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relatives à la latinité. On occupera les jeunes gens à traduire
<le la profe & des v e r s ; mais en s’attachant à faire traduire
le même livre de fuite. Comment ces verfions devront être
écrites. Ibid. b. D e l’étude du grec. L’étude de quelque langue
moderne préférée à celle du grec. Celle de la langue an-
gloife : facilités que nous avons pour ce,ttè étude, de plûs
que pouf celle de la langue grecque. ^ Ibid. 91. a. Autres
exercices qui doivent faire partie de l’éducation, tels que
le defféin, le calcul 8c l’écriture, la géométrie, la géographie
, la mufiquè, &c. Comment ces études doivent être
traitées, depuis l’âge de huit à neuf ans jufqu’à-là fin de
l ’éducation. Direélions pour la fuite de l’éducation, depuis
l ’âge de douze ans, jufqu’à l’âgé de quinze ou feize , par
rapport à la latinité. Réflexions de M. Pluche fur le même
fujet. Par la nouvelle méthode les enfans auront vu dans
leur cours d’étude , quatre fois plus de latin qu’on n’en peut
v o ir par la méthode vulgaire, & auront acquis plus dé facilité
de s’énoncer en cette langue. Ibid. b. C e travail continué
depuis fix ans , jufqu’à quinze ou fe ize , donnera moyen de
vo ir 8c d’entendre prefque tous les auteurs claffiques, &e.
Traités qu’il faut joindre aux livres de claffe pour ouvrir
de bonne heure aux jeunes gens le fanétuaire des fciences
8c des arts. Auteurs qui ont le mieux écrit en notre langue,
qu’il faudra leur faire connoître. Occafions 8c objets de dif-
traélions qu’on devroit éloigner dans l’inflitution de la jguneffe.
Comment on pourroit accoutumer les jeunes gens à paraître
en public. D u goût de molleffe & de parure qui gagne à
préfent tous les efprits. Directions par rapport aux habits.
Ibid. 92. a. Exercices de rhétorique pour les dernieres années
d'humanités. Lès verfions ne doivent pas être données fans
avoir été expliquées en pleine clafl'e. La rhétorique n’efl pas
feulement l’art dé perfuader , mais auffi celui d’inftruire ,
d’expofer, de narrer, de difcuter d’une maniéré à la fois
élégante 8c folide. Les compofitions françoifes, les leétures,
& autres opérations femblablès, feront toujours plus efficaces B air atteindre au v rai but de l'éloquence 8c de la rhétorique.
e la philofophie. On a tort dé la regarder comme une
fcierice indépendante & diftinâè de toute autre. Elle doit
fe commencer dès les premières leçons de grammaire , & fe
continuer tout le refte des études. Soins du maître à cet
égard. Ibid. b. Indépendamment dè ces foins, il eft toujours
cenfé qu’il faut faire un cours de philofophie. Combien il
conviendrait d’avoir un cours imprimé. Correélions qu’il faudrait
faire aux cours de logique, de métaphyfique, de morale,
de phyfique, qui ont été enfeignés jufqu’ici. Réflexions fur
la maniéré d’enfeigner la philofophie. Queftions qu’il con-
viehdroit d’en bannir. Ibid. 93. a. Difpofitions vicieufes qu’entretiennent
dans les efprits les difputes académiques. Exercices
qu’il faudroit fubftituer aux thef'es: de fréquens examens fur
les divers traités qu’on fait apprendre. Défauts dans la maniéré
ordinaire d’examiner. Ibid. b. On fait que Newton 8c Nicole
s’étant préfentes à l’examen, furent tous deux refufés, 8c
cela chacun dans le genre où il a excellé dans la fuite.
Progrès qu’auroit faits un jeune homme qu i, après avoir été
inflruit félon la méthode propofée, quitteroit les études à
l ’âge de quatorze ans. Q u el feroit l’acquis de celui qui fui-
vroit julqu’au botit ce nouveau plan d’éducation. Récapitulation
des avantages attachés à cette méthode. Ibid. 94. a.
