
trois nombres premiers a , 3, & 5 ; & le grand Leibnitz
a déjà remarqué que dans la mufique on n’a pas
encore appris-à compter au-delà de 5; ce qui eft
auffi inconteftablement vrai dans les inftrumens accordés
félon les principes de l’harmonie. Mais, fi ma con-
jefture a lieu, on peut dire que dans la compofition
on compte déjà jufqu’à 7 ,:ôc que l’oreilley eft déjà ac-
coutumée : c’eft un nouveau genre de mufique qu’on
a commencé à mettre en ufage, 6c qui a été inconnu
aux anciens. Dans ce genre l’accord 4 , 5 , 6 , 7 , eft la
plus complette harmonie, puifqu’elle renferme les
nombres 2, 3 ,5 & 7 ; mais il eft auffi plus compliqué
que l’accord parfait dans le genre commun qui
ne contient que les nombres 2, 3 & 5. Si c’e#hme
perfedlion dans la compofition, on tâchera peut-etre
de porter les inftrumens au même dégré. (+ )
D issonance majeure, ( Mufique. ) eft celle
qui fe fauve en montant. Cette difjonance n’eft telle
que relativement à la dijfonance mineure ; car elle fait
tierce ou fixte majeure fur le vrai fon fondamental ;
& n’eft autre que la note fenfible> dans un accord
dominant, ou la fixte ajoutée dans fon accord, (S1)
D issonance mineure , ( Mufique. ) eft celle
qui fe fauve èn defcendant c’eft toujours la dijfonance
proprement dite, c’eft-à-dire, la feptieme du
vrai fon fondamental.
La dijjonance majeure eft auffi celle qui fe forme
par un intervalle fuperflu,6c la dijfonance 'mineure
eft celle qui fe forme par un intervalle diminué, Ces
diverfes acceptions viennent de ce que le mot même
de dijfonance eft équivoque ÔC fignifie quelquefois
un intervalle 8c quelquefois un fimple fon. ( S ) •
DISSONANT, te, part. adj. ( Mujique. ) Voyez
ci - après, D issonner. ( C. D. F. )
DISSONNER, v. n. {Mujîque.) Il n’y a que les
fons qui dijjonnmt, 8c un fon dijfonne quand il forme
diffonance avec un autre fon. On ne dit pas qu’un
intervalle difjonne, on dit qu’il eft diffonant. ( S )
DISTANCES des planètes a la ^terre ,
( Aflron. ) s’évaluent de deux maniérés, l’une pour
l’ufage des Aftronomes, dans laquelle il ne s’agit
que d’avoir le rapport entre les dijlances des différentes
planètes, l’autre pour la curiofité générale ;
dans laquelle on demande combien de lieues il y a
de la terre au foleil ou à telle autre planete.
Les dijlances des planètes confidérées aftronomi-
quement, s’évaluent ordinairement en parties de
la dijlance du foleil à la terre , que l’on prend pour
échelle commune, on la divife en mille ou en cent
mille parties, 8c l'on calcule toutes les autres dif-
tances des planètes, foit par rapport au foleil, foit
par rapport à la terre en parties femblables.
Ces rapports de dijlances fe calculent par le moyen
de la parallaxe annuelle ; foit B G l’orbite de la terre
autour du foleil S {Jig. dAJlron. pl. VII. Jig. 63,
tome V. des planches du Dicl. raif.des Scienc. 8cc. )
AH l’orbite d’une planete qui tourne également autour
du foleil; fi la planete ayant été deux fois au
même point H de fon orbite , a été obfervée la première
fois quand nous étions en B , 8c la fécondé fois
en G , elle aura été vue dans deux pofitions fort différentes,
les rayons vifuels qui vont de la terre à la
planete, faifant entr’eux un angle très-fenfible, qii’on
appelle la parallaxe annuelle; & qui nous fait juger
de la dijlance de la planete, relativement au chemin
que la terre a parcouru, ou relativement au diamètre
de fon orbite.
