
ïiç différé du précédent que par deux èndroits ; fa-
v o ir , la forme & la couleur : i ° . fa tête eft relevée
d’une groffe boffe ronde à l’occiput ; 2®. fon corps
eft jaune, mais non pointillé, marqué de fept taches
, dont fix vertes femblables à celle de la première
efpece , 6c une feptieme rouge en ligne oblique
au-deffous des y eu x ; les nageoires font vertes,
la prunelle des yeux eft noire, entourée d’un iris
verdâtre.
Troijîinte efpece.
La troifieme efpece enluminée au rP. 124 de la
fécondé partie, a , comme la précédente, une boffe
for la tête; mais fon corps eft brun, moucheté très-
agréablement de petites taches rondes, bleues ; fes
nageoires font rouges, la prunelle eft bleue, entourée
d’un iris jaune-brun.
Quatrième efpece. CARCASSE TOMTOMBO.
Goyett a donné le nom de carcajfe tomtombo à la
quatrième efpece gravée au n°. yo de la fécondé partie
de fon Recueil ; celle-ci n’a point de boffe à la
tête ; fon corps eft brun , marqué de chaque côté de
la tête d’un croiffant bleuâtre au-deffous des yeux ,
6c d’un autre petit croiffant verd uni aux yeux en-
deffus, mais un peu en arriéré par un petit trait verdâtre
; le dos porte de chaque côté une tache bleue
en demi-lune , entourée d’un croiffant jaune ; les
nageoires font vertes ; la prunelle des yeux eft rouge,
avec un iris verdâtre.
Cinquième efpece. C à RCASSIN.
Le même auteur a.fait graver 6c enluminer au no.
£y de fon fécond recueil, fous le nom de carcafîn
du kaimans hoek, une cinquième efpece qui femble
ne différer de la précédente que par la couleur ; fon
corps eft |b’run, marqué de chaque côté de cinq
taches rondes, vertes, entourant la nageoire pectorale
; fes nageoires font vertes : les pectorales font
fi courtes, qu’elles forment une efpece de demi-lune
à quatre dents fiîr fes bords comme un éperon. La
prunelle de fes yeux eft noire, entourée d’un iris
verdâtre. ( M. A d a n s o n . )
C arcasse , f. m. ( Hijl. nai. lchthyolog») Goyett
à encore figuré fous ce nom, au n°. 3 2 de la fécondé
partie de fon Recueil des poijfons d'Amboint, une
autre efpece de poiffon qui n’eft pas du genre de
Vorbisy mais d’un genre voifin de Vacaramucu du
Bréfil.
C e poiffon a le corps comme les précédens, , &
une boffe fur l’occiput ; mais il a fix nageoires, c’eft-
à-dire, une de plus, ou deux dorfâles, dont l’antérieure
eft compofée de deux épines relevées ; la fécondé
nageoire dorfale poftérieure & l’anale font
courtes, c’e f t - à -d ir e , plus profondes que longues.
Son corps eft brun, marqué d’une grande tache
jaune pointillée de noir autour des deux nageoires
peôorales, & de quatre lignes vertes de chaque
côté de la tête , dont une longitudinale fur la boffe
de l ’occiput, une fur les coins de la bouche, & deux
rayonnantes obliquement fur les yeux ; la queue
eft entourée d’un cercle jaune à fon origine ; les
nageoires font vertes, la prunelle des yeux eft noire,
entourée d’un iris verd-pâle.
. Moeurs. Ge poiffon fe pêche dans les mêmes endroits
que les autres de même nom, & s’accommode
de toute forte de nourriture. ( M. A d a n s o n . )
* § CA RD E A , ( Mythologie. ) Déeffe qui pré-
fidoit aux gonds des portes.... & Carna , C arne ,
Cardinea , déeffe révérée chez les Romains........
etoient une feule 6c même déeffe. Voye{ les Notes
4e Vives fur le chap. viij du quatrième livre de la
Cite de Dieu de S. Auguftin» Lettres fur C Encyclopédie.