Il y a lieu de s’étonner que les académies négligent d’exa-
tniner les divers projets d’éducation , & d’expoler enfuite
âu public fur cela ce qu’il y a de plus exaél & de
plus vrai. Sur les inftitutions & les études relatives aux
moeurs, v o y e z l’ouvrage de M. de Saint-Pierre intitulé :
projet pour perfeSlionner L'éducation. Paffage tiré d’un ouvrage
intitulé : théorie des fenùmens agréables , fur les foins que
les légiflateurs de Lacédémone & de la Chine ont donnés
à l’éducation publique. Ibid. b. Voyc[ Ed u c a t io n .
Etudes militaires, joignez à l’article Ecole militaire, les réflexions
inférées dans celui-ci. Plan des différentes matières
qu’on doit ènfeigner dans une école de mathématique militaire.
En-quoi cette école doit différer de celle qui ne feroit
deftiné^ qu’à former de fimples géomètres & des phyficiens.
V I . 94. b. Utilité d’un plan de cette efpece, q u i, outre le
détail des matières que le profeffeur doit enfeigner, contiendrait
encore l’énumération des livres les plus propres à être mis
'èntré les mains des jeunes militaires. L’article premier du plan
qu’on propofe ic i , regarde l’arithmétique & la maniéré de
Péhféîgner. 2. Etude des chofes les plus faciles en géométrie.
L ’abrégé de la géométrie de l'officier peut remplir cet objet. 3.
Commencemens de la fortification. 4. Exercices fur le lavis
des plans. Ibid. 95 . a . 5. Traité plus étendu de géométrie.
'Celle de M. Sauveur peut fervir à remplir cet objet. 6.
Xeçons de méchanique 8c d’hydraulique. Ufage qu’on pourra
faire de r abrégé de méchanique de M. Trabaud. Utilité dè
c'eS connoiffancés pour un officier. Ibid. b. 7. La fortification
irrégulière. Ouvrages qu’on pourra étudier. On traitera auffi
dè la fortification des camps, 8c l’on fera tracer ces ouvrages
fur le térrein. 8. La fcience de l’artillerie. Ufage qu’on fera
'«les mémoires d ’artillerie de M. de Saint-Remi, ou du premier
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volume' des Élémens de la guerre des feges. Ibid. 96: a. 9. Détail
de l’attaque 8c de la défenfe des places. On pourra fe fervir
des Elémens de là guerre des feges , du traité de M. de Vauban
fur là même matière , 8c de l’Ingénieur de campagne par M.
Chirac. 10. La caftramétation. O11 pourra fe fervir de l ’ejjdi
fur la caftramétation ; abrégé de taélique: on pourra lire l ’art
de la guerre, par M. de Puifégur : on donnera enfin un précis
des ordonnances ou réglemens militaires. Lorfqu’il fe trouvera
plufieurs régimens dans un même lieu > les officiers
feront invités d’aflifter aux leçons de taélique, 8c d’y communiquer
leurs réflexions. Ufage qu’on pourra faire du commentaire
fur Polybe, par M. le chevalier de Folard. Autres
livres dont la leéture pourra être la plus utile. Méthode qu’il
faudra fuivre en expliquant les réglemens militaires. On fe
fervira de l ’abrégé contenu dans la troifieme édition du livre
intitulé : Élémens de Part militaire , par M. d’Héricourt. Ibid. b.
Et u d e , (^Jurifpr.') endroit où travaillent les clercs d’un
procureur, ou le procureur lui-même. V I. 96. b.
Etude de procureur, pourquoi l’on nomme ainfi le lieu où
travaillent les clercs. III. 326. a.
Et u d e , ( Peinture) Prefque tous les termes employés dans
l’art de la peinture ont deux lignifications. Dans tous les arts ,
on a commencé par fe fervir des mots établis, enfuite on
a adapté à des fignifications particulières , une partie des
mots généraux , 8c enfin on en a inventé. Plus les arts font
méchaniques, plus ils ont befoin de termes nouveaux. Double
fignification du mot étude, en peinture. Dans la première,
ce mot comprend tout ce qui conftitue l ’art'de la peinture.
