
par-deflus les yeux ; la prunelle des yeux eft noire,'
entourée d’un iris blanc, cerclé de rouge.
Moeurs. Le cambing fe pêche communément dans
la mer d’Àmboine. Il nage avec une vîteffe étonnante
, & fur tous les fen s, prefque comme une
hirondelle , de maniéré qu’il plonge où s’arrête tout
court quand il veut embarrafler les autres poiffons
qui le pourfuivent.
Remarque. Il eft évident que ce poiflon eft une
efpece du genre du paru du Bréfil, qui vient dan,s la .
famille des maquereaux ,fcombri. (M. A d a n s o n .)
ÇAMBOTO , f. m. ( Hifioire nat. Ichthyoïogie. )
poiflon des îles Moluques, très-bien gravé &: enluminé
fous ce nom , par C o y e tt , au n°. 172. , de la première
partie de Ion Recueil des poiffons d'Amboine :
^mais cet auteur en a oublié les nageoires ventrales.
Il a le corps médiocrement long, extrêmement
comprimé ou applati par les côtés ; la tête, les yeux
& la bouche grandes , les dents nombreufes & très-
fines , les écailles médiocrement grandes fur le corps
& les jolies.
Ses nageoires font au nombre de fept, favoir,
deux ventrales, petites, au-deflbus des deux peâo-
.rales, qui font petites, triangulaires ; une dorfale longue
comme fendue en deux, à rayons plus bas devant
que derrière : une derrière l’anus, un peu plus profonde
que longue; •& une à la queue, fourchue juf-
qu’au milieu de fa longueur. De ces nageoires, deux
font épineufes , favoir, la dorfale qui a les neuf
premiers rayons en épines , & celle de l’anus. .
Son corps eft rouge de chair, tacheté de cendré-
bleu fur les côtés & fous le ventre ; cendré-bleu fur le
dos, avec une grande tache noire elliptique de chaque
côté. Sa tête eft cendrée-bleue ; la prunelle de
fes yeux eft noire, avec un iris rouge. Ses nageoires
font br un-clair ou cannelle, excepté les pefrorales &
les ventrales qui font verd-jaunâtres. .
Moeurs. Le camboto eft commun dans la mer d’Amboine.
U f âges. Les habit ans le mangent cuit, avec le jus
de quelque acide , comme le citron.
Deuxieme efpece. ALPHORpESE. .
L’alphoreefe gravé & enluminé par Coyett*, au n°.
85 , de la fécondé partie de fon Recueil des poiffons
d?Amboine, eft encore de ce genre. Ruyfch l’a auflï
fait graver en 17x8 , dans la Collection nouvelle des
poifjons d'Amboine tpage 22 , planche X l l , figure 4 ,
fous le nom Hollandois byter, qui veut dire le mordant
, ou le poiflon mordant.
Il ne différé du camboto, que par ce qui fuit : i° .
il a jufqu’àflx ou fept pieds de longueur; z°. fesyeux
font petits, & fes dents grandes ; 30. fa nageoire dorfale
n’a que fept rayons épineux; 40. celle de la
queue eft éçhancrée feulement jufqu’au tiers, ou au
quart de fa longueur; 50. il a le corps jaune à fon milieu
, marqué de quatre grandes taches rouges, dont
deux du milieu font encadrées comme deux (elles
bordées de bleu. Sa tête eft bleue ; fes nageoires font
vertes , excepté la dorfale dont la partie antérieure
qui eft épineufe elt jaune, & la partie poftérieure
bordée de jaune, avec quatre points bleus.
Moeurs. Ce poiflon fe pêche comme le précédent
dans la mer d’Amboine , & fe mange de même.
Remarque. L’alphoreefe a quelques rapports avec
le poiflon qu’on appelle capitaine au Sénégal, & il
forme avec le camboto , un genre particulier de poif-
fon dans la famille des fcares. ( M. A d anson. )
* CAMBRILLON, f. m. ( terme de Cordonnier* )
petit morceau de cuir de vache taillé un peu en pointe
par un bout, & aminci par ce bout, que l’on fait
entrer, par le pli de la cambrure , entre la boîte du
talon de bois & la première femelle. Il eft deftiné à
remplir le vuide que l’enfoncement du talon peut
laiffer en cet endroit, afin que la boîte s’applique
plus exa&ement à la femelle. Comme il 'fléborde
dans la cambrure , il fert encore à fortifier le pli de
la cambrure , c’eft-à-dire , l’angle que fait le talon
de bois avec le haut de la cambrure. Art du Cordonnier,,
par M. de Garfault. Voye^ Us articles C ordonnier
& Soulier , dans ce Supplément.
