A B S A B S
A M D es abris qui conviennent aux p lantes, Suppl.U 19- *
aux boutures, IHd. 48. u. D e s abris pour les contr elpalters des
poiriers, IM . IV . 459. a. pour les jeunes plantes, 773. ■
D u foin d'abriter 1« pêchers & autres arbres débeats. IM .
2.71. a , l>. V o y e z Exposition.
A b r i ( Marine.) ufage de ce mot. Suppl. 1. 54- a-
A b r i ,à l 'a b r i ,à colvert, (Synon.) différences entre ces
mots. IV . 4 - 1- a. î t „Q l
A B R IC O T IE R , (S o lrn .) caraûeres de cet arbre. 1. 35. »•
Abricotier, caradere générique. Suppl. L 57. «• Eipeces.
Variétés. Diredions fur leur culture. Ibid._b._
axpolià i n mÊmmËmÈfflËÈÈm
qUA B R I C 0 l s , ff( B o u t- ) expofition lapins H^^H
m t ? l 38.' b- A l f ,m s c»a-
fits. Abricots enPmarmelade. Ptlte d’abricots. Abricots à nufucre.
Abricots à oreille. Ibid. 3?- a- t Mnniere de les
Abricots, figne de leur maturité. X . 209. b. Maniéré üe les
hHm H H ^H HH H l H W m M n i H9 H H H iH pote d’abneots v e r d s .Suppl. I. p | B sC °Confiture d’abricots
maturité. Compote d abricots grilles. « ■
verds. Autre confiture d’abricots qui ne font m trop im r ,
troD verds Ibid. <*. a. Autre conhture dabneots verds. ivi
Pâte d’abricots. Eau d’abricots. A bricots a 1 eau-de vie. Ibid. b.
Crème tourte, bianets d’abricots. Ibid. 57. a.
^ A b i lo Î s de SaintDomingue, ( Botan. ) fruit du n arbre qui
ne reffemble à l’abricot que par le goût la
A B R O B A N IA ou A b r o g b a n ia , ( Geogr. ) contrée de
Tranfylvanie. Safituation & celle de fa^ capitale. Suppl. I . | g .b
A BR O B I ( Geogr. ) gros village d’Afrique en Guinee. Sa
fituation & fà defeription. Productions du pays auquel il appar-
A B r S l HÔ^S , ouB a XOS de B a b UCHA , ( Geogr.) écueils
dangereux dans l’Océan méridional. Signification de leur nom.
^ B R U ? ’ {Botan.) efpece de fe ve rouge qui croît en Égypte
& aux Indes. Deux fortes d’abrus. Leurs
Abrus. nom égyptien d’une plante , qui de 1 A frique a été
tranfportée en Anurique & dans quelques endrçits de lnde
Rumphe en a donné une bonne figure. Lieux & ter^ ins ou
e lle croît. Ses différens noms. Defeription, qualités, Suppl. I.
, Q a ufae.es & culture de la première efpece. Ibid. 60. .
f r o n d e elbece Konni. Ses différens noms. Lieux ou elle
crob. Sa delcription & fes ufages. Ibid. b. Troiliemc efpece
Anacock. Ses différens noms. Defeription incomplette de cette
PkA B R U Z Z E , (Geogr.) province du roTOme de Naples
Sm villes principales. Qualité & produfhons g
pays. Son étendue. Obfervatiofl fur le mont Majelle. Supp.l
É ' a B S , ( Gramm.) particule pfépofitive en françois. XII
’ °A B SA LOM f B M fils de David. Prin
cinaux evenemens i l e V v i c . ‘Suppl I . 6«. a .