La plus parfaite étude efl celle de la nature ; mais il faut
qu’elle foit éclairée par de fages avis , ou par les lumières
d’une raifon. conféquente 8c réfléchie. Le mot étude fignifie
encore les effais que le peintre fait en exerçant fon art. C e mot
eft employé affez ordinairement pour les parties différentes,
deffinées ou peintes. V I . 97. b.
Etude, cas que les anciens faifoient des études des artiftes.
XII. 2 71, b.
E T U D IE R , apprendre , s’ ïnflruire, ( Synonym. j I. 333. b.
E T U V E , ( Archit.) piece de l’appartement du bain échauffée
par des poêles. C e que les anciens appelloient hypocaufes.
Coutume que les anciens avoient d’échauffer leurs apparte-
mens par des tuyaux non apperçüs. V I . 97. b.
Etuves des anciens, deux fortes. Comment on les chauffoit.
IX. 167., a. Etuve nommée'tepidarium. X V I . 144. b. Voyeç
Ba in s .
Etuve pour la confervation des grains, v o y e z les planch.
d’économie ruftique , vol. I.
Et u v e , ( Chapelier) Les chapeliers font fécher leurs chapeaux
à deux reprifes différentes. V I . 97. b.
Et u v e , ( Confiferie ) forte d’uftenfile. V I . 97. b.
Etuves pour goudronner lès cordages , vo l. V I I . des pL
Marine; pl. 10. 8c 11 .
Etuve, inftrument dn perruquier. XII. 403. a.
Et u v e , ( Raffinerie de fùcrè) Double lignification de ce
mot. Détails qui s’y rapportent. V I . 97. b.
E T U V É E , forté d’accommodage de cuifine. I. 74, b.
E T YM O L O G IE , origine d’un mot. Les mots n’ont point
avec Ce qu’ils expriment un rapport néceffaire ; comment fe
forme dans notre efprit la liaifon de certains fous avec certaines
idées. Une langue a dans elle-même un principe de variation :
d’où il fuit que pôur comprendre les anciens mots , il faut les
analyfer , remonter des compofés aux mots fimples , 8c des
acceptations métaphoriques au fens primitif. Les Grecs fe
livrèrent de bonne heure à ce genre de recherches , 8c lui
donnèrent le nom d'étymologie. Les Latins furent obligés d’aller
plus loin que les G re c s, 8c d’étudier dans des langues plu*
anciennes l’origine des mots de leur langue. V . 98. a. L’hif-
toire noüs a tranfmis quelques étymologies ; mais hors de-là ,
l’origine d’un mot eft en général un fait à deviner ; quelles
font les premières lueurs qu’on fuit pour en venir à bout.
L’art étymologique eft compofé de deux parties , l’invention
8c la critique , l’art de former les conjeéîures 8c l’art de les
vérifier. Ibid. b.
Sources des conjeéîures étymologiques. Ici l’invention n’a point
de réglé bien déterminée. Il faut faifir une fuppofition, puis
une fécondé, 8c plufieurs fucceflivement, jufqu’à ce qu’oa
ait rencontré la véritable. Cependant l’analogie trace des
routes, qui préfentent à l’efprit une étendue moins v a g u e ,
8c le ramènent d’abord du poffible au vraifemblable. Dîfpo-
fitions néceffaires à quiconque veut inventer dans quelque
genre que ce foit. Réglés générales à fuivre dans l ’art é tymologique.
i° . L ’examen attentif du mot même, Ôc de tout
ce qu’il emprunte de l’analogie propre de tfa. langue, eft le
premier pas à faire. 20. Souvent le réfultat de cette décomposition
fe termine à des mots abfolument hors d ufage ; il
ne faut pas perdre pour cela l’efpérance de les éclaircir, fans
recourir à une langue étrangère. V I . 99. b- 30. Quelquefois
les changemens arrivés dans la prononciation effacent dans
le dérivé prefque tous les veftiges de là racine. 4°. Le problème
devient plu* compliqué lorfquç les variations dans le
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fens concourent avec les changemens de la prononciation.
