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il eft extrêmement applati 'ou comprimé par les
côtés ; la tcte & les yeux petits ; le mufeau petit,
courbé en bas en bec de perroquet.
Ses nageoires font au nombre de fept, favoir ,
deux ventrales menues longues y .placées au-deffous
des deux pectorales qui font Suffi menues plus longues,
atteignant au-delà de là moitié de la longueur
du corps ; une dorfale régnant tout le long du dos-*
plus haute au milieu qupfiix extrémités ; une à l’anus
très-longue ; enfin une à la queue qui eft fourchue
jufqu’aux trois quarts en deux branches menues fort
longues. De ces nageoires deüx font épineufes dans
tous leurs rayons, favoir, la dorfale qui en a douze,
& celle de l’anus qui en a fix.
Le corps du mâle , figuré par C o y e tt , eft verd-
clair, marqué de taches d’un verd plus foncé. Les
nageoires font vertes, excepté la.dorfale & fanàle
dont la membrane eft jaune avec les rayons verds.
Sa tête eft entourée d’un cercle blëu , & on voit
une tache bleue de chaque côté à l’origine de fa
queue. Le refte de la tête eft verd , & le mufeau
incarnat ou rouge pâle.
La femelle figurée par Ru y fch , différé du mâle
en ce qu’elle a de chaque côté du corps une ligne
blanche qui s’étend des yeux jufqu’à la queue. Elle
a aufli fix taches blanches , rondes de chaque côté
fur l’anneau bleu qui l’entoure par derrière fur le
bord des ouies, c’eft-à-dire de l’opercule qui recouvre
les branches.
Moeurs. Le bonté, caffer eft commun dans les rochers
de la mer d’Amboine. On le conferye dans les
réfervoirs..
Qualités. Il eft très-délicat.
Ufages. On le mange avec délices.
Remarques. C e poiffon fait, avec le hâan que nous
décrirons ci-ap rè s , un genre -particulier dans la
famille des fpares. (AL A d a n so n .)
BONTE HAAN, f. m. (Hijl. nat. Ichthyolog?) nom
Hollandois , qui lignifie coq panaché, donné à un
poiffon des îles Moluques , affez bien gravé par
Ruyfch, dans fa Collection nouvelle despoiffons d’Amboine
, planche X V , n°. 8 , page 2g.
Ce poiffon a le corps cylindrique, médiocrement
lo n g , peu comprimé par les côtés ; la tête & la
bouche affez grandes ; les yeux petits ; fept nageoires
, dont deux ventrales petites fous les pe&orales
qui font quarrées médiocrement grandes , une dorfale
longue, comme fendue en deux, plus baffe devant
que derrière , une derrière l’anus plus longue
que profonde, & une à la queue qui eft fourchue
en deux jufqu’au delà de moitié de fa longueur.
Son corps eft brun , marqué d’une bande rougeâtre
affez large , qui régné fur chacun de fes côtés
depuis la queue jufqu’à leur milieu. Sa tête eft variée
de v erd , de jaune & de rouge.
Moeurs. Le bonté haan eft commun dans la mer des
Moluques , autour des rochers.
Remarque. C ’eft une efpece de grondin ou de
vieille du genre du kané d’Ariftote , qui vient dans
la famille des fparès. (AL A d a n s o n .)
BONTE HOEN , f. m. (fiôy?. nat. Ichthyolog.) ou
poularde marquetée de la Rique , nom fous lequel
Coyett a fait graver & enluminer très-bien au n°. 13 /,
de la fécondé partie de fon Recueil des poiffons d’Amboine
, un poiffon d’un genre particulier de la famille
dr mores ou fucets.
Ce poiffon a le corps médiocrement long, fort
comprimé par les côtés, la tête ôc les yeux grands,
la bouche moyenne & pointue.
