
de Darnamas, étant le plus be<.vi & le plus blanc de
tous ceux qui fie vendent à Smyrne. Le prix de ce
coton augmente ou baifle, félon que le dçbit du coton
filé eft plus ou moins confidérable.
On en peut tirer de Smyrne, année commune-,
jufqu’à 10600 balles, quoiqu’il s’en emploie pour le
moins encore autant dans les manufa&ures du pays.
Les cotons en laine d’Alep-, fe vendent à la rotte de
.710 drachmes ; ceux de Seyde, à l’acre, qui revient
à 6 liv. poids de Marfeille; 8c ceux de Chypre., à
Tocos de 400 drachmes.
Des cotons filés, ceux de Damas, qu’on appelle
cotons d'once, 8c ceux de Jérufalem , qu’on nomme
■ ba^as, doivent être préférés à tous les autres, auffi-
"bien que les cotons des îles Antilles. Il les faut choifir
blancs,-fins, unis, trèsfecs, & le plus également
qu’il fe pourra.
Les autres cotons filés font, les demi-bazas, ou
-moyens, les cotons rames, les cotons beledin &gon-
•Üezel ; les payas & moutafin, les geneguins, ou
genequins ou j anequins ; les baquiers, les joffelaffars,
dont il y en a de deux fortes ; les cotons de l’Echelle-
Jieuve, & Ceux de Conftantinople ; mais rarement
-les marchands Européens fe chargent-ils de ces
fortes de cotons qui ne font pas d’un fi bon débit que
-ceux dont il eft parlé ci-devant.
Les cotons (filés des Indes orientales, connus fous
les noms de Tutucorin, Java, Bengale 8c Surate, fe
divifent en quatre ou cinq fortes qui fe diftinguent
parles lettrés A , B , C , 8cc , Les cotons filés de Java
font les plus chers.
A l’égard du coton ordinaire, il croît avec abondance
dans toute la Perfe , 8c la plupart des campagnes
en font prefque couvertes. C ’eft un fruit gros
comme une tête de pavot, mais plus rond : dans
chaque fruit il fe trouve fept petites graines ou feves
noires qui en font la femence»
On ne peut rien dire de fixe du prix auquel le
coton fe vend aux îles ; cela dépend de l’abondance
ou de la rareté de. cette marchandife, 8c encore de
la preffe que les marchands de France ou leurs com-
miflionnaires y mettent.
En 1756, il eft arrivé en France, de la Martinique
, 8c des autres îles liv. 757000 de coton, & il
valoit la même année & en 1757, liv. 200 à liv. 215
de France , le quintal, à Bordeaux 8c à Nantes ; 8c
à Rouen, en 1758 , en 1761.
L. 225 à liv. 235 de la Guadeloupe, L. 245 à 255.
24Ç 250 de S. Domingue, 250 à 260.
320 de Cayenne , 270 à 275.
à Copenhague, le coton de S. Thomas, &c. valoit
a6 à 28 fch. la liv. en 1760 , ce qui revient à HV.-130
de France le quintal, poids de marc.
On a tiré des liftes des prix courans des marchandi-
fes qui s’impriment toutes les femaines à Amfterdam,
la table fuivante, par laquelle on pourra juger des
différentes qualités des cotons, tant en laine que filés.
Les cotons en laine fe vendoient à Amfterdam à la
liv re , favoir:
( S. Thomas, . 22 à 26d. | Barbades blanc, 24 à 25 I I BBHEHM ipàî, 1 Curaçao,.. . . 22 a 26 Les I Chypre, .... 16 à iS
■ «nlainéx Smyrne,*,e j de Guade lo.u.p.e. 12 à 15 II d&’I fMlea, r.t in..i.q.u.e,.............. I ddee BSuerribniacme, ....................
à Londres , en 1758.
de la Jamaïque, des Barbades , 8c des îles fous le
vent, 1 fchelling fterling la liV.
de Smyrne ,„ . . . . . . . . i f, 9 den.
de Chypre. . . . . . . . . 8
d’Acre
Votons f i l é s . P'oyc^ F i l d e c o t o n , SuppL
Cotons qu'on tire du Levant par la voie de Marfeille»
Il vient à Marfeille de toutes les échelles du Levant
jufqu’à trente efpeces de Cotons.
