
d’un pavillon échancré par le miliéu, & recourbé en
arriéré, 6c d’une caréné monopétale; cette caréné
eft prefque cachée par lès ailes qui font oblongues,
un peu écartées par le bas, ôc réunies par leurs bouts
qui font pointus 8c qui s’élèvent: du fond du^calice
part un embryon oblong , couvert dhine gaine de
l’extrémité de laquelle fortent dix étamines très-déliées,
dont les.fommets reffemblent à de petites pyramides
; l’embryon devient une filique longue, menue
8c articulée à l’endroit des graines qui font cylindriques.
Les pétales de la fleur ne paroiflent etre que
l’élargiffement d’un filet qui prend naiflance dans le
calice ; excepté la nacelle qui eft portée fur deux
filets , il fe trouve entre le filet du pavillon 8c ceux
des ailes un éloignement aflez confidérable.
Efpeces.
i . E mer us, arbriffeau dont les fleurs ont de longs
pédicules. . ,
Emerus c aide frdticofo , pedunculis longioribus.
Mill.
Scorpion fena with a shrubby Jlalk & longer foot“
flalks to the flowers. , t - ; '
z. Emerus y arbrifleau à fo llie s échancrees en
coeur, 8c dont les fleurs ont de petits pédicules.
Emerus folds obeordatis, pedunculis breyïoribus ,
caule fruticofo. Mill.
Scorpion fena with long heart-shaped leaves , shorter
foot-jlalks to the flo wers & a flriibbÿ flalk.
3. Emerus à tige droite , herbacée, à feuilles com-
pofées de plufieurs paires de folioles à fleurs folitai-
res, & à filiques longues 8c verticales.
Emerus caule ereclo, herbaceo, folds miiltijugatis ,
floribus Jingularibus , Jîliquis longifjîmis ereclis. Mill.
Scorpion fena with an erect herbaceous flalk , the leaves
compoftd o f many pairs o f lobes, fingle flowers proceedingfrom
the Jides o f the fialks , an very long erect
pods.
Aux marques diftin&ives énoncées dans les^phrafes
botaniques des emerus n°. i & a ° . z , fe joint celle
prife de leur hauteur déterminée. Le n°. i s eleve fur
plufieurs tiges grêles jufqu’à huit ôu neuf pieds : le
ri°. 2 ne parvient guere qu’à la hauteur de quatre ou
cinq : cette différence, ainfi que les precedentes, fe
foutiennent dans les individus produits par la graine ^
ce qui conflate leur caraâere fpécifique.
Tous deux portent des feuilles conjuguées, formées
de trois pàires de folioles, & terminées par une
foliole unique, mais les folioles du n°. i font plus
larges 8c un peu plus échancrëes que celles du n°. z .•
le jeune bois du premier eft d’un beau verd, celui
du deux eft violet : dans l’un & l’autre, lé vieux bois
eft grifâtre & mêlé de blanc ; le bois moyen eft olive
plus ou moins foncé 8c ftrié de blanc; les racines font
ligneufes 8c fibreufes, jaunâtres en-dehors, & blanches
en-dedans.
Les fleurs des emerus font d’un jaune vif. L’eten-
dard eft fouetté de rouge par derrière : ces arbrif-
feaux font chargés de fleurs dès le commencement de
mai, 8c fouvent ils en donnent encore en feptembre
& o&obre : comme elles naiffent fur les jeunes bourgeons
, ils fleuriffent chaque fois qu’on a retranche le
bout de leurs branches ; ce qui les rend très-propres
à être fournis au cifeau: lorfqu’on les tond en feptembre
, ils reproduifent des fleurs à la fin d’oéfobre,
qui durent fouvent jufqu’en janvier.
Quoiqu’ils confervent naturellement leürs feuilles
fort avant dans l’automne, la tonte qu’on leur
fait fubir à la fin de l’été, les fait durer encore Bien
plus long-tems, & même tout l’hiver, lorfque. cette
faifon n’eft pas. féroce. En général il eft à obferver
que les feuilles des bourgeons qui ont pouffé les derniers
, réfiftent mieux aux gelées ordinaires que celles
des branches de l’été : apparemment parce qù’étant
encore dans leur jeuneffe & leur vigueur, leur
pédicule tient plus fortement au bourgeon, peut-
être aufli parce que leurs fibres font plus élaftiques
que celles des feuilles plus âgées. Voye^ l'article
A r br e , Suppl.
