
itinâula. * î . cariutiis. Enfin M. Linné, daris.fon Syf-
ténia natures, édition /n , imprimée en 1767 •>P<l§e
le cléfigne par le nom de tringa iâ canutus, rojlro là-
v i , pedibus cinérafeenùbus, remigibusprimonbusferra-
tis , nclticè extimn albâ immaculata. ^
Cet oifeau a à-peu-près la groffeuf de la màubê-
che grife. Sa longueur, depuis le bout du bec jul'qu à
celui de la queue * eft d’environ neuf pouces & demi
, & jufqu’à celui des ongles , de dix pouces. Son
bec , depuis fort extrémité julqii’aox coins de la
bouche, a douze lignes 8c demie de longueur ; fa
queue, deux pouces & demi ; la partie de fes jambes
qui eft nue, fix lignes & demie; fon pied, douze
lignes & demie ; lé doigt du milieu des trois antérieurs
avec fon ongle, onze lignes; 1 extérieur,
neuf lignes; l’intéfieur, huit lignes, 8c le poftérieur,
deux lignes 8c demie. Ses ailes, lorfqu’elles font
■ pliées, s'étendent prefquejufqu’aubout de laqueue.
Celle-ci éft compofée de douze plumes. Son bec
éft menu, cylindrique, droit, de moyenne longueur,
'obtus & lrffe à fon extrémité. La partie inférieure de
fes jambes -eft dénuée de plumes. Ses doigts, au
nombre de quatre, dont un derrière, petit * un peu
plus haut que les trois antérieurs qui font diftinÛs
& fans membranes. .
Les plumes du delîus de fôn Cdrps & deS épaules
Tont cendré-brunes, bordées de cendre-clair; celles
qui couvrent la partie inférieure du dos, du croupion
& la queue, font variées de blanc 8c de cendré-
brun par taches tranfverfales en forme de croiflànt.
De chaque côté de la tête près de l’origine du bec
partent deux lignes, dont une blanche remonte au-
deffus dés y e u x ;l’autre, brun-foncé, Va fe rendre
drpit à l’oeil oh elle fe termine. La gôrge 8c tout le
deffous du corps font blançs marquetés de petites
tachés brunes fous le cou 8c la poitrine, & de pe-“
tites lignes tranfverfales noirâtres fous les autres
parties. Les couvertures du deffous-des ailes font
blanches fans taches. Les couvertures les plus longues
du deffus des ailes font terminées de blanc, ce
qui forme fur chaque aile une bande tranfverfale
de cette couleur \ les grandes les plus éloignées du
corps font noirâtres & bordées de blanc par le bout.
Les quatre premières plumes de chaque aile font
noirâtres-, & Ont leur tige blanche : les cinqfuivan-
tes favoir, la cinquième jufqu’à la neuvième indu*
fivément, font noirâtres 8c bordées extérieurement
de blanct les quatre qui fuivent depuis la dixième
jufqu’à la treizième inclufivement, font cendré-brunes,
bordées de blanc feulement par le bout : toutes
les autres font pareillement cendré-brun, mais bordées
de gris. Des douze plumes delà queue, les dix
du milieu font cendré -brun, les deux extérieures
fônt blanches. La prunelle eft noire, entourée d’un
iris couleur de noifette. Son bec eft cendré très-
foncé ; un brun verdâtre fait la couleur des ongles
de fes pieds, 8c de la partie des jambes qui eft nue
fans plumes.
Moeurs. Le canut habite Communément les parties
feptentriônales de l’Angleterre , fur-tout la province
de Lincoln-.
Ufages. Il s’engraiffe facilement, 8c eft très-bon à
manger. (Af. A d a n so n . )
C aNUT I. HordA , ( Hifi. de Danemarck. roi de
Danemarck. Il étoit fils de Sigar, qui le laiffa en
mourant fous la tutelle de Gormon, prince de Juth-
Iand. H paroît que le mot horda fignifioit majjue. Les
hiftorierts ont fait de favantes differtations fur 'ce
furnom , 8c n’ont pas dit un mot du cara&ere ni.des
avions du prince qui le pôrtoit. On fait à-peu-près
la date de la mort, vers; 840 ; mais on ignore l’hif-
ïoire de fa vie. ( M.'d e Sa c y . )
CANUT II » furnommé le Grand-, ( G i f , de Dane*•
ma'rck & d’Angleterre. ) roi do Danemarck 8c d’Angleterre
: il étoit fils de Suénon qui fournit la
Grande-Bretagne, 8c dut également cette conquête
à fon propre courage & à la haine publique qu’E-
thelred avoit méritée par fa tyrannie. Canut avôit
fuivi fon pere dans cette expédition ; il avoit fait
admirer fa fageffe dans les confeils fa bravoure
dans les combats, fa clémence après la viâoire.
