
v er i>eaùcoup tle petits,pcriflbns ; ces àniftialix étant
entrés en amour dès le commencement du printems,
T ’renèz^ên toujours' dans le s étangs qui l'ont les plus i
proches du vôtre : cela vbùsjépargne de là peine, Sc ;
vous met hors de danger tlè perdre beaucoup de ces
petits poiflons par le tranlport. , . I A-~
Lorfqu’on v eu t Savoir recours qu’a foi-même >
pour trouver de-quoi empoiffonner (oh étang, on a
imeefpecede vivier, où l’on met tout l’alevinqu’on
« tiré de Vétang qu’on a pjche , pour l’y conferver
'jufqû’à'ce qùed’éw/z^fôité^ëtatdé tenir-l’eau, & de j
recevoir le poiffon. - . ,.,.r •
-Pour ce qui eft de‘ la quantité de poiffonsqu il faut
'motir empoiffonner un étang, on fe réglé fur l’efpacè
■ de terre qu’il occupe" C’eft ordinairement unmillier -
-de petits pbiftons par chaque arpent»
-Pêche, dct'étang. lln’ eft pas poffible d’approuverla
■ méthode de bien des gens, qui eft de pçcher leurs
\étangs trois ans après qu’ilslés ont empoiffonnës. Eh
attendant jufqu’à la cinquième, on a de beaux & bons
poiflons, que l’on vend le double. Plufieurs prétendent
qu’apfès cinq ans, le poiffon ne trouve pasfuf-
filamment de quoi vivre, à caufe de la multitude qui
•s’én feft formée de nouveau pèndant ce tems-là, &c
que la faim les obligeant de fe màngèt les uns les
■ autres,l-étang feroit;bientôtdégarni.
En levant k bonde, l’eau s’écoule : le poiffon fe
-ramaffeen tas-; & on le prend alors aifément avec
-des filets > des corbeilles , &c.
Lorfqu’on eft fitué commodément près de la mer
*ou d’un lac , onpeut'Conftruire une digue, oit on laif-
-fera une ouverture par laquelle l’eau de la,mer communiquera
avec un étang formé par la digue. Au
moyen de cette ouverture cet étang deviendra abondant
en poiflons ; à caufe de l’abri qu’ils y trouveront
dans l’agitation des flots.
Un gentilhomme du-Forez s’eft fait annuellement
d'n révehu confidérable-, au moyen d’une Ample di-
jgue de bois, oh une petite partie de la Loire fe jet-
tant avec impétuôfité , y entraînoit beaucoup de
•faumons, truites & autres beaux poiflons qui fe.ven-
dent cher. Étant une fois entrés dans ce réfervoir
•avec le torrent, ils ne peuvent en fortir avec lu i, ni
•remonter. - v
Conferver le poiffon. dans les étangs, pendant'uh hy-
verrigoureux. Le grand chaud & le grand froid incommodent
également le poiffon & le portent à fe plonger
, fe cacher dans des creux, & s’enfoncer dans la
vafe, 11 ÿ fubfifte tant qu’il peut y recevoir un air
-nouveau, qui lui eft -aufli néceffaire qu’aux autres
animaux, & aux plantes. Durant les-plus fortes gelées
ce fecours lui eft apporté, dans les rivières > par
l ’eau qui coule fous la glace, & dans les lacs, par
-celle qui les traverfe, ou par les fources qui y débouchent.
Maïs à moins qu’il ne s’en trouve de même
■ dans un étang, le poiffon y fouffre beaucoup : & fou-
vent il périt tout-à-fait, lorfque Vétang n’a pas une
.grande profondeur Car alors la glace le refferre ; &
l ’air qui refte enfermé dans l’eaji, n’étant pas renou-
v e llé , fe trouve bientôt épuifé de ce qu’il a de convenable
aux poiflons : d’où fuit néceffairement la
maladie & k deftruttion de l’efpece.
Pour prévenir ces pertes > on a imaginé deux
moyens, dont l’un tend à introduire continuellement
-quelquescolonnes d’air nouveau, & l’autre à en faire
■ entrer une affez grande quantité dans toute l’étendue
-de l'étang, pour qu’elle puiffe fuffire jufqu’au dégel.
Selon la-première méthode ;you prend un tuyau
de b ois, de fer, ou de plomb," qu’on entoure de
beaucoup de paille longue., liée en plufieurs endroits.
