
officiers font chargés des effets confiés à leurs foins
par un inventaire , dreffé au moment de la remife
par le préfident, récolé tous les ans au mois de .
décembre, & augmenté .de tout ce qui a pu être
ajouté dans le cours de l’année.
Vacadémie des infcriptions & belles-lettres n’a
pas l’éleCtion de fes membres, proprement dits. Elle
préfente un fujet pour une place d’honoraire, elle
en préfente deux pour une place d’affocié , & trois
pour une de penfionnaire. Le roi agrée communément
la nomination de l’honoraire, & choifit qui
bon lui femble entre les fujets qui lui font préfen-
tés , pour les places d’affociés & de vétérans.
^ Le rang des académiciens libres fe règle par l’an-
eienneté de la réception: ils prennent place dans
les affemblées fur le banc des penfionnaires & des
affociés, fans avoir voix délibérative. Ils ne peuvent
réfider à Paris; & dès l’inftant qu’ils y fixent
leur féjour, ils perdent leur place d’académicien,
fans efpérance de retour.
Les académiciens, après dix ans de travaux utiles,
& lorfqu’ils font dans l’impoffibilité de les conti- ,
nuer, peuvent demander la vétérance, que le roi
feul leur accorde, fur une délibération de la compagnie
, faite au fcrutin, paffée à la pluralité des
deux tiers des fuffrages, & qui lui eft envoyée
par la compagnie. Il n ÿ a que les quatre plus anciens
vétérans qui puiffent affifter aux affemblées ;
en cas d’abfence de leur part, ils ne peuvent être
remplacés par les fuivans.
Par rapport à l’impreffion & à l’approbation des
ouvrages de Y académie, ou de fes membres , elle
fuit les mêmes règles que Y académie'ùanqoiYQ : comme
cette dernière, elle diffribue tous les ans deux
prix, dont l’objet doit concerner quelques fujets
intéreffans ' de l’hiftoire ou de la littérature ancienne
ou moderne, & tous les trois ans, un
point de l’hiffoire de France. «
A cadémie des fciences. Elle doit fa première origine
à des affemblées particulières, qui fe tenoient
chez M. de Carcavi, & que M. Colbert fit tenir
en 1666 dans la bibliothèque du roi ; cette fociété
ëtoit féparée en deux claffes, l’une pour les mathématiques
, la fécondé pour la phyfique. Elles fe
tenoient chacune féparément toutes les femaines ,
& fe réuniffoient tous les quinze jours.
En 1699, M. de Pontchartrain lui fit obtenir le logement
qu’elle occupe encore au Louvre, & lui donna
un réglement figné du roi, qui détermine le
nombre des académiciens, leur diffribution endif-
férentes claffes, la forme des élevions, le nombre
& les. fondions des officiers annuels & perpétuels ;
ce réglement a-été revêtu en 1713 de lettres-patentes
, enregiftrées au parlement & à la chambre
des comptes.
Vacadémie eff compofée de douze honoraires, de
vingt penfionnaires, douze affoeiés ordinaires, douze
affociés libres, huit étrangers, un affocié géographe,
& douze adjoints vétérans ou fumumé- '■
xaires. Elle eff diyifée en fix claffes, la géométrie , I
l’afiflohomie, la mèchanique, l’anatomîe, la chy-
mie, la botanique. Trois penfionnaires font attachés
à chacune de ces claffes, les deux autres font
les deux officiers perpétuels de Y académie, lefecrétaire
& le tréforicr : les affociés ordinaires & les
adjoints font également attachés au nombre de deux,
à chacune des fix claffes.
Lorfqu’il y a une place vacante, V'académie,
pour celles de penfionnaires, préfente au roi trois
lujets, dont l’un ne doit pas être de Y académie; pour
celles d’affociés ordinaires deux, avec la même condition
; pour celles d’affociés libres ou étrangers,
deux qui lui font défignés par un comité de fix
commiffaires , tirés au fort dans les fix clgffes: il
en eff de même pour les places d’adjoints. Mais
lorfqu’il s’agit d’une place d’honoraire ou de celles
de fecrétaire & de tréforièr , Y académie ne préfènte
qu’un fujet. Les officiers de Y académie, outre le fecrétaire
& le tréforièr, qui font perpétuels, élus
par Y académie, & confirmés par le ro i, font un
préfident & un vice-préfident, choifis parmi les
honoraires, un directeur & un vice-direCteur, pris
dans le nombre des penfionnaires ; ces quatre officiers
font annuels : jufqu’en 1702 ils avoient été
élus par Y académie 9 mais depuis, ils font nommés
pa? le roi.