Comment on peut retrouver la trace de ces changemens.-
0' Lorfqu’on a pouffé auffi loin qu’il eft poffible, fans fortir
de fa langue, la décompofition 8c la filiation des mots , il
faut recourir aux langues étrangères. Ibid., b. Connoiffancés
<îu’il faut acquérir dans la langue dont on veut tirer les é tymologies.
11 eft très-bon de l’étudier, non-feulement dans fa
pureté , mais encore dans les tours les plus corrompus, dans
je langage du bas peuple 8c des provinces. 7 0. Lorfque d’une
langue primitive, plufieurs fe font formées à la fois, l’étude de
ces& différentes langues, dé leurs dialeétes , des variations
qu’elles ont éprouvées, 6*c.: fervira beaucoup à donner des
vues pour'les origines de chacune d’entr’elles. 8°. Quand plufieurs
langues ont été parlées dans le même pays 8c dans le
même teins , les traduélions réciproques de l’une à l’autre
fourniffent aux étymologiftes une roule de conjeéluresprécieu-
fes. Ibid. 100. a.90. Lorfqu’une nation reçoit d’une autre quelque
connoiffance ou quelque art nouveau, elle en adopte en même
tems les termes. io °. Il faudra remonter quelquefois du petit
nombre de langues dont une langue s’eft formée immédiatement,
à des langues plus anciennes : quelquefois il fe fera
confervé quelque chofe de la langue des premiers maîtres du
p a y s , dans quelques cantons particuliers. L hiftoire indiquera
comment des nations auparavant éloignées fe font mêlées
enfuite. A u défaut de l’hiftoire, on pourra fonder fes fuppo-
fitions fur des mélanges de peuples, plus anciens que les hif-
toires même. Ibid. b. i i ° . i î f a u t que les étymologiftes tirent
de l’examen du même mot dont ils cherchent l’origine, des cir-
conftances ou des analogies , fur lefquelles ils puiffent s’appuyer.
Le lens eft le premier guide qui fe préfente ; la connoiffance
détaillée de la chofè' exprimée par le mo t, 8c de fes
circonftances principales, peut ouvrir des vues. La théorie phi-
lofophique de l ’origine du langage 8c de fes p rogrès, les caufes
de l’impofition primitive des noms, eft la lumière la plus
Jure qu’on puiffe confulter. Voye^ O r ig in e des L an gu e s .
Ibid. 101. a. 12°. Non-feulement la reffemblance des fo n s ,
mais encore des rapports plus ou moins éloignés , fervent
à guider les étymologiftes, du dérivé à fon primitif. Si les
confonnes fe reffemblent, on pourra n’avoir pas beaucoup
d ’égard à la différence des voyelles. O n ne s’arrêtera pas
m êm e , lorfqu’il y aura quelque différence entre les confonnes
, pourvu qu’il refte entr’elles quelque anologie. Il
fuffit même que le changement d’une confonne en une autre
foit prouvé par un grand nombre d’exemples , pour qu’on fe
permette de le fuppofer. 130. En même tems que la facilité-
qu’ont les lettres à fe transformer les unes dans les autres ,
donne aux étymologiftes une liberté illimitée de conjecturer,
fans égard à la quantité profodique des fyllabes, au fon des
voyelles , 8c prefque fans égard aux confonnes même ; il eft
cependant vrai que toutes ces chofes , fans en excepter la
quantité, fervent quelquefois à indiquer des conjeéîures heu-
reufes. Ibid. b. 14“. Lorfque les degrés de filiation fe multiplient
, les degrés d’altératidn fe multiplient auffi à un tel
p o in t , que le mot n’eft fouvent plus reconnoiffable. En vain
prétendroit-on exclure les transformations de lettres , en
d ’autres lettres très-éloignées ; 8c il n’y a qu’à fuppofer un
plus grand nombre d’altérations intermédiaires, 8c deux lettres
qui ne pouvoient fe fubftituer immédiatement l’une à l’autre,
fe rapprocheront par le moyen d’une troifieme. La variété
des métaphores entées les unes fur les autres, a produit des
bizarreries peut-être plus grandes encore , 8c propres à jufti-
fier par conléquent des étymologies auffi éloignées par rapport
au fens, que les autres le font par rapport au fon. Ibid. 102. a.