Alexandrie en fournit de quatre fortes ; Smyrne ,
neuf; Seyde, onze ; Alep , cinq ; 8c Chypre, deux.
Les cotons d’Alexandrie font le coton fin d’once,
le rifti, le damoudri, 8c le coton en laine.
Smyrne fournit le caragach, le montaffin, le joffe-
laffar ; celui d’Echelle-neuve , l’efcalemberg ou coton.
de montagne, le genequin, le baquiers, le coton en
laine, 8c le coton en laine de Conftantinople.
De Seyde on tire le coton fin d’once, trois fortes
de baza , favoir ; la première forte, l’ordinaire 8c le
moyen baza , le fin Jérufalem, le moyen du même
lieu, le moyen Napouloufe, le fin de Rame, le
moyen de Rame, 8c le coton en laine d’Acre.
Les cotons qui viennent d’Alep fon t, le fin bele-'
din , le coton fin d’once, ï’efcart d’once, le viüaù ,
I’adenos 8c le coton de marine.
Enfin les cotons de Chypre font le coton filé & le
coton en laine.
Tous ces divers cotons different de prix, y en
ayant de 120 livres & plus le quintal , comme le
coton fin d’once d’Alep, & d’autres feulement de
25 à 26 livres le quintal, comme le coton en laine
d’Alexandrie.
En Juillet 175 9> totùn en laine d’Acre vàloit,;
le quintal,
ddee SSmaloynrniqeu, e, L'6605 àà 7785 }en m' Va i .1 76•1 »•k 98S5 . àà ■ 10950 .
De là teinture du coton. On a trouvé à Leyde 8c à
Darnetal, près de Rouen, le feeret de teindre le
coton en auffi beau rouge que celui de Lariffa 8c
d’Andrinople même , ce qui a fait tomber entièrement
, depuis quelques années, les achats du fil de
coton rouge dans le Levant. Remarques Jur plujieurs
branches de commerce & de navigation, fécondé partie ;
8c JournaldeVommerce , mars lySq, p. 1V1.
Maniéré de teindre le coton en écarlate-avec le bois de
Fernambouc. Prenez trois livres d’alun , trois onces
d’àrfenic 8c trois onces de cérufe ; faites-y bouillir
votre coton pendant une.heure , enfuite ôtez-le 8c
le rincez dans de l’eau claire ; après quoi, faites une
leffive de huit livres de garance, 8c de deux de fe!
ammoniac ; faites-y tremper le coton toute la nuit;
le lendemain faites-le bouillir un peu dans de l’eau
claire, 8c mettez-y une once de potaffe, enfuite
verfez-y un peu de leffive ; à mefure que vous en
verferez, la couleur deviendra plus foncée, de maniéré
que vous pourrez lui donner telle nuance que
bon vous femblera.
Du coton de Siléfie. On trouve aux environs de
Hirlenberg, 8c fur-tout auprès de Grieffenberg, une
nouvelle efpece de coton. On m’en a envoyé un
échantillon affez confidérable , avec une defcription
très-ample ; mais on ne doit pas le mettre au rang
du vrai coton, par plufieurs raifons: i° . parce qu’il
différé totalement dii vrai cotonnier appelle gojfy-
pium herbaceum ,qui croît en abondance dans l’Afie
l’Afrique 8c l’Amérique, auffi-bien qu’en Europe ,
8c fur-tout dans l’île de Malte, oîi le gojfypium herbaceum
, ainfi que le cotonnier ordinaire, reffemble
à la vigne par fes feuilles & fes branches , à l’exception
qu’il eft plus bas, n’ayant que deux pieds de
hauteur & qu’on le feme tous les ans au mois de
juin dans une terre préparée pour cela, en obfer-
vant d’en arrofer la graine avec de l’eau 8c de la
cendre , pGiir empêcher que les vers ne la mangent ;
au lieu que le gojjypium arboreüm eft un arbre véritable
qui dure plufieurs années ; on ne le trouve en
Egypte que dans les jardins, 8c il rapporte moins
que
que Vherhaceum dont on trouve la figure dans Prof-
per Alpin. z°. Il ne croît point dans une coque,
Comme le vrai coton qui eft renfermé dans une efpece
de noix de la groffeur des nôtres, laquelle eft
placée au haut delà tige, 8c qui s’ouvrant en cinq ou
fix endroits quand elle eft mûre, laiffe voir le coton
qu’elle contient. 30. Le véritable coton porte avec
lui fa femence. 40. Le vrai coton ne différé de celui
de Siléfie en ce qu’il éft auffi long qu’un cheveu 8c
auffi fort qu’un fil.
