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•quatrième du fécond émail brochent fur les biffes,
| G .D .L .T . )
ENTRE - HYVERNER, ( Agric.) c’eft donner un
labour aux champs pendantl’hiver. Comme ce travail
€ft fait entre"les tems de gelée qui fe fuccedent dans
cette "faifon, le mot entre- hiverner peut avoir été
deftinéà exprimer qu’on laboure entre les différens
hivers qui fe fuivent de la forte, (-f-)
* ENTRE - COLONNE, ( Architecture. ) On appelle
entre-côîohnela diftance d’une colonne à l’autre
dans les colonnades ou périftiles, Cette diftance n eft
point arbitraire ; mais les artiftes ne font pas d accord
fur la quantité qu’elle doit avoir.
Vitruve diftingue cinq efpeces d -entre - colonnes
qu’il nomme pycnojlile, fyjlile, euflile, diajlile Sc
aroeofiile ; le pyenoftile eft le plus petit des entre-
colonnes ; Vitruve ne lui donne que trois modules.
"Comme les entre • colonnes des ordres légers doivent
être moins, grands que ceux des ordres maflifs,
celui-ci convient aux ordres corinthien & compofite
; c’eft fur cette proportion qu’eft fait le periftile
de l’églife de faint Pierre à Rome, Sc on l’a remarquée
dans les ruines de quelques édifices de Palmyre.
Le fyftile a quatre modules, fuivant Vitruve ; ou feulement
trois modules & demi, fuivant d’autres qui :
lui ont donné cette proportion pour l’accommoder
à l’ordre corinthien. L’euftile a quatre modules Sc
demi. Vitruve regarde cette proportion, qui tient le
milieu entre le pyenoftile Sc l’aræoftile, comme la
plus convenable à lafolidité & à la beauté de l’archi-
teâufe. Le même auteur donne fix modules au diaf-
t ile , Sc huit modules à l’aræoftile : quelques - uns
même ont donné jufqu’à dix modules à ce dernier ;
diftance exceffive qui në convient a aucune efpece
d’ordre, quelque maffif qu’il puiffe être.
Vignole Sc Scamozzy,.s’éloignant des proportions
données par Vitruve, ont établi d’autres réglés qu’ils
ont cru plus propres aux différens ordres. Voici le
fyftême de Vignole.
Il veut que dans l’ordre tofean il y ait quatre modules
deux tiers d’intervalle entre le fut d’une colonne
& celui de l’autre ; cinq modules Sc demi dans l’ordre
dorique ; quatre modules Sc demi dans l’ionique ; Sc
quatre modules deux tiers dans le corinthien Sc le
compofite, comme dans le tofean. On voit que cet
architeâe n’a aucun égard au plus ou moins de légèreté
de l’ordre, puifqu’il donne des intervalles égaux
aux ordres les plus éloignés les uns des autres, tels
que le corinthien & le tofean.
Scamozzi donne fix modules au te entre-colonnes de
l’ordre tofean : c’ eft le diaftile de Vitruve ; cinq modules
& demi pour les entre - colonnes doriques ; cinq
pour les ioniques ; quatre & demi pour les comportes:
proportion de l’euftile-de Vitruve; & quatre
modules aux corinthiens, ce qui eft encore le lyftile
des anciens. Ces proportions font préférables à celles
de Vignole ; elles conviennent mieux à la nature des
ordres. Scamozzy établit une autre réglé particulière
qui regarde les façades : il veut que Xentre - colonne
du milieu d’une façade foit plus grand que ceux qui
font à droite Sc à gauche ; par exemple, dans l’ordre
dorique, £ entre-colonnedu milieu doit avoir, félon
h ii, un trigliphe Sc un metope de plus que les autres,
& un mutule dans les ordres ionique, compofite Sc
corinthien.
Quelle que foitla’proportionquel’architeâe adopte
pour les entre-colonnes, il doit avoir égard à l’entablement
des ordres qui preferit certaines fujétions dont il
n’eft pas permis de s’écarter en aucune circonftance.
