
fouee de corail très-brillant» Cet arbriffeau paroît
ne devoir pas s’élever auffi haut que le n . z ; cependant
nous en avons qui ont déjà atteint a dix
pieds : difficilement peut-on lui former une tige uni*
q u e , fon inclination naturelle le porte toujours à
buiffonner du pied ; car les baguettes qui en partent
ont bientôt furpaffé, par une vive faillie de a f e v e ,
le jet qu’on avoit élagué , dans la vue de l’ifoler 6c de
l ’élever. Les fleurs de ces deux efpeces leuraflignent
une place dans les bofquets de mai ; leur beau terni-
lag e, & fur-tout les baies écatantes du dernier,
leur donnent accès dans ceux de 1 ete. Le fanguin de
Canada fe multiplie aifément de boutures , de marcottes
& d’éclats : on peut auffi l’écuffonner fur le
fanguin n°. i. ,
Si un amateur des jardins veut les traiter dans un
genre mttorefque, qu’il déploie for le devant de
quelque haie d’ifs ou d’épicéa une pahffade de ce
cornouiller qu’il tiendra plus'baffe , fes branches ar-
tiftement entrelacées formeront une forte de natte ;
ainfi par la couleur de leur écorce , on jouira pendant
l’hiver de l’afpea d’une tenture de pourpre cpu.
relfortira fur un fond d’un verd obfcur. Que Ion
fuive cette idée', on peut varier le tableau, en mettant
au même ufage l’ofier des tonneliers .dont le;
bois eft jaune y & bien d’autres arbuftes dont les
écorces font diverfement colorées.
Le fanguin dont il eft ici queftion , porte des rameaux
auffi fouples & plus forts que ceux des ofiers ;
on devroit le cultiver pour les mêmes ufages , il
réuffit dans les plus mauvaifes terres.
L’efpece nQ. 4 , n’a pas fes feuilles auffi larges que
les deux efpeces précédentes, elles font terminées
par une longue pointe inclinée comme celles du
n°. z ; mais leur deffous eft verd , feulement on y
apperçoit des nervures taillantes, légèrement teintes
de rouge ; le deffus eft d’un verd brillant 6c glacé.
Les fleurs naiffent en petites ombelles ferrées au bout
des branches, dont les plus fortes s’élancent 6c les
| moyennes s’inclinent : ces fleurs s’épanouiffent 6c fe
fuccedent pendant tout le mois de juillet; la couleur
des pétales eft un blanc jaunâtre, mais l’on apperçoit
dans le fond, autour de la bafe du ftyle, une aréole
d’un violet obfcur qui colore la partie fupérieure
de l’embryon ; elles ont une légère odeur , un peu
analogue à celle du fyringa. Jufqu’à préfent le fruit
a toujours coulé à Colombé, 6c nous ne trouvons
nulle part quelle eft fa forme ôc fa couleur : ce bel
arbriffeau doit être avantageufement placé dans les
bofquets d’été ; comme il paroît devoir s’élever autant
que le n°. 3 , il faut le planter fur les derrières
des maffifs ; il fe multiplie aifément d’éclats 6c de
boutures.
Nous n’avons jamais vu l’efpece n°. 5 , & nul
auteur de notre connoiffance n’a donné fa defcrip-
tion. A l’égard de la derniere efpece, ce n’eft qu’une
herbe qui croît en Amérique , en Angleterre 6c dans
la France occidentale , fur les coteaux incultes 6c
pierreux. ( M. le Baron d e Ts c h o u d i . )
CORNUTO, f. m. (H ifl nat. Icthyolog.) poiffon
des îles Moluques affez bien gravé 6c enluminé fous
ce nom 6c fous celui de cornu, par Coyett au n°. 34 ;
de la fécondé partie de fon Recueil despoijfons <£Am-
boine.
Il a le corps ovoïde, pointu aux extrémités, une
bonne fois plus longue que large, la tête grande,
alongée en groin de cochon , les yeux 6c la bouche
petits.'