Ses nageoires font au nombre de fept, favoir,
deux ventrales longues étroites, placées au-deffous
des deux peftorales qui font courtes & rondes ; une
dorfale fort longue , comme fendue en d eux, à fept
jrayoas épineux devant, plus «court que ceux de
B O N
derrière ; line derrière l’abus plus longue que profonde
, à un rayon antérieur épineux ; ôc une quar-
rée ou tronquée à la queue*
Son corps eft bleu marqué de chaque côté vers
le dos de trois-lignes longitudinales, brunes, parallèles
, qui s’étendent de la tête à la queue. Les
nagéoires font vertes"", "excepté la dorfale dont la
membrane-des rayons antérieurs épinëùx eft jaune,
ainfi que le mufeau. Les r&yohs épineux de cettè
nageoire , ainfi que celui de la nageoire de l ’anus',
fontbleux. Lesyéüx ont là prunelle noire , ëntoùréè
d’tïn iris, v e rd , bordé de jaune.
Moeurs. Le bonté hoen eft commun dans la met.
d’Amboine, au lieu àppellé la Rique.
Qualités. C’eft un poiffon exquis.
Ufagesv On le mange en fricaffée ou rôti fur lè
g r il, mais il ne faut pas le vuider. On lui fait une
ïaüce au beurre avec du jus de citron , des anchois
& de bonnes épices. (AL Ad an so n .)
BONTE JAGER, f. m. fHiJl. nat. Ichthyolog.) ou
le chaffeur panaché ; nom quë les Hollandois donnent
aux îles Moluques à. un poiffon qui forme, un
genre particulier dans la famille des fcarès. Coyett
en a fait graver & enluminer une bonne figure à la
fécondé partie de fon Recueil des poiffons d’Amboine ,
n°. 5 i , & Ruyfch en a fait graver une moins bonne,
tous le nom de koning van de kaboffen , page 20 ,
planche I I , n°. 4 , de fa Collection nouvelle des poiffons
£ Amboine.
Il a le corps long de cinq à fik pieds, cylindrique ,
peu comprimé par les côtés ; les yeux médiocres ;
la tête & la bouche fort grandes ; les dents très-
nombreufes, très-aiguës, coniques.
Ses nageoires font au nombre de fept , favoir ;
deux ventrales médiocres , étroites, pofées au-deffous
des deux pectorales qui font pareillement médiocres
& rondes ; une dorfale régnant tout le long
du dos, un peu plus haute devant que derrière ; une
derrière l’anus très-longue ; & une à la queue arrondie.
De ces nageoires deux font épineufes, la dor-,
fale & l’anale.
La couleur dominante de fon corps eft le jaune ;
mais il porte de chaque côté, en-deffus & en-defi-
fou s , c’eft-à-dire , fur le dos & fur le yèntre, neuf
grandes taches rouges, elliptiques , dont les neuf
inférieures font terminées chacune par une tache
ronde bleue, qu’elles femblent porter. Sa tête eft
jaune , marbrée de rouge avec' une bande bleue fur
lqs yeux. Ses nageoires font vertes. Ses yeux ont la
prunelle noire, & l’iris bleu cerclé de verd. Ses
couleurs changent de ton félon qu’il eft plus gras ou
plus maigre.
Moeurs. Ce poiffon eft commun dans la mer des
îles Moluques.
Qualités. Son nom hollandois de honing van de
kabojfen , qui fignifie roi des kabos, c’eft-à-dire des
cabots ou boulerots, indique fa prééminence.
Ufages. Aufli le mange-t-on avec délices comme
un poiffon excellent. Il eft très-bon bouilli au court-
bouillon ou rôtii On le fale aufli pour le garder.
(AL A d an so n .}
BONTE SPRINGER, f.m. {Ilifi.nat. ichthyolog)
ou le panaché fauteur ; poiffon des îles Moluques ,
affez bien gravé fous ce nom par Ruyfch, dans fa
Collection nouvelle des poiffons £ Amboine , planche
X V I , n°. 14, page 32.
II a le corps cylindrique, affez long & fort peu
comprimé ; la tête de moyenne grandeur ; la bouche
grande ; les yeux petits ; les dents coniques fort
pointues.
Ses nageoires font au nombre de fept , favoir ;
deux ventrales menues, petites, placées au-deffous
des deux pe&orales qui font aufli menues , mais
médiocrement longues j une dorfale aflez courte ,
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quoique plus longue que haute, plaêée au milieit
du dos ; une derrière l’anus courte, mais plus longue
que profonde ; une à la queue quarrée ou tronquée,
comme légèrement échancrée.
