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•aucune de-fes parties. Ses fleurs feulement ont urié • ■
odeur forte affez défagréable. Son fruit a une faveur
légèrement acide très-agréable.
Ufages. Les Malabares mangent fies fruits avec
'plaifir lorfqu’ils font bien mûrs ; 8c ils marinent au
fel 8c au vinaigre çeux qui ne font pas encore en
maturité.
Ses feuilles s’emploient pour frotter 8c polir les
pierres finès. .
La décoftion de fes feuilles dans le lait fe boit
comme un doux aftringent pouf arrêter la gonorrhée
violente. Ôn les rait cuire auffi , 8c on lesap- .
plique en cataplafme fur le nombril pour guérir les
ftranguries 8c les difficultés d’uriner. La décoâion
de fa racine dans l’huile fournit un baume propre
à adoucir les douleurs de la goutte , lorfqu’on en
frotte les membres qui en font attaqués» Le fuc ex*
prime de fôn écorce paffe pour le remede fpécifique
des aphtes. Celui qu’on tire par expreffion de fa racine
y 8c qu’on mêle avec le petit lait 8c la graine
du ricin pilé en émulfion , lâche vigoureufement le
ventre 8c entraîne avec lui les humeurs vicieufes.
La poudre de fa racine s’unit à la farine du. riz 8c
au beurre,, pour former un cataplafme qui s’applique
fur le Front, pour calmer les délires 8c provoquer
le fommeil.
Remarques. Le borri eft une efpece de jujubier par*
ticuliere , fort approchante de celle qu’on appelle
dom & Jidom au Sénégal, 8c qu’il ne faut pas confondre
, comme a fait J. Commelin , avec le ber qui
donne la lacque , 8c qui eft un arbr.e de la famille
des piftachiers, ni avec le v/oeloembila de Ceylan qui
eft un genre particulier d'elceagmus.
Il ne faut pas non plus le confondre avec le jujubier
gravé en 1742 par M. Burmann, dans fon The-
fauriis Zeylanicus , page 131. pL. LX I. fous le nom
de jujuba aculeata, nervofis foliis infra fericeis jlavis;
8c nous fournies certains que M. Burmann a eu tort
de ne faire deffiner qu’une épine à chaque feuille de
fa plante, au lieu des deux qu’elle porte eonftam-
ment, Sc de dire que la defcription de Van-Rheede
ne s’accofde point avec la figure que. cet auteur a
gravée du bori, mais mieux avec la fienne , erreur
qui iie peut être approuvée que par des botaniftes
qui n’ont pas vu ces plantes vivantes dans leur pays
natal.
Enfin , M. Linné a commis une pareille erreur en
ne donnant que des épines folitaires à cet' arbre,
dont il a calqué la defcription en partie fur la figure
de M. Burmann. Nous ne pouvons non plus approuver
l’union que M. Linné a fait du jujubier, t y phus
, avec le rhamnus, le frangula, l’alaterne 8c le
paliurus, qui font cinq .genres très-différens, 8c dont
fur-tout le 1i{ÿphus eft très-éloigné, quoique dans
la même famille. Voye\ nos Familles des Plantes,
volume II.page 304. ( M. A DAN SON.)
* § BORIGÜEN, (£%■ .) « c’eft le nom que les na*
» turels Amériquains donnaient à l’îlequi a pris le nom
» de Porto-rico ». Jamais les naturels du pays n’ont
donné le nom de Barigueu à Pile de Porto-rico. Bo-
riquen, car c’ eft ainü qu’il faut écrire , eft une île
différente de Porto-rico ; elle en eft à fix lieues. Lettres
fur VEncyclopédie.
