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■ dit volumt l l de fon Hortus Arnfielo'd. maïs fans
fleurs, ’ . .
Cette plante différé du cadinaco par ce qui lu it ,
'1°; chaque bourgeon eft compofé de quinze àfeize
-feuilles ; i° . cinq à fix les -plus extérieures de- ces ;
feuilles font larges d’un-'pôuce ■ & demi à deux pouces
au plus, ô t deux à fix fois plus longues. Les
autres, au contraire, plus intérieures, lont char-
mues , très-épaiffes , demi-cylindriques , concaves
lur la face-intérieure , convexes à l’ extérieure-, longues
d’un pied & demi au plus fur fix à huit lignes
de diamètre ; 30. toutes font verd-blanchâtres , ta- ,
-chées de vingt à trente bandes tranfverfales , verd-
noire's & épanouies, fous un angle de trente dégrés
d ’ouverture.
Culture. Cette plante fe trouve à l’île de Ceylan,
Troifiems efpeçe. IOUOSS.
L’efpece qui croît particuliérement fur la cote du
Sénégal, dans les fables qui bordent la mer , depuis
l ’île de Corée ou le village de Ben -, jufqu’à Rufisk,
eft nommé iouoff par les Negres Sereins qui habitent
c e pays. J. Commelin en a fait grave* feulemenules
feuilles dansfc>n Hortus Amfielodamenjis, volume I I ,
planche X X , page 3$, fous le nom de aloe Guineen-
fis radice geniculatd yfoliis à viridi & atro tindulatim
v ariegatis. ■
•Elle différé de la précédente en ce que , i°. fes
bourgeons n?ont que huit à dix feuilles ; 2.°. elles
font épanouies fous un angle de quarante-cinq degrés
d’ouverture ; 30. elles font toutes très-minces,
à peine d’une de mi-ligne d’épaiffeur , fou pies, larr
_ge$ de trois-pouces environ, huit à dix fois plus
longues, c’eft-à-dire, de deux pieds environ; 40. elles
font verd-noires, rouges fur les bords, ôc marbrées
■ cà Ôc là de taches blanches , répandues fans ordre ;
50. fa racine eft jaunâtre à l’extérieur ; 6°. l’épi de
fes fleurs a deux pieds de long comme les feuilles ,
& porte des fleurs rougeâtres dans fa moitié fu-
périeure.
Qualités. Ses feuilles ont une faveur faline.
Remarques. Ces trois plantes font donc fort différentes
; M. Linné , dans un ouvrage méthodique , &
qui fuppofe une étude réfléchie, un examen de
chaque efpece fcrnpuleufement comparée, ne pouvoir
donc les réunir & les confondre enfemble en
une feule efpece ; il ne devoit pas non plus changer
leur nom de pays en un nom de nouvelle fabrique
, tel que celui d'aluns, qui d’ailleurs renferme
au moins deux genres de plantes très-différent dans
cet auteur. Nous croyons donc qu’on peut défigner
•ces trois plantes fous le nom générique de cadenaco,
pour en former un genre particulier , qui doit-être
placé près du fceau de Salomon,polygona'tum, dans
la feCtion des jacintes , qui eft la fixieme de la famille
des liliacées. Voye^ nos Familles des plantes ,
publiées en 1763 , volume IL , page 64. (M. A d a n -
s o n . )
§ CADENCE, ( Mufique.) Il y a deux fortes de
ladcnees ( Voyez CADENCE , terme de chant, dans le
- Dicl. raif. des Sciences,ôcc.) : l’imeeftla cadence pleine;
elle confîfte à ne commencer le battement de voix
qu’après en avoir appuyé la note fupérieure : l’autre
s’appelle cadence brifée ; & l’on y fait le battement
<de voix fans aucune préparation. Voye£ l’exemple
de l’une & de-l’autre , fig. .5 ■ G ., planche K. de
Mufique , Suppl.
On trouve encore quelquefois ttne. troifieme
forte de cadence S qu’on appelle cadence doublée , ÔC
dont on peut voir la marque ÔC l’effet , f ig . j , planche
Vde Mufiq. Suppl. Apparemment qu’on nomme
cet agrément cadence doublée , parce qu’il fe fait fur
deux notes fucceffivement. ( F. D . C.)