L ’ordré tofean eft le feul qui s’exécute fans difficulté
, parce qu’on n’y eft gêné par aucun ornement : il
fuffit que l’entablement foit folidement établi , c’eft-
à-dire, qu’il n’ait pas trop de portée. Dans les ordres
ionique, compofite Sc corinthien, on doit , en ré-
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glant les entre - colonnes, faire une jufte diftribution
des modifions & des denticules; mais principalement
des modifions, obfervant comme une réglé indifpen-
l'able qu’il y en ait un qui réponde à plomb au milieu
de chaque colonne. Comme du refte l’architeâe eft
maître déplacer tant les modifions que les denticules
à la diftance qu’il veut les uns des autres , c ’eft à
fon goût à proportionner fi bien là grandeur, la faillie
& l’efpace de ces ornemens, qu’ils cadrent avec
les entre - colonnes, Sc avec le tout enfemble de l’ordre
, fans qu’il y ait rien de contraint.
Toute la difficulté femble donc réfervée pour l’ordre
dorique: d’abord les entre- colonnes ne doivent
avoir ni moins d’un trigliphe, ni plus de cinq, en ne
comptant que ceux qui font fur le vuide non ceux
qui portent à plomb fur les colonnes enfuite cet
ordre demande que les métopes foient quarres.^Tout
artifte qui s’écartera de ces deux réglés, fera jufte-
ment blâmé. Il feroit bien plus blâmable encore de
fupprimer ces ornemens qui caraâérifent l’ordre dorique.
Outre les entre-colonnes dont on vient de parler ,
les modernes en ont inventé un fixieme qu’on nomme
colonnes couplées, parce qu’elles font deux-à-deux
fort près l’une de l’autre, mais on obferve les réglés
précédentes entre chaque couple. Telle eft la belle
colonnade du Louvre qu’on voit repréfentée fur les
planches d’architeâure du Dicl. raif.des Sciences, & c .
planche X V . On y voit la première & la fécondé
colonnes accouplées enfemble, la troifieme avec la
quatrième, Sc ainfi de fuite. On peut.’juger du bel
effet de cette maniéré.
Les colonnes ainfi couplées n’ont qu’un piedeftal
commun, parce que ces deux colonnes devant etre
auffi près l’une de l’autre qu’il fe peut, leis bafes Sc
les corniches de leurs piédeftaux, fi elles en avoient
chacune un, fe confondroient enfemble ;ce qui feroit
choquant à la vue. Quelquefois encore toutes les co-
l lonnes d’un périftile, foit couplées ou non couplées,
! ont un piédeftal commun qui régné fur toute la
longueur du périftile, Sc qui n’eft ordinairement
qu’à hauteur d’appui : alors on a'coutume de remplir
l’intervalle d’une colonne à l’autre, par une ba-
luftrade qui lie enfemble toutes les parties qui fervent
de foubaffement.
Enfin il y a une autre maniéré de coupler les colonnes
qui donne beaucoup de légéreté à l’ordonnance
; c’eft de ne les éloigner l’une de l ’autre qu’au-
tant qu’il eft néceffaire pour leur donner à chacune
un piédeftal particulier dont les bafes Sc les corniches
s’approchent fans fe confondre. Cette maniéré
eft même preferite pour deux colonnes élevées fur
deux autres, car autrement chaque colonne fupé-
rieure ne feroit plus à plomb fur chaque colonne inférieure
, fi les plus élevées étoient couplées comme
les plus baffes.
E N Y E D , ( Géogr. ) ville d’Hongrie, dans la
Tranfylvanie, au diftriâ de Weiffenbourg. Elle eft
peuplée de réformés entr’autres qui y jouiffent d’un
college pour l’éducation de la jeuneffe, Sc l’on
trouve fréquemment dans fes environs des médailles
romaines. ( D .G . )
EN YO , ( Mythol. ) Quelques auteurs difent que
le dieu Mars portoit le nom d'Enyalius , parce qu’il
étoit fils de Jupiter Sc dXEnyo déeffe de la guerre. f
Staceditqu'Enyo préparoitles armes , les chevaux
& le char de fon fils, lorfqu’il alloit au combat.
