
penfe avoir rétabli dans leur pureté les douze modes
d’Ariftoxene, qui cependant en avoit treize ;
niais cette prétention a été réfutée par J. B. Dom,
dans fon Traité des genres & des modes. (S)
§ DODECATEMORIE , f. f. ( Géom. ) Signifie
la douzième partie d’un cercle. Foye{ C e r c l e ,.
A rc , &c. Dittr raif. des Sciences , 8cc.
Ce terme s’applique , principalement en Aftrolo-
gie , aux douze maiions ou parties du zodiaque du
premier mobile , pour les diftinguer des douze fi-
gnes : mais l’aftrologie étant aujourd’hui profcrite 8c
méprifée, ce mot n’eft plus en ufage.
Dodecatemorie , eft aufli le nom que quelques auteurs
ont donné à chacun des douze lignes du zodiaque
, par la raifon que chacun de ces lignes Contient
la douzième partie du zodiaque : mais ce mot eft hors
d’ufage. ( M. d e l a L a n d e . )
* § DODONÉEN, ( Mythol. ) furnom qu'on don-
noit à Jupiter . . . La fontaine de Dodone étoit dans le
temple même de Jupiter. Lifez cette fontaine étoit voifine
du temple de Jupiter, & non pas dans le temple même.
Lettres fur Ü Encyclopédie.
DOEBELN , ( Géogr. ) ville d’Allemagne', en
haute Saxe , dans I’éle&orat de ce nom , 8c dans le
canton de Leipzick, entre deux bras de la riviere de
Mulde. Elle a féance 8c voix aux états du pays , &
renferme avec trois églifes 8c un hôpital, plufieurs
fabriques de draps, de toiles & de chapeaux. Elle eft
ancienne, 8c elle a eu fouvent part aux malheurs des
incendies, jadis fi communs dans les villes provinciales
d’Allemagne. (D . G .)
DOEG , pêcheurs de poiffôns, ( H'fi- facr. ) Idu-
méen, pafteur des mules de Saiil, s’étant trouvé à
Nob é, lorfque David y vint pour demander de la
nourriture au grand-prêtre Achimelech, en donna
avis à Saiil, 8c lubfit un rapport plein de malignité 8c
d’artifice, ne laiffant voir que ce qui pouvoit donner
à ce prince aveuglé par fa haine , l’idée d’un complot
criminel. Saiil n’écoutant que fa fureur, ordonna à
fes gens de maffacrer tous les prêtres du feigneurV
Perlonne n’ayant voulu exécuter cet ordre barbare,
Doeg qui avoit commencé le crime,/ prit fur lui de
l’achever, & maffaçra Achimelech, avec quatre*
vingt-cinq autres prêtres. C’eft ainfi que Saiil qui ne
penfoit qu’à fatisfaire fa haine , 8c Doeg qu’à faire
la cour, devinrent les miniftres de la juftice du ciel,
8c les exécuteurs de l’arrêt qu’il avoit prononcé Contre
la maifon d’Héli. David ayant appris ce maffaCre,
compola un pfeaume contre Doeg. (+ )
DOEMIT Z, ( Géogr-.) petite ville d’Allemagne,
en baffe Saxe, 8c dans le duché de Mecklenbourg-
Schwerin, au confluent de l-’Eldeôc de l’Elbe. L’on y
exige un grand péage, fous le canon d’un château
bien fortifié. Long. 2.$, iG , lat. $ 3 ,2 J. (D . G .)
DOLLART ou DOLLERT ( le) ( Géogr. ) gol-
phe de la mer d’Allemagne -, lequel fépare la principauté
Pruffienne d’Oftfrife, d’avec la province Hol-
landoife de Groningue, 8c reçoit les eaux de l’Einbs,
avant leur entrée dans l’Océan. C ’eft le monument
de l’ un des ravages qu’a faits la mer, au nord-oneft
de l’Allemagne. Les flots en fureur le formèrent aux
années 1177 8c 1287, après avoir englouti au-delà
de cinquante -villes 8c villages, dont il tient aujourd’hui
la place. L’on remarque , depuis un certain
tems, que du côté de l’Oftfrife il fe rétrécit ; 8c que
fournis en quelque forte à la vigilance de l’adminif-
tration pruflienne, il lui cede chaque année quelque
portion de fon terrein : l’on fait au moihs que dès
l’an 1752, il en a été deffeché de ce côté-là, une
étendue qui mife en culture, rapporte au-delà de 15
mille écus par an. ( D . G. )
* § DOLICHEN1US , ( Mythol.") furnom fous lequel
on adoroit Jupiter à Comagene en Syrie. Dict.
raif. des Sciences, t. F. Lifez à Dolychene, ville de la
province de Comagene, quoique, félon Dom Martin
, Dolichenius ne vienne point de la ville de Doly-
chène. Dans le même article , il faut lire fur un taureau
y'zw lieu de fur un tonneau. Lettres fur VEncyclopédie.