Lacadence harmonique ou gui termine une phrafe
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harmonique, a été divifée en plufieurs fortes, ayant
chacune un-nom relatif : plufieurs de ces noms font
hors d’ufage, Ôc quelques autres font pris aujourd’hui
dans une acception différente.
On appelloit cadence compofée, celle dont le deflïis
ou la baffe-continue étoit divifée en plufieurs notes ,
comme fig. 8 & ÿ , planche V de Mufiq. Suppl.
Cadence détournée , celle qu’on appelle aujourd’hui
cadence rompue ÔC interrompue.
Cadence dominante, celle où la baffe-continue fai-
fant une cadence parfaite, le deffus s’arrêtoit fur la
quinte de la tonique, au lieu de s’arrêter fur la tonique
même : peut-être entendoit-on auffi par cadence
dominante, la cadence irrégulière d’aujourd’hui: .
Cadence ètrângere., toute cadence qui fe faifoit fur
une autre finale que celle du mode.
Cadence évitée ou feinte. Voyez Cadence détournée
ci-deffus.
Cadence hors du mode. Voyez Cadence étrangère
Ci-déffus.
Cadence irrégulière. Avant M. Rameau , on -appel-
loit affez généralement cadence irrégulière , toute
cadence dont la finale n’étoit pas une des cordes
effentielles du -mode dominant.
Cadence médiante, celle qui étoit par rapport à
la tierce ©u médiante, ce que la cadence dominante
étoit à -la quinte.
Cadence régulière : on appelloit avant M. Rameau,
cadence régulière, celle qui étoit formée fur une des
cordes effentielles du mode.
Cadence fimple, celle où toutes les notes des -différentes
parties avoient la même valeur ; ce qui
faifoit, pour ce moment , un vrai contre-point
fimple.
Cadence trompeufe; Iorfqu’après l’accord de do-,
minante tonique, -on mettoit une paufe au lieu de^
l’accord de la tonique, on faifoit une cadence trom-
peufè. ( F. D . C. )
La cadence eft une qualité de la bonne mufique
qui donne à ceux qui l’exécutent ou qui l’écoutent,
un fentiment v if de la meftire, enforte qu’ils la
marquent & la Tentent tomber à propos , fans qu’ils
y penfent ôc comme par inftintt. Çette qualité eft
j fur-tout requife dans -les airs à danfer ; ce menuet
marque bien la cadence ; cette chaconne manque de
cadence. La cadence, en ce fens , étant une qualité y
porte ordinairement l’article défini, la ; au lieu que
la cadence harmonique porte , comme individuelle,
l’ article numérique. Une cadence parfaite , trois cadences
évitées, &c. ( S )
CADENCÉ , ée, adj. ( Mufiq.') une mufique bien
cadencée eft celle où la cadence eft fenfible, où le
rhythme & l’harmonie concourent le plus parfaitement
qu’il eft poflible à faire fentir le mouvement:
car le choix des accords n’eft pas indifférent pour
marquer les tems de la mefure ; ôc l’on ne doit pas
pratiquer indifféremment la même harmonie fur le
frappé ôc fur le, levé. De même il ne fuffit pas de
partager les mefures en valeurs égales, pour en faire
fentir les retours égaux ; mais le rhythme ne dépend-
pas moins de l’accent qu’on donne à la mélodie y
que des valeurs qu’on donne aux notes ; car on peut
avoir des temps très-égaux en valeur*, & toutefois
très-mal cadencés; ce n’eft pas affez que l’égalité y.
foit, il faut encore qti’on la fente, (d 1 ) •
CAD ENZA , •( Mufiq. ) mot Italien, par lequel on
indique un point d’orgue non é c r i t & que l’auteur,
laiffe à la volonté de celui qui exécute la . partie
principale', afin qu’il y faffe, relativement au ca-
raûere de l’air , les paffages lés plus convenables à
fa v o ix , à fon infiniment, ou,à fon goût.
Ce point d’orgue s’appelle caden^a, parce qu’il fe
fait ordinairement fur la première note d’une cadet1-
ce finale; & il s’appelle auffiarb’urio, à.caufe de la
^ • liberté
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liberté qu’on y laiffe en l’exécutant de fe livrer à
fes idées, & de fùivre fon propre goût. La mufique
françoïfe, fur-tout la vocale , qui eft extrêmement
fervile, ne laiffe au chanteur aucune pareille liberté
, dont même il feroit fort embarraffé de faire
ufagê. ( i 1) .