BORITI, f. m. (Hijl. nat. Botaniq.) arbriffeau du
Malabar, ainfi nommé par les Brames , & très-bien
gravé avec la plupart de fes détails en 1685, par
Van-Rheede, dânsfonHortus Malabaricus, volume V9
planche XLI. page 8 /, fous fon nom Malabart kaka
ioddaVu Les Portugais l’appellent efpinho do laaraon,
les Hollandois praat kens. En 1690, Plukenet copia
une petite portion de cette figure qu’il fit graver
dans fa Phytographie, planche XCV. n°. 5 , fous le
nom de kakà-toddaïi, forcé y Malaharica, ex oris Coromandel
y horti Malabarici partis 6 } frutex bacàfr
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indiens fpinofus trifolius yfloribus fpicatis, friiclu piano
■ rotundo. tricocco. Raji. Hiß.) plant. pag. iGyx. Hermann,
dans fon Mufceüm Zeyl. imprimé en 1 7 1 7 ,
l’appelle arbufcula Zeylanica tricapfularis & tricoccos
fkeembya dicta y page Ce/. En 1767, M. Linné dans fori
Syfi. nat. édit. 12. page 277^ le regarde comme uné '
efpece de cururu, & lui donne le nom de paullinia
prima afiatica , foliis ternatis , taule aculeato cirrhis
nullis.
. C’eft un arbriffeau qui s’élève à la hauteur de
cinq à fix pieds, fous la forme d’un buiffon hémi-
fphérique, couvert depuis fa racine jufqu’à fon fom-
met d’un grand nombre de branches cylindriques ,
longues, menues , foibles , couchées 8c étendues,
horizontalement, fubdivifées en d’autres petites branches
alternes menues, cylindriques , écartées fous
un angle.de 45 dégrés ; à bois blanc recouvert
d’une écorce verd-noire, 8c hériffée d’épines coniques
longues d’une à deux lignes, courbées eh bas
8c diftantes de deux à trois lignes les unes des au-
très. .
Sa racine eftligneufe très-ramifiée ; couverte d’unè
écorce noire purpurine.
Les feuilles font ailées trois à trois , difpofées alternativement
8c circulairement, au nombre de trois
à quatre fur chaque branche ,-à des diftanceS d’un
deux pouces, portées fous un angle de quarante-
cinq degrés , fur un pédicule cylindrique égal à leur
longueur, 8c couvert d’épines comme les branches.
Les trois folioles qui les compöfent font elliptiques,
pointues aux deux extrémités ; longues d’un pouce
8c demi à trois pouces., une fois à une fois & demie
moins larges, épaiffes , marquées fur les bords dé
chaque côté de dix à douze denticules pointus ;
liffes ) verd-noires deffus, plus claires deffous , relevées
d’une côte longitudinale , hériffée de cinq à
huit épines , ramifiée de huit à dix paires de nervures
alternes, très-fines, i$c portées prefque fans
aucun pédicule au fommet d’un pédicule commun.
De l’aiffelle des feuilles fupérieures 8c du bout dé
chaque branche, fort un épi égal à leur pédicule ,
eompofé de cinq à dix fleurs blanches , ouvertes en -
étoile de trois lignes de diamètre, portées chacune
fur,un péduncule cylindrique égjll à leur longueur.
Chaque fleur eft hermaphrodite pofée un peif
-au-deffous de l’oyaire , 8c d’un difquè orbiculairè ,
avec lequel il ne fait pas corps. Il confifte en un
calice verd à cinq feuilles caduques ; en une corolle
à cinq pétales elliptiques pointus, blancs; & en cinq
étamines blanches à anthères brunes. L’ovaire fort
du centre d’un difque applati, qui ne fait corps ni
avec lui ni avec le calice. Il eft fphérique, d’un tiers
de ligne de diamètre , couronné par un ftyle terminé’
par trois ftigmates tronqués , -veloutés.
L’ovairè, en mûriffant, devient une capfule fphé-
roïde déprimée ,.de quatre lignes de diamètre , un
peu moins longue , à trois filions , verte d’abord ;
enfuite brune, à trois loges s’ouvrant en trois valves
ou battans, 8c contenant chacune Une graine
ovoïde brune , longue de deux lignes , de moitié
moins large , enveloppée d’une pellicule membrane
ufe»
Culture. Le boriti croît par tout le MalabSV dans
les terres incultes 8c fauvages , peu fréquentées. I!
eft toujours v erd , fleurit- en Juillet, 8c porte fes-
fruits à maturité en Août & Septembre.
Qualités. Toutes les parties de cette plante , racines
, feuilles , fleurs., fruits & graines , ont une'
. odeur forte & une faveur âcre, cauftique & brûlante.