* CAMBRURE, f. m. ( Arts du Defiîn. Archit»
Arts méchaniques. Formier. Cordonnier. ) état d’une
chofe cambrée. La cambrure d’une voûte eft la courbure
du ceintre. On dit la cambrure ou la courbure
d’une place , d’une pièce de bois.' : .
La cambrure d’une forme de foulier ou d’un fou-
lier, eft la courbure de la forme ou du foulier vers
l’endroit qù commence, le talon. Le pli de la cambrure
eft l’angle que fait le talon de bois avec le haut
de la cambrure de la femelle. ; ; r
CAMELEON, ( AJlron.) l’une des douze conftel-
lations méridionales , figurées dans les cartes de
Bayer ; elle eft fur le colure des équinoxes & au dedans
du cerclé polaire ; elle n’eft compofée ’que de
neuf étoiles , fuivant Bayer ; mais il y en a un beaucoup
plus grand nombre dans le catalogue de M.
l’abbé de la Caille : celle qu’il a marquée a. , & qu’il
a obfervée avec un foin particulier, avoit au commencement
de 1750 n 6 d 8' 38V d’afeenfion droite
& 76 d f iz-’ de déclinaifon auftrale. ( M. d e la
La n d e . )
CAMERGO, ( Miifique.') efpece d’air de da^fe
dont la mefure eft à deux temps, & le mouvement
allegro affai ou poco prejlo. ( F. D . C. )
CAMETTI, f. m. ( Hijî. nat. Botaniq. ) arbre du
Malabar, allez bien gravé fous ce nom & fous çeluï
de cammetti, par Van-Rheede, dans fon Hortus Ma-
labqricus, yol. V.page 8$,planche X LV , Les Brames
l’appellent ouro , les Portugais guardolhos , & les
Hollandois tygers melckboom. J. Commelin, dans fes
notes, l’appelle tithymalus arborefcens ; & R a i, à la
page 1496 de fon Hifioire univerfelle des plantes, le
déligne fous le nom de baccifera Indienfioribus fpica-
tis , fructu umbilicato tricocço lacté acerrimo mariante.
Cet arbre s’élève à la hauteur de 40 à ço pieds.
Sur une racine à bois brun fibreux, couvert d’pne
écorce jaunâtre, s’élève un tronc cylindrique de
huit à dix pieds de hauteur, fur trois pieds environ
de diamètre, couronné par une tête fphéroïdeaflez
épaifle, formée par nombre de branches alternes,
cylindriques, épajfles, courtes, ouvertes d’abord
fous un angle de 45 dégrés , enfuite épanouies" ho?*
rizontalement à bois plus brun au ccjeur, mais blanc
à l’aubier, recouvert d’une écorce cendrée.
Les feuilles font raffemblées au nombre de quatre
à huit vers le bout de chaque branche, & fort ferrées
, elliptiques , arrondies en-bas, médiocrement
pointues à l’extrémité oppofée, longues de deux à
trois pouces , une fois moins larges, entières,
épaifle s , fermes, lifles, verd-noires defîus, plus
claires deffous, relevées d’une côte longitudinale
ramifiée en cinq à lix paires de nervures alternes §ç
portées communément pendantes ou inclinées fous
un angle de 45 dégrés fur un pédicule cylindrique
épais, trois fois plus court qu’elles.
Les fleurs mâles font féparées des femelles fur le
même.pied & fur des branches différentes, de maniéré
que cet arbre eft monoïque ou androgyne.