CARDIGANSHIRE , ( Géogr. ) province d’Angleterre
, dans la partie méridionale du pays de Galles
, & dans fon climat le plus doux. Elle eft bornée
au nord, par le comté de Merionfth , à l’orient,
par celui de Radnor ; au midi, par celui de Carmar-
then ; 6c à l’occident, par la mer d’Irlande : 41 milles
d’Angleterre en font la longueur, & 20 la largeur.
L’on trouve fur cette étendue, fix villes qui
tiennent marchés, 6 4 paroiffes,~ 3150 maifons, &
au-delà de 3 5 mille habitans. Cette province, fer-
tilifée par un grand nombre de petites rivières, dont-
la T iv y eft la principale, produit beaucoup de grain,
à fon occident & à fon midi. C ’eft que de ces deux
côtés , fon fol eft applati, & donne lieu à des plai-'
nés bien cultivées, avantage qui n’eft pas commun'
dans le pays des Galles. A cet avantage fe joint celui-
des mines d’argent & de plomb que l’on y trouve :
celles d’argent y ont été quelquefois fi riches, que
d’un tonneau de minéral l’on a tiré 70 à 80 onces
d’argent ; & l’on fait que le chevalier Middleton,
aux bienfaits duquel la ville de Londres eft redevable
des eaux de la nouvelle riviere dont elle sW
breuve, en a perçu pendant plufieurs années de fuite,
uh revenu clair 6c n e t , de deux mille livres fterling
par mois. Ce fuccès, il eft vrai, ne s’eft pas foutenu
entre les mains de tous ceux qui ont fait travailler
dans ces mines ; quelques entrepreneurs V y font
ruinés ; mais on croit que c’eft-faute de fonds : il y
a des avances à faire pour réuflir, 6c ces avances ont
manqué. Cardiganshire abonde auffi en pâturages, oii
l’on nourrit beaucoup de bétail ; fes rivières font
poiffonneufes, & fes forêts font pleines de fauve.
Elle envoie un député au parlement de la Grande-
Bretagne. ( D . G. )
* § CARDUEL ( le) , Géogr. Pays d’A f e à ÛOrient
de la Géorgie, dont la capitale e f Teflis. On donne ici
une faufle notion du Carduefcdx il eft dans la Géorgie
même , le Carduel eft la Géorgie Perfane. Lettres fur
l'Encyclopédie.
CARELU , f. m. {Hifi. nat. Botan*) efpece de
fefame très-bien gravée , avec la plupart de fes détails
, par Van-Rheede, dans fon HortusMalabari-
cus, volume I X , planche L V , page roy. J. Comme-
lin , dans fes Notes fur cet ouvrage , la défigne fous
le nom de fefamum indicum folio amplo ferrato, fore
majore femine nigricante. Les Brames l’appellent caro
tilu , & les Malais bidsjam hitem , c’eft - à - d ire, fefame
fauvage.
C ’eft une herbe annuelle qui s’élève à la hauteur
de fix pieds fous la forme d’un arbriffeau ovoïde
pointu, une fois plus long que large , à racine fim-
ple pivotante, peu ramifiée, ligneufe , blanche ,
de près d’un pouce de diamètre, à tige quadrangu-
laire, marquée de quatre filions & de quatre angles
arrondis, ramifiée dès fon origine en un petit nombre
de branches alternes, ouvertes fous un angle
de 45 dégrés, légèrement velues, verd-brunes à bois
blanc.
Ses feuilles font communément oppofées deux à
deux en croix dans le bas des tiges, & alternes dans
leur partie fupérieure, taillées en coeur alongé, obtus
à leur flàrtie poftérieure, pointu à l’extrémité ,
longues de trois à fix pouces, une fois moins' lar-'
ges, affez épaiffes, molles, légèrement velues, verd-
clair, marquées fur chaque côté de dix à douze
grandes dentelures, relevées en-deffous.d’une côte
longitudinale ramifiée en fix à huit paires de nervures
alternes , & portées fur un pédicule cylindrique, à
peine de moitié plus court, écarté fous un angle de
45 dégrés, & attaché aux tiges à des diftances de
deux à trois pouces.
D e l’aiffelle de chacune des feuilles fupérieures,
WÊÊÊÊÊÊÊÊ longue tfunpouce III l ie u * H plus eourte que les feuilles, evafee en cloche, de
près d’un pbticè de largeur , & portée fur un pe-
duncule cylindrique trois fois plus court qu elle.