* DOL IQUE, f. m. mefure ancienne de vingt-
quatre ftades.^oy^DOLiCHUS dans le Die?; raif. des
Sciences , & c . 8c au lieu de le premier, lifez le dernier.
DOLOIRE , f. f. dolabra, ce, ( terme de Blafon. )
meuble d’armoiries en forme d’une hache fans manche.
C e mot tire fon étymologie du latin dolabra qui
étoit un couteau dont les anciens fe fervoienf pour
démembrer 8c couper les viôimes.
De Renty en Artois'; d'argent d trois doloires de
gueules , les deux en chef adqjfées. ( G. D . L. T. )
DOM vient certainement de dominus ÿ 8c par
conféquenf l’étymologie demande qu’on écrive par
un m : aufli écrit-on dom Calmet , dom Luc d’A-
chery, &c. en parlant des religieux qui ont pris le
titre de dom ; mais quand il s’agit d’un nom Efpagnol,
il me femble qu’il faut alors écrire ce mot comme
l’écrivent les Efpagnols, qui jamais n’y ont employé
Ym. Ainfi, il faut écrire don Carlos, Aj# Philippe,
&c. outre cette raifon , cela ferviroit à diftinguer le
nom d’un prince de celui d’un moine.
Le Sage, qui favôit l’efpagnol, a toujours écrit
don par une n dans fon Gil Blas , ( cette remarque ejl
de feu M. DE LA Co ND AMINE. )
* § Dom ou Don, titre d'honneur.. . . Le titre de
domnus au lieu de dominus, paraît fort ancien, puif-
que Julia, femme de l'empereur Septime Severe , ejl ap-
pellêe fur les médailles Julia Domna, au lieu de Julia
Domina. M. Spon, dans fes recherches curieufes d’antiquité
, differtation douzième, eft d’avis contraire ;
car voici comme il s’exprime : « La penfée d’Op-
» pien , qui a cru que ce mot de domna étoit une fyn-
» cope de celui de domina , n’eft pas fort jufte ; un
» auteur moderne a pourtant fait la même faute, 8c
» a cru que toutes les meres d’empereurs étoient ap-
» pellés domna ou domina , ce qui eft oppofé aux
» monumèns anciens que nous en avons..... Le nom
>> de Domna eft particulier à Julia femme de Severe ;
» & quand celui'dé pia eft ajouté , celui de domna
» n’y eft pas..... Cette impératrice étoit Syrienne,
» & le furnom de domna étoit commun dans la Sy-
» rie». Le titré de domna qu’on donne à Julie, femme
de Septime Severe « é toit, dit M. Bayle, un furnom
» de famille. Triftan le prouve très-do&ement, &c.
Foye{ Di&ionnaire de Bayle, article Julie femme de
Septime Severe. Domna n’eft donc pas en cette occa-
fion l’abregé de domina. Lettres fur ü Encyclopédie.
DOMESNESS , ( Géogr. ) cap du duché de Cour-
lande, au diftrid de Pilten, 8c dans le golfe de Livonie
: les marins Hollandois l’appellent de Curjché
Forjt wan de blaue Berg. Il eft moins remarquable en
lui-même, que par un banc de fable, qui commençant
à fa pointe, 8c s’étendant à huit lieues èn avant
dans la mer, ne montre à découvert que fa première
moitié attenante au cap, & cache fous lés eaux fon
autre moitié, qui a quatre lieues de longueur, 8c
qui, à fon orient, eft flanquée d’un abyme, dont on
n’a pas encore pu fonder la profondeur. La ville de'
Riga , intéreffée par fon commerce à prëferyer les
navigateurs du péril que'leur préfente cet écueil,
contribue chaque annee, de lafomme de.2500 rix-
dallers, à l’entretien de deux fanaux, qui du premier
août au premier janvier, brûlent toutes les
nuits fur le cap, & cbnfument pendant cés cinq
mois, huit à neuf cens toifes.de bois. Ces fanaux j'
de hauteur inégale , & placés vis-à-vis l’un de l’autre,
font difpofés de façon à diriger fûrement les pilotes
dans leur manoeuvré : voient-ils le plus haut
fanal feul , ils font èncore au-delà de la pointe'du
banc caché, & n’ont rien à craindre ; mais les voient-
ils les deux à la fois, alors ils font fur le banc même',
8c le péril eft à la porte..( D . Gi)
DOMFRONT, ( Géogr. ) en latin Donfrontium,
Caflrum Domni -frontis, ville en Paflais; au canton
du Bocage au pays de1 Houlme, à Fextrêmité des
dioceles d’Avranche & de Bayeux. Elle tire fon
origine d’un château bâti fur un roc efearpé au XIe
fiecle par Guillaume, comte de Bellelme:, dans le
Perche.