Abfaiom, obfervations fur le poids de fjmm
B 5^ T , T x V . 167. a. Achitophels’attache a fo^paru. Suppl. 1
1 A & A L O N , (Hift. deDanem. ) miniftre général , & Prélat,
qui defeendoit d’une des plus
ma^ S C B s I de{a« è m . 7 fab fck è 'diins la parabole, dans Ën W ilH W i Méthode pour déter-
H i points où la courbe coupe l ’axe des abfeiffes. Ikd .
mer les points ou 1« to u iu t - ~— - ™
A B S E N C E , ( Jurifp.) l’abfence l'abfence elt eft prefumee p-------
en mariera
de prefeription. Celui qui eft abfent du royaume avec intention
de prefeiption. Celui qui J *
de n^7 plus retourner, eft réputé étranger; man .1
S . ) ’'abfent en matière de’ prefeription.
i l i i ü ü ü félon la théorie de M. Nicolas
Bernoulli. Obfervations de l'auteur fur cette théorie. 1. 40. et.
Remarques fur les tables de MM. Deparcieux .& de Buffon,
M pour réfoudre le problème donn l s'agiti Principes
— meure le leéleur en ■ de g fansfaire fur la
queftion préfente, des abferts repûtes pour mor s. 1 . .
q ABS1M A R E , (Hill. desEmp.) auffi nommé Tibère I I I ,
empereur. Précis de à v ie depuis qu’il fut monté fur le trône.
Suppl I. 6a. 4. Sa fin malhcureute. Ibid, b.
AB S IN TH E ( Serran. ) caraéleres de cette plante. Quatre
fortes d’abftnthe. Obfervations fur fa culture. Analyfe chymi-
que de 1 grande abfmthe. Sojnafage en medeçine. 1.4 1 . «.
Maniéré de compoferle v in d’abfinthe qui peut fe prépare*
en tout tems. Ibid. b. .
Abfmthe, efpece de plante du genre des armones, y ^
ce mot. Teinture d’abfinthe compolee. A V I . 33- “ ■ v w b'B
médicinal de l’abfinthe. 1 . 700. b. .,
A B S O L U , (Gramm. )fignification de ce mot.Suppl. 1. O - r.
A b solu (Métaphyf.) eft oppofè à conditionnel. C e mon
„ • e f t tm a T s ln V ce feus l’attribut d’une H B H H
l’èpimete de fes attributs. Néceffité abfolue & ltypotiiétique.
On demande s’il y a une éternité, ® — H W
feétion, une poflibibté, une impoflibilitè abfolues. Suppl. 1.
A b so lu TCLogw.) eft oppofè à relatif. C e qu’on entend
par idée abfolue. Suppl. I. 6 a. i . Et par idée relative, le rm es
abfolus & termes relatifs. Ibid. 63. et.
A bsolu , (Algeb. AJlron. ) nombre abfolu. Equation amollie
en aftronomie, c’eft la fomme des équations optique ÔC
excentrique. I. 41. b.
A bsolu , ( Algeb. ) nombre abfolu ou homogène de com-,
paraifon. V I I I . 282..a . H H
A bsolu , ( Théolog. ) forme abfolue dans les facremens.
A bsolu , ( Gramm. ) verbes abfolus. Trois fortes de verbes
abfolus en françois, par rapport à la compofition des prétérits.
XII. 97. a. Sens abfolu , en quoi il .différé du fens relatif.
X IV . 54- b. propofitions abfolues. 55. IV . 82. b. Termes
abfolus. X V I . 1 <6. b. Impoflible abfolu. VII I. 600. b.
A B SO L U T IO N , Pardon , Rémission , (Synon. ) ditte-
rences entre ces mots. L 42.' a.
A bsolution , ( Jurifp.) maniéré de prononcer les jugemens
chez les Romains. S’il y avoir autant de v o ix pour abloudre
l’ac cufé , que pour le condamner, il étoit ablous. Comment
on prononçoit les jugemens chez les Athéniens. I. 4^- a-
A bsolution , ( Hijt. anc.) calculs qui portoient abloiu-
rion. I. 4. b. II. 545■ Suppl. IL 109. a.
A bsolution , ( Droit canon.) les catholiques roinaifii
regardent l’abfolution comme partie du facrement de pénitence.
