
cette mefure ail vice-maréchal, héréditaire de l’empire,
qui la rapporte à la maifon-de-ville. Cette
dernière charge eft depuis long-temps dans la mai-
fon de Pappenheim.
ARCHIPRÊTRÉ, f, m. ( Droit ecclèf. ) dans la
primitive églife, on donnoit ce nom au plus ancien
ou au chef des prêtres , comme celui d'archidiacre
au premier des diacres : aujourd’hui on donne
ce nom à un èccléfiaftique revêtu d’une - dignité
à laquelle font attribués différens droits. On appelle
archiprêtré où archiprêtrife le titre & le diftriét de
Yarchiprêtre.
Dans les premiers fiècles de Féglife, on recon-
noiffoit trois dignités principales qui étoient en
même, temps dignités de< l’églile cathédrale & du
diocèfe ; favoir , Yarchiprêtre, qui étoit à la tête dés*
prêtres & des clercs; l’archidiacre, établi fur les
diacres, & le primicier, c’eft-a-dire, le premier
'des clercs, établi fur tout le clergé inférieur.
Il eft parlé de ces trois dignités dans les canons
arabiques du concile de Nicée. Et le concile de
Mérida, tenu en 666, ordonne à chaque évêque
d’avoir dans fa cathédrale un archiprêtré, un archidiacre
& un primicier, mais il ne marque pas quelles
étoient leurs fondions.
Gomme le nom de prêtre vient de l’âge avancé
où dévoient être ceux qu’on honoroit de ce caractère
, Yarchiprêtre, qui étoit le premier des prêtres
, devoit être le plus âgé. Cependant les évêques
donnoient quelquefois cette dignité au mérite,
quoique régulièrement e'ile ne dût être donnée
qu’à l’ancienneté. On voit que Protérius, qui fut
élu' évêque d’Alexandrie après la dépofition de
Diofcore, dans le concile de Chalcédoine, avoit
été'fait archiprêtré de la même églife. Et S. Jérôme
fernble faire entendre que dans Féglife latine, toutes
les cathédrales avoient leurs archiprêttes, & qu’il
né devoit y en avoir qu’un dans chacune.
= .Les archiprétres ayant tenu autrefois un rang distingué
dans Féglife , nous allons expofer leurs
fondions telles qu’elles étoient félon l’ufage ancien,
& telles qu’elles font félon le droit canonique
aétuel.
Dans l’origine, Yarchiprêtre étoit la première
dignité après l’évêque , ,8c pour l’ordinaire , il étoit,
comme le grand-vicaire, chargé de la conduite de
P églife, lorlque l’évêque étoit abfent. Le capitulaire
de Louis-lé-débonnaire de l’année 8 28 , appelle les
archiprétres les aides 8c les coadjuteurs des évêques.
Le concile de Paris, tenu en 850, dit que les
archiprétres étoient chargés d’exciter à la pénitence
publique ceux qui étoient coupables de crimes publics,
& que, conjointement avec les évêques, ils
devaient nommer des prêtres & des cures pour
recevoir les confeffions des‘crimes fecrets.
Le fécond concile de Tours, après avoir -réglé
l’ordre & les fondions des archiprétres, les condamne
à faire pénitence dans un monaftère, s’ils
ont manqué de veiller fur la continence des. prêtres,
dés diacres, des fous-diacres : le même concile
défend à tout évêque de dépofer un archiprêtré 1
fans avoir pris le confeil de tous les prêtres 8c
abbés du diocèfe.
Il paroît par la règle de.S. Chrodegand, 'évêque
de Metz, qu’ils étoient les miniftres univerfels de
l’évêque pour le gouvernement fpirituel des laïques;
des curés 8c même des chanoines, & que quand
un évêque les avoit.une fois établis, il ne pourvoit
plus les deftituer que dans un fynode, après
leur avoir fait leur procès.
Le concile de Châlons, tenu en 650 , défendit
aux juges féculiers de" continuer les vifites qu’ils
avoient coutume de faire dans les paroiflés de la
campagne & dans les monaftères, à moins qu’ils
n’y biffent invités par lès archiprétres & par les abbés.
Le concile de Pont-Audébert, tenu en 1279 ,
recommande aux archiprétres de prendre garde que
tous les eccléfiaftiques de leur reffort portent là
tonfure 8c l’habit eccléfiaftique. Il paroît même,
par ce dernier concile, qu’ils avoient jurifdiétion §
puifque le canon 16 leur défend de fufpendrê &
d’excommunier, fans mettre leur fentence. par écrit.
