
courage, H s’élance au milieu de fix mille hommes
tjui défendoient leur roi. La plupart font difperfés,
•ou tombent fous fes coups. Les deux freres fe .joignent;
Artaxerxès après être tombé fur fon'cheval
expirant, en-monte un autre, & lance fon javelot
fur Cyrus, qui tombe mort. La troupe intrépide qui
l ’accompagnoit, ne voulut pas lui furvivre ; tous fe
dirent tuer auprès de fon corps, pour ne pas avoir à
rougir d’être redevables de la vie à un vainqueur dif-
polé à leur pardonner.
Telle fut la fin malheureufe d’Un prince quiàûroit
eu. toutes les vertus, fi l’ambition ne l’avoit point fé-
duit par l’éclat de fes promeffes. Fidele à fa parole ,
i l étoit plus généreux dans l’exécution que dans fes
'promeffes. Il ri’eftimoit-la grandeur qu’autant qu’elle
met dans l’exercice de la bienfaifance ; réfervé dans
la diftribution des récompenfes, il les proportion-
noitaux fervices & au mérite. Tous fes biens étoient
:à fes amis : Xenophon qui a exalté fes talens &
Tes vertus, a gardé unfilence profond fur fes vices.
mM CYTHARISTERIENNE, ( Mufique infiniment,
•dès anciens, y nom d’une efpece de flûte des Grecs,
au rapport d’Athenée. Dalechampdans fes Commentaires
fur cet auteur, veut, & fo n opinion pa-
■ roît très-probable, que Ce nom lui vienne de ce qu’elle
s’accordoit bien avec la cithare. Dans ce ca s , elle
Revoit avoir un fon très-doux , mais foible , pour
ne pas étouffer celui de l’inftrument qu’elle accom-
pagnoit. ( F . D . C. )
* § « CYTHERÉE, (Mytholagi) furnom de Vénus,
■ ainfi appellée de C ythere, à préfent'CWgo, île fituée
vis-à-vis de la Crete »......... Lifez Cerigo, au lieu de
■ Cargo. Cette île eft au midi de la Morée. Lettres fur
LEncyclop édie.
CYTISE, ( Botaniq. ) en Latin, cytifus : en Allemand,
geifklee.
Caractère générique.
La fleur eftlégumineufe , & fort d’un petit calice
figure encornet. Ce calice eft divifé en deux grandes
levres , dont la fupér-ieure eft fubdivifée en deux, &
l ’inférieure en trois. L’étendard eft ovale & droit ; il
a fes bords pliés en arriéré ; les ailes ont la même
longueur que.l’étendard ; elles font droites & obtu-
ïes. La nacelle eft enflée par le milieu & terminée
en pointe. On y trouve dix étamines, dont neuf font
jointes en fin faifceau , & la dixième eft détachée ;
elles environnent un embryon oblong, qui devient
enfuite une longue filique articulée, moufle par le
b o u t , & contenant un rang de femences plates &
réniformes»
Efpeces.
1. Cytife. Arbre à feuilles ovale-oblongues, à graphes
fleuries courtes & pendantes. Ebenier verd, ou
cytife des Alpes à grappes courtes.
Cytifus foliis oblongo-ovatis, racemis breviorïbus.
pendulis , caule arboreo. Mill.
Broad leavedlaburnum.
2. Cytife. Arbre à feuilles ovales, lancéolées ; à
grappes fleuries, très-longues & pendantes. Cytife
des Alpes , ébenier vert, ou laburnum à longues
grappes.
Cytifus foliis ovato-lanceolatis ; racemis longioribus,
pendulis, caule fruticofo. Mill.
Longjpiicd laburnum.
3. Cytife à grappes Amples & droites ; à folioles
ovale-oblongues ; àtige d’arbriffeau. Cytife noir.
Cytifus racemis Jimplicibus erectis , foliolis ovato-
oblongis. Hort. Cliff.
Blackish fmooth cytifus.
4. Cytife à grappes fleuries , droites, dont les
calices font recouverts de trois lames, & dont les
féhilleS é[ul ^accompagnent les grappes font alfifes*
Le fécond cytife de Clufius.