On forme des haies charmantes avec les emerus ;
mais pour qu’elles garniffent bien, il faut les paliffer
les deux premières années , 8c ne les tondre que la
troifieme : on en fait aufli de belles boules propres
à orner les plates-bandes 6c les lieux les plus foignés
des jardins, mais on les éleve difficilement fur une
tige unique.
Uémerus n°. i peut être placé comme un très-joli
buiffon en troifieme ou quatrième ligne dans le bof-
quet de mai ; 8c le n°. z en première ou fécondé ligne,
avec des arbriffeaux de même croiffance qui
puiffent contrafter par la couleur de leurs fleurs :
comme leur feuillage eft d’un verd tendre & riant
qui fe nuance à merveille avec les fleurs jaunes qu’ils
produifent fouvent, comme nous l’avons dit, à la
fin de l’été 8c en automne, ils peuvent être employés
dans les bofquets de ces faifons, 8c ils y feront d’un
très-bel effet.
Ils fe multiplient par leurs graines femées en mars,
mais ils fruftifient rarement : on peut aufli les élever
de boutures faites au printems, quelque tems avant
la pouffe dans une bonne terre fraîche à l’expofition
du levant, ou par les marcottes en juin : mais pour
peu qu’on foit fourni de vieux pieds, ces moyens de
multiplication deviennent inutiles, par la quantité
d’écuyers 8c de forgeons qui pouffent à l’entour , 8c
qu’on enlevé pour planter oh on veut les avoir.
Comme le bois des éhterus fe chancit aifément
nous nous fommes très-bien trouvé de ne les tranf-
planter qu’en mars, mais alors il convient de plaquer
autour de leurs pieds des gazons épais d’un pouce ou
d’un pouce tournés fens deffus deffous.
Qu’on joigne à cette précaution quelques arrofe-
mehs , dans le cas oh la féchereffe aura duré aflez
long-tems pour pénétrer fous cette couverture ; on
affurera la reprife, & l’on favorifera même fingulié-
rement la croiffance de ces arbuftes qui fleuriront dès
le mois de feptembre fuivant.
L'emerus n°. i croît de lui-même fur le mont Jura
, dans les parties ombragées ; nous ignorons fi
l’autre s’y trouve.
Le n°. 3 n’eft qu’une plante herbacée 8c annuelle
! qui croît aux Indes orientales & à la V era-Crux dans
! la nouvelle Efpagne. Sa graine doit être femée dans
un pot for couche, & les jeunes pieds demandent le
traitement convenable aux arbres exotiques des pays
chauds. C ’eft tout ce que nous devons dire de cette
troifieme efpeée d'emerus qui ne peut fervir qu’au
perfectionnement des colleftions.
Le nom üèmerus a été donné à ces plantes par
Théophrafte , & a été enfuite adopté par Cæfalpin.'
( M. le Baron DE Ts CHOU DI. )
EMILIEN, ( Hiß. des Empereurs. ) né dans la
L y b ie , dé parens ôbfcurs 8c indigens, embrafla par
goût 8c par befoin la profeffiori des armes. Quelques
actions d’éclat le firent remarquer de l’ empereur
D e c e , qui lui confia le gouvernement de la Sarma-
tie en proie aux brigandages des Barbares. Il montra
dans cet emploi tant de courage 8c de capacité, que
Gallus, fucceffeur de D e c e , le continua dans ce gouvernement.
