
t-on quelques-uns comme peu utiles ; mais j’âi. cru qu’il valoit mieux pécher par-
furabondance que par défaut. Je n’ai pas même oublié quelques mots propres à la
Jurifprudence Romaine, parce qu’on les trouve fréquemment dans -les Auteurs , &
que quelques-uns font en ufage dans, les provinces régies par le Droit Ecrit. Par
ce moyen , je puis aflurer que la nomenclature des termes de Dfoit fera très-
complète , Sc qu elle furpafiera infiniment celles de tous les Ouvrages de ce genre.
La lettre A contient plus de izoo mots, Sc l’Encyclopédie ancienne n’eh renfer-,
moit pas 500,
J avois raffémble Sc mis'en ordre les matériaux qui dévoient corapoféf le premier
volume de la prefente édition , &c une grande partie du fécond : M. l’Abbé
Remi prenoit le foin de les re vo ir , Sc d’y mettre la dernière, main. La mort me
1 a enleve dans le temps. qu’il achevoit la revifion du premier volume.
Sa perte m’a ete très-fénfible : il joignoit à une connoiffance' fort étendue du.
D r o it , une application infatigable.au travail : il avoit tin caractère doux, fenfible-
& complaifant. Il faififfoit avec empreffement les occafions d’obligér fes amis ; il
les cherchoit meme à leur infçu, Si je pourrois en rapporter des exemples , fi les
loix de la difcrétion ne m’obligeoient au filence. '
Prive de fes lumières Sc de fori fecours, je me fuis hâté de profiter des reffources
que me prefentoit l’ordre des Avocats. Un Av is, publié par M. Panckoucke au
mois d Août, a déjà annoncé que M. Guyot s’étoit chargé de plufieurs artidlés -, Sc
principalement de ceux qui concernent le Droit Criminel ; M. Henrion, des Matières
Feodàles ; M. l’Abbé Bertodio des Matières Bénéficiale.s ; M. Henri, du Droit
Public. Ce dernier eft l’auteur de l’article Barrois, du premier volume.
M. l’Abbé Remi avoit donné plufieurs articles dans le Répertoire , il en a même
revu & corrigé quelques-uns. On m’a remis fes manufcnts, Sc je me ferai ua
devoir de les faire imprimer fous fon nom , dans la place qu’ils doivent occuper.
MM. Vermeil & Delacroix m’ont promis aüfli différens articles. Plufieurs Magif—
trats, foit des Cours fouveraines, foit des Tribunaux inférieurs , me procureront
les renfeignemèrrs riéceffaires fur les objets particuliers de leur jurifdiélion, & fur
quelques articles de notre Droit Public. Je fouhaiterois que les Jurifconfultes des
diverfes provinces, vouluffent m’adreffer ce qu’ils croiront propre à enrichir cette
nouvelle édition, Sc fur-tout les ufages particuliers des lièges auxquels ils font
attachés.
Je recevrai avec reconnoiffance tout ce que l’on m’enverra; je rendrai jufticé à
chaque Auteur, Sc je ferai imprimer, fous fon nom, les articles qu’il m’aura fait
palier.
Dans la réda&ion de ce nouveau Dictionnaire de D ro it, j’ai fait un grand
ufage du Répertoire univerfel & raifonné de Jurifprudence ; je me fuis approprié le
travail de fes auteurs , de la même manière qu’ils en avoient ufé à l’égard de la
première édition de l’Encyclopédie ; j’ai puifé également dans les livres les plus efti-
mes , & lorfque j’ai eu à traiter des matières contenues’ dans les Ouvrages de
fd- Pothier, je m’en fuis fe rv i, en les accommodant à la forme qu’exige un
Dictionnaire.
J’ai dû même en agir ainfi , parce qu’un Diélionnaire de Droit n’eft point un
ouvrage nouveau, ni un de ceux dans lefquels on peut fe livrer à fes idées & à
fon imagination. Tous les foins du Rédacteur doivent fe borner à préfenter les règles
établies par les plus habiles Jurifconfultes, & confirmées par la Jurifprudence ; Sc
a faire connoître les loix qui modifient la liberté du citoyen, & les principes fur
lefquels il eft obligé de conformer les principales a étions de fa vie. Il doit même
rarement difeuter les avantages Sc les inconvéniens d’une lo i ; cependant lorfque les
abus qu’elle occafionne font évidens ,. il peut & il doit même les faire remarquer;
mais il-:ne doit le faire qu’avec une fage retenue, parce que, s il eft utile d indiquer
au gouvernement les objets qui parodient demander une reforme , on do t
néanmoins refpeéter une loi en vigueur, jufquà ce quil plaife au legiflateur de
réformer ou de l’abroger. . ____ .