Ayant fait une ouverture dans .la glace, on y
introduit ce tuyau, enforte qu’il defeende au-deffous
de la glace, & qu’il la furmonte en deffus. Quoique
l ’eau le gele dans la fuite autour du tuyau & de .la
paillé ,jPair paffe cependaht à travers même desthâ-
lumeau^ de la paille, & on prétend que les noeuds
(de la.paille h’,y oppofént aucun obftacle , parce que
la pellicule qui fermoit leurs conduits lorsqu’elle étoit
»fur pied , s’eft / dit-on', defféchée & rompue depuis
qu’elle !a été coupée , ferrée dans la grange^ & battue.
Pour plus de fureté, on a encore_loin de rompre
de items en tems la glace qui fe forme dans le
tuyau de bois j ou autre ,en y faifant entrer une verge
de fer,.ou une perche.
La fécondé méthode confifte à planter, en divers
' endroits-de l'étang^ dés pieux fourchus j que l’eau
’ couvre dé quelques pouces, & à pofer dé fortes perches
fur ces pieux', avant les gelées. Lorfque"la fur-
face d e l’étang eft entièrement prife, & cjue’la glace
eft forteyon lève k bonde pour laiffer ecouler une
certaine quantité d’èau, dont l’air extérieur occupe
auffi-tôt la placé. On referme en fuite là’ bondé? Là
glace V'foùtenue parjes pieux& les perches",' ne s’afr
faife point , & l’air renfermé dans l’eau & dans le
vuide qui eft entre l’eau & la glace, circule fuffifam-
ment pour entretenir le poiffon jufqu’à ce que la fai-
fon s’adouciffe.
Voici un troifiemé moyen, à la vérité plus Ample,'
mâis qui demande, plus de foin & de peine, & qui
conféquemmentpéUteh plufieurs rencontres devenir
moins praticable. C ’eft de cafter la glace feuvent : &
en plufieurs endroits ô£ la relever fur celle qui refte
entière. L’air fe communiqué à ,l’eau, dès qu’elle^ eft
découverte,& circule a vec celui qu’elle contient, jufqu’à
ce que la rigueur du froid la condenfent de nouveau
lui ferme le paffage.
Quand un étang eft defféché, on commence ordi-»
nairement par y mettre de l’avoine. Les racines Sc
prefque tous les légumes y réufliffent très-bien. Le lin
& le chanvre peuvent aufli y venir, pourvu'que la
terre ait eu le tems de s’affiner avant lafemaïlle, En*
cycl. Econ. ( + ),
* § ETENDARD, « étoit autrefois un chiffon de
» foie.... Les dragons ont fervi d’enfeignes à bien des
» peuples....’Les Scythes eurent pour, enfeignes de
» femblàbles dragons.-... Il n’eft pas douteux que l’u-
» fage n’ en ait été adopté par les Perfes , puifque
8 ». Zénobie leur en a pris plufieurs ». Pour autorifer
ce fart on cite au bas de la page, inVopifco. i° . Il fal-
loit citer Vopifcus in Aureliano. a°. Zénobie ne prit
point plufieurs dragons aux Perfes, elle fut prife au
contraire elle-même pat l’empereur Aurélien avec
les Perfes qu’il appelloit à fon fecours & les dragons ;
les enfeignes des Perfes, & tout leur bagage, furent
enlevés par Aurélie«. ( Lettres fur üEncyclopédie. )
ETENDUE , ( Mujiq. ) différence de deux fons
donnés qui en ont d’intermédiaires., ou femme de
tous les intervalles compris entre les deux extrêmes.
Ainfi la plus grande étendue poffible ou celle
qui comprend toutes les autres , eft celle du plus
grave au plus aigu de tous les fons fenfibles ou appréciables.
Selon les expériences de M. Euler, toute
cette étendue forme un intervalle d’environ huit ofta^
v e s , entre,un fon qui fait trente’vibrations par fécondé
, & un autre qui en fait 7551 dans le même
tems.
Il n’y a point d'étendue en mufique entre les deux
termes de laquelle on ne puiffe inférer une infinité
de fons intermédiaires qui le partagent en une infinité
d’intervalles, d’oii il fuit que l'étendue fônore ou
muficale eft divifible à l’infini, comme celles du tems
& du lieu, yoye^ In terv al le. Diclionri:*1raif. de$
Sciences y &c. v * $■ [ ■ ~ '
* § ETERNUEMENT.... Dans cet article au lieu
de Schooteriusy lifez Scoockius. Lettres fur l'Encyclopédie.