Cytifus racemis erectis ; càlicibus bracted triplici
urîclis ; foliis fioralibus ,ƒ effilibus. Linn. Sp. pl. Cytifus
fecundus Clufii. Cytifus glaberviridis. C. B. P.
Smooth cytifus with roundish leaves, & C .
5. Cytife À fleurs affemblées en tête & à rameaux
tombans.
Cytifus fiorïbus èapitatis, racemis decumbentibusi
Prod. Leyd.
Low fpdnish cytifus with trailing branches, Sic.
_ ô . Cytife à fleurs latérales , à feuilles velues, à
tige droite & ftriée. Cytife de Montpellier, à feuilles
de luzerne.
Cytifus fiorïbus lateralïb'us , foliis hirfutïs, caule
erecto, (Iriato. Sauv. Monfp. 161.
Cytifus o f Montpellier with a Medick leaf and haïryi
pods , collected in thick bunches.
7. Cytife à rameaux tombans St blanchâtres ; à
fleurs terminales, raflemblées en bouquets ; à feuil-,
les ovales, unies & grouppées.
Cytifus racemis humi fufis, albidis , fioribus capital
tis , ■ terminalibüs ; foliolis glabris, aggefiis. Sauv»
Monfp.
Narrow leaved cytifus v>ith èomplicated leaves.
8. Cytife, arbrifleau à tige droite & rameufes; à
feuilles ovales & unies ; à fleurs raflemblées en têtes
terminales. Cytife de Sibérie. •
Cytifus caule erecto fruticofo racemofo ; foliolis ova-
lis , glabris ; fioribus capitatis, terminalibüs. Mill.
Syberian cytifus.
9. Cytife à fleurs raflemblées en tête ; à folioles
ovales-oblongues, à tige ligneufe* Cytife de Tartane*
Cytifus fiorïbus capitatis ; foliolis ovato-oblongis ;
caule fruticofo. Mill.
Tartarian Cytifus,
10. Cytife velu, à folioles creufées en cueilleroti
& pérennes ; à tiges très-rameufes; à fleurs affemblées
en tête terminale. Cytife toujours vert des
Canaries.
Cytifus villofus foliolis cuneiformibus , perennantU
bus ; caulibus ramofffimis ; racemis terminalibusi
Mill*
Evergreen hoàry cytifus o f the Canari iflands.
1 1. Cytife velu , à folioles ovales ; à fleurs latérales
; à tiges droites & ligneufes. Cytife velu de
Naples.
Cytifus hirfutus foliolis ovatïs ; fioribus lateralibuSy
caule erecto , fruticofo. Mill.
Evergreen cytifus o f Naples.
12. Cytife, arbrifleau à tige droite ; à folioles
creufées en cuéilleron & échancrées ; à fleurs foli-
taires & latérales. Cytife d’Alger.
Cytifus caule erecto, fruclicofo ; foliolis cuneiformibus
, emarginatis ; fioribus Jimplicibus , alaribusi
Mill.
African cytifus with indented leaves.
13. Cytife à folioles lancéolées , étroites & velues
; à fleurs en épis & latérales ; à très-longs pédi-.
cules. Cytife d’Afrique, à folioles étroites.
Cytifus foliis lanceolato-linearibus , tomentofis ; fioribus
fpicatis, alarïbus ; pedunculis longijjimis. Mill.
' Hoary narrow leav'd African cytifus.
14. Cytife à grappes courtes & latérales ; à rameaux
anguleux ; à folioles creufées en cueilleron.
Cytife d’Ethiopie.
Cytifus racemis lateralibus ffirictis, ramis angulatis
foliolis cuneiformibus. Linn. Sp.pl,
Ethiopian cytifus.
1 5. Cytife à grappes axillaires & droites ; à folioles
prefque figurées en lance & velues , dont celle
du milieu a le plus long pétiole. Cytife d’Amérique ,
pois de pigeon,
Cytifus racemis dxillarïbus , erectis ; foliolis fublan-
ceolatis tomentofis } intermedio longiits petiolato. Flor.
Zeyl.
Cytifus with eatable fruit called in America , pigeon
pea.
16. Cytife herbacé, à fleurs prefque aflifes, à
feuilles velues.