Ses nageoires font au nombre de fix, dont deux
peÛorales, médiocres, arrondies; deux dorfales,
dontl’antérieureconfifte en deux grandes épines,l’une
plus petite courbée en devant, l’autre plus grande
arquée' en arriéré ; la nageoire dorfale poftérieure
eft longue, plus haute devant que derrière ; celle de
l’anus prefqu’aitffi longue ; enfin celle de la queue eft
tronquée. .
Son corps eft jaune, fâ tête rouge avec fept lignes
longitudinales bleues vers l’extrémité ; fes nageoires
font vertes, 6c la prunelle de fes yeux eft noire entourée
d’un iris jaune.
Moeurs. Le cornuto eft commun dans la mer d’Am-
boine ; on en prend de trois à quatre fortes ; on l’ér
levé dans des réfervoirs parce qu’il eft plaifant à voir
& familier. Ses cornes, c’eft-û - d ire, les épines de
fa nageoire dorfale antérieure font fi venimeufes,
qu’il eft dangereux d’en être piqué.
Remarque. Ce poiffon eft une efpece de poupou,
c’eft-à - dire, de genre de poiffon qui appartient à la
famille des coffres, orbes. ( M. A d an so n . )
§ CORONILLE, (B o t.) en Latin coronilla, en
Anglois coronilla, en Allemand beilkraut.
Caractère générique.
La fleur, qui eft légumineufe, eft pourvue de
neuf étamines qui font jointes en faifeeau, 6c d une
qui fe détache , toutes terminées par de petits fom-
mets ; au centre eft fitué un embryon conique, qui
devient enfuite une filique articulée renfermant des
femences oblongues.
Efpeces.
1. Coronille, arbriffeau à folioles entamées, dont
la fupérieure eft la plus petite.
Coronilla fruticofa , folds emarginatis extimo minore
, Mill. .
Shrubby maritime coronilla -with a Jee-green leaf.
2. Coronille, arbriffeau à onze folioles, dont la fupérieure
eft la plus grande. .
Coronilla fruticof a foliolis undenis, extimo majore ,
Linn. Sp.pl.
Shrubby filvery coronilla o f Crete.
3. Coronille, arbriffeau à ftipulés arrondies ; coro--
. nille d’Efpagne.
Coronilla fruticôfa flipulisfubrotundis, Linn. Sp. pl.
Shrubby Spanish coronilla. _ . , -
4. Coronille, arbriffeau à neuf folioles échancrees,
à grandes ftipulés arrondies. , •
Coronilla fruticofaenneaphylia t foliolis emarginatis9
flipulis majoribus fubrotundis, Mill.
Coronilla with thicker pods and feeds.
5. Coronille à nombre de folioles ovales, a tige
prefque ligneufe & tombante, à pédicules très-longs
petite coronille.
Coronilla foliolis plunmis oVatis, caule fujjruticojo
declinato , pedunculis longioribus , Mill.
Trailing little coronilla. I 4 , . .
6. Coronille herbacée à filiques droites, cylindriques
,'charnues 6c nombreufes, à feuijles unies ; coro-»
nille , herbe à fleurs variées.
Coronilla herbacea leguminibus erectis, tèretibuS, to-
rofis numerofs, folds glapris. Hort..Cliff. ^
Herbaceous coronilla with a various colour d flower,
7. Coronille herbacée à cinq filiques droites, cylindriques
& articulées ; coronille herbâcee dé Crete.
Coronilla herbacea leguminibus quinis, ereftis, tere-
tibus, articula ds. Prod. Leyd. .
Herbaceous coronilla o f Crete with a fn a llpurphs
flower. , . -
Toutes les coronilles fe multiplient par leursgraines
qu’il faut femer au printems, ou fur une couche tempérée
, ou dans une planche bien expofee, dont la
terre foit légère ; lorfque les plantules auront acquis
la hauteur.d’environ deux pouces,, ilçonviendra de
les tranfplanter, les efpeces délicates dans des pots *
6c les autres dans une partie dé terre fraîche, à
quatre ou cinq pouces en tout fens tes unes des autres
; on les laiffera dans ces pepinieres jnfqu’à ce
qu’ elles foient en état d’être plantées à demeure dans
d'autres pots à l’égard des efpeces délicates; &
à l’égard des autres, dans un lieu fec 6c à une bonne
expofition.