Elle eff fous la protection du ro i, dont elle reçoit
les ordres par le fecrétaire d’état qui a le département
de Paris ; elle jouit, par rapporta l’im-
preffion & publication de fes ouvrages^ & de ceux
de fes membres, des mêmes droits que Y académie
françoife. Mais fon régime intérieur eff différent.
Toutes les affaires y font traitées par un comité dé
la tréforerie, compofé des officiers de la compagnie
, & de ÿ | x commiffaires élus au fcrutin. Le
comité la reprérente fans avoir befoin d’une auto-
rifation particulière. La fignature du tréforièr fuffit
pour la recette & la dépenfe ordinaire.
Hors le temps des vacances, Y académie tient régulièrement
deux féances par femaine, le mercredi
& le famedi; & fes membres font obligés d’y af-
fiffer ; la non-affiduité eff même un fujet d’exclu-
fion , auquel on procède par la voie du fcrutin,
& dont on a quelques exemples : mais elle n’a plus
lieu depuis qu’on y a admis des vétérans: le roi
accorde la vétérance à ceux qui par des raifons légitimes
ne peuvent affifter aux affemblées, après
que Y académie en a délibéré par la voie du fcrutin.
Les vétérans jouiffent des mêmes droits que les titulaires
du même grade ; mais ils ne peuvent plus
paffer à un nouveau, ni être élus officiers* Les
furnuméraires jîftiiffent aiiffi des droits de la claffe
dans laquelle ils font furnuméraires. Le titre de
furnuméraire s’accorde ordinairement à celui des
deux fujets préfentés pour remplir une place vacante,
qui n’a pas été nommée parle roi ^quelquefois
auffi, fur la demande de Y académie, le roi accorde
à un académicien la qualité de furnuméraire
d’un grade fupérieur à celui dans lequel il fe trouve.
h ’académie e|t fouyent confultée par les cours
fouveraînes & les autrés tribunaux; maïs elle ne
donne fon avis, que lorfque le tribunal faifi d’une
conteftation, a ordonné par un jugement quelle
fera confultée. Dans ces cas, elle donne fon avis
& fa réponfe par écrit, foit aux parties, foit au mi-
niftère public, fuivant les circonftances.
L'académie examine les ouvrages, les procédés,
les machines qu’on lui préfente ; mais elle n’accorde
fon approbation que lorfqu’elle y trouve réunies
l’utilité & la nouveauté.
L ’ufage de Y académie par rapport à la diffribution
de fes prix, eff de déférer à des commiffaires
le droit d’en propofer les fujets, d’examiner les
ouvrages, de les juger, & d’accorder le prix à celui
qu’ils eftiment le mériter, fans être obligés de rendre
compte à Y académie des motifs de leurs jugemens.
A cadémies de province. Il nous feroitimpoffible
de donner un détail- des loix & des ffatuts qui ré-
giffent chacune de ces académies ; outre que nous
n’avons pas fous les yeux les loix particulières
qu’on leur a données*, nous tomberions néceffai-
rement dans des redites ennuyeufes ; comme elles
ont toutes le même but & la même fin, elles font
régies à-peu-près par les mêmes règles ; ainfi nous
nous contenterons de donner, par ordre alphabétique
, le nom des villes principales où elles font
établies, & la date de leur inftitution.
Amiens. Les lettres - patentes de fou établiffe-
ment font de 1750.
Angers. Elle eff très-ancienne ; fes lettres-patentes
font de 1685.
Arles. Elle a été établie en 1689, avec les mêmes
privilèges que Y académie françoife ; & ce qu’il
y a de particulier, c’eft qu’elle doit être compofée
-de gentilhommes originaires & habitans de cette
ville. Leur nombre qui n’ét-oit que de vingt, a été
porté enfuite jufqu’à trente.
