
décès du mari. Voyez Gains nuptiaux, Dot,
Douaire, Contre-augment, & c. ...
AUGMENTATION, f. f. ( Jurifprudence. ) c’eft
en général Pa&ion d’augmenter, c’eff-à-dire, d’ajouter
ou de joindre une chofe à une autre pour la
rendre plus grande ou plus confidérable.
Si ce mot s’emploie pour lignifier l’accroiffe-
ment qui le fait à un héritage par une rivière, il
veut dire la même chofe qu’alluvion, atterrijfèment,
accrues.
L’augmentation peut le faire fur un fonds par le
fermier, l’ufufruitier, par un mari fur les propres
de fa femme ou fur les liens. Voyez, par rapport
aux quefiions qui en peuvent naître, les mots Ferme ,
Bail , Propre , Usufruit. Sur Xaugmentation de
gages, voyez Gage ; fur Xaugmentation de dot,
voye^ D o t .
L’ordonnance des eaux & forêts, tit y , art. 14,
défend aux grands-maîtres d’augmenter ou de diminuer
les ventes, de leur autorité privée , à peine
d’amende & de privation de leurs charges.
Augmentation , ( Finance. ) on .appellé ainfi
lin droit d’aides, formé par la réunion du parifis,
fou &'fix deniers pour livre, dont voici le détail :
le parifis étoit djy^nqXoïis pour livre du droit principal
: il tire fon nom d’une monnoie appellée pari
fis, qui fe fabriquoit à Paris, & dont la valeur étoit
d’un quart plus forte que celle desjournois qui fe
fabriquoient à Tours.
Comme les droits ont'toujours été impofés fur
le pied de la livre tournois, la nouvelle augmentation
de cinq fous parifis, en les augmentant d’un
quart, les mit dans la même proportion que s’ils
euffent été établis fur le pied de la livre parifis :
ç ’eft ce qui fit donner le nom de parifis à cette
fpigmentation.
Le parifis eft compofé, i° . de fix deniers qui
avoient été attribués aux offices de confervateurs
des fermes, créés dans chaque grenier à fel, dans
chaque éleâjon, & dans chaque bureau des fermes,
par édit de décembre 1633.
a°. De fix deniers attribués aux offices des lieu-
tenans des conferyateurs, créés par autre édit de
novembre 1639.
30. De douze vdeniers $ augmentation par un arrêt
du confeil du 25 février 1643 9 & une déclaration
du 19 décembre fuivant, portant fuppreffion de
ces offices, avec réferve, au profit du roi, des douze
autres deniers qui leur avoient été attribués. '
4 ° • De vingt-quatre deniers de nouvelle aug-,
mentation par une déclaration du mois de feptembre
1645. . .
Enfin d’une dernière augmentation de douze deniers
par un édit du mois de mars 1654.
C ’eft ce qui forma les cinq fols pour livre qu’on
appelle encore aujourd’hui parifis, & qui furent
établis fur les droits des fermes, aliénés ou non
aliénés.
Voici maintenant ce qui concerna lç fou pour
livre, joint au parifis.
On rétablit, par l’édit du mois de février 1657,.
les offices de confervateurs & lieutenans des fermes,
avec 1 attribution de douze deniers pour livre,
a prendre, non-feulement fur tous les droits des
fermes, mass encore fur le parifis des mêmes droits :
ces offices n ayant pas été levés, l’arrêt du confeil
du 24 mars de la même année ordonna la perception
de ces douze deniers pour livre qui furent appelles
les dou^e deniers des confervateurs.
Enfin il fut créé, par édit du mois d’avril 1658,
quatre tréforiers généraux des fermes, quatre controleurs
& quatre commis principaux, anciens, alternatifs
, triennaux & quatriennaux pour chaque
ferme, avec attribution de fix deniers pour livré
fur le produit de tous les droits, même du parifis
& du fou pour livre : ces offices n’ayant pas été
levés non plus, la perception des fix deniers pour,
livre des tréforiers fut ordonnée au profit du roi
par arrêt du confeil du 10 avril 1658.