Quelques précautions que nous ayons prifes jufqu’à
préfent, nous n’avons pu parvenir à faire paffèr
l’hiver en plein air à l’efpece n°. 3 ; les abris naturels
n’ont pas fuffi pour la garantir de l’a&ion de la gelée,
6c les abris artificiels, fur - tout la paille dont nous
avons effayé de l’entourer,ont fait pourrir fon écorce,
en interrompant le courant d’air, 6c en retenant l’humidité
autour du pied.
La première efpece n’eft qu’un petit arbriffeau qui
s’élève rarement à plus de deux pieds, fur une tige
rameufe, garnie de feuilles conjuguées qui naiffent
très-proches les unes des autres ; elles font compo-
fées de onze folioles étroites à leur bafe, 6c qui s’é-
largiffent par le bout ; leur verd eft bleuâtre : les
fleurs prennent naiffance de l’aiffelle des feuilles à la
partie fupérieure des branches ; elles font grouppées
en un certain nombre fur un filet commun, & forment
par leur enfemble un bouquet arrondi ; elles
font d’un jaune très-éclatant; l’odeur forte qu’elles
exhalent n’affe&e pas tous les odorats d’une maniéré
agréable.
La coronille n°. z , eft un arbriffeau de la même
taille que le premier, dont il différé feulement par
le nombre & la couleur de fes folioles ; il s’en trouve
neuf ou onze fur le maître pédicule, 6c elles font d’un
blanc argenté.
L’efpece n°. 3 , eft plus élevée; que les deux précédentes
; les tiges grêles de cet arbufte parviennent,
fl l ’on a foin de les foutenir, à la hauteur d’environ
cinq pieds : fes feuilles font compofées de folioles
ovales; les fleurs naiffent au bout des branches en
petits bouquets arrondis, fur des pédicules longs 6c
déliés ; elles font d’un jaune brillant, plein d’aménité
6c exhalent l’odeur d’une prune mirabelle bien mûre.
Si l’on a foin d’abriter, l’hiver, cette coronille fous
des caiffes à vitrages, elle ne ceffera pas de donner
des fleurs durant toute cette faifon : au printems , il
s’en épanouira de nouvelles ; elle fleurira encore en
été 6c toute l’automne : c’eft un arbufte délicieux»
La quatrième efpece reffemble beaucoup à la précédente
, feulement les folioles y font en plus petit
nombre , les fleurs font plus grandes & moins parfumées
; elle eft plus délicate. On n’a jamais pu réuffir
en Angleterre à lui faire paffer l’hiver à l’air libre.
On doit l’abriter durant cette faifon ou dans
une bonne ferre , ou fous une caiffe à vitrage»
La cinquième coronille n’eft qu’une plante baffe 6t
traînante, à tiges boifeufes ; les folioles font ovales
& d’un verd brillant ; les fleurs naiffent fur de longs
pédicules en bouquets ferrés ; elles font jaunes 6c
inodores.
Le tige de l’efpece fixieme meürt chaque hiver juf-
qu’au pied ; au printems elle s’élance du fein de la
terre 6c parvient durant l’été à la hauteur de cinq ou
fix pieds, lorfqu’on a foin de la foutenir : fes folioles
tantôt oppofées, tantôt alternes, font petites, oblongues
6c d’un verd foncé ; les fleurs naiffent à l’aiflelle
des fèuilles fur de longs pédicules, 6c font raffem-
blées en bouquets arrondis ; elles varient par la Couleur
fur le même bouquet d’un pourpre foncé à un
purpurin clair mêlé de blanc; 6c il leur fuccede des
filiques minces. Cette plante trace beaucoup , elle
auroit bientôt envahi un terrein coniidérable, fi on
la livroit à fon naturel ; elle étoufferoit par fa fécondité
toutes les plantes environnantes : il convient
donc de l’ifoier 6c de la confiner : dans quelque fol
6c dans quelque fituation qu’on la plante, elle fub-
fifte fans peine ; mais elle fe plaît finguliérement dans
un lieu oîi l’air & la lumière agiffent librement ; le
nombre 6c la beauté fupérieure de fes fleurs font l’ex-
préffiondu bien-être qu’une pofition femblable lui
Tome II.