Le coton de Siléfie , au contraire , eft le produit
d’un arbriflèau, & vient dans des fommités foutenues
furunelongue tige : ces fommités font de la longueur
du petit doigt, rondes, & environnées de deux follicules
pointues à-peu-près comme un ép i, avec cette
différence que l’épi fqpérieur de ce- calice eft prefque
droit, au lieu que l’inférieur eft renverfé. Le coton
fort du milieu en filets extrêmement courts ; il eft
porté fur une femence plus petite que la graine de
pavot ; il couvre exa&ement les étamines 8c les calices
, & toutes ces parties réunies reffemblent à une
fouris blanche. Ce cotoneû auffi fin que la foie, blanc
comme la neige, velouté 8c fort court ; fon peu de
longueur eft caufe qu’on ne peut le filer, mais il eft
excellent pour faire des ouates. II eft beaucoup .plus
fouple 8c plus léger que le coton 8c même que la foie,
fur-tout quand on a foin de le bien battre 8c de le carder;
de plus, il produit abondamment, & il â l’avantage
de .n’avoir pas befoin de éulture ; il eft commun,
fur-tout dans les lieux marécagèux , maiÿ il dégénéré
au bout de cinq ou fix ans. Ce coton ne craint point
l’eau ; il reprend fa couleur quand on a eu foin de le
faire très-bien fécher ; fa fubftance s’améliore & fe
raffermit, ce qui le rend fort propre à faire des cotons.
J’ai cru d’abord qu’on pouvoit l’employer à la
fabrique des chapeaux ; 8c plufieurs chapeliers m’ont
affuré que la chofe étoit fort poffible. Nous entrerons
dans un plus grand détail de la culture de cette plante
à l'article Cotonnier , oîi nous expoferons encore
fes qualités médicinales. Je ne fais fi c’eft de cette
produ&ion naturelle que Tannerusa voulu parler ,
quand il dit que le coton croît auffi dans la Bohême:
Quoi qu’il en foit, comme il fe détache aifément des
arbres , qu’on ne peut paffer deffous quand il fait
du v en t, fans en être tout couvert, 8c même que le
vent l’emporte au loin à caufe de fa légéreté naturelle
, il y a lieu de croire que la pluie de côton qui tomba
en Pologne , l ’an 15 7 1 , dont Paulin de Spengenberg
a parlé, n’avoit point d’autre caufe. Tout le monde
fait que le gramen tomcntofum, dont on trouva une
fois une fi grande quantité dans une prairie des environs
de Halle , produit une pareille laiqp, mais
beaucoup plus longue, 8c qu’on trouve un duvet
femblable fur le peuplier 8c autres arbres. Enfin je
laiffe à d’autres à décider fi l'efula rara judica, qui
produit la foie blanche, 8c qui croît en Moravie, i fuivant M. Hertodts, a quelque rapport avec la
plante en queftion. ( + )
§ COTONNIER, ( Comm. ) Le cotonnier eft une
des plantes les plus utiles que la nature nous préfente
dans l’une & l ’autre Indes , & que l’induftrie
humaine travaille avec le plus d’art. Il eft d’ailleurs
tres-facile à cultiver, 8c il exige le moins de Negres
dans une habitation.
Il vient de graine ; 8c tout terrein convient à ce
végétal dès qu’il eft une fois hors de terre. Quand il
eft parvenu à la hauteur de huit pieds , on lui caffe le
fommet 8c il s’arrondit : on coupe auffi la branche,
qui a porté fon fruit à maturité , afin qu’il renaiffe
des principaux^troncs, de nouveauxrejettons , fans
quoi l’arbriffeau périt en peu de tems. C’eft pour la
meme raifon qu’on coupe le tronc tous les trois ans
au raz de terre, afin que les nouveaux jets portent
un coton plus beau 8c plus abondant, On choifitpour
Tome I I .
cela un tems de pluie, afin que les racines donnent
plus de pouffes.