Elles font difpofées en épis folitaires axillaires, dont
les mâles font d’abord un peu plus courts que les
feuilles, enfuite auffi longs qu’elles, cylindriques,
fept à huit fois plus longs'que larges, & garnis fur
toute leur longueur d’environ 2.00 fleurs verd-blanchâtres
, feflïles & contiguës. Les épis femelles occupent
d’autres branches, & font une à deux fois
plus courts que les feuilles, & garnie de ciqq à dpq?p
fleurs portées chacune fur unpeduncule une à deux
fois plus long qu’elles. • '. J
Chaque fleur confifte en un calice a trois feuilles
& trois étamines ‘dans les mâles. Les femelles, au
lieu d’étamines , ont un o vaire fphéroïde , porté fur
un petit difque & couronné paç trois ftyles courts ,
veloutés fur .leur face intérieure qui forme le
ftigmate. - ’ ,
L’ovaire , en mûriflant, devient une capfule fphe-
roïde, à trois lobes de quatre à^çinq lignes de diamètre
, de moitié moins longue , d’abord verte , en-
fuite cendrée, à trois loges s’ouyrant élaftiquement
en fix valves, & contenant dans chaque loge pne
graine fphéroïde de deux lignes de diamètre, blanchâtre,
dure.
Culpure. Le cametti croît fur la côte du M alabar,
dans les terres maréçageufes, fur-tout autour de
Raypin & de Paloerti. Il eft prefque toujours couvert
de fleurs & de fruits.
Qualités. En quelque endroit qu’on fafle une in-
cifion dans l’écorce de fes racines, de Ton tronc, de
fes branches, de fes feuilles & fruits, il en fort iin
fuç laiteux très-abondant. & très-âcre.
üfages. Ses feuilles en décoâion fourniflent un
bain très-utile aux goutteux. La même décoâion ell
vermicide & nettoie fouverainement les ulcères invétérés
& vermineux fur lefquels on l’applique ;
avec fon fuc laiteux & la gomme gutte, carcapuli,
on fait des pilules qui font tres-eftimées pour l’hydro-
pifie.
Remarque. Le cametti n’eft pas une efpece de tithy-
male, comme l’a penlé J. Commelin, il n’a pas non
plus fes fruits en baie, comme le dit Ray ; mais il
forme un genre de plante particulier, voifin de l’a-
gallochum dans la famille des tithymales. ( M.
A d anson. )
CAMMARUS, ( Afiron. ) nom que l’on a donné
quelquefois à la éonftellation de l’écrevifle. ( M. d e
I a La n d e . ) ’
CAMMUS , f. m. ( Hiß, nat. Ichthyolog.') poiflon
des îles Moluques , très-bien gravé & enluminé fous
ce nom & fous celui de douwing cammus, au n°. 93
de la première partie du Recueil des ppifi^ons d’Amboine
de Coyett.
Il a le corps extrêmement court & prefque rond,
très-comprimé ou applati par les côtés ; la tête
courte , les yeux moyennement grands i la bouche
très-petite , conique, montante ; les dents peu nombreufes
, aflez grandes.
Ses nageoires font au nombre de fept, favoir,
deux ventrales , petites , triangulaires ‘, placées au-
deflous des deux pe&orales qui font médiocres &
quarrées ; upe dorfale fort longue, un peu plus baffe
devant que derrière’; une derrière l’anus plus longue
que profonde enfin une ronde à la queue. De ces
nageoires' deux font épineufes, favoir, la dorfale
qui a fes onze premiers rayons épineux, & celle de
l’anus qui en a trois feulement.
Il a le corps rouge, coupé par dix-fept raies longitudinales
bleues,, qui s’étendent fur chacun de fes
côtés , de la tête à la queue ; la tête marquée de chaque
côté de deux grandes taches noires , de deux
verte s , de deux bleues, d’un ç rouge & d’une jaune
; la nageoire anale gris-de-lin, celle de la queue
rouge à rayons bleuâtres, les peflorales, les ventrales,
& la moitié antérieure de la dorfale cendré-
bleu; fa partie poftérieure étant ronge , rayée de
bleu comme le corps. La prunelle de fes yeux eft
bleue avec un iris rouge.
Moeurs. Ce poiflon fe pêche abondamment dans la
mer d’Amboine autour des rochers.
Ufages. Il eft de fort bon goût & fe mange.