Aujourd’hui le nombre, le rang, les fondions
& les droits des archiprétres varient fuivant les
différens diocèfes. A Paris, il n’y en a que deux',
qui font le curé de la Magdeleine & celui de;S.
Severin. Leurs fondions confident à envoyer les
mandemens de l’archevêque aux Gurés de -la ville
& de la banlieue : ils affiftent à la confection des
faintes huiles le jeudi faint, dans4’églif%métropo-
litaine, mais ils n’y ont féance que dans les bas
ftalles. Au fynode de l’archevêque, ils font nommés
les premiers, tiennent là première place du côté
gauche avec les doyens ruraux, 8c fuivent immédiatement
l’archevêque à la proceflion à côté des
grands-vicaires.
A Tours, il y a cinq archiprétres. Le premier,
qui a le titre de grand-archiprêtre, eft un dignitaire
de la cathédrale qui a féance au-deftùs des chanoines,
& les précède à la*proceflion. Il a un revenu
fixe, outre le cafuel qui lui eft commun avec les
autres archiprétres. Ceux-ci ne marchent à la pro-
cefliôn qu’après les chanoines prébendés.
A Orléans, il n’y a qu’un archiprêtréqui eft
une des dignités du chapitre, mais il n’exerce aucune
fonction. Il jouit du droit de prendre dans
l’étendue du grand archidiaconé, le lit garni des
curés, après leur mort. Ce droit eft évalué cinquante
livres pour les cures où il y a vicaire, &
vingt-cinq livres pour celles où il h’y en a point.
Il a d’ailleurs le tiers des déports dans l’étendue du
grand archidiaconé ; les deux autres tiers appartiennent
au doyen, comme grand archidiacre.
Dans d’autres diocèfes, les archiprétres ont les
mêmes droits fur les curés de ville , que les doyens
ruraux fur les curés de campagne. Dans Féglife métropolitaine
de Rheims, les archiprétres ne font que
les vicaires des chanoines ; ils officient à leur place..
Ils entonnent les petites heures.
Il feroit trop long de parler des fondions des
archiprétres dans les différens diocèfes du royaume.
Leurs droits & le,ur rang varient d’un diocèfe à
un autre ; il faut avoir recours à l’ufage de chaque
endroit , lorfqu’il arrive quelque conteftation à
cet égard. . .
Lorfqu’un archiprêtré eft çlignité, il faut être
gradué 8c âgé de vingt - deux ans pour le poffe-
der; 8c s’il a charge d’ames, il ne faut pas moins
de vingt-cinq ans accomplis , comme pour les
cures.- .
Nous rapporterons , fous le mot D oyens rurau
x , les réglemens généraux dp clergé, par rap-
port aux fondions des archiprétres 8c des doyens.
Foyei Dignité * Doyens ruraux , C ure , Déport
, Synode ,
ARCHISYNAGOGUE, f. m. ( Droit eccléf. )
on donnoit autrefois ce titre à certains eccléfiaftiques
employés près du patriarche de Conftarîti-
nople. On les trouve nommés, dans quelques auteurs
, apoflol.es. Dans le code Théodofien , on lit,
archifynagogi patres fynagorum , presbytèri apofloli
primates. Tous ces noms étoient donnés à des eccléfiaftiques
qui étoient comme les aflefleurs &
les confeillërs du patriarche.
ARCHITE CTE , f. m. ( Droit civil ) c’eft celui
qui donne le plan & le deflin d’un batiment, qui
fait en conduire les ouvrages & qui en fait pro-
feffion.
L’art de l’architedure remonte à l’origine même
du monde. Dès qu’il y a eu . des hommes, ils ont
fongé à fe bâtir des cabanes & des maifons, pour
fe mettre à couvert des injures de l’air, 8c des
attaques des bêtes féroces.
La néceflité les obligea d’abord à fe retirer dans
des antres & des cavernes, qu’ils trouvèrent toutes
faites ou qu’ils fe crèuferent eux-mêmes ; bientôt
aprèS ils conftruifirent .des habitations plus propres,
avec les branches d’arbres, les rofeaux & la terre ;
ils employèrent enfuite la pierre & les métaux :
pn vit enfin fortir de ces commencemens greffiers
6c fimples , cet art pompeux & fup.erbe , qui fem-
ble ajouter aux ouvrages de la nature , & embellir
l’univers. -,
Les Egyptiens; ont donné les premiers chefs-
d’oeuvre d’architedure ; les Grecs lèvent imités &
furpaffés ; les Romains ont copié ces derniers, &
ce font les édifices, en tout genre, de ces trois
peuples, qui font devenus les modèles de tous les
ouvrages d’architedure, dont l’Italie, la Fiance,
l’Europe entière font décorées.