. Cytifusfioribus fubfejfilibus, foliis tomentofis, caulibus
herbaceis. Linn. Sp. pl.
Lowfilvery cytifus with natrow leaves.
Des folioles plus larges, des grappes de fleurs
plus courtes, plus ferrées , 6c qui pendent moins
d’à-plomb, diftinguent le /r. / du n°. 2. Celui-ci
a fes grappes une fois aufli longues ; les fleurs n’y
font pas moitié aufli proches les unes des autres, &
elles tombent à angle droit du bas des rameaux. On
le préféré au premier pour l’ornement des bofquets;
mais je ne fais auquel je donnerois la préférence ,
car les fleurs du cytife n°. 1 étant plus ferrées dans
les grappes , & leur jaune étant un peu plus v i f ,
elles me paroiflent produire un meilleur effet ; d’ailleurs
, l’arbre eft plus vigoureux, & devient plus
haut & plus droit : fon écorce eft d’un vert plus v if
& plus luifant, & il s’accommode encore mieux que
l’autre des plus mauvais fols. Du côté de l’utilité ,
l’on ne peut lui contefter la prééminence, fur tous les
arbres de fon genre, car il peut s’élever à la hauteur
de vingt ou trente pieds, & groflir à proportion.
Son bois, ainfi que celui du n°. 2 , eft extrêmement
dur, & prend le plus beau poli. Il eft veiné de plu-
fieurs nuances de v e r t, d’oii lui yient le nom d’ébene
verte. Il eft très-précieux pour les tabletiers & les
tourneurs, & peut-être aufli en feroit-on de très-
jolis ouvrages de menuiferie. Lorfqu’on veut cultiver
cet arbre pour fon bois, il convient de le femer
à demeure, il en viendra une fois plus v îte ,& beaucoup.
plus droit & plus haut. La femence fe recueille à la fin de l ’automne , & même pendant l’hiver. On
peiit l’employer dès-lors, ou bien attendre jufqu’aux
mois de février ou de mars. On la répandra fur une
terre bien nettoyée, béchée & houée , & on la couvrira
avec le rateau. On peut la femer en plein, ou
par petits cantons, ou enfin en rigoles, efpacées
de quatre ou cinq pieds. Ces deux dernieres façons,
me lemblent préférables, laiflant plus d’efpace pour
cultiver la terre les premières années, & pour enlever
les mauvaifes herbes.
Lorfqu’on ne fe propofe au contraire qu’un objet
d’agrément dans la culture de ces cytifes, il convient
de les faire paffer le fécond printems du fernis dans
line pépinière où on les plantera à un pied & demi
les uns des autres dans des rangées diftantes de deux
pieds &£. demi, & où on leslaifferadeuxou trois ans,
ayant foin de lesdreffer& de les foutenir contre des
tuteurs , & de ne les guere élaguer au bas de la tige,
afin de leur faire prendre du corps. Ces arbres qui
auront fubi plufieurs tranfplantations, porteront,
plutôt des fleurs & en donneront davantage , & on
pourra les faire figurer tout de fuite dans les bofquets.
La fin d’oftobre & la fin de mars font les tems
le plus convenables pour,les déplacer.
Le duc de Queensberry à fait répandre une pro-
digieufe quantité de graine du cytife n°.>%9 aux côtés
des dunes dans fa terre d’Amesburry, dans lé comté
de Wift. Le fol y étoit fi mauvais & fi peu profond,
que très-peu d’efpeces d’arbre y pouvoient fubfifter.
Ceux-ci y ont acquis douze pieds de haut en quatre
ans, & ont procuré aux autres plantations, par leur
maffe , un excellent abri contre les vents de mer.
En femant des bouquets de ces cytifes dans les parcs,
on poürroit compter fur un coup d’oeil charmant,
& dans la fuite on tireroit un grand parti de leur
bois.
