
i’ufage des archevêques , lequel eft auffi muni de
fortifications particulières; 8c fon nom fe donne à
un bailliage ou préfecture, d’où reffortiffent la ville
de Coblentz 8c onze villages. Les François /auxquels
cette place fut imprudemment ouverte l’an 16 3 1 ,
l’occuperent jufqu’à la paix de Weftphalie cîe 1648. •
ils n’eurent pas le même bonheur dans la guerre de
1688 , Ehrenbreitjlein brava pour lors leur canonnade
8c refta fermée. ( D. G. )
EHRENFRIEDERSDORF ou IRBERSDORFF,
( Géogr. ) ville d’Allemagne', dans l’éle&orat de
Saxe 8c dans le quartier des montagnes métalliques,
au grand bailliage de Wolkenftein : elle a
féance 8c voix dans les affemblées du pays ; 8c elle
doit fon origine aux mines d’étaim , que Fon commença
d’exploiter dans fon voifmage , aux premie- |
res années du x v '. fiecle. ( D. G. )
El EJ
§ EJACULATEUR, ( Anat. ) mauvais nom. On
parle ici de Vaccélérateur qui fe. trouve à fa place au
Tome I du D i cl. raif. des Sciences , 8cc.
Uéjaculateur de Santorin eft un objet différent,
c’ eft un mufcle qu’Albinus a nommé tranfverfus
alter, véritable dilatateur de l’urethre ; il eft affez
grand, mais la fituation embarraffée dans laquelle il
faut le préparer, le rend difficile à recortnoître. Il
naît de la branche de l’ifehion, à la moitié de la hauteur
de l’éreûeur, 8c il s’attache à l’ifthme de l’ure-
thre plus antérieurement que le bulbe.
Canaux éjaculateurs ne fe dit point. ( H. D . G. )
* § EISCTERIES, « fêtes dans lefquelies oh fa-
» crifioit à Jupiter 8c à Minerve, pour le falut de la
» république ».
i° . Lifez Eifeteries 8cnon pas E i f Sériés. z°. Tous
les magiftrats d’Athènes alloient en proceffion , 8c
que le jour de cette fête étoit regardé comme le
premier de l’ année. Foye1 Gir a ld i. Lettres Jur
V Encyclopédie.
E L
ELÆAGNUS ou OLE ASTER, ( Botan. ) en
françois olivier fauvage, en a.nglois wdd„ olive, en
allemand vilde oelbaum.
Caractère générique.
La fleur ne confifte que dans un calice monope-
tal 8c campaniforme, découpé en quatre parties
par les bords ; il eft rigidé en-dehors 8c coloré en-
dedans : on ne voit point de pétales à l’entour, mais
on trouve entre chaque échancrure une étamine
courte : au fond eft fitué un embryon qui devient un
fruit ovale 8c obtus, marqué d’un point à fa partie
fupérieure, 8c qui renferme un noyau obtus.
Efpeces. \
1. Elceagnus ou olivier fauvage à feuilles en lance
8c armé.
Elceagnus aculeatus foliis lançeolatis. Mill.
Prickly wild olive.
2. Elceagnus ou olivier fauvage défarmé, àfeùil-'
les en lance fprt étroites.-
Elceagnus inermis foliis lineari lançeolatis. Mill.
Wild olive without torn > and with narrow fpear-
fhaped leaves.
3. Elceagnus ou olivier fauvage à feuilles ovales.
Elceagnus foliis ovatis. Prod. Leid.
Wild oliye with oval leaves. .
Les elceagnus , n°. 1 & 2 ; fe multiplient par les
marcottes , mais il y a du danger à les faire en automne
, quoique Miller çonfeille de préférer cette
faifon : nous avons éprouvé que celles qu’on a faites
alors, pourriffent ordinairement durant l’hiver; 8c
nous nous femmes au contraire très-bien trouvés
d’attendre le mois d’avril pour coucher en terre les
branches les plus baffes de ces arbres; à cette époque
, comme elles font fort caffantes, il faut s’y
prendre avec quelque ménagement : fi l’on faifoit
des coches dans la partie inférieure de la courbure
qu’on eft contraint de leur donner, elles pourroient
fe rompre entièrement ; mais quelque précaution
qu’on prenne en les pliant, elles ne laiffent pas de
craquer , parce qu’il fe caffe quelques fibres en bas :
cette folution de continuité, loin d’être un mal, détermine
les racines à faire éruption dans cette par?