L’arbre donne du coton au bout de fix mois. II y
a deuxrécoltes, une d’été & une d’hiver: la première
, qui eft la plus abondante & la plus belle , fe fait
en feptembre & oôobre ; l’autre , qui fe fait communément
en mars , eft encore moins avarttageufe
par rapport aux pluies qui faliffent le coton , le aux
vents qui fatiguent l’arbre.
Pour bien cueillir le coton, un Negre ne doit fe
lervir que de trois doigts ; 8c pour ce travail, le Ne-
gren a befoin que d’un papier, dans lequel il met le
coton qu’on expofe enfuite au foleil pendant deux ou
trois jours ; après quoi on le met en magafin, prenant
garde que les rats ne l’endommagent, car ils en font
tort friands. On fe fert enfuite de moulins à une, deux,
quatre paffes pour l’éplucher 8c pour en féparer la
graine, puis on les emballe : ces balles font fort utiles
fur mer quand on eft obligé de fe battre; les coups
de moufquets & de canons perdent leur force con-
tr elles.
Le cotonnier herbacé Ce feme dans un champ laboure
, & il eft bon à couper environ quatre mois après
dans les pays chauds. On le moiffonne comme les
bleds. M. Miller dit que c’eft au printems qu’on le
eme. c eft en juin à Malte, fuivant le Journal (economique
, ou on ajoute qu’on a foin d’arrofer la graine
avec de l’eau 8c de la cendre pour l’empêcher d’être
rongee des vers.
Les autres efpeces peuvent être élevées de femence
dans nos climats, pourvu qu’on les feme de très-
bonne-heure au printems ; que les laiffant fe fortifier
dans une ferre chaude, on les accoutume peu à peu
au grand air pendant les chaleurs, 8c qu’on les rentre
avant l’hiver.
M. Miller dit que les' cotonniers qu’il a femés
au premier printems en Angleterre, & tenus toujours
dans la ferre chaude ont fleuri au mois de Juillet;
leurs’ graines ont parfaitement mûri avant la fin de
feptembre, & les coques étoient auffi belles que
celles des mêmes efpeces dans leur climat naturel. Il
ajoute que l’efpece qu’il a cultivée porte quatre ou
cinq fruits fur chaque bijanche, quand elles ont la liberté
de s’étendre ; enforte que chaque pied- peut
donner au moins une trentaine de fruits. II faut à
cette plante une terre légère 8c feche ; ilfuffit que la
pluie la mouille pendant quelques jours après qu’on
l’a coupée 8c que le fruit a été cueilli. Un tems fec
dans lé refte de la faifon, fait que le coton qui entoure
la graine eft plus beau 8c plus abondant.
Voici l’ expérience que j’ai moi - même faite en
Suiffe fur le cotonnier 8c fa culture.
Quoiqu’on appelle le cotonnier herbacé une plante
annuelle, il fe conferve dans une ferre chaude, comme
M. Miller l’a auffi éprouvé. Mais j’ai fait fur ce
végétal une autre expérience : après que les jeunes
plants font tranfplantés, on les place lous une couche
vitré e, affez haute pour les couvrir, & on leur
donne de l’air pendant les grandes chaleurs en les
arrofant fuffifamment ; il faut ouvrir les couches
dans les tems de pluie, fi l’on néglige cette précaution.
Mais avec ces foins , on les verra fleurir dès le
commencement d’avril, & enfuite former le fruit
qui peut êtr e mûr en feptembre ; 8c c’eft par curiofité
8c pour voir cette efpece de pomme ou groffe noix,
qui éclate lorfqu’ellé eft bien mûre, ne pouvant plus
contenir le coton, qu’on en cultive chez les fleu-
riftes.
J’ai cru que peut-être on pourroit naturalifer
cette plante dans les lieux les plus chauds de notre
pays , jjuifqu’on y trouve quelques plantes fponta-
nées qui le font dans la zone torride ; mais les variations
tropfubites 8c trop fréquentes de l’air, les vents
K K k k