Principes de critique pour apprécier la certitude des étymologies.
Lamarche de la critique eft l’in ve rfe , à quelques égards, de
celle de l’invention. C e n’eft pas qu’il faille féparer ces deux
opérations : elles doivent marcher toujours enfemble dans
l ’exercice de la méditation. Le fondement de toute la critique
eft un principe bien fimple ; que toute vérité s’accorde
avec tout ce qui eft vrai ; 8c que réciproquement, ce qui
s’accordenvec toutes les vérités , eft vrai. Cependant ce principe
ne peut jamais recevoir cette application complette 8c
univerfelle, qui nous donnerait une certitude du même genre
que celle des mathématiques. Ibid. b. L’accord d’un certain
nombre de circonftances produit une probabilité, toujours
contrebalancée par la poffibilité du contraire dans un certain
rapport, 8c l’objet de la critique eft de fixer ce rapport.
La recherche des étymologies a , comme toutes les autres, fes
réglés de critique particulières. Vo ici les principales. i \ Il
faut rejetter toute étymologie qu’on ne rend vraifemblable
qu’à force de fuppofitions multipliées. Ibid. 103. a. 20. II y
a des fuppofitions qu’il faut rejetter , parce qu’elles n’expliquent
rien ; il y en a d’autres qu’il faut rejetter, parce qu’elles
expliquent trop. Une étymologie tirée d’une langue étrangère
n’eft pas admiffible , fi elle rend raifon. d’une terminai-
fon propre à la langue du mot qu’on veut éclaircir. 30. Une
étymologie probable exclut celles qui ne font que poffibles.
4°. Un mot n’eft jamais compofé de deux langues différentes,
à moins que le mot étranger ne foit naturalifé par Un long
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ufage avant la compofition. 30. Il ne faut s’arrêter qu’à des
fuppofitions appuyées fur un certain nombre d’induétions ,
qui leur donnent déjà un cdmpencement de probabilité, &
les tirent de là claffe trop étendue des fimples poffibles. Ibid,
b. 6°. On puifera dans là connoiffance détaillée des migrations
de peuples, d’excellentes réglés de critique, pour juger
des étymologies tirées de leurs langues, & apprécier leur
vraifemblance. 7 0. La date du mélange des deux peuples, 8c
du tems où les langues anciennes ont été remplacées par de
nouvelles , ne fera pas moins Utile. 8°. On pourra comparer
cette date à la quantité d’altération que le primitif aura dû
fouffrir pour produire le dérivé. 90. La nature de la migration,
la forme, la proportion , 8c la durée du mélange qui en
a réfulté , peuvent auffi rendre probables ou improbables
plufieurs conjeéîures. Ibid 104. a. io°. Lorfqu’il n’y a eu
entre deux peuples qu’une fimple liaifon, fans qu’ils fe foient
mélangés, les mots qui pafiènt d’une langue dans l’autre, font
le plus ordinairement relatifs à l’objet de cette liaifon. 1 1°. Un
nouveau moyen d’eftimer la vraifemblance des lùppofitions
étymologiques fondées fur le mélange des nations, c’eft d’examiner
, quelle étoit au tems du mélange la proportion des
idées des deux peuples , les objets qui leur étoient familiers,
leur maniéré de v ivre , leurs arts , 8c le degré de connoiffance
auquel ils étoient parvenus. Lorfque des peuples illégalement
avancés dans leurs progrès le mêlent, ia langue
du peuple policé fournit au mélange dan» iànc plus grande
proportion. Ibid. b. il faut f’uivre la comparail'on des nations
dans un détail plus grand encore, y faue entrer la connoiffance
de leurs arts refpeélifs ,*des progrès de leur éloquence,
de leur philofophie, &c. voir quelle lorte d’idées elles ont pu
fe prêter les unes aux autres, diriger 8c apprécier ces conjectures
d’après toutes ces connoiffancés, 6c en former autant
de réglés de critique particulières. 12“. 11 faut bien prendre
garde de prendre pour des mots latins, les mots nouveaux ,
auxquels on ajourait des terminaifons de cette langue. 130.
