
la grandeur FF.: ces pertes ayant des roulettes haut
& bas, font très-faciles à faire mouvoir; elles ont
une très* grande folidité, & autant de .propreté qu’on
en defire : il y en a de fort riches par les dorures d’or
moulu & les bas-reliefs dont elles font décorées.
Hijloire & Mémoires de l'académie royale des Sciences
de Paris, année 1j6.fr
CHEMINON , ( Géogr. Hifl. Lite. ) village de
Champagne , diocèfe de Châlons, élection de Vitri.,
entre Vitri & Bar-le-Doc, fur la Brunelle : il eft remarquable
par une abbaye de l’-ordre de Citeaux ,
fondée richement au x i Ie. fiede par Hugues, comte
de Champagne, confirmée par Pafcal 11. en 1117»
& par Callixte IL en 1120.
C’eft la patrie de Pierre-Céfar Richelet, avocat,
poëte » critique & littérateur, mort à Paris en 2698,
â»é de 67 ans-, & inhumé à faint Sulpice. Son -Dictionnaire
François -y dont les meilleures éditions font
à Genève 1723 , en 3 vol. in- folio, & à Paris 1759 *
ont rendu fon nom célébré ; l’édition de Paris eft
due aux foins du fav-ant abbé Gouget.
Son Dictionnaire de rimes a été mis dans un nouvel
ordre par M. Berthelin en 1 7 5 1 , ira-8°. Piqué '
d’une aventure difgracieufe qui lui étoit arrivée à
Grenoble, il fe retira à Lyon, oit il donna une nouvelle
édition de fon Dictionnaire François, dans laquelle
il dit : Que les Normands feraient Les plus me- \
chantes gens du monde, s'il n’y avoit point de Dauphinois.
Voye{ le Para. Fr. p. 4jo. ( C. )
§ CHÊNE, ( Botanique. ) en Latin quercus, en
Anelois oakj en Allemand eichenbaum.
Car attire générique.
Le meme arbre porte des fleurs mâles & des fleurs
femelles. Les premières font grouppées lâchement
fur un filet commim en forme de chatons : elles font
formées d’un calice divifé en quatre ou cinq parties,
& d’un grand nombre d’étamines.
Les fleurs femelles font affifes fur les branches
( félon M. Duhamel elles fe trouvent aufli fur le
chaton ) ; elles font apétales & compofées d’un petit
embryon ovale qui fupporte un feul ftÿle à cinq
pointes. Le calice n’en eft point découpé. C’eft une
feule piece demi-fphérique, rigide & épaiffe qui
couvre prefqu’entiérement la fleur : il devient en-
fuite une coupe raboteufe qui l’outient un fruit co-
riaeë, fphérique ou obiong,
Efpeces.
1. Chêne à feuilles vernales, oblongues, pourvues
de pédicules , plus larges vers le bout, à dentelures
aiguës, à angles obtus & à glands afïis fur
les branches. Chêne commun.
Quercus foliis décidais , oblongis, fuperne latiori-
bus, Jinubus acutioribus , angutis obtu/is , pttiolatis ,
glandibus fejjîlibus. Mill.
Common oak.
2. Chêne à feuilles vernales, oblongues, obtufes,
échancrées en ailes , à pédicules très-courts, & à
glands attachés à des pédicules fort longs.
Quercus foliis décidais , oblongis, obtufis, pinnato-
fn ua tis , petiolis brevijjimïs, pediculis glandorum Ion-
■ gijjimis. Mill.
Oak with a fruit growingupon long foot-Jlalks, &c.
3. Chêne à feuilles hivernales, oblongues, échancrées
& obtufes ; à glands portés par de longs pédicules.
Quercus foliis oblongis, finuatis, obtufis, perennan-
fihus; pediculis glandorum longijfmis. Mill.
Broad-leavd ever-green oak.
4. Chêne à feuilles oblongues & affifes ; à dentelures,
obtufes, terminées par des filets pointus ôc à
gros glands.