Ce font les dijlances des planètes au foleil ainfi déterminées
qui ont fait trouver à Kepler, en 1618,
cette fameufe lo i , que les quarrés des tems périodiques
des planètes font comme les cubes de leurs
diflances zu foleil, & cette réglé s’étant trouvée une
fuite de la loi de l’attraôion univerfe'lle , on^la regarde
aujourd’hui comme un principe ; ôc c’eft de
cette loi de Kepler que les aftronomes déduifent les
dijlances des planètes, dont ils font ufage dans leurs
tables aftronomique's. Voici celles que j’ai calculées
par le moyen des révolutions planétaires, obfervées
8c calculées avec un foin tout nouveau dans le fixieme
livre de mon AJtronomie. ^
Mercure, 38710.
Vénus, 71333
La terre, 100000
Mars , 151369
Jupiter, 520098
Saturne, 953937
Les dijlances abfolues en lieues ne peuvent fe calculer
que par le moyen de la parallaxe ; foit T lé
centre de la terre.( pl. 111 f Jig. 27 d AJlron. dans le
Dicl. raif. des Sciences , 8cc.) ; £ le lieu d’un obfer-
vateur, placé à la furface de la terre; S la planete
qu’on obfepve ; £ S T l’angle de la parallaxe ;
connue par les différentes méthodes des aftronomes :
Connoiffaat la ligne E T qui eft le rayon de la terre
de 143 2 lieues & demie, avec les angles du triangle;
il eft aifé de trouver le côté T S dijlance de la pla-
nette à la terre. C’eft ainfi que j’ai calculé les dijlances
de toutes les planètes à la terre, par le moyen de la
parallaxe du foleil, que j’ai trouvée de huit fécondés
ôc demie, 6c celle de la lune de 57minutes 3 fécondés
dans fes moyennes dijlances ; ces deux parallaxes
fuffifent pour trouver toutes les dijlances, parce
que celle du foleil donne toutes les autres, comme
on l’a vu dans la table précédente.
La table ci-jointe contient les dijtance's moyennes
des planètes à la terre, en lieues ; elles font fujettes
à augmenter ou à diminuer de toute la quantité de la
difiance du foleil à la terre , à raifon du mouvement
annuel de la terre autour du foleil ; c’eft pourquoi
les deux derniers nombres contiennent les dijlances
moyennes de mercure 6c de vénus au foleil feulement,
6c non pas à la terré ; en les retranchant de
celle du foleil & en les ajoutant , on a la plus petite
6c la plus grande dificince à la terre ; la dijlance
moyenne de ces deux planètes à la terre eft la même
que celle du foleil autour duquel elles tournent.
Planètes. Dijlances
en lieues.
Le foleil, 3 4761680
La lune, 84515
Mars, 52966122
Jupiter, 180794791
Saturne, 331604504
Mercure,. 13456204
Vénus,
»j
0
L’excentricité des orbites planétaires fait que leur
dijlance au foleil varie beaucoup ; on calcule la dif-
tance pour un moment donné, par le moyen de l’anomalie
moyenne. Voyez Rayon recteur. {M .
d e l a L a n d e .')
DITHYRAMBE, f. m. ( Belles-Lettres, Pàéfie.)
que dans un pays oît l’on rendoit un culte ferieux
au dieu du v in , on lui ait adreffé des hynines, 6c que
dans ces hymnes les poètes aient imité le délire de
l’ivreffe , rien de plus naturel ; 6c ft les Grecs eux-
mêmes méprifoient les abus de cette pôelie extravagante
, au moins dévoient-ils en approuver 1 ufage,
6c en couronner les fuccès. Mais qu on ait voulu re-
nouveller cette folie dans des tems 6c parmi des
peuples oh Bacchus étoit une fable , c’ eft une froide
lingerie qui n’a jamais dû réuffir.
Sans douté le bon goût 6c le bon fens approuvent,
que pour des genres de poélïe, dont la forme n’eft
que la parure , 6c dont la beauté réelle eft dans le
fond, le poète fe tranfporte en idée dans des pays
6c dans des tems dont le culte , les moeurs, les ula-
ges n’exiftent plus, fi tout cela eft plus favorable
au deffein 6c à l’effet qu’il le propofe : par exemple il
n’eft plus d’ufage que les poètes chantent fur la lyre
dans une fête ou dans un feftin ; mais fi pour donner
à fes chants un cara&ere plus augufte, ou un air plus
voluptueuy , le poète fe fuppofe la lyre à la main ,
6c couronné de lauriers comme Alcée ,.ou de fleurs
comme Anacréon, cette fifrion fera reçue comme
un ornement du tableau ; mais imiter l’ivreffe fans
autre but que de r'effembler à.un homme iv re , ne
chanter de Bacchus que l’étourdiffementôc que la
fureur qu’il infpire, 6c faire un poème rempli de ce
délire infenfé ; à quoi bon ? quel en eft l’objet ? quelle
utilité ou quel agrément réfulte de cette peinture ?