Comme l’examen attentif de la chofe dont on veut expliquer
le nom , 8c de fes qualités, eft une des plus riches lources
de l’invention ; il eft auffi un des moyens les plus lurs pour
juger certaines étymologies. Ibid. 103. a. 140. Très-louvent
le défaut de juiieile ne donne pas droit de rejetter les étymologies
fondées fur des métaphores. Réglés de critique
pour vérifier ces fortes de métaplioie». 15*'. La quantité d ’altération
d’un dérivé dépend beaucoup du cours que ce mot
a dans le public. On doit fe prêter plus ou moins à l’altération
fuppofée d’un m e t , fuivant qu’il cil plus ancien dans
la langue, que la langue étoit plus ou moins torniée , étoit
ou n’étoit pas fixée par 1’écriturc, lorfqu il y a été introduit ;
enfin fuivant qu’il exprime des idées d’un ul .ge plus ou moins
populaire. Ibid. b. 16“. C ’eft principalement la pente générale
qu’ont tous les mots à s’adoucir qui les altcre ; 8c la caufe
de cette pente eft la commodité de l’organe qui les prononce.
Les mots adoucis ou abrégés par l’euphonie ne retournent
pas plus à leur première prononciation, que les eaux ne
remontent vers leur fource. 170. Si l’on v eu t confidérer les
différentes fuites d’altération dans tous les langages, que l ’euphonie
procluifoit en même tems, fi l’on v eu t auffi fixer les
y eu x fur les différentes époques de ces changemens, on fera
furpris de leur irrégularité apparente___ On conclura qu’il
n’y a à cet égard aucune réglé générale. Ibid. 106. a. Ne cherchons
donc point à ramener à une loi fixe des variations multipliées
à l’infini, dont les caufès nous échappent ; étudions-en
feulement la fucceffion, comme on étudie les faits hiiloriques,
&c. 18°. Moyen de diltinguer un mot venu d’une langue ancienne
ou étrangère d’avec un mot qui n’auroit lùbi que ces
changemens infenfibles que fouffre une langue d’une génération
à l’autre , 8c par le feul progrès dés tems. Ibid. b. 19".
Il réfulte de tout ce qui a été d it , qu’une étymologie ne reçoit
un caraélere de vérité 8c de certitude que de fa comparaifon
avec les faits connus, du nombre de circonftances de ces
faits qu’elle explique, des probabilités qui en naiffent, 8c que
la critique apprécie. Différentes probabilités que donnent
différens rapports entre les dérivés 8c les primitifs. Plus on
remonte de degrés dans la filiation des étymologies , plus
les rapports deviennent vagues 8c les fuppofition» font multipliées.
Principes qui doivent en ce cas diriger le critique.
Comment on doit vérifier les étymologies qu’on établit l'ur lé
mélange de» peuples 8c des langues , celles qu on tire des
changemens du fens au moyen des m étaphores, celles qu’on
tire des altérations de la prononciation, «S-c. 6v. 20°. Derniere
réglé de tout l’art étymologique, ceile de douter beaucoup.
Quel eft le principal but de cet art. Ibid. 107. a. Il leroit auffi
impoffible qu’inutile de connoître l ’étymologie de tous le'S
mots. Exemple tiré de l’origine du mot falbalas, Ibid. b.
Réflexions fur l ’utilité des recherches étymologiques. L e réfultat
de ce travail eft une partie effcntielle de l’analyle d’une langue,
de la connoiffance complette du fyfteme de cette langue , de
fes alimens radicaux , de la combinaifon dont ils lont fuf-
ceptibles, &c. Le fruit de cette analyfe eft la facilité de comparer
les langues entr’elles fous toute forte de rapports, ce