La fcience de F architecte .eft très-étendue : êlle
comprend le deffin, la géométrie, les mathémati?
ques , les règles de l’optique ,, l’intelligence, de la
coupe des pierres. Il doit y joindre un genre inventif,
un goût fûr pour la difpofition & F arrangement
des parties d’un édifice, un difeernement
fin & éclairé pour la diftribution des orriemens. Il
doit fur-topt faire pçofeffion d’une probité exade,
pour mériter la confiance de ceux qui font bâtir,
■ Jÿ.,ue point aviljr fon .art .-en le regardant uniquement
comme une fourçe de fortune pour lui.
Nous, allons divifer ce que nous avons à dire
fur les architectes & fur l’architedure , fous différens
mots, fuivant la nature des objets que nous avons
à traiter.
Architecte , ( Académie d'architecture. ) l’art
de Y architecte eft fi noble & fi important, que chez
prefque tous les peuples policés on aé tabli des
écoles pour Fenfeigner. O11 en voit plufieurs en
Italie & en Allemagne.
En France, les beaux monumëns que, l’arqfiiteç-
ture a créés parmi nous depuis un fiéclè , ont fait
regarder cet art comme intérëftant & digne de la
protedion du fouverain. Nous fommès redevables
à Louis XIV des progrès qu’il a faits & „qu’il continue
de faire. C ’eft fous fon règne , en 167,1 > que
s’eft formée cette école célèbre que l’on confient
à Paris, fous le - titre- dLOCudémiq idYàrêhiteClure. inf-
tituée pour la perfedion dé Fart‘des bâtiméns.L(OuU
X V , à fon avènement au trône, confirma cet étà-
bliflement qui n avoit pas encore reçu la forme
dont il étoit fufceptible , & lui donna des 'ftatuts-,
par fes lettres-patentes*du mois de février ,1717.
Louis X V I , en cherchant, au commencement
de fon règne, à.donner aux beaux-arts une marqué
de fa protedion, fpéciale, ,à'regardé' l’architeduré
comme digne de fon attention ; eri conféqiience -,
voyant qu’il'étoit poffibîe de donner à l’école où
elle s’enfeigne, des réglemens plus précis & plus
intéreffans que ceux qu’elle avoit ci-devant reçus,
fa majefté a arrêté de nouveaux ftatuts, par des
lettres-patentes du mois de novembre 1775 , rêq
giftrées au parlement le 26 janvier 1776. Ces fta-^
tuts font.au nombre de fôixante articles, yoicl
eri fubftance'quels font les principaux., ;
L’acàdémie reçoit les' ordres du. roi par Fprdori-
nâteur gériérâl des bitimens de fa ' majefté. Ëllé eft
compofëe $ architectes, d’aflociés libres & de cor-,
refpondans affociés étrangers & régnicolès, ;
Les académiciens architectes font partagés en, deux
clafles ; la .première' eft compofée d’un diredeür 8c
de feizç autres académiciens, dont lin fe'crétairê* &
deux profefteurs.; le premier d’arçhitédure, le fécond
de. mathématiques. La féconde clafle eft for-*
niée de feizé filtres ' académiciens afchitemif
Les affociés libres autrement dits académiciens' ho*
horaires, font au nombre de fix ; les affociés étran:
gers 8c régniçoles éloignés au moins de vingteinq
lieues de Paris ,'fôrif fixés à douze. ‘
Lè titre d'archi tecte dû roi n’appartient qu’aux
membres des .deux claffes de l’académie , avec pé-
fénfes à tous ' eritrëpreneurs f métrés maçons ,8ç
autres perfonnes 'quelconques, ' de prendre cette
qualité. Aucuri de ces membres ne peut exercer les
fonctions d’entrëpreneurs, même pour les bâtimens
du roi ; & ceux qui font défignés pour remplit
une place à cette académie, ne peuvent Foccupeij
qu’àprès en avoir obtenu l’agrément de fa majefté.
Il faut même être âgé dé'vingt-cinq ans, peur êtrç
propofé à iine placç d’açadémiciçn.^rchiteCtet