Les Latins eux-mêmes, quoique leur culte fût celui
des Grecs, ne refpe&oient pas affez la fureur bachique
pour en êftimer l’imitation; 6c de toirç les genres
de poéfie , .le dithyrambe fut le feul qu’ils dédaignèrent
d’imiter. Les Italiens modernes font moins
graves , leur imagination JîngereJJe & imitatrice, pour
me fervir de l’expreflion de Montagne, a voulu ef-
fayer de tout; ils fe font exercés dans la poéfie dithyrambique,
6c penfent y avoir excellé. Mais à vrai
dire , c’eft quelque çhofe de bien facile 6c de bien peu
intéreffant, que ce qu’ils ont fait dans ce genre.
Rien certainement ne reffemble mieux à l’ivreffe ,
que le coeur des Bacchantes d’Ange Politien dans
la fable d’Orphée ; mais quel mérite peut-il y avoir
à dire en vers : Je veux boire. Qui veut boire ? La
montagnetourne, la tête me tourne. Je chance le. Je veux
dormir', 6cc. ?
La vérité, la reffemblance n’eft pas le but de l’imitation
; elle n’en eft que le moyen ; 6c s’il n’en réfulte
aucun plaifir pour les fens, pour l’efprit ou
pour l’ame, c’eft un badinage infipide, c’eft de la
peine 6c du tems perdus.
Nos anciens poètes, du tems de RonÇard, qui
faifoient gloire dé parler Grec en François, ne manquèrent
pas d’effayer auffi des dithyrambes ; mais ni
notre langue, ni notre imagination, ni notre goût
nè fe font prêtés à cette docteextravagance. Nos
çhanfonniers au liéu de Bacchus, ont pris pouf leur
héros’ Grégoire , perfonnage idéal ; dont le nom a
fait la fortune, à caufe qu’il rimoit à boire. Mais nous
n’avons jamais attaché aucun mérite ferieux à ces
chànfons nées.dans l’ivreffe 6c dans la gaieté de la
table, quoiqu’il y eût prefque toujours de la v erve,
un tour original, 6C des traits d’un-badinage ingénieux.
Voye^ C hanson, Suppl, (M. Ma r m o n t e l .)
§ DIVISE, f . f. j,ajcia minuta, ( terme de Blafon.)
fafçe qui ne doit avoir que le.quart de fa largeur or-,
dinaire; elle eft ordinairement en la partie .Supérieure
de l’écti, 6c les pieçes qui fe trouvent deffous font
dites abaiffées.Voy. la pl. IV, Jig. .3 . de Blafon daps,ce
Supplément. Divife fe dit auffi de la même fafcé qui
femble foutenir un chef.
Poiflieii de Saint-Georges, en Dauphiné ; de gueules
a deux chevrons (Targent àbaijfésfous une .divife'.de
même.
Nicéÿ de Courgivault, en Champagne ; de gueules
au chevron ci argent ; au chef d’azur chargé de deux coquilles
dufùonJémail, & foutenu dune divife de même.
( G. D . L. T, )
§ DIVISION^ (Arithmétique.) Soit a à divifër par
b ,\z quotient q 8c le refie r: il éft évident qu’en di-
yifant a- par q , on aura un quotient différent de£ ,
6c un refte ƒ différent de r , à moins que r ne fût plus
Tome I I ,
petit q u e 6 c que q. Ainfi cette preuve de la -divifion
ne vaudroit rien, quoiqu’indiquée dans quelques
ouvrages. Par exemple, foit divife 361 par 179 , le
quotient eft 2 6c le refte 3 ; foit divifé enfuite 361
par 2, le quotient, eft 180, 6c le refte 1.