I. 42. a. La formule de i’abfohmon eft abfolue dans
l’églife romaine, dèprècatoire dans l’églife g re cqu e , 6e
déclaratoire chez les proteftans. Ibid. b.
A bsolution , fentence qui releve une perfonne de 1 excommunication.
Comment cette cérémonie fe pratique en Ecofle.
L A bsolution, (.Droit canon.) deux fortes ft’abfolutions
accordées à l’effet de relever quelqu’un de l’excommumca-
tion ; l’une abfolue , & l’autre fans :r é fo y e qceUe-ci eft de
deux fo r te s ,l’une appellée ad effetium , 1 autre ad cautclam.
Abfolution i feoyis, en terme de chancellerie romame. Pneres
appt llées du nom ejabfolumn. I. 42. b.
PA bsolution , ( Tlréolog.) chex les G r e c s , h forme d abfolution
eft déprécative : en quel tems onpjoigmt chez les
Latins la forme indicative à la deprècattve : autre tems ou
celle-ci fut abandonnée. IV . 866. n. DeTabfohmOn de 1 excommunication.
V I . « y . m b. D es cas réferves , ou dont les
fupérieurs eccléfiaftiques fe rêferveut 1 abfolution. IL 739. «.
A B S O R B A N T , ( Anatom. ) vaiffeaux abforbans. 1. 43- “ ■
A bsoreans, ( Médec. ) remedes abforbans internes &
externes. En quel cas les premiers font principalement indiqués.
Précautions qui doivent en précéder St. en accompa-
SnAbforbans , sArlorbtms recherchés par certains çacheéiiques:
V 737 b Les corps terreux naturels, qui lont tirés du règne
animal & de la craie , n’ont que la vertu abforbnnrcoblèr-
vation fur leur ufage. X V I . 175. h. Qualité-.abforbante des
aftringens. Suppl. I. 661. b. Ceux qui font ufage dabforbans
terreux font fouvent expofés aux concrétions pterreufes. 893,1.,
A B SO R B E R , Engloutir , ( Synon. ) différence entre
ces mots. I. 43. a.
A B SO R PT IO N ou Résorption, (P h y fo l.) le corps a par-
tout & fans exception des vaiffeaux invifiblcs occupes à attirerl'humeur
épanchée, & à la rendre au fang : fl cette humeur
lymphatique n’y rentrait pas , B— ferait inévitable.
Principales parties du corps où eette humeur eft fur-tout len-
fibl» & dont laréforption fe fait toujours dans l’état de fanré.
Suppl I 63. a. Réforption de différentes humeurs dans la
firné & dans la maladie. T ojites lés membranes reforbent
par leurs deux furfaces. Le poumon eft lujet a une puillantç
réforptiom La peau réforbe évidemment différentes matières
& vapeurs. La réforption a tous les lOrgaue»
creux du corps humain. Toutes les humeurs un P?11 attennèes
rentrent dans le fang par les vaiffeaux de lablorption.
Ibid. b. L’âcreté feule , portée à un certain dégre parait
exclure la réforption. Routes que prennent les mimeurs
pour rentrer dans le fang. Propriété abforbantei des yauleaux
lymphatiques. Examende la q ueftion:fic etteP a°Pr‘ 7 '1 al7
parrient qu’à cette efpece de vaiffeaux. Ibi • 4-
caufe de la réforption; lbid.WtVoyc{ Résorption. _
AB SO U D R E , ( Jurifp. ) tout juge_qur a pouvoiçde condamner,
» auiS po-uvoù d’aWoudre, HL 83+ *’A g5Q y T E ,
A B S
A B S O U T E , ( Théolog.)Quand & comment cette cérémonie
fe pratiquoit autrefois. En quoi elle confifte aujourd’hui.
1 . 43. b.