Son corps eft brun-noir, entouré de cinq à fix
anneaux bruns du côté de la tête , Sc bleus vers la
queue.
Moeurs. Le bonté fpringer eft commun dans la mer
d’Amboine. Il doit fon nom à l’habitude qu’il a de 1
fauter au -deffus de l’eau , comme en badinant &
folâtrant*^ & c’eft au moment qu’il eft élevé hors de j
l’eau que fes couleurs flattent le plus la vue.
Remarque. Ce poiffon fait un genre particulier,
voifin de la remore ou du fucet, dans la famille à
laquelle nous donnons ce nom. (AL A danson.)
BONTE VISCH, f. m. (Lfi/L nat. Ichthyologie.)
c’ e{t-à->dire , varié poiffon ou poiffon panaché ; efpece
d’acarauna des Moluques, affez bien gravée fous ce
nom par Ruyfch, dans fa Collection nouvelle des poiffons
£ Amboine, planche X V I I , n?..y, page 33.
Il a le corps affez court, extrêmement comprimé
ou applati par les côtés, la tête & les yeux médk>
cremcnt grands, la bouche petite arméfe de dents
affez longues , & deux épines latérales couchées
horizontalement le long du corps près de la queue.
Ses nageoires font au nombre de fep t , favoir ;
deux ventrales petites au-deffous des deux peftora-
les qui font petites & rondes ; une dorfale très-longue
à rayons antérieurs plus hauts dont deux épineux
; une derrière l’anus longue , & une à la queue
qui eft un peu arquée ou légèrement échancrée.
D e ces, nageoires deux font épineufes, ' favoir , la
dojffale & l’anale ; elles ont chacune deux rayons
antérieurs épineux.
Tout fon corps eft bleu foncé en-deffus, & plus
clair fous le ventre. Ces deux couleurs font féparées
par une ligne blanchâtre qui s’étend horizontalement
des nageoires peftorâles à la queue. Il a de
chaque côté une grande tache bleue dont le centre
çft rouge.
Moeurs. Le bonté vifch eft commun dans la mer
d’Amboine, autôur des rochers.
Qualités. Ruyfch ne nous dit rien de fes qualités,
& ii y a apparence qu’il n’eft pas meilleur que fè's
congeneres.
Remarque. C e poiffon eft certainement une efpece
du genre de l’acarauna du Bréfil, qui a comme lui
deux épines en lancette à côté de la queue ; & tous
deux appartiennent à la famille des fpares. ( AL
A d a n s o n .)
* § BONUS E VENTUS, ( Mythol. ) divinité honorée
par les laboureurs , qu’on mettoit, félon Vmon , au
nombre des douqe dieux qui prèfîdoient à l ’Agriculture.
Selon £ autres , il étoit aufjî l’un des dou^e dieux nommés
Confentes , qui étoient admis au confeil de Jupiter,
On Confond ici les douze dieux Confentes des laboureurs
, avec les douze grands dieux du confeil
de Jupiter, dont n’étoit point le Bonus Evehtus.
Voye^ la Mythologie de Banier, de Giraldi, &c.
Lettrés fur l'Encyclopédie.
BOOTS-HAACK., f. m. ( Hift. nat. Ichihyol.)
poiffon des Moluques affez bien gravé & enluminé
fous ce nom & fous celui de bodts-haacks-vifck,c’e{l-k-
dire , poiffon à crochet, par Coyett au n°. 133 de la
fécondé partie de fon Recueil des poiffons £ Amboine.
Ce poiffon n’eft guere plus grapd que le merlan
de la petite efpece , appellé fchelvifch par les Hol-
landôis. Il a le corps cylindrique , médiocrement
long ; la tê te , les yeux & a bouche petite, ainfi que
lçs dents , &C quatre filets aiix levrés, dont deux
prefqu’aüfli longs que la moitié du Corps & recourbés
en crochet.
Ses nageoires font au nombre de fept > favoir,
B O R 15
deux peftorales, médiocres, triangulaires ; deux ventrales
; triangulaires, médiocres , placées loin derrière
elles vers le milieu du ventre ; une dorfale,
longue , comme fendue en deux, à fix rayons antérieurs
plus longs, épineux ; une derrière l’anus fort
longue , & une à la queue qui eft une peu échancrée.