Remarques. Le cammus- eft une efpece de douyûqg
qui forme un genre particulier de .poiffoji-dans la
famille des fcares. ( M. A d a n s o n .. )
CAMOURO , f. m. ( Hifi. hai. Ichthyolog. ) nom
d’un poiflon des îles Moluques, fort bien gravé &
enluminé par C o y e tt , au n°. 2 (5’ , de la première
partie de fon Recueil des poijfbris d*Amboine. '
Ce poiflon a le corps médioerémèhf lo n g , médiocrement
comprimé ou applati par les côtés la
tête & les yeux petits, la bouche conique, 'médiocrement
grande.
Ses nageoires font au nombre de fept, dont deux
ventrales, menues, petites, placées au-cleffous des
deux peôorales qui font petites & prefque triangulaires
; une dorfale fort longue, plus haute devant
que derrière ; une derrière l’anus fort longue, & une
à la queue un peu plus longue , arrondie légèrement
ou comme tronquée à fon extrémité.
Son corps eft marqué fur chaque côté de deux
raies longitudinales brunes, de deux bleues, de
deux jaunes, d’une verte & d’une rouge , qui eft au-
deffus de toutes les autres. Sa tête ôtTes nageoires
pe&orales & ventrales font vertes ; celle de là queiie
eft bleue;celle de l’anus a une raie bleue longitudinale,
entre une brune qui eft au-deffus, & une«jaune qui
eft au-deffous d’elle ; & celle du dos a deux raies,
de deux rouges différens , entre deux vertes , dont
la fupérieure eft furmontée par une raie jaune longitudinale.
La prunelle des yeux eft blanche , entourée
d’un iris rouge, fa poitrine eft jaune au-
devant , & rouge derrière les nageoires ventrales.
Moeurs. Le camouro fe pêche autour des rochers ,
dans la mer d’Amboine , il fe mange. •
Remarques. Ç’ eft une efpece de byow qui forme
un genre particulier , voifin de la girelle, lulis, dans
la famille des fcares. ( M.~Ad a n s o n .')
C AM P , ( Art militaire, ) la guerre étant toujours
offenfive ou défenfive, les camps ont néçeffai-
rement ces deux objets de commun avec cette
fcience , & ne doivent pas être confondus en un feul
Rrticle.
On fait la guerre, tantôt dans un pays de plaine
rafe , ou diverfement coupée ; tantôt dans un pays
de bois & de montagnes. Outre la difpofition du
terrein, à laquelle on eft obligé de fe conformer
dans le choix des camps, il y a encore à confidérer
le nombre des troupes qui peut être plus ou moins
confidérable , & où il y a quelquefois pius de cavalerie
& moins d’infanterie ; & d#ns d’autres tems
plus d’infanterie & moins de cavalerie ; là force de
l’armée ennemie, fa proximité ou fon éloignement ;
enfin les vues &: les-deffeins qu’on peut avoir. C ’eft
effentiellement d’après ces circonftances, qui varient
prefque toujours, qu’on doit fe régler pour affeoir
un camp, de quelqu’efpeçe que foit la guerre, &
dans quelque pays qu’elle fe fâffe.
L’art de tracer les camps, leur fervice journalier,
& leur poljcë ayant déjà été traités par plufieurs
auteurs ; tous ces détails étant d’ailleurs contenus
dans fes ordonnances & réglcmens pour le fervice
des armées, de campagne, je ne parlerai ici que dé
la maniéré de’ les ehoiîir ; d’y diftribuer les troupes,
de les placer de façon qu’elles puiffent agir librement,
& ê t re utilès par-tout; de pourvoir à leur
sûreté ; & cela dans quelque .cas qu’on puiffe fé
trouver. Je commencerai par rafferobler ;I.es maximes
qui m’ont paru commune? à t.ous les camps,
& defq.uell.es il ne faut jamais s’écarter que Je moins
qu’on peut.
Maximes générales.
I. Pour bien camper une armée ayez.une çonnoif-
fance ex.a.ôe du pays où vous êtes, & du terrein
aue vous devez occuper- Lorfque vous d^evez-aller
camper dans un lieu que yous ne connoiffez pas ,
env.oyez-y à l’avance le maréchal général des logis,