* § CAD È S, ( Géogr.facr. ) ville dans le defert de
Pkaran & de S in. . . , ce fut là que Marie, feeur de
Moife mourut, & fut enterrée. On confond ici Cadès
avec Cadèsbarné, & le défert de Pharan avec le
défert de Sin. Voyei Bonfrerius , Ligfoot, la Marti-
hiere , &c. Lettres fur F Encyclopédie.
§ CADRAN SOLAIRE , ( Gnomorùque. ) Nous
tâcherons d’abord d’expliquer le fondement des
efpeces de cadrans dont parle le Dictionnaire raif. des
Sciences, & c . comme nous nous fomtnes efforcés
d’expliquer le fondement des cadrans afimutaux,
(Vôyei ÂÏIMUTAL dans ce Supplément'); ôt enfuite
nous ferons quelques additions, que nous croyons
utiles à faciliter la conftruftion de ces inftrumens,
& à les rendre plus juftes.
1. Tous les cadrans dont il s’agit, montrent l’hèure
par les méridiens, c’eft pourquoi je trouve qu’on
pourroit les appeller méridionaux, ôt qu’on pourroit
donner le nom Üaufiraux à céiix qui font tournés
Vers le midi ; de cette manière on auroit une divi-
fion générale des cadrans en deux e fp e c e s cadran
afunutal & cadran méridional ; Ôt les cadrans méridionaux
fe diviferoient en horizontal & vertical ; les
verticaux fe diviferoient en au (Irai, f ’.ptentrional,
oriental, occidental, Sic.
2. Soit donc (fig. S , planche 1 de Gnomoniqiu
dans ce Supplément ) O P H p U méridien du lieu;
O A B C E F H a b c e f l’horizon ; P A p a ; P B p b;
P C p c ; P E p e ; P F p f des cercles horaires , ou
des méridiens éloignés l’un de l’autre de 15° ; D le
centre de là fphere; P p l’àx e, dont une partie eft
le tranchant du ftyle du cadran. Je ne confidere que
ce tranchant, que je regarde comme une ligne.
3. Quand le loleil eft dans un méridien , l’ombre
que le ftyle jette fur l’horizon, eft dans le plan du
méridien, que le fôleil foit plus haut ôu plus bas,
n’importe, parce que le ftyle & lè foleii font dans
ce plan, & que les rayons de lumière vont en ligne
droite : on fait ici abftrà&ibn des réfraftions. Cette
ombre eft auffi dans le plan de l’horizon ; donc toujours
elle tombe dans la commùne feélion de ces
deux plans. Ainfi l’ombre du ftyle tombe eh A D a
quand le foleii eft dans le cercle hôrairè P A p a ;
en B D b, quand il eft dans le cercle P B p b ; ôc
àinfi des autres. Ilne refte donc qu’à tracer ces droites
fur un plan horizontal ; ôl c’eft ce que le DiEl.
raif. des Sciences , &c.. enfeigne très-bien. Cependant
on a d’autres méthodes ; en voici quelques-
unes.
an vjnomomque dans ce Supplement, fig. o. ) décrive
un cercle A C B , que vous diviferez en vingt-quatr
parties égales pour les heures. Par le centre E tire
un fécond diamètre D C , perpendiculaire au pre
huer. Sur la droite E C , & au point C , faites l’ar
gle E C F égal à la hauteur de l’équateur, ou a
complement de la hauteur du pôle du lieu. Coupe
cet angle en deux parties égales par la droite C G
qui rencontre en G le diamètre A B. Du centre .
& de 1 intervalle F C décrivez le cercle CH D j
Par lé paint par chaque point de divifion d
cercle A C B D , tirez des droites ; par les points o
elles rencontrent le cercle C H D J , tirez' du poin
E des droites qui feront celles des heures dans u:
cadran horizontal pour la hauteur du pole E FC.
5. Cette figure, qui eft de M. Lambert, eft un
projection de la fphere fur l’horizon , en mettan
loeil au zénith : l’horizon eft A C B D ; l’équateu
Tome II.