On a raffemblé fous le mot générique de Jurifprudence, tout ce qui a rapport
au Droit -naturel , au Droit des gens , au Droit public , à l etabliffement & A la
jurifdiétion des compagnies de judicature : les principes du Droit civil SC canonique
, du Code militaire & de la Marine ; ce qui concerne les matières des Eaux
Sc Forêts, des Confiais , des Finances , du Domaine, de la Police, de la Voirie ,
Sc des Arts Sc Métiers. : - . - ; r ,
On s’eft néanmoins, très-peu étendu fur les objets purement de finances , ur
ordonnances qui regardent particuliérement le fervice .militaire , & lur les reg e - .
mens qui concernent proprement la fabrication des ouvrages d mduftrie. acune
de . ces chofes, forme un Dictionnaire particulier de 1 Encyclopédie par ordre de
matières , Sc l’on y trouvera ce que l’on a du omettre dans un Recueil de
ÏU r lPuroisndefiré pouvoir laiffer fubfifter les articles tirés de la première édition, & ne
diftineuer que par une marque particulière les additions ou les corrections qui y ont
été faites. C’étoit le premier plan de MM. l’Abbé Remi Sc Boiffou; mais il a ete
impoffible de le fuivre, à l’égard des mots qui compofent le premier volume, & une
grande partie du fécond. Prefque tous étoient défectueux , Sc on a ete oblige de
fes refaire , enforte qu’il ne fubfifte prefque rien de ce qui appârtenoit aux premiers
Rédafteurs. Je ferai néanmoins enforte^ d’en conferver le plus grand nombre
poffible, lorfque je pourrai le faire commodément. ' Afi ,
Une fécondé raifon m’obligëoit encore à refondre tous les articles : 1 ai penle
que, dans l’Encyclôpédiè par ordre de matières , il falloit mettre dans les principaux
l’ordre Sc la méthode dont ils font fufceptibles, S c , en confequence, diviler
en fictions St en paragraphes les objets qui demande ntune difcuffion un peu étendue.
Les fiftions font marquées par des titres ; les paragraphes font indiques par
des caraftères italiques, qui en annoncent le commencement, & ce dont ils parlent
Les divifions ainfi multipliées donnent plus de clarté 8c de precifion aux
matières que l’on traite, Sc évitent au Leaeur la peine de parcourir un article
entier loriqu’il ne cherche des'_édlairciffemens que fur un ieul point.
Pour remplir l’obligation qu’avoiènt contraaée MM. l’Abbé Remi Sc Boiffou, de
donner un tableau général du Droit ; je me propofe de donner à la fuite du Die-
îionnaîre de Jurifprudence, un tableau, ou plutôt un fyfteme complet du D r o it ,
qui embralTera toutes ies divifions, & qui diftinguera les différens objets auxquels
il a rapport , tels quë les perfonnes, les chofes & les avions. Ce premier tableau
formera un corps complet de Jurifprudence , & montrera 1 enfemble àc la liailon
de toutes fes parties. * ' . v . »
En rapprochant enfuite tous les mots qui traitent d’une matière particulière , 6C
les mettant dans l’ordre dans lequel ils doivent etre lu s , on aura un traité méthodique
fur chaque partie Ainfi ce nouveau Dictionnaire de Jurifprudence joindra
aux avantages de cette forme , ceux d’un corps de Droit & des traites particuliers.
Je terminerai l’Ouvrage par un Catalogue raifonné des livres de Droit Sc des
Auteurs les plus eftimés ; j’y joindrai la notice des meilleures éditions. Je regarde
ce travail comme très-important, en ce qu’il facilitera à ceux qui fe deftinent a
l ’étude de la Jurifprudence , la connoiffance des fources ou ils doivent puiler y oc
|eur donnera les moyens de fe former une bibliothèque choifie.