Quercus foliis oblongis ebtusè-fnuatis^ fetaceo-mu*
cronatis , fejjîlibus ; glandibus majoribus. Mill.
Oak with brijlly leaves, and larger^ acorns.
$. Chêne à feuilles oblongues, échancrees en ailes
, velues par deflous ; à glands aflis dont la coupe
eft velue.
Quercus foliis oblongis, pinnato-Jînuatis , .fubtus to-
mentofs ; glandibus fcjjitibus , calicibus tomentofs.
Mill. ' ' ; ' •
Oak with downy leaves on their underfde9 See.
6. Chêne nain, à feuilles oblongues, à dentelures
obtufes; à fruits aflis &entrochets,
Quercus hiimiUs, foliis oblongis obtusè- dentatis:
fructibus fejjîlibus conglomérats.
Dwarf oàk. y 1
7. Chêne à feuilles oblongues, échancrees en ailes
en forme de lyre , à échancrures tranfverfajes & aiguës
, légèrement velues par deflous. Chêne de Bourgogne.
. . . . . fÊ Ê Ê
Quercus foliis oblongis, lyrato-pinnatifdis ; lacimts
tranfverjîs acutis }fubtus tomentofs. Linn. Sp. pl.
Burgundy oak. 1
S. Chêne à feuilles échancrées en ailes & unies ; à
fruits aflis. Chêne à glands doux.
Quercus. foliis pinnato-Jînuatis, leyibus; fructibus
fejjîlibus. Prod. Leyd.
Cut leav'd Italian oak.
9. Chêne à feuilles oblongues, ovales, unies, à
dentelures renverfées. Villani des Grecs modernes.
Quercusfoliis ovato-oblongis, glabris ^ferrato-repan-
dis. Linn. Sp. pL
Oak with refiexed indentures to the leaves, &C.*
1 o. Chêne à feuilles échancrées & obtufes, terminées
par des filets aigus.
Quercus foliis obtusê-finuatis, fetaceo-mucronatisi
Linn. Sp.pl.
Virginian oak.
11. Chêne à feuilles prefqu’ovales, pointues pa*
les deux bouts ; à finuofités découpées en dentelures
rondes Sc égales. Chene à feuilles de chatat-
gnier.
Quercus foliis obovatis, utrinque acuminatis, fînuato-
ferratis , dcnùculatis, rotundatis, uniformibus. Hort.
Cliff.
American chefnut-leaved oak.
12. Chêne à feuilles en forme de coin , dont les
anciennes ont trois lobes. Chêne noir d’Amérique.
Quercus foliis cuneiformibus obfoletï-trilobis.
Black oak.
13. Chêne dont la feuille a des finuofités obtufes,'
& des angles aigus, terminés par des pointes, &C
dont les bords lont entiers. Chêne rouge de Virginie.
Quercus foliorum Jinubus .obtufis, angutis acutis
fetâ terminatis , margine integerrimo , &c. Hort. Cliff.
Scarlet oak o f Virginia.
14. Chêne à feuilles découpées en ailés obliques,’
à plufieurs échancrures, dont les finuofités & les angles
font pointus. Chêne blanc de Virginie.
Quercus foliis obliquè-pinnatifidis, Jinubus angulif-
que obtufis. Linn. Sp. pl.
White oak o f Virginia.
15. Chêne à feuilles étroites, terminées en lance,
entières & unies. Chêne à feuilles de faule.
Quercus foliis lineari-lanceolatis, integerrimis, glabris.
Mill.
Willow leav'd oak.
16. Chêne à feuilles oblongues, ovales & entières
, velues par deflous. Le chêne verd à feuilles
étroites. x
Quercus foliis oblongo-ovatis , fubtus tomentojis ?
integerrimis. Prod. Leyd.
Narrow leav’d ever green oak.
17. Chêne k fçuiUç* pblongues, oyales, à finuofités
épineufes,
épmeufes, velues par - défions, à glands pourvus
de pédicules. Chêne verd à feuillefde houx.
' 'ÿuvàu'fiiüs ob,Longo-ovatis,finùitto-fpmoJis.,fab-
tus tomentofs ; glandibus pedunculatis. Sauv. Monfp.