Phurnutus, dans fon traité De natura Deorum, rapporte
que les auteurs varient fur l’origine & les
fondions d'Enyo : les uns difent qu’elle etoit mere,
les autres foutiennent qu’elle étoit fille , d autres
enfin attellent qu’elle étoit fimple nourrice du dieu
Mars ; mais il ajoute que tous les mythologiftes
s’accordent à dire ■ qu'Enyo en grec fignifie qui
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donne, qui excite le courage, la valeur St la fureur
dans le coeur des combattans. L’interprete de Ly-
cophron dit ayXEnyo, foeur des Gorgones , étoit
une épithete que l’on donnoit à Junon. Héfiode,
dans fa Théogonie, attefte qu'Enyo étoit fille de
Phorcynos & de Geto , Sc par conféquent qu’elle
étoit foeur des Phorcynides'. On lit dans Paufanias,
qu’Enyo ainfi qüe Pallas préfidoient à la guerre,
& la dirigeoient. ( V. A . L .)
ENZ , ( Géogr. ) riviere du duché de ’Virtem-
berg, dans le cercle de Souabe, en Allemagne. Elle
naît au pied des montagnes de la Forêt Noire, reçoit
le Nagold, & tombe dans le N ecker .: fon cours
eft navigable jufqu’affez près de fa fource. ( D. G.')
ENZERSDORF, (Géogr.) ville d’Allemagne,
dans la baffe Autriche , dans le quartier inférieur
du Manhartsberg, au bord du Danube : elle a un
château d’une certaine importance, Sc elle appartient
aux évêques de Freyfingue. ( D . G .)
* ENZINA , nom Efpagnol qui fignifie chêne.
Ainfi 1’ordrè tfenÿna ou l’ordre du chêne, eft le
même. On trouve cet article dans le Dicl. raif. des
Sciences, Sec. fous le nom d’EuciNA , qui eft une
faute. On y lit encore, que la marque diftinâive
de cet ordre étoit une croix rouge fur une chaîne :
lifez fur un chêne. Lettres fur VEncyclopédie,
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§ EOLIEN , ( Mufîq. des anc.) Le ton ou mode
•colien étoit un des cinq modes moyens ou principaux
de la mufique grecque. Le nom d’éolien que
portoit ce mode , ne lui venoit pas des îles Éoliennes
, mais de XÉolie, contrée de l’Alie mineure,
où il fut premièrement en ufage. ( S )
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É P A C T E S , ( AJlrono/n. ) nombres de jours,
d’heures , de minutes Sc de fécondés dont les aftro-
nomes font des tables, Sc qai fervent à préparer
les calculs des éclipfes. On en trouve les tables dans
le P. Riccioli, AJlron. reform. pag. 60 ; dans M. de
la Hire, dans M. Caffini, Tables AJlron. pag. 5 8 ;
dans les Éphémérides du P. Hell, pour 1764 ; Sc dans
nos Tables de la lune, imprimée« en 1771 à la fuite
de notre AJlronomie.
Les èpacles aftronomiques dont nous nous fervons
pour trouver les nouvelles lunes moyennes, ne font
autre chofe que l’âge de la lune au commencement
de l’année, ou le nombre de jours qui reftoit depuis
la derniere conjonâion moyenne de l’année précédente
jufqu’au commencement de l’année aftuelle,
f i elle eft biffextile, ou à la veille, f i c’eft une année
commune. Par exemple , il y a eu conjonôion
moyenne le 16 Décembre 1 7 6 1 , à i h 14' i-4w,
tems moyen, la longitude moyenne du foleil étant
alors égale à celle de la lune : depuis ce moment-là
jufqu’au 3 1 de Décembre à midi, pour lequel font
calculées les époques des années communes, il y
a quatre jours, i z h 45' 46 "; c’eft là ce qu’on appelle
Xépacle agronomique de i j6 z . Cette épacle étant
retranchée de 29 jours i z h 44' f , révolution
moyenne de la lune au foleil, noiis apprend que la
première eonjon&ion moyenne de 1762, arriva le
24 janvier à 13** 58' 17" de tems moyen, puifque
4 jours 22h qui relient de l’année précédente avec ■
24 jours 1311 du mois de Janvier, font l’intervalle
de 29 jours I2h heures qu’il doit y avoir d’une
conjonction à l’autre.