A B S T EM E , ( Théolog. ) étymologie de ce mot. Divifion
entre les proteftans fur la queftion, fi les abftèmes peuvent
communier fous la feule efpece du pain. Monfieur de Meaux
a tire avantage de cette variation, pour juftifier le retranchement
de la coupe. Dans les premiers fiecles de la république
romaine, toutes les dames dévoient être abftèmes. I. 43. b.
A bstême, ( Die te ) les buveurs d’eau jouiffent d’une meilleure
fanté que les buveurs de vin. V . *95. t.
A BSTEM IUS , ( Lorenço ) jéfuiterfa patrie & fes ouvrages.
IX. 790. b.
A B S T IN E N C E , ( Critiq. fier. ) examen de la queftion , fi
les hommes, avantle déluge, s’abftenoient de v in & de viande.
Abftinences facrées chez les juifs & les premiers chrétiens.
Abftinence morale recommandée aux fideles. I. 44. a.
A bstinence , ( Hift. anc. ) Orphée après avoir adouci les
moeurs des hommes, établit une forte de v ie , qu’on nomma
depuis orphique ; & une des pratiques des hommes qui em-
braffoient cet é ta t , étoit de ne point manger de la chair
des animaux. I. 44. a. Jeûne célébré chez divers peuples de
l ’antiquité. Ibid. b.
A bstinence des Pythagoriciens , ( Hift. de la Philo f )
elle confiftoit à ne manger ni chair ni poiflon. O n ne peut
attribuer qu’à une forte de fuperftition ou d’ignorance,
l’averfion qu’avoir Pythagore pour un grand nombre d’autres
alimens, pour les fe v e s , pour la mauve, pour le v in ,
& c . Ibid. b.
A bstinence , ( Phïlof. morale ) jufte idée de ce qu’il faut
entendre par ce mot. Suppl. I. 64. h. Les objets de l’abftinence
font tous les plaifirs naturels que les réglés de la vertu n’in-
terdifent pas. La religion feule peut raire confidérer leur
privation comme une vertu. Par rapport au fa g e , fes motifs
à l’abftinence font i° . le danger de. l’îiabitude, 20. celui d’être
diftrait des réflexions férieufes, qui exigent une ame dégagée
de tous les objets fenfibles; 30. le befoin d’affoiblir l’empire
des fens , & d’augmenter celui de la raifon. Suppl. 1. 6e. a.
A bstinence , ( Médec. ) privation des alimens trop llic-
culens. Son utilité dans les maladies. I. 44. b.
Abftinence, elle eft un des premiers moyens employés
contre les différentes maladies. Suppl. I. 65. a. L’utilité en
eft affez reconnue. C ’eft contre l’abus qu’on en fa it , qu’il faut
s’élever. Hippocrate preferivoit l’abftinence dans quelques
maladies ; mais il mettôit autant d’attention à choifir le moment
ou il falloit l’admetfre ou l’e xclure, qu’à choifir l’in-
ftant où il falloit appliquer un remede déçifif. Aphorifmes
de cet auteur relatifs à cet objet. Contrafte entre ces préceptes
& la méthode de la plupart des modernes. Rigueur
dangereufe d’une abftinence déplacée. Ibid. b.
Les hommes qui fe portent le mieux, ne fupportent qu’avec
peine les changemens trop fubits dans la maniéré de v ivre.
Ofera-t-on prétendre que cet effet n’ait point lieu dans les
maladies?. . . Il faudroit choifir par préférence l’heure ordinaire
des repas, pour donner aux malades les nourritures
légères que permet leur état. L e choix des bouillons de
viande qu’on fubftitue à la nourriture qu’Hippocrate don-
noit à fes ipalades, e ft, dans la plupart des maladies aiguës,
un in convénient plus redoutable que la nourriture iblide.
Ibid. 66. b.
A bstinence, ( Méd. Hygien.) les mauvais effets de l’abftinence
plus difficiles à guérir que ceux de l’intempérance. I.