Ces différentes parties ont formé ce qu’on appelle
aujourd’hui parifis, fous & fix deniers, autrement
droit d3augmentation. ■
Le droit d’augmentation a été, par la déclaration
du 16 avril 1663 , fixé à feize fous trois deniers
fur le gros, & cette, fixation a été fuivie par l’ordonnance
de 1680, pour le reffort de la cour des
aides de Paris*
Par l’o.rdonnance rendue pour le reffort de la cour
des aides de Rouen, cette fixation n’a lieu dans la
ville & la banlieue ( feuls lieux de la Normandie
q u le gros ait cours ) , que pendant les trois foires
franches de Rouen; dans tout autre ’temps, l'aug*
mentation fe perçoit à raifon du parifis , fous & fix
deniers pour livre du gros.
A u GMENTATION, ( Cour d3 augmentation des revenus
du roi. ) nom d’une cour qui fut érigée fous
Henri VIII, roi d’Angleterre, en 1536, pour oh*
Vier aux fraudes par rapport aux revenus des mai-
fons religieufes & de leurs terres: données au roi
par aéle dû parlement. Cette cour fut abrogée par
un aâe contraire, émané du parlement tenu la première
année du règne de Marie; le bureau en fub-
fifte encore , il contient de précieux monumens*
La cour d’augmentation fut ainfi nommée, parce que
la fuppreffion des monaftères dont même plufieurs
furent appropriés à la couronne, en augmenta de
beaucoup les revenus. (A?)
AUGUSTE, f. m. (Droitpublic. •) c’eft un titre
de dignité qu’on a coutume de donner aux rois &
aux ëmpereurs. O&avien Céfar eft le premier qui
a pris le titre d'augufie, que fes fucceffeurs ont adopté,
& il# toujours fervi, dans l’empire romain, à dé-
ligner celui qui étoit revêtu de la fouveraine puif-
fance. On voit par plufieurs médailles..& autres monumens
publics, que les impératrices participoient
auffi à ce titre.
A l’exemple des Romains, les nations modernes
ont donné à leurs fouverains & à leurs renies le
furnom d’augufle. On voit dans des monnoies an-
çiefliles, que Childebert, Clotaire & Clovis ont»
| porté.
porté ce no«* : Crotechide , femme de ce dernier,
eft appellée tantôt du nom de reine, tantôt
de celui d3augufie, dans le livre des Miracles de S.
Germain.
Philippe I I , l’un de nos rois, eft connu dans l’hif-
toire fous le nom de Philippe-augufle.
AUGUSTIN, f. m. ( Droit ecçléfiaftique. ) religieux
qui fuit la règle de S. Auguftin.
L’ordre des augufiins eft un des plus anciens qui
fe foient établis dans la partie occidentale de la
chrétienté. Il a commencé en Afrique l’an 388.
Après que S. Auguftin-eut reçu le baptême, il renonça
à toutes les prétentions qu’il pouvoit avoir
fur la terre ; femme, enfans, dignités, richeffes,
tout fut oublié pour fe confacrçr entièrement à la
perfèéfion évangélique. Il vendit tout ce qu’il avoit
pour le foulagement des pauvres, & ne fe réferva
que ce qui étoit abfolument néeeffaire à la vie. Il
eut des compagnons qui s’unirent à lui dans le
même deffein,, & il ne fut plus queftion que de
trouver un lieu propre à l’exécuter. Il reftoit encore
à S. Auguftin des terres auprès de Tagafte en
Afrique, & cet endroit leur parut le plus favorable
pour y vivre retirés du monde : ils s’y exercèrent,
endant trois ans, aux jeûnes, à la prière, aux
onnes oeuvres, imitant, le plus qu’il étoit poffible-,
la vie des folitaires de l’Egypte.
S. Auguftin, peu de temps après, fut fait évêque
d’Hippone : il laiffa fes compagnons pour aller
vaquer aux devoirs de l’épifcopat. Il établit, dans
cette ville, un monaftère, & y appella des clercs
pour l’aider dans fes travaux apoftoliqués. Ses compagnons
faifoient de plus en plus, de leur côté,
des progrès dans le nouveau genre de vie qu’ils
avoient embraffé. Tout le monde s’eftimoit heureux
d’avoir de ces pauvres volontaires qui avoient tout
quitté pour pratiquer la vie commune. On leur don-
noit des terres, des jardins ; on leur bâtiffoit des
églifes, des monaftères; en un mot, on n’avoit
d’autre ardeur que celle de multiplier leurs établif-
femens. Ils étoient déjà en grand nombre dans le
cinquième fiècle,, lorfque les Vandales entrèrent en
Afrique, & la défolèrent. Toutes les églifes, tous
les monaftères furent pillés, faccagés : la perfécu-
tion fut fi violente,.que les évêques , les clercs &
les religieux furent obligés de quitter le pays, &
de fe réfugier épars dans différens endroits de l’Eu- .
rope : & c’eft fans doute cette révolution qui porte
à croire que les religieux qui ont pris la «qualité
d'hermites de S. Auguflin, tirent leur origine des anciens
moines établis par ce prélat en Afrique.