Domfront fut uni dans le xm e fiecle au comté
d’Alençon. Il fut afliégé & pris par le maréchal de
Matignon en 1-574. Henri IV s’en rendit maître fur les
ligueurs en 1500. ;
Domfront difpute au Mans la naiffance du célébré
doâeur Courtecuiffe, que le roi fit fon aumônier, 8c
nomma évêque de Paris en 14^.0. Mais ce grand
homme n’ayant pas voulu fe foumettre au roi d’Angleterre,
maître de Paris , fe retira à G eneve, dont
il fut évêque en 1422. Thomas Cormier, rédacteur
du code Henri, étoit de Domfront. M. Langlois,
évêque de Seez, fondateur du college de Sèèz à Paris
, étoit de la Baroche près de Domfront. Le P.
Taflin fi diftingué parmi les bénédi&ins pour fa
fcience 8c fa piété , eft natif de la paroiffe de Lon-
la y , à deux lieues de Domfront. Nous lui devons
le nouveau Traité de Diplomatique en 6 vol. in-40.
Les Eudifies ont le college 8c le féminaire établis
à la Briere, hors la ville. (C)
DOMINATEUR, Dominàtor, f. m. (Gram.)
qui domine, qui exerce un empire fuprême. Les Dominateurs
des nations. (+ )
DOMINATION, dominatio , f. f. ( Gram. ) empire
, pouvoir , autorité fuprême : ce conquérant
etendit fa domination jufqu-’aux extrémités de l’Afie.
C ’eft une domination tyrannique : il ne voulut plus
vivre fous fa domination, ( f- )
DOMINER, v. n. (Gram.) commander, avoir
un empire abfolu fur quelque choie. Alexandre domina
fur l’Afie. C ’eft un homme qui aime à dominer.
L’elprit impérieux, ou de domination dans les
princes, dans- les peres, dans les maris 8c dans les
femmes , annonce toujours, ou peu de génie, ou peu
de vertu. Les empereurs Claude, Caligula, Néron
afpiroient au defpotifme , 8c ne parloient jour 6c
nuit que de leur prérogative qui-les mettoit au-deffus
des ioix divines & humaines. Au contraire, les fages
8c les favans, tels que les empereursTrajan 8c Marc-
Aurelle, Louis XII 8c Henri IV rois de France, &c.
n’ont cherché dans leur rang, qu’à prouver par des
faits authentiques qu’ils refpeôoient les loix, 8cq u’ils
n’afpiroient, comme le roi Codrus, qu’à la gloire de
fe facrifier pour le bien public. Peu jaloux de leurs
a v is , ils exigeoient dans leurs confeils que toutes les
affaires fuffent décidées fuivant les réglés de la juftice
la plus fcrupuleufe, c’eft-à-dire à la pluralité des
voix. On peut confulter fur cet article le deuxieme
volume des àifeours hijloriques, critiques & politiques
fur Tacite, traduits cfe l’Anglois par Th. Gordon.
( V .A .L . )
DOMITIEN (F lavius ) , Hijl. Rom. fils de Vef-
pafien 8c frere de Titus, fut leur fucceffeur à l’empire.
Il naquit dans une maifon qui depuis fut changée
en un temple confacré à la famille des Flaviens.