Ufages. La décodtion de fes feuilles en bain fe
donne dans toutes les maladies oit les humeurs fé-
reufes abondent, comme les tumeurs oedemateufes-
des pieds, Tanafarque & la cachexie. Sa racine 8e
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fes fruits encore verds , frits dans l’huilè , fournîf-
fent un Uniment favorable contre les douleurs de la
goutte.
Deuxiehiè efpece. KÜDHU-MIRIS.
M. Burmann a fait graver,- en 1737', dans fon
TheJ'auriis Zeylanicus y page 58 y-planche XXIFy fous
le nom de chamceloea trifolia aculeata , fioribus fpi-
catis, une fécondé efpece de boriti qu’il regarde-
comme variété de la précédente , & il -y rapporte
..toutes les, citations de l’Hortus Malabaricus, 6c de
la figure de Plukenet. Mais c’eft une plante fort différente.
Les habitans de Ceylan l’appellent kudhu-
,miris , comme qui diroit èpineux-poivre ; car Kûdhu
en leur langage fignifie épine, & miris y poivre.
Cet arbriffeau a les tiges & les branches plus menues
que celles du boriti, vertes , à épines plus rares
, plus écartées , plus crochues, blanches à leur
origine , & noires à leur extrémité.
Ses feuilles font plus petites, moins pointues ,
longues de deux pouces , une fois moins larges ,
.-entières , verd-clair deffus , plus clair comme cen-
,4 ré deffous, fans dentelures , fans épines, ni fur
leur c ô te , ni fur leur pédicule, ou au moins en
^Voit-On très-rarement une fur ce pédicule.
Les fleurs font difpofées au nombre de quaranté
à cinquante en panicule , à deux ou trois branches ,
jfoit à l’aiflelle des feuilles, foit au bout des branches.
Cette panicule eft épinèufe , auffi longue que
les feuilles , ou une fois plus longue qu’elles. Cha-
•qne fleur forme une étoile de deux lignes-aû plus de
diamètre, à pétales arrondis.
L’ovaire dans fa maturité forme une capfule
fphéroïde de deux lignes & demie de diamètre,
jaune , tachetée-de noir, de trois.à cinq loges‘> contenant
chacune une graine o.voïde longue d’une ligne
'& demie, une. fois moins large, grife ou cendrée.
Culture. Le kudhu miris croît communémènt à
f ile de Ceylan.
Qualités. Son fruit a l’âcreté piquante du poivre.
• Ufages. Les habitans de Ceylan mangent fes grai-
iies pour tuer les vers ou les chaffer de leur corps.
Remarques. Le boriti eft donc un genre particulier
de plante qui reconnoît deux efpeces, & qui vient
naturellement dans ; la-- première feftion de la famille
des piftachiers, près du Toxicodendron. On
fera donc très-étonné de voir que M. Linné foit
tombé dans une erreur auffi grande que celle de
confondre ces deux efpeces en une feule , & de les
placer dans le genre du cururu, qu’il nomme paullinia.
( M. A d an son. )
§BORROMÉES, (Géogré) Des deux îles Borro^
mées, l’une s’appelle lJola-Bella,&Z l’autre, Ifola-Ma-
dre-ç elles font à une lieue dediftance l’une de l’autre,
& doivent aux foins, au goût, à la magnificence des
comtes René & Vitalien Bprroméey le nombre &
la diverfité des beautés qu’elles préfentent. Voici
l’idée qu’en donne M-. de la Lande ehms fon Voyage
d'Italie y au chapitre des environs de'Milan : « Ce
t» qu’il,y a de plus beau dans ce canton de la Lom-
hardie, ce qu’il y a de plus fingulier par la fitua-
» tion,lecoup d’oe il, la grandeur, les ornemens;
» ce font, les îles Borromées.y fituées fur le lac Ma-
» jeur , à 15 lieues de Milan ; les deferiptions ro*
» manefques çlés îles d’Armidé, de Calypfo ou des
s> fées les plus célébrés, femblènt avoir été faites
» pour le délicieux féjour de l'Ifola - Bella & dé'
» l'Ifola-Madre, mais lur-tout de la première ; &
»> c’eft une des chofes ^uniques dans- leur genre ,
» pour lefquelles un curieux peut faire le voyage
■ » de l’Italie. Les terraffes, les grottes, les jardins;
»> les fontaines , les berceaux de limoniers & de
cédras, la vue admirable du -lac & des nionta-
y gnes, tout y enchante, 8c l’on eft bien dédom-
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>> filage de la peine que donne ce voyage ». V?y.
d'un François en Italie. (Z?. G.)