275. b. Abftinence de régime. VII I. 543. b. Abftinence de
la chair. III. 11 . a. Voye^ Pythagorisme. Abftinence des
Japonois. VII I. 454. b. Abftinence de la chair pour les
malades. I. 266. b. Sur l’abftinencé, voye^ Jeusne & Régime.
A B S T IN EN S , ( Hift. ccclèf ) hérétiques du troifieme fiecle.
Leurs erreurs. I. 45. a.
À B S T R A C T IF S noms , ( Gramm. ) XI. 196. a.
A B S T R A C T IO N , ( Logiq. Métaph. ) comment notre efprit
forme des abftraélions. Les objets de nos idées abftraites
n’exiftent point hors de nous. I. 45. a. Chaque abftraétion
irticuliere exclut la confidération de toute autre propriété,
oms d’efpeces formés par abftraélion. Doélrine des philofo-
pnes fcholaftiques fur les noms concrets. Ils ont pris l’inverfe
ries opérations de l’pfprit humain dans la génération des
idées, & prétendu que les noms concrets font formés de
c eu x qu’ils nomment abftraits. Ibid. b. Les noms de fciences
& d’arts ne font que des termes abftraits. C e n’eft que par
des abftraftions de notre efprit, que nous acquérons les idées
rie mort & de néant. Analogie entre les exprefllons de nos
idées fenfibles 8c celles de nos idées abftraites. I. 46. a. Dieu
eft un terme réel ; nature n’eft qu’un terme métaphyfique.
Comment fe font formées nos idées de plaiftrSc de douleur.
Abus des termes métaphyfiques. Us ont donné lieu à plu-
fieurs fiétions. Différence entre les noms phyfiques & les
noms métaphyfiques. Ibid. b. Utilité des termes abftraits.
Circonfpeâion avec laquelle il faut en ufer. I. 47. a.
A bstraction , ( Pfychologie, Logiq.) définitioa de cet aéte
I$W I.
A B S 9
de 1 efprit. D eu x efpeces d’abftraétion : l’une phy fique, l’autre
métaphyfique. Suppl. I. 66. b.
A bstraction physique. Elle confifte à féparer l’une de
1 autre, 8 cà confidérer à p ar t, chacune des idees différentes
que préfente l’idée totale d’un individu. Suppl. 1. 66. b. Traits
qui diftinguent cette forte d’abftraélion de celle dont on
parlera dans l’article fuivant. C ’eft à l’abftraétion phyfique
que nous devons toutes nos idées diftinétes. C ’eft peut-être
an défaut d’en faire ufage, que tant de gens doivent leur
ftupidité, leur défaut de mémoire , leur incapacité. D e ce
défaut doit naître au/fi la pauvreté de la langue des nations
lauvages ^ au lieu que la richefle des langues que parlent les
favans, naîtra de la caufe oppofée. Suppl. 1. 67. a. C ’eft à cette
opération de l’efprit que nous devons le pouvoir de définir,
de décrire 8c d’analyler. Abus de l’abftraélion, qui confifte à
donner aux idées abftraites une réalité , une exiftence à part
qu elles n ont point. Erreurs qui en réfultent. Exemples tirés
des faillies idées qu’on s’eft faites de D ieu 8c de Rame humaine.
Ibid. b.
Quelque loin que nous pouffions l’analyfe 8c la décom-
pofition d’une idée totale , l’eftirit le plus pénétrant ne parv
ie n d r a jamais à une connoiflance parfaite d’aucun des êtres
que nous offre la nature. L’effence des fubftances nous fera
toujours cachée. Ibid. 68. a. Tant que nous nous en tiendrons
a cette première abftraétion, nous n’aurons par elle que des
idees individuelles ; notre efprit ne faifira aucun rapport entre
les objets ; il ne les raffemblera fous aucune idée commune, 8c
il fe perdra dans le cahos immenfe que leur multitude lui
préfentera. Mais dès que je viens à comparer entr’eux les
ê tre s, non-feulement fous leur” idée totale 8c individuelle,
mais aufii par les idées partielles que j ’ai abftraites de l’idée
totale, je reconnois bientôt dans l’idée de l ’une, des idées que
j ’avois découvertes dans celle de l’autre ; amfi j’arrive à la
connoiflance d’une idée commune 8c générale qui convient
à tous les êtres en qui fon objet fe trouve, quelque différens
qu’ils foient à tout autre égard. C ’eft cette opération de
l’efprit que nous nommons abftraétion métaphyfique. Ibid. b.