La preuve de la divifion par la multiplication,
indiquée dans beaucoup d’autres ouvrages , eft encore
fautive , car pourvu que dans la divifion on ait
bien fait les fouftraftions, qu’on ait d’ailleurs mis
au qubtient tels chiffres qu’on voudra, qu’on fe foit
trpmpé dans les produits; pourvu qu’on fe trompe
de même, ce qui eft très-poffible dans les produits
du quotient par le divifeyr, on aura le dividende
pour réfultat.
Mais on ne!fe tromperoit pas, fi on prenoit le dividende
, 6c non pas le divifeur pour multiplicateur ;
parce qu’alors les produits feroient tous différens.(O)
DIVISION des injliumens diAJlronomie. Vqyer ci-
après Instrumens d-Aflronomie dans ce Suppl.
§ DIVORCE. A la fin de cet article on renvoie à
Vejélius de Repudiis. Qui croiroit que c’eft le fameux
Théodore de Beze dont il s’agit ic i, 6c dont l’ouvrage
porte le titre de Theodo/i Bezce Vefelii, , & c .
parce qu'il étoit de Veielâi au diocefe d’Autun? on
a pris le mot Vtfelii pour le nom de; l’auteur. (C.)
DIX-HUITIEME, f. f. {Mujiq.) intervalle qui
comprend dix-fept dégrés, conjoints, 6c par confé-
quent dix-huit fons diatoniques en comptant les deux
extrêmes. C’eft la double ofrave de la quarte. Voyez
Quarte, ( Mufiq. ) Dicl. raif. des Sciences, 6cc. (5)
DIX-NEUVIEME, f. f. {Mufiq.) intervalle qui
comprend dix-huit dégrés conjoints, 6c par confé-
quent dix-neuf fons diatoniques en comptant les deux
extrêmes. C’eft la double ofrave de la quinte. Voyez
Quinte, {Mufiq.) Dicl. raif. des Sciences, 6cç. (à')
D O
DOÜOKA ou D O fiO T Z A , ( Chgr. ) ville
d Hongrie dans la Tranfylvame, lur la riviere de
Szamos ; elle n’a de remarquable que fon nom, lequel
eft celui de l’un des fept comtés Hongrois du
pays. { D .G . ) -
DQBRA , ( Géogr.) petite ville 6c château fort
élevp de la baffe Hongrie , dans le comté d’Eifen-
bpurg. C’eft auffi le nom d’un château de Tranfyl-
vanié ,-,dans le comté d’Huniade; 6c d’unautre d’Allemagne
.dans'la Francônie, 6c dans l’évêché de
Bamberg. L’affiette de tous..trois étant eftimée très-
avantageufe de fa nature, elle leur a peut-être fait
donner a chacun le.nçm commun de Dobra, qui veut
dire ,en polonois 6c en efclavon, bon. ( D . G. )
DOBRONA , DOBRING , DOBRONIWA ,
( Géogr.) ville de la baffe Hongrie, dans le comté
de Sohl : elle eft bien peuplée , mais elle n’eft plus
comme autrefois du nombre des villes royales du
pays.;, cependant elle a encore \ejusgladii immedia-
tum , enforte que l’on ne peut appeller de fes fen-
tences que adperfonalem prefentice regiæ. {D .G , ) .
D OBRZAN Y , { Géogr. ) ville de Bohême, dans
le cercle de Pilfen , fur la riviere de Radbuze : elle
appartient au couvent de Chotieffow qui en eft tout
proche, 6c dont le prieur eft membre des états du
pays. ( D. G. )
DOBSCHA ou DOBSCHAU, ( Géogr. ) ville de
la haute Hongrie, dans les montagnes du comté de
Gomor. Elle eft peuplée d’Allemands, 6c connue par
le papier, l’amiante, le cinabre y le fer 6c le cuivre,
que cette nation induftrieufe y travaille. ( 22. G, )
D OD E C A C pRD E , {Mufiq. ) c’eft le titre, donné
par Henri Glaréàn, à un gros livre de fa compo-*
fifton, dans lequel, ajoutant quatre nouveaux tons
aux huit ufités de fon tems , 6c qui reftent encore
aujourd’hui dans le chant eccléfiaftique romain, il
Z Z 2 z i j