Quant à la règle que fuivoient les premiers dif-
ciples de ce faint inftituteur, il y a beaucoup d’apparence
, comme le fait obferver le père Heliot,
qu’ils n’en avoient point d’autre que celle de l’évangile
, puifque Tépître 109 de S. Auguftin, qui eft
la 2,11e , dans l’édition donnée par les RR. PP. Bé-
nedi&ins , qui fert préfentement de règle aux per-
fonnes de l’un & de l’autre fexe des différentes congrégations
qui fe glorifient d’avoir pour père ce faint
Jurifprudence. Tome I.
doéleur, n’a été adreffée que l’an 423 aux religieufes
qu’il avoit établies à Hippone ; mais de favoir quand
elle a été accommodée à l’ufage des hommes, dans
quel pays & par qui ce changement a été fait, c’eft
encore une difficulté que les favans n’ont pu réfoudre
jufqu’à préfent.
Ce qu’il y a de certain, c’eft que les hermites de
S. Auguftin. fe trouvoient prodigieufement multipliés
en Europe dans le treizième fiècle : ils for-
moiênt différentes congrégations, dont les plus connues
étoient celle des Jean-Bonites, qui avoient pour
fondateur Jean-le-Bon, & celle des Brittiniens qui
avoient commencé à Brittini dans la marche d’Àn-
cone. La plupart de ces congrégations n’avoient rien
de commun entre elles, ni pour la règle, ni pour
le régime. Il y en avoit même quelques-unes qui
n’avoient aucune règle fixe : ce qui occafionnoit
fouvent des conteftations entre les différens membres
qui les compofoient. Ce fut pour obvier à tous
ces inconvéniens, qu’Alexandre IV fe détermina à
les unir enfemble pour'ne plus former qu’un feul
& même corps. Il travailla à cette union dès la
première annee de fon pontificat, c’eft-à-dire, l’an
12.54. Il commit à cet effet Richard, cardinal du
titre de Saint-Ange, qui étoit déjà proteéleur des hermites
de.Tofcane. Ce cardinal écrivit à tous les fu-
périeurs des différentes congrégations de venir le
trouver : ce qui ne fe fit pas fans difficulté; car on
ne put les raffembler qu’en 1256 dans le. couvent
de fainte Marie du peuple.
Leur première opération fut de nommer un général
qui gouvernât feul toutes les congrégations
qui exiftoient alors, pour ne former plus à l’avenir
qu’un même ordre,. & leur choix tomba fur Lan-
franc Septala, Milanois d’origine & de la congrégation
des Jean-Bonites. Enfuite, dans la même af-
femblée, on divifa l’ordre en quatre provinces qui
furent celles de France, d’Allemagne, d’Efpagne
& d’Italie ; & , pour cet effet, on nomma quatre
provinciaux. Le tout fut confirmé par le même pape,
fuivant une bulle du 13 avril de la même année;
& , par une autre bulle de l’année fuivante, il
exempta l’ordre de la jurifdiâion des ordinaires. Il créa
en même, temps pour proteâeur de cet ordre le
cardinal Richard, qui avoit préfidé au chapitre général
, & qui avoit le plus travaillé à cette nouvelle
union. Il lui donna de plus le pouvoir de régler
toutes chofes dans cet ordre naiffant, & d’y faire
tous les changemens qu’il croiroit convenables pour
y maintenir la tranquillité & l’obfervance régulière.
Nous pouvons remarquer ici qu’avant cette réunion,
il y avoit eu beaucoup d’altercations entre
les hermites de S. Auguftin & les religieux qu’on
appelle frères mineurs , au fujet de la couleur de leur
habit : les uns-& les autres vouloient le porter gris,
& les frères mineurs foutenoient que cette couleur
n’appartenoit qu’à eux, à l’exclufion des hermites.
Grégoire IX , pour faire ceffer ces difputes, régla
que les hermites porteroient un habit noir ou blanc
avec des manches larges 8c longues en forme de