’étendre fur les cheva jix, les v ach e s,
les v eaux , les porcs, les volailles , les vers à foie , &c. C e s
richeffes fe répandroient fur tous leç habitans , elles aug-
smenterôient la population , elles accroîtroient les revenus
des propriétaires 8c ceux de l’état. Les frais de la culture
n’en feroient guere plus confidérables, il faudroit feulement
de plus grands fonds pour en former l’établiffemenr. C ’eft:
au gouvernement à faire retourner dans la campagne ces
fonds que les grandes villes attirent à elles. Ibid. b. Avan-
tages qui réfulteroient pour le commerce de l’exécution du
plan propofé. Autres avantages, la propagation 8c confer-
vation des hommes, l’augmentation des habitans de la campagne.
Mifere du payfan dans les provinces où la culture
fe fait avec des boeufs. Préjugé des habitans des villes fur
les caufes du dépériffement de l’agriculture. Quand le payfan
laboure lui-même la terre, c’eft une preuve de fa mifere
8c de fon inutilité. Occupation des payfans dans les provinces
riches où la culture eft bien entretenue. Bonheur de
leur état. Ibid. 338. a. Quelles font les caufes qui plongeant
les payfans dans la mifere, leur font abandonner les campagnes.
Combien le travail du riche fermier eft plus profitable
à tous égards que celui du métayer. Maux infinis que
caufent les manufaâures 8c le commerce qui ne font entretenus
que par le défordre du luxe. Quand une nation dépenfe
par le luxe ce qu’elle gagne par le commerce, il n’en
réfulte qu’un mouvement d’argent , fans augmentation de
richeffes. Les produirions de nos terres doivent être la matière
première des manufaâures 8c l’objet du commerce.
Caufes qui attirent les hommes 8c les richeffes dans les
villes. Ibid. b. Les hommes font attirés par.l’intérêt 8c par
la tranquillité ; qu’on procure ces avantages à la campagne
, elle ne fera pas moins peuplée à proportion que les
villes. Prefque tour l’argent du royaume eft employé à un
commerce qui n’augmente point les richeffes de la nation.
Si une partie de cet argent étoit diftribué à l’agriculture ,
elle procureroit des revenus bien plus confidérables. On
peut affujettir convenablement fes productions à la répartition
des impofitions. Difficultés de faire exactement cette
répartition. Pour affujettir ail moins à des réglés invariables
ces. impofitions, il ne faudroit fe régler que fur les effets
vifibles. Ibid. 339. a. Comment cela devroit s’exécuter. Précautions
qu’il y auroit à prendre en réglant les impofitions
fur les commerces établis dans les villages. Les inconvéniens
auxquels ces réglés ne pourroient o b v ie r , ne feroient
pas comparables à celui d’ être expofé tous les ans à la dit-
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