Son corps eft bleu, marqué de chaque côté dé
deux lignes longitudinales jaunes qui-vont de la tête
à la quèue. Ses nageoires font vertes, excepté la
portion antérieure épineufe de la dorfale qui eft
jaune. Sa tête porte un cercle rouge au-devant des
yeux , dont la prunelle eft blanChe & l’iris brun. Sa
tête eft brune. Ses plus grands filets font bleus , &
las deux petits font incarnat deffus , & bordés dé
bleu en-deffoüs.
Moeurs. Le boots-haack vit très-communérilent dans
la mer d’Amboine, oit oh le pêche autour de l’île des
trois Freres.
Qualité. Il eft dangereux d’en être piqué.
Ufages. On le fale pour le conferver , & ori lé
mange.
Deuxieme efpece. Harpago.
Ruyfch à fait graver dans fa Collection nouvelle des
poiffons £ Amboine, planche I V , n°. 27 ,pag. 8 , fous
le nom £ harpago, c’eft-à-dire le crochet, une fécondé
efpece de boots-haack, qui différé principalement de
la première., en ce que, i° . fon corps eft plus renflé
»moins alongé à proportion ; z°A\ n’a qu’une ligne
blanche de chaque côté le long du dos ; 30. il a feulement
quatre rayons épineux, & moins longs à la
nageoire dorfale.
Remarque. Ruyfch regarde ce poiffon Comme une
efpece de bagre ; mais le bagre a deux nageoires dor-
fales , & celui-ci n’en a qu’une comme le klarias du
Nil & comme le filurus ; mais ii différé encore de
ces poiffons qui ont fix à huit barbillons, & la queue
ronde, &c. & fait un genre particulier dans la famille
que j’appellë la famille desfilures. ( M. A d an so n . )
§ BO RAX, ( Hiß. nat. & Chym. ) Les naturâliftes
ont regardé le borax comme un feb*fofîille, & lés
chymilles le placent dans le régné* minéral; Cependant
il y a dès commerçans qui prétendent que ce
fel n’eft point naturel, mais qU’il eft un produit de
l*ôrt; voici ce qu’en dit M. ValmontdeBomarè, qui
nous a donné le détail le plus intéreffant fur l ’origine
de Cette fubftanee, dans un très-bon Mémoire lu
à l’académie des fciences de Paris. Le borax vient
d’une terre grifâtre, fablonneufè , graffe, que l’on
trouve en Perfe & dans le Mogol proche des torrëns
de Radziaribron, & fur-tout au bas (fes montagnes
de Probeth, d’où il découle une eau mouffeufe, lai-
teufe, â cre, lixivielle, & comme favonneufe. Lorsque
la terre eft dure on l’éipofe par morceaux à
l’humidité de l’air, où elle s’amollit & devient marbrée
à la furface. Cette terre ou pierre à borax &
cette eau font les matrices ou les matières premières
du boraôc. On ramaffe aufli une eau gélatineufe qui
fe trouve en Perfe dans des folles trèsrprofondes
près d’une mine de cuivre ; cette liqueur a un oeil
Verdâtre & là faveur d’un fel fade : on mêle la pierrè
à borax avéC l’èau favonneufe & la liquéur gélatineufe,
on les leflive enfemblé; on fait évaporer la
liqueur jufqu’à céqu’elle ait la confiftance nécéffai-
re ; quand elle eft prefque refroidie ; on la verfe dans
des foffes enduites d’une glaife blanchâtre ; on cou-,
vre les foffes d’un chapiteau ou toît enduit de la même
matière; au bout de trois mois on trouve un dépôt
terreux , grifâtre , d’une faveur faline, nauféa-
bonde , vifqueufe, & qui tient à la langue , entremêlé
de quelques cryftaux d’un verd fale &
affez opaques ; quelquefois aufli le dépôt eft d’un
gris blanchâtre & peu tenace , mais d’un goût plus
jilkalin. On diffout aufli le dépôt terreux & falin j