Holly leav'd ever-green oak.
18. Chêne à feuilles ovales, indivifées & unies> à
dentelures épineufes. Chêne verd appelle kermès.
Quercus foliis ovatis indivifs , fpinofo - dentatis,
glabris. Prod. Leyd.
Kermes oak.
19. Chêne toujours verd , à feuilles ovales, terminées
en lance, & attachées à des pédicules. Chêne
de vie d’Amérique.
Quercus foliis lanceolato-oyatis, integerrimis, petio-
latis t femper virentibus. Mill.
Live oak in America.
20. Chêne à feuilles ovales, oblongues , indivifées,
dentelées, velues par-deflous ; à écorce gercée &
fongueufe. Chêne-\xege.
Quercus foliis ovato-oblongis, indivifs , ferratis,
fubtiis tomentofs 9 çortice rimoj'o, fungofo. Hort. Cliff.
Cork-tree. :
11 eft fait mention , à l'article Chêne du Dicl.
raif. des Sciences, de quarante efpeces de ce
genre ; peut-être que plufieurs ne font que des variétés
ou des doubles emplois : la maniéré obfcure
dont elles font défignées , ne peut aider à les faire
reconnoître. Nous nous fommes bornes à tranferire,
d’après Miller, les efpeces bien conftatées qui fe
trouvent en Angleterre dans les jardins. Je fais cependant
que depuis quelques années lés Anglois en
cultivent trois ou quatre nouvelles, mais qui ne me
font pas affez connues, pour que j ’aie ofé les rapporter
ici.
J’ai quelques individus d’un chêne verd à feuilles
larges, unies par-deflbus. Je crois être fonde à croire
que. c’eft notre n°. 3 & l’ejculus de Pline , le chêne
de la forêt de Dodone, & peut-être celui dont les
anciens Pélafges mangeoient les glands.
Le n°. 8 porte des glands doux propres à la nourriture
des hommes & des troupeaux : il mériteroit
par-là, auffi-bien que le châtaignier, d’être cultivé
dans les pays oîi la plupart des habitans de la, camr
pagne étânt fans propriété, ne peuvent vivre qu’en
partageant avec le peu de bêtes qu’on leur fouffre,
les fruits dès forêts & des déferts.
J’éleve dans un de mes bofquets lin chêne panaché
qui eft charmant : fa feuille eft marbrée d’un blanc
p u r , d’un verd-glauque, & de deux autres nuances
de verd. Je le multiplie en le greffant fur le chêne
commun : c’eft la méthode dont je me fers pour toutes
les efpeces rares de ce genre, comme pour les chênes
verds , les kermès & lesliege s, lorfquè je ne
puis en avoir les glands.
Le chêne peut fe greffer en enté au mois d’avril ;
mais cette opération réufîittrès-rarement, & il faut
ébourgeonner fans cefle au-deffous de l’ente pour
obliger la feve à y monter : je m’y fuis pris de toutes
les maniérés pour l’écuflonner en oeil dormant, fans
avoir jamais pu en venir à bout; peut-être que l’écuf-
fon à la pouffe repreridroit mieux ; mais la greffe en
approche eft infaillible. Au mois, d’avril on peut enlever
de la pépinière un ou. plufieurs chêneaux én
motte, & les mettre dans des paniers qu’on enterrera
obliquement auprès du fujet. Si dans une pépinière
, on eft parvenu à obtenir quelques bonnes
entes fur une rangée de jeunes chêneaux, on peut
fuccefîivèment greffer en approche toute la rangée.
Les chênes à feuilles pérennes greffés fur ceux à feuillage
vernal, ne laiuent pas de conferver leur verdure
pendant l’hiver. C’eft une grande preuve que
la greffe fert plutôt à fixer les efpeces & les variétés,
qu’à les modifier..