Arras. Son académie royale des belles-lettres au-
torifée d’abord en 1738, par une lettre de M.
d’Angervilliers, miniftre & fecrétaire d’état, a été
confirmée par des lettres - patentes de 1773.
Auxerre. Sa fociété des fciences ,& belles-lettres
a obtenu des lettres-patentes en 1749.
Befançon. Louis X V , en 1752, a établi dais
cette ville une académie des fciences, belles-lettres
& arts.
Beziers. Académie des fciences & belles-lettres
en 1723.'-.
Bordeaux. Académie royale des belles - lettres,
fciences & arts , en 1703.
Caen. Académie des belles-lettres, en 1705.
Châlons-fur-Marne. C ’étoit en 1753 une fociété /
littéraire, avec une fimple permiffion du roi ; ce
n’a été qu’en 1775 qu’elle a pbtenu des lettres-patentes
fous le titre d'académie des fciences , arts &
belle,sdettres. Quel droit n’a-t-elle pas déjà acquis
fur la reconnoiffance de la nation ? Elle paroît s’être
dévouée particuliérement aux qpeftions de ju-
rifprudence, & elle facilitera la réforme de notre
code pénal, par les écrits lumineux qu’ont occafioflftés
les queffions qu’elle propofe, & les prix
qu’elle accorde.
Cherbourg. Dès le milieu de ce fiècle il y
exiftoit une fociété académique, qui a obtenu en
1773 la permiffion d’avoir des féances publiques.
Dijon. Son académie des fciences a été autorifée
par dés lettres-patentes de 1740. On lui doit, &
uir-tout à M. Maret, les premiers mémoires fur le
danger des cimetières dans lés villes.
Grenoble. Il y a dans cette ville une fociété littéraire,
dont les lettres-patentes font du mois de
novembre 1780, enregifirées au parlement de Grenoble
le 18 janvier 1781.
La Rochelle. Son académie des belles-lettres ,
dont l’éreCtion eft de 1732, a produit d’excellens
mémoires fur le commerce.
Lyon. Nous avons vu au commencement de cet
article, que Caligula y avoit établi une célèbre
académie : depuis fa difperfion quelques-uns de fes
citoyens s’étoient réunis pour cultiver les arts &
les fciences. Jufqu’en 1758 ces fociétés particulières
formoient deux-compagnies diftinCtes, établies par
des lettres-patentes ; mais elles ont été réunies en
17585 par de nouvelles lettres , fous le titre d’<2-
. endémie des fciences, belles-lettres & arts.
Marfeille. Des lettres-patentes de 1726 y établif-
fent une académie des belles-lettres ; fon protecteur
doit être choifi dans Y académie françoife, qui accorde
à fes membres, des places dans les féances
publiques.
Metz a une fociété royale des fciences & arts
établie par des lettres-patentes de 1760.
Montauban. Son académie des belles-lettres eft de
1744* '
Montpellier. Son académie des fciences, établie en
1706, a les mêmes réglemens à-peu-près que
Y académie des fciences de Paris, avec laquelle le
r o i, en la mettant fous fa protection, a voulut
qu’elle ne fît qu’un feul & même corps.
Nancy. Sous Louis X V , le roi de Pologne, Sta-.
niflas, établit dans cette v,ille une académie royale
des fciences & belles-lettres, par édit du 28 décembre
1750.
Nifmes. Son académie des fciences eft de 1682;
Pau. L’établiffement de fon académie des fciences
& beaux-arts a obtenu des lettres-patentes en
1720.
Rouen a deux académies. La première, fous le
titre de l’immaculée conception de la fainte Vierge ,
paroît s’être perpétuée fous différentes formes , depuis
1072. Son but eft de confacrer la poéfie &
l’éloquence à la religion, aux moeurs, aux progrès
des arts; & au bonheur de l’human’. .La fécondé
eft Y académie des belles-lettres, fciences & àhs,
établie par lettres-patentes de 1744.
Soiffons. IY académie des fciences & belles-lettres
de cette v ille, eft très-ancienne, les lettres-patentes
dè fon établiffement font de 1674; elle doit
choifir fon protecteur parmi les membres de Y académie
françoife, & Jui envoyer tous les ans, le
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