tie : que l’on couvre la terre de menue litiere autour
de ces marcottes, 8c qu’on les arrofe de tems à autre
, on les trouvera en automne fuffifamment enracinées
pour fouffrir la tranfplantation ; alors on
pourra les mettre en pépinière ou les fixer aux lieux
où l’on veut établir ces efpeceS : on peut auffi marcotter
en juillet leurs nouvelles pouffes; comme
elles font encore pliantes, il n’eft pas mal-aifé d’y
faire une coche, 8c il fera facile d’en redreffer le
bout contre un bâton, qui leur donnera par avance
une diréftion convenable.
Miller ne dit pas qu’on puiffe multiplier ces arbres
par les boutures; toutefois nous avons l’expérience
qu’elles reprennent très-facilement, pourvu qu’on
les faffe à la fin de mars dans une terre fraîche,
chargée de menue litiere : c’eft par ce/moyen que
je me fuis procuré nombre d’individus de ces deux
efpeces , dont nous femmes redevables au fameux
Tournefort; il a trouvé l’une 8c l’autre en Orient où
elles eroiffent d’elles-mêmès. La première fe rencontre
auffi en Bohême ; fes feuilles n’ont que deux
pouces de long 8c neuf lignes de large par le milieu ;
elles font placées alternativement fur les branches :
leur couleur eft un verd-blanc argenté ; au-deffous
du pédicule de chacune il fort dès épines déliées qui
font alternativement longues 8c courtes : les fleurs
font petites, elles font jaunes en-dedans ; lorfqu’elles
font bien épanouies, elles répandent une odeur forte
qu’on refpire de loin avec plaifir.
La deuxieme efpece eft dépourvue d’épines ; fes
feuilles ont un peu plus de trois pouces de long 8c
feulement fix lignes de large, elles font blanchâtres
8c fatinées : les fleurs fortent de leur aiffelle, tantôt
une à une , tantôt deux à deux , quelquefois trois à
trois : leur furface extérieure eft argentée 8c galeu-
fe , en-dedans elles font d’un jaune-pâle ; leur odeur
eft très-pénétrante, elles s’épanOùiffent en juillet,
8c quelquefois il leur fuccede des fruits dans l’Europe
feptentrionale 8c occidentale.
Les elceagnus croiffènt très-vît e dans les terres
humides 8c fubftantielles ; mais ils n’y fleuriffent-
qu’après nombre d’années ; d’ailleurs lorfque l’été
eft humide, ils y éprouvent une maladie finguliere,
leurs jeunes pouffes fe chanciffent par le b,out, 8c
perdent même fouvent leurs feuilles inférieures : au
refte ils font fujets aux dépôts de gomme, ainfi que
les cerifiers, 8c comble les poiriers , aux chancres 8c
aux gerçuresda hauteur à laquelle ils parviennent les
met au rang des arbres de la quatrième grandeur;
mais il eft très-difficile de leur faire une belle tig e,
à caufe de la quantité prodigieufe de petits bourgeons
qui fe préfentent fans ceffe fur la-Baguette
dont on la veut former.
Les fleurs des elceagnus leur affigoent une place
dans les bofquets d’été , où leur feuillage blanchâtre
, qui fait parmi les arbres le même effet que l’argentine
parmi les plantes baffes, ajoutera une variété
piquante, fur-tout fi on en termine ‘dès points de
vue ou qu’on les entremêle avec des arbres dùtn
verd-fombre ; comme ils ne le dépouillent qu’en
janvïef/ôn fera bien de les proïigùèr dansles bóf- .
quets d’automne.