Son éducation fut fort négligée , il paffa fa jeuneffe
dans la crapule 8c l’infamie. Il étoit à Rome lorfque
Vitellius négocioit la paix avec Vefpafien. Les fédi-
tieux l’obligerent defefauver au capitoleavec fon oncle
Sabinus 8c les partifans de fa maifon qui périrent
dans -l’incendie du temple de Jupiter, où ils s’étoient
réfugiés. Domitien fut préfervé des flammes par les
foins de celui qui préfidoit au fervice du temple ; 8c
pour fe dérober à la fureur du peuple, il fe déguifa
en prêtre d’Ifîs, 8c fe retira dans une métairie jufqu’à
ce que le parti de Vitellius fût détruit. D ès qu’il parut
en public , on le falua Céfar. Il fut nommé préteur
8c cOnful fans en faire les fondions ; il n’ufa de fon
nouveau pouvoir que pour enlever des femmes à
leurs maris, 8c entr’aütres Domitia Longina qu’il fit
entrer dans fon lit. Il mena une vie obfcure tant que
vécut fon pere, 8c quoiqu’il fût’ nommé fix fois
conful, il n’en eut ni le pouvoir, ni la capacité. Sen-
fible à ce mépris, il voulut s’appliquer à la poéfie, 8c
comme il n’avoit aucun talent, il achetoit les productions
des poètes faméliques, qu’il récitoit comme
fes propres ouvrages. Après la mort de fon pere,
il fouffrit impatiemment la domination de fon frere
qui, pour adoucir fes regrets, le.nomma fon collègue
8c fon fucceffeur ; tant de bontés ne le rendirent
que plus ingrat. Il trama plufieurs confpirations qui
furent découvertes 8c prévenues. Sa haine pourfuivit
Titus julques dans le tombeau : il lui refufa tous les
honneurs funèbres, 8c ne lui déféra que le vain titre
de dieu. Dès qu’il crut tout pouvoir, il ofa tout enfreindre
: il répudia fa femme Domitia dont il avoit
un fils, 8c la reprit quelque tems après par incon-
ftance. Quoiqu’il fût incapable d’affaires , il fe reti-
roit pendant une heure fous prétexte de vaquer aux
foins de l’empire; mais c’etoit pour s’occuper à
prendre des mouches qu’il perçoit de,coups d’aiguille.
Quelqu’un ayant demandé fi Céfar étoit feul, on lui
répondit : il n’y a pas même une mouche avec lui.
Dans le commencement de fon régné , il tâcha de
gagner l’affettion du peuple par la magnificencç des
ipedlacles. Les édifices publics furent rétablis, 8c il
en fit conftruire de nouveaux. Les farceurs n’eurent
plus le droit de jouer fur des échafauds ; ce fut dans
des maïfons particulières qu’ils exercèrent leur art.
Il fut défendu de mutiler les enfans pour en faire des.
eunuques. La culture des terres étoit négligée , &
chacun aimoit mieux avoir des vignes. II fit un édit
qui défendit d’en planter1 de nouvelles, 8c même il
en fit couper une grande quantité en Italie 8c dans'
les provinces. La juftice fut adminiftrée avec autant
de défintéreffement que de lumière : les juges corrompus
furent févérement punis. Il décerna des peines
contre les auteurs des libelles diffamarôires. Les
rangs ne furent point confondus dans les fpe&acles,
8c chaque citoyen fut placé fuivant fa condition. Un
fénateur fut dégradé ,. parce qu’il favoit trop bien
danfer 8c contrefaire les baladins. L’ufage des litières
fut interdit aux femmes impudiques qui furent aufli
privées du droit d’hériter. Il retrancha de la lifte des
juges un chevalier Romain q ui, après avoir accufé
fa femme d’adultere , ' avoit eu la lâcheté de la reprendre.
Il entreprit' aufli la réforme des vierges
veftales, dont une nommée Cornélie fut enterrée
toute v iv e , après avoir été convaincue d’être retombée
dans une faute dont elle avoit déjà obtenu
le pardon. Il avoit tellement en horreur l’ effufion du
fang, qu’il voulut même empêcher d’immoler des
boeufs. Il montra beaucoup de défintéreffement dans
fa jeuneffe 8c dans les premiers jours de fon régné.
Il récompenfoit magnifiquement fes domeftiques
pour les empêcher de riep recevoir des étrangers. II
refufa conftamment les fuçceflions qui lui étoient
léguées par ceux qui laiffoient des enfans, 8c il partagea
aux vieux foldats plufieurs terres délaifféesi
qu’il avoit le droit de s’approprier. Ses vices long-
tems cachés daris fon coeur , fe répandirent au-dehors.
La cruauté fe manifefta en lui avant l’avarice : il fit
mourir un difciple du pantomime Pâris, à qui il reprochoit
une parfaite reffemblance avec fon maître.
Des peres de famille furent égorgés fur les prétextes
les plus frivoles. Plufieurs fénateurs 8c perlonna-
ges confulaires furent envoyés à la mort fur de Amples
foupçons. Métius Pompofianus, à qui les devins