Pour calculer Xépacle d’une année, il fuffit donc
de retrancher la longitude moyenne du foleil de"
celle de la lune, & de convertir le refte en tems
lunaire à raifon de 120 11 ' 27" par jour, qui eft la
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différence des mouvemens diurnes du foleil & de
la lune. Ainfi l ’époque du foleil pour 1762, eft
9} io ° 6' i4 ,/ ; Sc celle de la lune 1 ii io° i f 45w»
fuivant les premières Tables de Mayer : celle du
foleil étant retranchée de cette derniere, il refte
2j o° 19' 3 1 " , qui répondent à 4 jours ,22h 45' 46"
de tems: ces 4 jours font Vépaêle de 1762; parce
qu’il a fallu 4 jours à la lune pour s’éloigner du
foleil de 2 lignes, Sc qu’au moment de l’époque de
1762 , il y avoit quatre .jours que la conjonâion
étoit paffée.
Épacles de mois. L 'épacle du mois de janvier eft
zéro ; car puifque Xépacle de l’année marque l’âge
de la lune le 31 décembre, Sc que nous appelions
%éro le 31 décembre, il n’y arien à ajouter pour
le mois de janvier. Uépacle de février fera l’âge de
la lune au commencement de février, en fuppofant
que la lune ait commencé le 31 décembre ; c’eft
donc l’excès de 31 jours fur-une lunaifon entière,
ou un jour n h 15' , Sc ainfi des autres mois.
Exemple. On demande la conjonâion moyenne
du mois d’Avril 1764 ; on ajoutera enfemble les
nombres, tirés de la table des épacles aftronomiques.'
Épacle de l’année 1700, 9! 2 ih 50' 5 3,#.
Changement pour 60 ans, 3 7 16 9
Pour 4 ans, 14 o 1 38
Pour le mois d’a v r il, 1 9 47 51
Somme à ôter,
Révolution entière ,
28 14 56 31
29 .12 44 3
Conjonâion moyenne, c’eft-àdire,
le 31 Mars à 2 ih. o 2 ih 47' 32^
Lorfque le jour de la conjonâion moyenne fe
trouve zé ro , comme dans l’exemple précédent, il
faut prendre le dernier jour du mois précédent ; car
tant qu’il' n’y a que: zéro de jours pour le mois
d’avril, on ne peut pas dire que nous foyons en
avril, car on compte 1 auffi-tôt que le mois commence.
M. Halley avoit donné une fuite d’éclipfes, depuis
1701 jufqu’à 17 18 , pour fervir à trouver les
autres éclipfes par ïa période de 18 ans ; mais les
éditeurs y ajoutèrent une table des conjonâions
moyennes, que M. Pound avoit conftruite, Sc que
l’on peut voir dans le premier volume des Tables
de Halley, à Paris , chez Bailly, in-$°. en 1754:
elle revient à-peu-près au même que celle des
épacles ; mais on y a joint des tables d’équations ,
pour trouver à-peu-près les conjonâions vraies.
Il y en a de femblables dans lè Calendarium imprimé
à Berlin pour 1749. ( M. d e l a L a n d e .)
ÉPANOUIE , ie , adj. ( terme de Blafon.) fe dit
des lis , des rofes, des tulipes, Sc autres fleurs fur
leurs tiges, qui paroiffent entièrement ouverts &
dans une parfaite croiffance.
Épanouie , fe dit auffi d’une fleur de lis, dont le
fleuron fupérieur eft ouvert, Sc qui a des boutons
entre les fleurons des côtés ; telle que ’la fleur de lis
de Florence, qui eft de gueules en un champ d'argent.
. Verany de Varenne à Paris, d'argent à la rofe
épanouie de gueules ; la tige , les feuilles & les épines
deJinople. (G . D . L. T .)
EPARCHA, ( Mufîq. des anc.) Pollux, Onomafi.
liv. IV , chap. 9 , nous apprend que Xeparcha étoit
une des parties du mode des cithares, fuivant la
divifion de Terpandre : c’étoit apparemment le prélude
, car c’eft ce que fignifie le mot eparcha.
( F. D . C. )
EPARCHEIA , ( Mufîq. des anc. ) c’étoit la fécondé
partie du mode des-cithares, fuivant la divifion
de Terpandre, Pollux, Onomâjl. liv. I V ,
chap. cf.L'eparcheia, Commencement, étoit probablement
le commencement même du mode , puifqu’il