A bstraction métaphysique. Comment l’efprit parvient
à former cette efpece d’abftraétion. Suppl. I. 69. a. E lle confifte
à former par la réunion des traits femblables que l’on découv
re en divers fuje ts , des idées qui leur conviennent éga*
lëment à tous , 8c à nous pro curer, par le nom qu’on donne
à ces idées , un mot commun qui les défigne tous, fans aucun
égard aux traits par lefquels ils font diftingué^ les uns
des autres. C ’eft par cette opération de l’efprit que notre
ame s’élèvera par degrés aux notions-les plus univerfelles.
C ’eft par elle que , fans furcharger les langues de tous les
mots néceffaires pôur égaler le nombre des individus, nous
pouvons les défigner tous , 8c que , fans avoir une idée de
chacun d’e u x , nous nous les repréfentons tous. C ’eft par
elle q u e , faififfant les traits par lefquels lés êtres fe reffem-
b lent, nous les avons rangés fous des claffes dont les limites
font marquées. Par là nous établiffons entre nos idées, des
rapports qui nous repréfentent les rapports des êtres entr’eux
8c leur enchaînement ; nous tranfoortons dans nos idées l’ordre
qui régné dans la nature, oc nous ne courons plus le
rifque de nous perdre dans la foule innombrable des êtres.
Ibid. b.
Cependant quelque avantage que nous tirions de la capacité
d’àbftraire, n’oublions pas d’un côté , que cette faculté
ne nous eft nécëflàire qu’à caufe des bornes de nos con-
noiffances j 8c de l’au tre , que l’abus qu’il eft fi facile d’en
faire, eft pour nous une fource funefte de difputes vaines
8c d’erreurs dangereufes. i° . Etendre nos idées générales, në ft
pas perfectionner nos idées individuelles, 8c cependant ce
n’eft jamais d’une maniéré générale que nous agiffons, mais
toujours dans les cas particuliers, 8c envers tel ou tel individu.
Ibid. 70. a. Auffi eft-il certain que le plus habile dans
chaque genre d’occupation, ne fera pas celui qui aura le
plus d’idées abftraites métaphyfiques ; mais celui qui con-
noîtra le mieux les objets individuels. Ibid. b. 20. Un fécond
abus des idées univerfelles, eft de regarder chaque genre ,
chaque e fpe c e , comme faifant un corps à p a r t, qui forme
dans la nature une province i fo lie j au lieu que dans le
V r a i, nul être n’agit en général, nulle efpece n’agit en
corps. Chaque être , tel qu’il e x ifte , eft auffi .différent dans
fa place , de toiit individu de fon e fpe c e , relativement aux
effets qu’il produira, que s’il étoit d’une efpece différente.
3°. Une troifieme e rreu r, eft de donner à nos idées univerfelles
une exiftence hors de nous, une réalité diftinéfè
des individus qui nous ont fourni les idées fimples dont
nous compofons l’idée générale. A uteurs à confulter. Suppl.
I. 7 1 . a.
A bstraction, ( Logiq. Métaph.) c’eft l’imperfeétion de
l’efprit qui le force à- avoir des idées abftraites. V I. 15 1. a.
Comment fe forment nos idées univerfelles : efpece d’échelle
ou de pyramide que nous formons en généralifant de plus
en-plus nos idé e s, jufqu'à ce que nous foyons parvenus à
la plus générale de toutes, celle de l’être. V II I. 491.^. 492 ,at