Chaque fleur eft hermaphrodite, monopétale ,
irrégulière, pofée au-deffous de l’ovairé, 6c à graines
couvertes ; elle confifte en un calice à cinq feuilles
perfiftentes, inégales , une à trois fois plus longues
que larges, deux fois plus courtes que la corolle ;
en une corolle à tube cylindrique, long , partagé à
fon fommet en cinq dtvifions inégales, ondées &
portant à fon origine cinq étamines inégales, preC-
qu’une fois plus courtes qu’elles, à anthères latines,
longues, dont laCinquième eftfterile , pi-.-.s petite,
compofée d’un-filet fans anthère. L’ovaire s’eleve du ■
centre du calice fur uh difque orbicülaire , qui fait
corps avec lui , & qui eft furmonté d’un ftÿle c y lindrique
blanc, terminé par deux ftigmates en lames.
HH - , ,
L’ovaire en mûriffant, devient une caplule ovoïde,
comprimée par les côtés, obtufe, terminée par une
pointe longue de neuf à dix lignes, une fois moins
large, s’ouvrant en deux valves, & partagée intérieurement
en quatre loges qui contiennent chacune
une vingtaine de graines elliptiques noires, longues
d’une ligne , attachées verticalement & imbriquées
fur deux rangs le long de l’axe commun qui réunit
les cloifons des valves au centre de la capfule.
' Culture. Le carelu croît au Malabar, dans les terres
fablonneufes.
Qualités. 11 a une faveur légèrement amere & mu-
cilagineufe ; fes fleurs font fans odeur.
U f âges. Ses fleurs fe mangent pour les maux des
yeux ; pilées avec les capfules encore vertes, &
réduites en forme d’emplâtre avec le beurre, on les
applique furies tumeurs , pour les faire abfcéder. On
tire par expreflion de fes graines une huile appellée
firgelim, comme celle du fefame cultivé, dont on
frotte le corps pour difîïper les humeurs phlegmati-
ques dues à des vents. Les Malabares prétendent que
fon ufage exténue les perfonnes grades, 6c qu’au -
contraire il engraiffe celles d’un tempérament maigre
; il fuffit de s’en frotter la tête pour fortifier &
éclaircir la vue ; on en fait-auffi un onguent vulnéraire,
très-favorable pour cicatrifer promptement
les bleffures. Sa graine pilée fe mange avec le fuC du
càjetineam, c’eft-à-dire, du maco, pour diffiper les
vertiges. On mange encore ces graines de diverses
antres maniérés, après les avoir bien lavées & dépouillées
de leur écorce.
Remarques. Il paroît que M. Linné a confondu
cette efpece avec le fefame ordinaire, qu’il appelle
fefamum 1 orientale , foliis ovato-oblongis’ integris,
dans fon Syflema naturoe, édition 12 , page 423 ;
mais le fefame commun , appellé par les Brames
davo tïloc y & gravé par Van-Rheede, fous le nom
Malabare , fehit élu, à la planche L IV , page io5 du
Volume I X de fon Hortus Malabaricus,en différé beaucoup
; i ° . il eft naturel à l’Afrique, 6c fur-tout au
Sénégal ; 2o. il s’élève à la hauteur de quatre ou
cinq pieds au plus ; 30. fes feuilles font moins grandes
, plus étroites , prefque deux fois plus longues
àue larges, fans dentelures, portées fur ffn pédicule
deux fois plus court qu’elles ; 40. fes fleurs font pref-
qu’aufli longues que les feuilles de l’aiffelle defquel-
les elles fortent ; 50. fes capfules font moins appla-
fies, plus pointues, longues d’un bon pouce, preique
deux fois moins larges ; 6°. chaque loge contient
plus de 30 à 40 graines blanches, plus petites.
Le fefame, fefamum, eft un genre de plante qui
fe range naturellement dans la quatrième feâion de
la famille des perfonées oh nous l’avons placé. Voy.
nos Familles des plantes y volume I I , page 2.13. ( M.