Les derniers empereurs s’étoient fournis
à payer un tribut aux Scythes. L’avarice de ces Barbares
devenant plus exigeante à mefure qu’on lui
fourniffoit des âlimèns, impofoit chaque jour des
conditions plus humiliantes. Emilien fénfible à l’a-
baiffement oh ils tenôiènt i’empire, fit affembler fes
foldats ; il leur promit, s’ils vouloient le féconder,
de récompenfer leur valeur en les gratifiant de la
fomme qh’on pàyoit aux Barbares. Cette propofition
fiftreçueâvecïtn applàudiflêment général: fous demandent
qu’on les merie à l ’ennemi, & la fortune féconde
lehr courage-. Les Scythes s’éloignent des frontières
dît la fureté fof rétablie. Êmilien rentra triom-
phant dans la Méfie, oh fon armée reednnoiffante dé
1 exécution de fa promeffe ; le proclama empereur;
Garnis inftruit de cette rébellion, s’avança dans cette
province pour la faite rentrer foüs l’obéiffance; Une
défaite qu il efluya le fit tomber dans le mépris de
fes foldats, qui le maffâcrerent avec fon fils. Emilien
Victorieux écrivit au fénat pour le prier de confirme^
fon élection, promettant de chaffer les Barbares
de l’Arménie 8c de la Méfopotamie. Une promeffe fi
éblouiffante lui mérita tous les.foffrages: il faifoitdé
grands préparatifs pour remplir fon engagement, lorf-
qu’il apprit que les légions de la Rhétie avoient élevé
à l’empire Valérién, dont l’iîluftre naiflance 8c les
grands taléns avoient fubjitgüé l’eftime publique. Les
{oldatsd'Emilieti , honteux d’être fous les ordres d’un
ch ef ne pour vieillir dans lés derniers grades, lé mâf-
facretent pour prévenir les horreurs d’une guerre ch
vile qui les eut obliges de tourner leurs arrhes contre
leurs parens & leurs concitoyens. Il n’étoit âgé que
de quarante ans lorfqu’il fut affaffiné en I5 4 : fort
tegHe ne fut que de trois mois; Perfonrie ne lui com
tefta les talens d’un homme de guerre, mais il étoit
fans capacité pour ies affaires; ( T — jv)
§ EMITHÉE, ( Mythôl.^ divinité de Ü,aflabé..-,
Luez de Caflubara-..-. village de Carieut Lifez ville de
Carie. Etnithée & fes foeurs étbient des femmes illuf-
|res auxquelles on rendit des honneurs divins après
leur mort. Emithée étant un mot grec qui fignifie demi
dteffè , il femble qu’On devroit écrire Hémithée ,
comme Hémifphere-.
EMMANCHURE, f. f. £ terfhe de fàilieùr & de
Couturière. ) c’eft Pou verture d’un habit, d’un corps,'
d’une robe ménagée de chaque côté poiir recevoir la
manche. Attacher une manche à fori emmanchure. Ort
donrte encore le nom d’emmanchure à la partie échang
é e du haut du derriefe d’une robe , d‘un corps ôé
d un habit, à laquelle l’épaulette doit être attachée.
Voye^ T a illeur & C outurière dans ce Suppléments
. EMMELË, adj. ( Mujîq. des anc.) Les fons éhtmèîeS
étoient chez les Grecs ceux de la voix diftinéte chantante
ôc appréciable ^ qui peuvent donner une mélodie.
(5'),
* I EMMÊLÉE, ( Uijl. dhc. dh de td Baitftl ) il
feft certain que VemihélU ètoit uhe « danfe tragique j
il & t ’étoit là feule pariai les danfes pacifiques, à
» laquelle Platon accordât, fon fuffrage ». Mémoires
'de l'académie des Inferlptions $ tom. I. Lettrés Soi
CEncyclopédies
§ Em m e liË j [Mujîq. des anc. ) ^qÿ^EniMELlF.;
{ Mujîq. ) Dicl. raif. des Sciences , &c. Meurfius dit
Çofitivëment dans fon traité De la Danfe, que ce mot
e to it, non-feulement le.nom d’une danfe, mais encore
celui de i’aif ; & il prouve cette affertion par
tin paffâge d’ EuftathiuS. PolluXj Onotnafl; cap. y ,
§ . / , depoetis, met 1 emmélie au nombre des chants
Ou airs, «enforte que l’incertitude qui eft dans l’article
du D i ci. raif s des Sciences, me femble ôtée;
( F .D .C . )
EMMEN, ( Géogl.') deux riviefes ou plutôt deu±
torrens tres-confidérables en Suiffe.