Ces hautes qualités ne féduifirent point les Ariglois
attachés aux loix de leur monarchie. Un prince foible
8c méchant , mais né dans leur patrie, leur parut
moins odieux qu’un héros conquérant & né dans
d’autres climats. Après la mort de Suénon, en 1014,
Ethelred fut rappellé, & ne tarda pas à punir les
Ânglois de leur zele pour fa perfonne. Canut l’auroit
vaincu fans effort; mais un foin plus important l’agi-
toit : il allôit perdre une couronne affurée, tandis
qu’il en cherchoit une incertaine.
Harald ,fon frere, qui gouvernoit le Danemarck
en fon abfence, faifoit jouer fourdement tous les
refforts que l’ambition peut inventer pour s’emparer
du trône. Canut abandonna fa conquête , reparut
dans fes états, 8c étouffa dans leur naiffànce les
troubles que fon frere préparoit. Celui-ci mourut
peu de te ms après ; & Canut n’ayant plus *le concurrent
dans fa patrie, alla vaincre celui qui lui reftoit
en Angleterre. Il y avoit toujours conferyé un parti
puiffant & des intelligences fecretes dans celui même
de fon ennemi. Stréon-, général des troupes
d’Ethelred , s’étoit rendu au conquérant ; Canut fe
fervoit de lui comme d’un inftrument qu’on brifo
avec mépris dès qu’il devient inutile ou dangereux.
Les projets du. traître furent découverts par Edmond
, fils d’Ethelred. Stréon ceffa de diffimuler fa
perfidie , fe rangea fous les enfeignes Danoifes, 8C
y entraîna un grand nombre de foldats. Le Veffex
fe fournit de lui-même; la Mercie augmenta fes
malheurs par fa réfiftance, 8c fut conquife. Sur ces
entrefaites , Ethelred mourut, après avoir porté
pendant quarante ans le nom de roi, fans avoir régné
véritablement un feui jour. Edmond, fon fils ,
fut reconnu dans Londres par des amis fideles. Ses
malheurs le rendoient intéreffant, f©n courage le
rendoit redoutable. Canut fenlit qu’il ne pouvoit le
vaincre que dans fa capitale : -deux fois il forma le
fiege de Londres , deux fois Edmond le força de le
lever. Une troifieme tentative ne fut pas plus heu-
reufe : on fe livra cinq ou fix combats ; & fi l’on met
dans la balance les viftoires & les défaites, les deux
partis eurent également à fe louer $c à fe plaindre
de la fortune des armes. Enfin dans une bataille rangée
près d’AffeLdun, l’armée d’Edmond fut taillée
en pièces, l’an 1016. L’amour de fes fujets lui en
donna encore une ; il ne voulut point la facrifier à
fes intérêts, 8c envoya un cartel au prince Danois»
Celui-ci le refufa, parce qu’il étoit d’une conftitu-
tion foible, & que fon ennemi avoit reçu de la nature
& de l’éducation des forces fi extraordinaires,
qu’on l’avoit furnommé Côte de fer. On en vint à une
conférence ; les deux rois prirent leurs officiers pour,
arbitres : le royaume fut partagé, Edmond conlelva
toutes les provinces fituées au midi de laTamife»
8c une partie du Veffex ; le refte fut le partage de
l’ufurpateur.
Edmond s’occupoit à rendre heureux le peu de
fujets que la fortune lui avoit laiffés , lorfqu’il fut
affafliné par le perfide Stréon. Canut diflimula l’hof-
reur que cet attentat lui infpiroit, fe fervit encore
de Stréon pour affermir fon empire. Il reftoit deux
foibles rejettons de la tige royale : Canut trop généreux
pour leur ôter la v ie , trop ambitieux pour
leur laiffer leur patrimoine, affembla les grands de
la nation, demanda l’autre moitié de l’Angleterre
avec plus d’audace qu’il n’a voit conquis la première*
•arracha le confenteinent des feigneurs, éloigna les
enfans d’Edmond, 6c fut reconnu roi de toute la
Grande-Bretagne. Dès qu’il n’eut plus d’ennemis à
combattre, il devint le plus doux des hommes, rétablit
les anciennes loix Saxonnes, en fut le premier
efclave, favorifa l’agriculture, fit régner l’abondance
dans les villes, verfa fes bienfaits fur le peuple
; & pour achever la conquête de tous les coeurs,
5 fit trancher la tête à ce même Stréon qui avoit
apporté à fes pieds celle de fon concurrent, & épou-
ia la reine Emme, veuve d’Ethelred.