On croit généralement que le chêne furvit rare-
Tome II,
ment à la tranfplantation ; cette opinion vient de ce
qu’on a toujours pris dans les forêts des fujets mal
enracinés. Lorfqu’on a enlevé dans les bois des chêneaux
de deux ou trois ans, & qu’on les a cultivés
pendant fix ou lept années en pépinière, on peut
pour lors les tranfplanter avec, fureté ; ils feront
pourvus d’un bel empâtement de racines. 11 convient
de ne leur rien retrancher parla tête, mais comme un
très-grand nombre de branches nuiroit à la reprife,
il faudra prendre la précaution d’élaguer ces jeunes
arbres jufqu’à la fléché à la fin de juillet de l’année
qui précédera leur tranfplantation qui doit fe faire
au printems qilelque tems avant la pouffe.
Le chêne de Provence elj de la première qualité
pour fon bois, celui de Lorraine & d’Allemagne eft
réputé bois tendre. Notre efpece n°. 14 eft la meilleure
de celles qui croiffent en Amérique î le bois eri
eft dur & de bon ufage ; & comme fes progrès font
en France plus rapides d’un tiers que ceux du chêne
commun, je crois qu’on ne fauroit trop la multiplier.
Le chêne n°. cj eft le villam des Grecs modernes ;
fes glands fervent à la teinture : à l’égard des autres
efpeces , la plupart ne font que curieufes. Les chênes
à feuilles pérennes, c’eft-à-dire, le n°. 3 & le n°. /c>,
peuvent orner les bofquets d’automne & d’hiver;
ceux qui ne fe dépouillent que fort tard, comme le
chêne à feuilles de faule, contribueront à la décoration
des bofquets d’été , dont le chêne panaché fera
un des plus grands ornemens.
Dans nos contrées feptentrionalés, je ne puis Con-
feiller de planter dans les bofquets d’hiver un grand
nombre de lieges ni de chênes verds proprement dits,
ou ilex. Quoi qu’on puiffe faire , leurs feuilles jau-
niffent & tombent, lorfque le froid a régné quelque
tems, & fur-tout lorfqu’il eft tombé beaucoup
de neige : leur verd fombre d’ailleurs n’eft pas d’un
grand effet ; encore moins peut-on efpérer d’élever
ceS arbres pour leur bois ou leur écorce, la. crue
en eft trop lente & trop incertaine dans nos climats
froids.
Le chêne kermès forme de jolis huilions : le verd
de fon feuillage eft agréable : on peut en jetter quelques
pieds dans les bofquéts d’hiver. Il eft affez dur :
au refte il mérite la peine d’être, abrité jufqu’à ce
qu’il ait acquis une certaine foi'cé.
Dans nos provinces méridionales, ëes chênes fe
multiplient fans plus de façons que ceux à feuillage
vernal ; mais au nord de la France , il faut ufer de
plufieurs précautions : je vais rendre compte de la
méthode que j’ai employée.
L ’important eft d’avoir dans nos provinces du fud
un correfpondant exaft qui prenne la peine d’a-
maffer les glands aufli-tôt qu’ils font mûrs , c’eft-à-
dire, enfeptembrë oti oftobre, de les bien, choilïr,
St de les envoyer dans des^boîtes emplies de fable
fin & fec. Il faut les femer dès qu’ils font arrivés ,
ou du moins les mettre en attendant dans un mélange
de bonne terre humide oii ils ne perdront pas
de tems.
Plantez ces glands à deüx pouces les uns des autres
dans de petites caiffes emplies de terre légere
fubftantielle que vous mettrez fur une couche tempérée.
Le printems fuivant, tranfplantez chaque ar-
bufte dans Un petit pot, & faites-les pafler fuccefllve-
ment dans de plus grands à tnefure qu’ils grandiront..
La caiffe enfuite les pots doivent pafler les fix
premiers hivers fous une caiflè vitrée, pour lofs
vous tirerez ces chênes des pots au milieu d'avril, Si
les planterez ôîi ils doivent demeurer.
Si vous avez fait germer au préalable vós glands
dans la terre, vous aurez foin , en les èn retirant,
de rompre le bout de la radicule., pour , éviter
l’alongement du pivot, Dë cette maniéré vous les
C c c