A D ANS ON. ^
CARETTÎ , f. m. ( H if. nat. Botâniq. ) plante
épineufe & légumineufe du Malabar, fort bien gravée
, avec la plupart de fes détails, par Van-Rheede,
dans fon Hortus Malabaricus, volume I I ', planche
X XIIy page 35. Les Brames l’appellent tiringo ef.
M. Linné, dans fon Syflema naturce , édition 12
imprimée en 1767 y page 29/ , l’appelle gidlattdina t
bonduc aculeata,pinnis ovatiSy foliolis aculeis folitariis.
C ’eft un arbriffeau de cinq à fix pieds de longueur,
rampant fur la terre & dans les broffailles, comme
une efpece de ronce, à racine longue de deux à trois
pieds , cylindrique, d’un pouce de diamètre, ramb
fiée, a bois blanc recouvert d’une écorce mince; fa
tige eft cylindrique, épaiffe de neuf à dix lignes,
verte, rampante, ramifiée dès fon Origine en nombre
de branches alternes, cylindriques , à bois blanc,
plein de moelle blanche au centre , hériffées comme
elle de pointes coniques un peu crochues en bas,
longues de deux lignes au plus, affez femblables à
celles du rofier.
Ses feuilles font alternes, difpofées circulaire-
ment le long des branches, à des diftances de trois à:
fix pouces ; elles font longues de neuf à dix pouces ,
pfefqu’aufli larges , ailées fur deux doubles rangs ,
de maniéré que le premier rang contient environ
deux paires d’ailerons ; le fécond rang ou chaque aileron
eft compofé d’environ fix à huit paires de folioles
elliptiques , obtufes, longues d’un pouce &.
demi, Une fois & demie à deux fois moins larges ,
entières, affez épaiffes, fermes, liffes, verd-foncé'
deffus, plus clair deflous, relevées d’une côte longitud
in a l , ramifiée de fept à huit paires de nervures,
6c attachées horizontalement par un petit pédicule
.cylindrique , le long des côtés du pédicule commun
qui eft accompagné vers fon origine de deux ftipules
demi-orbiçulaires, fort grandes ; le pédicule commun
& fes ramifications font épineufes comme les
tiges, mais non pas les feuilles qui font très-liffes.
De l’aiffelle de chaque feuille fort un épi épineux
comme les tiges , verd-clair, un peu velu à fon ori*
gine, d’abord une fois plus, court qu’elles , enfuite
prefqu’auffi lo°g •» couvert dans les trois quarts de fâ'
longueur, de 50 à 60 fleurs fort ferrées, contiguës,
longues de fix lignes, ouvertes en étoile de neuf li- ’
gnes environ de diamètre , portées horizontalement
fur un péduncule cylindrique , une fois plus court
qu’elles, & accompagnées à leur origine d’une écaille
auffi longue, pointue & caduque. Avant leur développement,
ces fleurs forment un bouton conique
taillé obliquement 6c étranglé vers fon extrémité.
Chaque fleur eft hermaphrodite, polypétale, irrégulière
, légumineufe, difpofée au-deffous de l’ovaire
; mais il n’y en a que cinq ou fix des inférieures
qui parviennent à maturité, les autres avortent ;
elle çonfifte en un calice Verd-jaunâtre , hémilphé»
rique , de moitié plus court que la corolle, à tube
très-court, partagé en cinq feuilles elliptiques , obtufes
, affez inégales , trois fois plus longues que
lu i, une fois plus longues que larges, dentelées à
leurs bords, réfléchies en bas fous un angle de 45
déorés ; la corolle eft jaune, compofée de cinq pétales
prefqu’égaux, elliptiques, longs de iix lignes
une fois moins larges, épanouis horizontalement,
dont un fupérieur eft un peu plus court & plus large ,
creufé en cuilleron 6c veiné de que^ues lignes rouges
, qui femblent le couper en travers ; dix étamines
diftinRes, affez égales, verd-claires, velues,
une fois plus courtes que la corolle, s’élèvent du fond
du calice, & font terminées chacune par une anthere
fphéroïde jaune ; le centre de labeur eft occupé par
un ovaire oblong , porté fur un difque allongé en
pédicule cylindrique, & furmonté par un ftyle court
terminé par un ftigmate ovoïde , v e lu , verd-clair,,
^ attaché fur fon côté fupérieur.