Cependant les Danois s’ennuyoient de fon abfence
; l’abandon oîi il les laiffoit leur parut une
infulte : une indignation générale s’empara bientôt
•de ces âmes fieres que l’ombre même du mépris
révoltoit. Canut, pour les calmer, fit une apparition
dans fes états, & retourna en Angleterre, ne
ïaiffant à fa place en Danemarck qu’un fantôme de
Toi : c’étoit Canut-Horda, fon fils. Ulfon , beau-
frere de Canut, étoit chargé de la conduite du jeune
prince ; celui-ci avoit les talens d’un miniftre & l’ambition
d’un régent. Il échauffa, par de fourdes men
ée s, le mécontentement qu’excitogÿl’abfence du
pere, & fit couronner le fils pour régner fous fon
nom. Canut, poffeffeur de deux royaumes, qui ne
pouvoit quitter l’un fans hafarder la perte de l’autre,
médita cependant la conquête d’un nouvel empire.
5 on pere avoit fournis une partie de la Norvège ;
Ollaiis, prince du fang des anciens rois, y étoit
rentré. Canut lui envoya des ambaffadeurs pour lui
redemander fon patrimoine : en le réclamant, il de-
liroit qu’on le lui refufât, afin d’avoir un prétexte
pour conquérir le refte de la Norvège. Sa politique
réufïit : la guerre fut déclarée. Ollaiis fecouru par
Amund roi de Suede, entra dans la Zélande. Canut
repaffa en Danemarck avec une flotte & une
armée formidables, fit affaffiner Ulfon qui avoit été
l ’auteur de la révolution, pardonna à fon fils qui
n’en avoit été que l’inftrument, marcha contre les
princes ligués, leur préfenta la bataille dans la Sca-
nie, fut vaincu, raffembla fes troupes fugitives, détacha
Amund de l’alliance d’Ollaiis, fut vainqueur à
fon tour ; & tandis que le prince détrôné cherchoit
un afyle èn Ruffie,il fournit toute la Norvège, reçut
les hommages des habitans, leur donna un vice-roi,
revint en Danemarck, & fit couronner fon fils vers
l ’an 1028, pour prévenir une fécondé révolution.
Ollaiis rappellé en Norvège par un parti foible que
fon imprudence affoiblit encore, hafardaun combat,
fut vaincu, & ne furvécut point à fa défaite. L’églife
l ’a placé au rang des faints. On dit qu’il faifoit des
.miracles en Ruffie, tandis que Canut faifoit des
conquêtes en N orvège. Dans la derniere aftion, il
renvoya tous les Païens de fon armée, de peur
qu’ils n’attiraffent fur elle la colere du ciel. Il fut
battu le 29 Juillet 1030.