Les cytifes n°, 1 & n°, 2 , font lç principal orne-
Torne' II,
ment des. bofquets printaniers; leurs fleufs s’épa-
nouiffent vers la mi-mai, & ils continuent de fleurir
jufques vers le 10 de juin. Ceux auxquels on a formé
une tige, peuvent être plantés à cinq , f ix , ou huit
pieds les uns des autres , le long de petites allées de
fix ou huit pieds de large. On en doit jetter aufli quel-
ques-iins vers les devants des maflifs ; ils y feront le
plus bel effet dans les fonds, fi on les laiffe venir en
cépées. On en peut aufli former de grandes maffes
dans les parties les plus étendues & le s plus a greffes.
Sous toutes ces formes, il convient de les interrompre
par desguainiers, , qui font couverts d’aigrettes
rouges, dans le tems que ceux-ci laiffent pendre négligemment
leurs grappes jaunes. On peut entremêler
ces arbres avec le pultier d’Amérique, qui donne
dans le même tems des épis de fleurs blanches ( Paye.£
Bosquet , Suppl. ). Les cyufes des Alpes viennent
aufli fort bien de marcottes & de boutures : j’en ai une
variété que je tiens de M. Duhamel du Monceau *
elle fleurit bien plus tard; fes folioles plus larges *
le vert plus clair de fon feuillage & de fon écorce!
le ton rougeâtre de fes bourgeons, diftinguent ce
cytife dans le tems qu’il n’eft pas en fleur. Je l’ai écuf-
fonné avec fuccès à oeil dormant & à la pouffe fur
les cytij'es communs : il eft très-précieux pour la décoration
du bofquet de juin , parce que très-peu
d’arbres & de grands arbriffeaux fleuriffent dans ce
mois.
La troifieme efpece croît d’elle-même en Italie &
en Autriche, aufli eft-elle un peu tendre dans nos
climats feptentrionaux ; des froids rigoureux font
périr une partie de fes bourgeons : Miller dit qu’elle
eft affez rare en Angleterre, elle y étoit même totalement
perdue ; mais ce fameux jardinier l’a reftituée
par la graine qu’il en a fait venir des pays dont elle
eft originaire. D’après la phrafe on feroit tenté de
croire qu’elle eft le trifolium des jardiniers, mais
Miller bannit tout doute à cet égard, en affurant
qu’elle fleurit en juillet; on.fait que le trifolium
donne fes fleurs à la fin de mai, & la différence du
climat, entre l’Angleterre & la France occidentale,
ne peut apporter un pareil retard dans la floraifon :
elle fe multiplie par fa graine qu’on doit femer en
mars. Il faut couvrir le lemis durant l’hiver, pour
le parer de l’effet de la gelée ; le troifieme printems
on pourra en tirer les individus pour les
placer où ils doivent demeurer : comme ils pouffent
fort tard, cette tranfplantation peut fe différer jufqu’aux
premiers jours d’avril : je crois que cette
efpece eft le cytifus glaberviridis de C. B.
Le cytife n°. 4 , habite le midi de la France, l’Efi-
pagne & 1 Italie : on le cultive depuis long-tems dans
les jardins , fous le nom de cytifus fecundus Clufii,
ce qui eft une grande méprife, car c’eft notre n°. y
qui eft le fécond de Clufius ; celui-ci poürroit bien
être ici le trifolium des jardiniers, & le cytifus ala-
.bris foliis fubrotundis, &c. de C. B .; il s’élance fur
une tige ligneufe , d’où fortent plufieurs branches
droites & menues , couvertes d’une écorce brunâtre,
“•& garnies de -feuilles à trois folioles ovale-ren-
yerféesv qui naiffent fur de petits pédicules. Les
fleurs font raflemblées eh épis courts & ferrés au
bout des branches ; elles s’épanouiffent, tantôt à la
-firi dé mai, tantôt en juin , & font d’un jaune très-
brillant. Cët arbufte peut atteindre à la hauteur de
huit ou dix pieds, & devient affez touffu ; il n’efl:
point délicat fur la nature du fol ni fur l’expofition ,
il ne craint qu’une trop grande humidité : ôn le multiplie
très-aifément de femences & de boutures, &
affez difficilement par les marcottes : on doit lui
donner une place diftinguée dans les bofquets du
printems.
L’Italie, la Sicile & l’Efpagne font les pays originaires
de l’efpece n°, 6 ; c’eft un très-petit arbrifleau
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