La- troifieme efpece habite File de Ceylan 8c quelques
autres parties des Indes, cet arbre demandé là
ferre chaude : fi on l’y feigne convenablement, on
peut le faire atteindre à la hauteur de huit ou neuf
pieds. ( M. le Baron DE Ts c h o u d i . \
ELBE, ( Géogr. ) grand fleuve d’Allemagne,1
lequel a fa fource en Bohême , dans le cercle de
Kôniggratz, aux monts des Géants, qui féparent la '
Bohême, de la Siléfie, 8c fon embouchure dans la
mer du Nord, à dix-huit milles d’Allemagne , au-
deffous de Hambourg. Poifformeux dès fa fource, il
a encore, l’avantage de fe trouver déjà navigable au
bout d’un cours de dix à douze milles : des barques
de toute efpece le montent & le defcëndent au grand1
profit des divers pays qii’il arrofe ; ces pays font la
partie feptentrionale de la Bohême, la Mifnie , la
Saxe proprement dite, la principauté d’Anhalt, le
duché de Magdebourg, la vieille Marche de Brandebourg
, les duchés de Lunebourg 8c de Mecklen-
bourg, Hambourg, Altena 8c Gluckftadt. Il fe
gro.ffit de nombre de rivières, formées elles-mêmes
par d’autres, 8c fait conféquemment pénétrer Tes
bienfaits, loin au-delà de fes bords, fort en avant
dans les terres : c’eft ainfi que recevant la Moldau *
8c l’Egra en Bohême, la Mulde à Deffau , la Saale ^
à Barby, le Havel proche de Havelberg, lTlmenau
à Winfen, 8c la Stor au-deflous de Gluckftat, il
communique par la première avec Prague, par la
fécondé avec Egra, par la troifieme avec l’intérieur
de la Saxe, parla quatrième avec Halle 8c la Thurin-
g e , par la cinquième avec tout l’éleftorat de Brandebourg,
par la fixieme avec l’intérieur du duché de
Luneboùrg, 8c parla feptieme avec le Holftein. La
marée monte dans {’Elbe jufqu’à vingt-deux milles
àu-deffus de fon embouchure , 8r tient, comme en
fufpens ; le cours du fleuve ; l’efpace d’environ cinq
heures. Les plus gros vaiffeaux marchands parviennent
avec leur charge complette jufqu’à un mille au-
deffous de Hambourg , 8c là fe mettant à l’ancre ,.
ils s’allegent pour pouvoir naviger jufqu’au port de
la ville. Dans cet endroit , la largeur du fleuve eft
très-confidérable ; nombre de petites îles s’y trouv
ent, auffi-bien que des bancs de fable par multitude
: 8c c’eft delà, jufqu’à la mer que le magiftrat de
Hambourg n’épargne ni foins ni argent pour donner
de la fureté à la navigation de l’Elbe. Les ponts les
plus remarquables qui feient fur ce fleuve, font
ceux de Dresde, de Torgau, de Deffau 8c de Mag-
debourg. ( D . G. )
ELCAN A , ( Hiß. fàcr. ) de la tribu de L e v i,
pere de Samuël, 8c mari d’Anne, étoit de Ramathà,
du canton de Sophim. En allant à Silo où étoit l’arche,
il confoloit fa femme qui gémiffoit de fa ftéri-
lité. Les larmes 8c les voeux d’Anne méritèrent que
Dieu leur donnât un fils, qu?ils offrirent au Seigneur.
Il y a encore du même nom un petit fils de Coré ,
iin premièr miniftre du roi Achaz , deux lévites 8c
quelques autres.
ELDAGSEN çu ELDAGSHAUSEN, ( Géogr.)
petite ville d’Allemagne, dans le cercle de baffe
Saxe, dans l’éle&orat d’Hanovre , 8c dans la principauté
de Calenberg. Elle eft ancienne 8c faifoit jadis
partie du comté de Hallermunde : elle avoit des murs
8c des foffés ; elle avoit jurifdiftion criminelle.8c civile
, 8c elle donnoit fon nom à un certaih diftrift.
Ces avantages font à-peu-prës tous perdus pour elle’
aujourd’hui : il ne lui refte que fa jurifdiûion civile./
un long procès avec le bailliage de Calenberg aii fu-
jet de la criminelle, 8c 200 8c quelques maifons.
( d . g . ) - - '
ELEAZAR ,.(. Hifl.facr. ) troifieme fils d’Aaron,
8c fon fucceffeu-r dans la dignité de grand-prêtre.