La grande Emrnen fort de l’Entlibuch, eantôn dè
Lucerne , entre les montagnes de Rothorn, Schlat-
ten & Neffetftock ; mais elle reçoit beaucoup de
fuiffeaux dans le canton de Berne. Elle parcourt unè
partie dés bailliages de Signau, Trachfelwald, Brandis,
Berthoud & Landshut, 6c fe jette enfin dans
l’Aare à Biberifch dans le canton de Soleure; Cetté
Hviere eft très - remarquable, tant par la Singularité
«le fa courfe, que par fes productions. Elle charie de
Tome î l t
l‘0 f , for tdüt âc9 que le ’Goldbach sV jette ; & on à
Beaucoup de monnoïes frappées de l’or qu’on a trdui
ve dans fes eaux. On y trouve- àuffi des morceaux dè
marbre & de ,afpe de la plus grande beauté, Ctif-
tüut I efpece de marbré nommé Veriellb ou Verd atù-
tique. On y trouve auffi le variplites, efpece de niàri
H H I f - * ? ^endritésde la plus grande fineflev
Ce torrent fait fouvent des ravages affreux. Vbvei lè
Utdtonm Ttniverf. des-0JjiUs. •
La petite Eméüt tSU la TTali-Emiiân i n’arrdfe cfitI
le canton de lsucerne feul , elle fort d’un petit lacfuf
une montagne du canton, d’ ifnter-ÿalden, & reçoit
.a “ ,0™!-1 H Lucerne plufieurs autres B— I ■
tout la WttfoMdu/un près de Cluffâldeh & des ruineà
du ehateau de Stollberg; ellefe perd dans la Rulsi Ellè
.elttres.poiflbnneüfej ce que lagrandè Éawtcti n’e il
pas ; tx elle charie pareillement de l’or, duquel, àlnft
que de celui qui fe tire du torrent qui cdule à Lutiierm
e canton de Lucerne fait frapper tous les ails quel»
quesniedailles,(Lf) M
. EMMEfiDINGEff, ( Géotir. ) petite ville d’AÜé-
magne dans le cercle de SuaBe, .& dans lè H i
lat de Hocberg, fur la riviere d’Éli. Elle eft ionntiè
par le bori vm que produit fon territdire , & par lei
Conférences que les catholiques tinrent dans l'es murs
avec les lutherièris j l’an 1590, niais qui ne prdduifî-
àiffent âucün fruit. ( D . G. )
EMMENTHAL, ( Géôgr. ) province dû cantôtl dê -
berne , fur les frontières dé celui de Lucerne. Ellè
prend fori nôril de l’Emnie qui ia parcoürti Elle eft
quatre bailliages, Signàu, Trachfelvaldj
5umijVald & Brandis, & s’étend jufqu’aux portés dé
la ville de BërtHôud; Tout fauvage que pâroiffé cet
amas de vallons,; il eft cependant tfès-bieii cultivée
Le beraii. ]e laitagç, les vergers, les chevâux; les
toiles qu’ori y fabriqué ; forment des branches dé
commerée très-corifidérables pour 'ce pays. Aufli lé
payfan y eft-il généralement dans Un étatd’aifarice peii
commun. On trouvé fréquemment des pàyfâns qui
tint 4oood liv; de bieri; 6c il y eh â qui ont jufqu’à <;
àôooocsoliv; Mais le luxe, la môlleffe, lë libertinage
qui s’y introduifent avec la chicane, paroiflent
préparer la ruine de Ce peuplé, qhi pbufroit être fi
heureux; s’il eût toujours été fage. On y voit d’uiï '
meme coup-d’oeil les effets de la liberté & ceux dià
libertinage. (H)
ÉMOUSSÉ , ÉE; àdj. ( terme dé Èlafôri. ) fë dit
d’un fer de lance, d’une fleçhe ; d’une bàïorinettè
qui n’â point de pointe.
^ Bauvaulier des Maîardieres ; dé Marigriy èh f oü-
fâihe ; dè gueules a deux fers de lances èmoùffès l'un
fur l'autre en pal, lepremier rertverféi (G . Df. L. T.)
EMpETRUM ; ( Bot. ) ce mot vient dé deux motà
grecs tv dans 6c de nirpi pierre, parce qu’il croît dans
des endroits pierreux; en François grande bruyere; erf
Anglais, black berried heàth; en Allemand, heid mis
fchwartqtn betreri.
Caractère générique'.
Vémpetrüm porte des fleurs mâlèS St deS fîetirs fe"
fhelles fur différens individus : les premiers ont urt
calice divifé en trois parties aiguës, trois pétales
étroits à leur bdfe, 6c trois étamines longiie$ 6c pen*
dantes.
Les fleurs femelles rie different de$ mâles qu^én cé
qu’au lieu d\étâminës elles ont à leur centre uri embryon
âpplâtj, accompagné de neuf ftigmates.
L’embryon devient enfuite une baie ronde tirï peu
applatie ; cette baién’a qu’une cellule oh font renfeta
mées neuf feméiïces placées circulairement.
Efpecesi
i . Empéirümûe montagne à fruit hoir, du gràridé
bruyere qui porte des baies noires. Il i i i ij