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TFC J D ; le pole au point G ; le zénith àu point E ;
un vertical E L ; un arc des heures CK. , cet arc
étant pris fur l’équateur, ou étant le tems depuis
midi changé en dégrés ; enfin la hauteur de l’éqïïa-
feur eft exprimée par l’angle K C L , comme nous
le montrerons à l’article C artes G éographiques
de ce Supplément.
. Quoique la figure / G de l’article qu’on vient de
cite r , ait beaucoup de rapport à èelle dont nous,
avons befoïn à préfenf, cependant nous en ferons
une ic i, à caufe de quelques additions qui nous font
néceffaires.
6. Soit donc ( fig. 7 , planche i l . du Supplément. )
O f f le diamètre de l’horizon ; F G le diamètre de
.1 équateur ; P p l’axe de la fphere ; & par confé-
quent P ,p les pôles ; Z le zénith; & D le centre
de la fphere. Joignez la Z F qui prolongée rencontre
en A le diamètre H O , auffi prolongé ; de même
joignez la Z G qui rencontre en B le diamètre O H.
La droite A B eft la proje&ion fur l’horizon du
diamètre de l’équateur , l’oeil étant au zénith Z .
Coupez la A B en C 9 qui fera la projection du centre
de l’équateur , comme D eft celle du zénith Z.
Enfin joignez la C Z , & ia Z p , qui rencontre en E
le diamètre O H.
7. C)n a démontré à Yarticle Cartes Géographiques
du Supplémentée l’angle B Z A eft droit ;
d’où il réfulte que les lignes droites A C t Ç Z 9 C B ,
font égales. On a auffi prouvé que T'angle Z A C ,
ou fon égal A Z Ö , èft égal à l’angle F G Z , moitié
de là hauteu»du pôle ; donc l’angle extérieur Z Ci?
eft égal à la hauteur du pôle ; & l’angle C Z D à
fon complément, ou à la hauteur de l’equateur, ou
à l’angle Z D P ; mais celui-ci eft extérieur au triangle
iîoeele Z D p ; donc il eft double de l’angle
D Z p , qui par conféquent eft la moitié de ï’anglé
D Z C. Il eft manifeftë que le point E eft la projection
du pôle p.
8. Cela pofé, reprenons la fig. C, ( planche I. )
dans laquelle E eft la pfdjeÛion du zénith ; donc
toutes les lignes horaires font la projection d’autant:
de verticaux; & l’angle fphérique projetté en K L C
eft droit. La partie E K eft la projection de l’arc
qui fe trouve entre le zénith & l’équateur; Ôc le
refte K L eft la projection de l’arc qui eft entre
l’équateur & l’horizon, ou de la hauteur de l’équateur.
9. Si Tón compare la fig. C à la Jig. 1 , le$ points
C K L de la fig. G répondent aux points C FO de la
fig. 1 , où l’équateur rencontre l’horizon, & le vertical
1 F O , & où le mêtne vertical rencontre
l’horizon ; mais il faut préndre pour méridien du
lieu, celui qui paffe par le point C , & le cercle
Ö Z P G N pour un vertical. Puifque donc l’arc
C K de la fig. C , répond à l’are C F de la fig. r , il
eft évident qiie l’arc C K eft le tems exprimé en
dégrés.
îô. Si dans la fig. G on fait l’angle E C F , égal à
la hauteur du pôle , fi l’oii coupe cet angle également
par la droite G , & fi l’on fait là conftruCtion
précédente, le cadran qui en réfulte fera vertical
aufiral, conftruit d’une maniéré moins embarraffantë
que celle qu’on donne ordinairement.
On a une autre maniéré de tracer les cadrans fo 3
laires, qui eft affez commode, Iorfque les cadrans
ne font pas d’une grandeur exceffîve.
i i . Tirez ( planche H , fig 8. ) une droite horizontale
A B y de la longueur que vous jugerez à
propds ; fur cette droite du point  élevez la per-
pendicùlaire A C ; Coupez A B en deux parties égales
en D ; faites au point D fur la droite D A , &
au point A fur là droite A C , les angles A F) C ;
C A E égaux chacun à l ’élévation du pôle, pour
l’endroit auquel eft deffiné le cadrant Nous prenons
H