fait éprouver. Autrefois on cultivoit cette plante en
Angleterre pour en nourrir le bétail : nous foupçon-
nons depuis long - tems qu’elle eft très - propre à cet
ufage. 11 s’en faut bien qu’on ait encore tiré des plantes
légumineufes tous les avantages qu’elles préfententî
cette utile 6c nombreufe famille femble être fpécia*
ment deftinée par la providence à fervir d’aliment
aux beftiaux. Toutès ces plantes font d’une faveur
douce 6c contiennent les principes du lait»
Notre derniere efpece s’élève fur une tige herbacée
à la hauteur de deux pieds ; les feuilles lont compofées
de fix paires de folioles qui excédent en grandeur
celles des feuilles de la fixieme efpece : elles
font auffi plus larges dans leur partie fupérieure ; les
maîtres pédicules des fleurs naiffent aux côtés des
branches, ils font moins longs que ceux de la coronille
précédente 6c portent de plus petits corymbes ;
il fuccede à fes fleurs des filiques d’environ deux pouces
de long, qui font oblongues, coniques 6c articulées.
( M. le Baron DE TSCHOUDI. )
COR PS bord É, ( Anat. ) Les anatomiftes Ont donné
ce nom à une petite portion de la fubftance méduh
laire du cerveau, qui eft une continuation des cornes
de bélier, parce que cette extrémité a à fon côté
externe un petit rebord mince & plat, comme une
efpece de bandelette. Il y a deux corps bordés
cpmme il y a deux cornes de bélier. ( P. )
Corps calleux, Voye1 Calleux, Suppl.
Corps cannelés , (Anat.) ce font deux éminences
très-remarquables, fur lefquelles on v o it, après
avoir écarté les couches des nerfs optiques, dans une
diffeéfion méthodique du cerveau , une partie du
plexus ou lacis choroïde : chacune d’elles eft fituée
dans chacun des ventricules fupérieurs vers le devant.
Quand on les racle avec le fcalpel, on y rémarque
plufieurs ligues blanches entremêlées de lignes
cendrées : e’eft pourquoi on leur a donné le nom
de corps cannelés. Ces lignes fe voient très - bien dans
la coupe tranfverfe des lames médullaires, 6c des
lames cendrées. Leur pofition eft verticale, ou perpendiculaire
à la bafe du cerveau. Ces deux éminences
font grifâtres dans leur furface, oblongues,
arrondies, pyriformes, groffes en devant, étroites
6c courbées en arriéré, 6c ne font réellement autre
chofe que le fond même des ventricules qui s ’y éleve
& fait boffe dans leur cavité. Elles avoifinent, fur
leur devant, la cloifon tranfparente, 6c communiquent
par leur fond avec le cordon médulaire qui
porte le nom de commijfure antérieure du cerveau.
(.p -)
Corps d’HigmoR, (Anat.) Les anatomiftes ont
donné ce nom à un corps blanchâtre, fitué-à la partie
fupérieure du teftieule, découvert par Higmor, ana-
tomifte célébré, dont il porte le nom. Il a environ
fix lignes de long, 6c eft fortement attaché à la tunique
du teftieule. 11 reçoit l’humeur féminale, filtrée
dans la fubftance du teftieule, 6c donne naiffance à
fept ou huit tuyaux, qui la portent enfuite à l’épidi-
dyme dont ils forment le tiffu. ( P. )
nCorps olivai res , ( Anat. ) éminences blanchâtres
fituées avec les corps pyramidaux, en long, les
unes auprès des autres, à la face inférieure de la
queue de la moelle alongée, immédiatement après
la protubérance annulaire. Ils font juftement dans le
milieu, de forte que leur interftice, qui n’eft que
comme une fimple rainure fuperficielle, répond à la
rainure inférieure de la portion fuivante. P’oyeiCER-
VEAU, Dicl. raif. des Sciences, &c. ( P. )
Corps pyramidaux, (Anat.) éminences médullaires
de la moelle alongée, qui font collatérales
6c comme dépendantes des corps olivaires. Willis leur
a donné le nom de corps pyramidaux. MM. Duvet-
ney & Winflow les regardent comme Amplement
H H h h ij