Homb. X X , 26. Le fouverain pontificat demeura
dans fa'famille jùfqu’au tems du grand-prêtre Héli,
qui étoit de la famille d’Ithamar. (+)
E l è a z a r , ( Hijl. facr. ) fils d’Abinadab, à qui
l’on confia la garde de l’arche du Seigneur , lorf--
qii’ellè fut renvoyée par les Philiftins. L’écriture dit
qu’on cônfacra Eléa^ar pour être le gardien de l’arche
du Seigneur, foit que cette cohfécratiôrt fut une
fïmple deftination à cet emploi-, ou qu’on lui donnât
l’onftion facerdotale, ou qu’on l’obligeât àfe purifier
pour,.recevoir chezTui ce dépôt facré; (+ )
Ele aza r , ( Hifl. facr. ) fils d’Aod, frere d’Ifaï,
un des trois braves, qui traverfererit avec impétuo-
fité le camp des ennemis du peuple de D ieu , pour
aller quérir au roi David de l’eau de la citerne , qur
étoit-proche la porte de Bethléem. Une autre fois, les
Ifraëlites, faifis d’une frayeur fubite, à la vue de l’armée
nombreufe des Philiftins, prirent lâchement la
fuite , 8c abandonnèrent David. ELéa^ar feul arrêta
là furëiir des ennemis, 8c en fit un fi grand carnage,
que fon épée fe trouva collée à fa main. (-J-)
E l e a z a r , ( Hift. fder. ) furnommé Auran ou
Abaron, frere des Macchabées, étoit le dernier des
cinq fils de Mathatias. Dans la bataille que Judas livra
à l’armée d’Antiochus Eupator, Eléaqar, apper-
cevant un éléphant plus grand 8c plus richement enharnaché
que les autres,! 8c s’imaginant que ce pour
voit être celui du ro i, réfolut de fauver Ton peuple,
. 8c de s’acquérir un nom immortel'; I. Mac. v j , 44.'
11 fe fit donc jour à travers les plus épais bataillons,
fe coula fous le ventre de l’éléphant, 8c le tua à
coups d’épée; mais ayant été accablé fous le poids
de l’animal, il fut enfèveli fous fon propre triomphe.
On eft partagé fur l’aûion d’Eléayar, 8c le motif qui
l’y a porté : les uns Fâccufent d’avoir été lui-même
caufe de fa mort par un motif de vaine gloire ; les
autres,'avec plus de raifort, louentfonaûion comme*
l’effet d’un courage héroïque. C ’eft en effet un citoyen
qui s*expofe à un grand péril pour le falut de
fonpeuple’, maïs non àùnë mort véritable, puifqu’il
pouvoif arriver que la bête tpmbât de telle maniéré ,
qu’il eût le tems de fe retirer. Il y auroït plus de difficulté
fur le fécond motif'que l’écriture Temble lui
attribuer, qui étoit d’acquérir un nom immortel ; mais
pour jüftifier l’expreffion , il n’eft. pas neceffaire
qu'Eleazar ait été pouffé formellement par ce motif,
il fuffit que Ton aftion dûtflui acquérir un grand nom
chez la poftétité. (-J-)
E l e a z a r , ( Hiji. fact. ) l’un des principaux docteurs
de la loi chez les Juifs, qui fouffrit la mort dans
la perfécution d’Antiochus Epiphanès. Ce prince
voulut l’obliger de viole.r la lo i, en mangeant de la
chair de porc ; mais ce vénérable vieillard lui ayant
réfifté courageufement, Antiochus le fit cruellement
fouetter. Ceux qui étoient- préfens , touchés d’une
compaffion injufte, propbferent au faint martyr de
feindrë de manger .des viandes immolées aux idoles,
pour s’arracher au fupplice ; mais Eléa^ar eut horreur
d’un tel confeil, 8c refufa de conferver fa vie
par cette lâcheté criminelle ; 8c les bourreaux ayant
continué de le totirmenter , il expira entre leurs
mains. IL M dc.vj, rcy . (q-)
E l e a z a r , ( Hijl. J’acr. ) fils d’Onias premier, 8c
frere de Simon, furnommé le Jufle , füccéda à fon
frere dans la fouveraine facrificature, parce qu’O-
nias, fon neveu , étoit'encore trop jeune pour l’exercer.
Ptolémée Philadélphe, roi d’Egypte, lui envoya
cent mille Juifs qui étoient,captifs dans fon
royaùmé, 8c le pria par des lettres obligeantes, accompagnées
de riches ptéfens, de lui communiquer
les loix des Juifs. Ce pontife lui envoya LXXII favans
de la nation, qui traduifirent la Bible d’hébreu en
grec; 8c c’eft la verjion qu’on nomme ordinairement
des Septante.