Le Dictionnaire raif. des Sciences , 8cc. parle d’uné
petite î-le Borromée dans le lad de Côme : c’eft une
faute ; il n’y a. point d’autres îles Borromées dans le
duché de Milan que les deux don! on vient de donner
la defcription. ( C. )
BORROW, f. m. ( Hiß. nat. Ichthyolog. ) poifi-
fon des ifles Moluques, affez bien gravé, à l ’omif-
fion près des nageoires ventrales, par Ruyfch, dans
fa Collection nouvelle des poiffons d'Amboine , planche
I l.fig . c). pag. 21. fous les noms de borrowefche
karper, 8c de carpio borrowenfis.
Il a le corps médiocrement long, médiocrement
comprimé ou applati par les côtés; la tête, les
yeux 8c la bouche affez. grandes, les dents fines,,
très-nombreufes.
Les nageoires font au nomdre de fept : favoir,
deux ventrales petites au-deffous des; deux pefto-
rales; qui font elliptiques, médiocrement grandes ; -
une dorfale longue, comme fendue en deux , plus
baffe devant que derrière; une derrière l’anus, auffi
profonde que longue ; 8c une à la queue, creufée en
arc. De ces nageoires, deux font épineufes.: faveur
, la dorfale dans fes huit rayons antérieurs, 8c
' l’anale.
Son corps eft bleu fur le dos , avec une tache
ovale, noire de chaque côté, 8c jaunâtre fur les côtés
8c fous le ventre.
. Moeurs. Le borrow eft commun dans la mer d’Am-
boine,. autour des rochers.
Qualités. Sa chair eft ferme 8c de bon goût.
Ufages. On le mange comme un mets excellent.
. Remarques. Ce poiffon n’eft pas une efpece de
carpe , comme le dit Ruyfch , mais une efpece du
camboto, qui fait un genre particulier, que nous
plaçons dans-la famille des fpares. (M. A d an son.}
BORROW ST O V N N ESS, ( Géogr.) ville de TE-
coffe méridionale, dans la partie de la province dé
Lothian, qu’on appelle Linlithgoro. Elle eft fitué'e
furie Forth, 8c c’eft de toutes les villes d’Ecoffe ,
après Leith, celle qui fait le plus de commerce avec
la France 8c la Hollande. ( D. G.)
BORSOD, ( Géogr. j ville ouverte de la Hongrie
proprement dite. C’eft la capitale d’un comté de
même nom, habité de Hongrois naturels. d’Efcla-
vons Bohémiens 8c d’Allemands. Il y croît de bon
vin 8c de bon grain, (Z). G.}.
BOSAYA, f. fi fH ifl. nat. Botan.'} nbm brame
d’une fougere dii-Malabar, affez bien gravée, quoique
fans détails, par Van-Rheede dans fon Hortus
Malabaricus , vol. X I I . planche X V . pag. 31. fous le
nom Malabare para panna maravara, qui veut dire*
fougere rameufe parafite, car para, en langage Malabare
, fignifie une branche.
D ’une touffe d’un à deux .polices de racines fî-
breufesrouffes , fort, d’un côté, un-bourgeon rampant
horizontalement fous terre,cylindrique,noueux,
d’un pouce de diamètre, velu ou hériffé de fibres,
brun extériéurement,charnu, fermé, rouge intérieurement,
rempli de fibres brunes, 8c d’une humeur
vifqueufe.
De l’autre côté ; c’eft-à-dire , du faifeeau même
de racines, s’élève un faifeeau de fept à huit feuilles
longues de deux pieds, une fois moins larges , ailées
deux fois, verd-claites, fucculentes, à pédicule c y lindrique
; bfiin, de deux lignes 8c demie de diamètre.
Leurs ailes font difpofées fur un même plan,
de maniéré que leur feuillage eft applati. Le premier-
rang d’ailes eft eompofé de douze paires d’ailes alternes
, difpofées fur toute la longueur du pédicule,
depuis la hauteur de quatre à fix pouces au-deffus
des racines jufqu’à fçq extrémité, en s’écartant fous