Canut raffafié de triomphes & de gloire, ne trouvant
plus de plaifirs nouveaux dans une cour barbare
6c dans un pays difgracié de la nature, fe jetta
dans la dévotion, peut-être pour jetter quelque
variété fur l’ennuyeufe uniformité de fa vie. Le
conquérant de la Norvège & de l’Angleterre devint
le courtifan des moines ; la manie des pèlerinages
, épidémique alors , s’empara de ce prince ; il
alla à Rome ; & les fujets qui lui avoient fait un crime
de fon féjour en Angleterre, lui pardonnèrent un
voyage long, difpendieux, & dont il ne rapporta
que des bulles. Il repaffa en Angleterre, & y mourut
entre les bras des prêtres en .1035. Il elpéroit,
en comblant l’églife de bienfaits, expier tant d’in-
juftices; Edmond dépouillé de la moitié de fes états,
fes deux enfans privés de l’autre moitié, Ollaiis chaf-
fé de fon patrimoine, y ifon mort fous les coups de
poignard, tandis qu’on pouvoit le faire périr fous
Terne I I ,
le glaive des loix. Il en avoit formé un code qui fe
fentoitde l’ignorance de fon fiede; on en peut juger
par cet article : «Si un homme eft accufé , ÔC qu’au-
» cun témoin ne veuille dépofer contre lu i, il fera
» condamné ou abfous par le jugement de Dieu , en
»^portant le fer chaud ».' Le meurtre n’étoit puni que
d une amende. Ayant lui-même, dans un accès d’y —
vreffe, égorgé un de fes domeftiques, il joua le Lycurgue
, & fe mettant devant fes officiers dans la
pofture d’un criminel, il leur ordonna de prononcer
fur fon fort. On fent que les juges étoient plus em-
barraffés que le coupable. Une lâche flatterie les tira
d affaire î il la haïffoit cependant, & un courtifan
maladroit ayant ofé le comparer au maître de la nature
, Canut y pour toute réponfe, ordonna à la mer
de fufpendre fon reflux. Il étoit petit, foible 8c mal
proportionné ; mais fon génie étoit vafte, fécond en
reffources , & fouvent maître des événemens par
des conjectures fages. L’art de conquérir des états,
& celui de les gouverner, lui étoient également familiers.
Son courage étoit à l’épreuve des revers.
fa modeftie à l’épreuve des profpérités. Il ne par-
donnoit pas à fes ennemis, mais il favoit contenir
fon reffentiment , & ne fe venger qu’en paroiffant
venger ou les lo ix, ou la nation. Si Canut, fatisfait
des états qu’il avoitreças de fes aïeux, fût refté dans
le Danemarck, il auroit juftifié le nom de grand que
fon fiecle lui donna ; on n’auroit plus à lui reprocher
que fon exceflïve libéralité pour les monafte-
res. Il étoit impoffible que des bienfaits fl multipliés
ne fuffent pas pris fur la maffe des impôts : c’étoit
engraiffer des religieux riches de la fubfiftance de
l’homme pauvre 8c laborieux. Il avouoit lui même
qu’il ne verfoit les biens fur l’églife avec tant de pro*
fufion, que pour expier fes crimes. Aufli fes injuftices
ne trouvèrent jamais de cenfeurs parmi les moines.
( M . d e S a c y . )
Can u t I I I , Horda ( Hiftoire de Danemark &
d’Angleterre. ) roi de Danemark, & dernier roi Danois
d’Angleterre. 11 étoit fils du précédent; il hérita
d’une partie des états de fon pere ; mais il n’hérita
ni de fon courage ni de fa fortune. Harald au pied de
lievre, fon fre re, prince a â if 8c ambitieux, lui dif-
puta la couronne d’Angleterre, verfa l’or à pleines
mains dans la Mercie, conquit les coeurs pour conquérir
plus lurement les états, 8c fut proclamé. Canut
affembloit des confeils, donnoit des avis, en
recevoit, n’en exécutoit aucun, 8c cependant fon
frere foumettoit des provinces. L’ambitieux Harald
ne fe feroit peut-être pas borné au royaume d’Angleterre
; mais la mort l’arrêta dans le cours de fes
triomphes en »039. Alors Canut fut appelle au trône
par le cri unanime de la nation angloife. Il n?avoit
ofé attaquer fon rival vivant ; il l’infulta mort, fit
déterrer fon corps, le fit jetter dans la Tamife , accabla
fon peuple d’impôts, livra aux flammes la ville
de Worcefter, pour quelques légers murmures, &
mourut en 1042, haï en Angleterre, méprifé en Danemark
, 8c ignoré dans le refte de l’Europe.
( Af. d e S a c y . )
C anut IV. ou Sa in t -C a n u t , ( Hifloire de Danemark.')
roi de Danemarck, il étoit fils de Suénon
IL 8c monta fur le trône après la mort d’Hàrald
III. fon frere en-1080. Son zele pour le Chriftianifne
tourna fes armes du côté de la Livonie, qui étoit
depuis Iong-tems en proie aux guerres de religior.
Les Chrétiens lui furent redevables de leurs fuccès,
& il revint triomphant. Son premier foin fut de
fubftituer des loix vigoureufes aux loix indulgentes
& foibles, qui avoient régné jufqu’alors : il établit
celle du tallion pour les moindres crimes, celle de
mort pour les grands attentats, purgea la mer des pirates
qui l’infeftoipnt, & délivra fes états de brigands
plus dangereux encore, d’une foule de tyrans
E e ij