, , ,
ETHELBALD, ( Hift. d'Angleterre. ) Gmde par
les confeils d’un miniftre infidèle > Ethelbald, fils
ingrat, perfide citoy en & prince inceftueux, ne reftà
fur le trône, oîi la foiblefle & la timidité de fon pere
Ethelwolph l’avoient laiffé monter, qu’autant de
tems qu’il en falloit pour fe deshonorer, & prouver
à la nation jufqu’à quel dégré de honte & d’aviliffe-
ment unfouverain indigne de régner peut porter la
puiffance royale. Le premier ufage oyi Ethelbald^fit
de fon pouvoir, fu t , du moins s’il faut s’en rapporter
à la plupart des hiftoriens, Anglois, de commettre
impudemment un crime qui iouleva contre lui
tous les citoyens. On affure qu’il époufa Judith,
fille de Charies-le-Chauve, roi de France, & veuve
d’Ethelwolph. Ce fut vraifemblablement à cette indécente
union que fe borna tout ce qu'Ethelbald fit
de plus mémorable; car l’hiftoire fe tait furie refte
de fa vie. Un feul analifte, intéreffé fans doute à
juftifier la mémoire de ce méprifable prince, a prétendu
que dévoré de remords, Ethelbald y vivement
touché par les exhortations de l’évêque de Vinchef-
te r , fe livra aux rigueurs d’une pénitence auftere ;
pénitence qui, fuivant l’ ufage de ces tems, confif-
toit à bâtir & doter des églifes, à protéger & enrichir
des moines : aufli eft-ee un moine qui a donné
de grands éloges au tardif repentir d'Ethelbald, qui
mourut fur le trône aufli obfcurément qu’il y avoit
yécu en 860, après deux ans de régné , & qui laiffa
le feeptre à Ëthelbert fon frere, roi de Kent, conformement
aux difpofitions du teftament de fon pere
Ethelwolph. (Z . C. )
ETHELBERT, ( Hijl. £ Angleterre. ) fils d’Ethel-
wolph, & frere a’Ethelbald auquel il fuccéda ; les
premiers jours de fon adminiftration furent troublés
par l’arrivee imprévue d’une flotte de Danois qui,
depuis plufieurs années avoient laiffé l’Angleterre fe
remettre des ravages qu’ils y avoient commis : comme
on ne s’attendoit à rien moins qu*à cette inva-
iion , les Danois ne trouvant aucun obftacle à leur
defeente, pénétrèrent jufqu’à Winchefter, capitale
du Weffex ; & après avoir maffacré les habitans de
cette v ille , ils la réduifirent en cendres. Ofrich &
Ethelwolph, comtes Veftfaxons , affemblerent à
la hâte quelques troupes, arrêtèrent ces brigands au
milieu de leur courfe , les battirent, les obligèrent
d’abandonner une partie dû butin qu’ils avoient fait,
& de fe remettre en mer. Les Danois ne tardèrent
point à revenir en plus grand nombre , & abordèrent
dans l’île de Thanet, oii ils refterent quelque
tems, fe propofant de recommencer auffitôt que les
circonftances le leur permettroient, leurs incurfions
& leurs ravages. Ëthelbert hors d’état de les repouffer
par la force, leur offrit de l’argent, à condition qu’ils
fe retireroient. Les Danois promirent tout, reçurent
les fommes convenues, fortirent à la vérité de l’île
de Thanet, mais allèrent fe jetter dans le pays de
K e n t , qu’ils mirent à feu & à fang. L’atrocité de cette
perfidie ulcéra Ëthelbert qui, voyant que la force
feule pourroit délivrer fes états de femblàbles brigands,
fit les plus grands efforts pour relever le courage
abattu des Anglois : il raffembla une armée, &
il fe propofoit demies attaquer & de leur arracher le
butin dont ils étoient chargés, lorfqu’informés de fes
deffeins, les Danois, au lieu de retourner fur leurs
pas, fe rembarquèrent promptement, fans qu’il fut
poflible aux Anglois de les arrêter. Voilà tout ce
qu’on fait d'Ëthelberty qui après un régné de fix ans,
mourut en 866, Jaiffant deux fils, Adhelin & Éthel-
■ ward, qui ne lui fuccéderent point : fa couronne
paffa fur la tête de fon frere Ëthelred, en vertu du
teftament d’Ethelwolph. ( L. C. )
ETHÈLRED I. ( éHijl. £ Angleterre.') Si la confiance
& la vertu ne l’euffent élevé au-deffus des dif-
graces & des rigueurs du fo r t , Ëthelred eut été le
plus malheureux des hommes; car, malgré fa prudence
, fa valeur & fon patriotifme, il n’éprouva
Tome I I .
<?u? jijij ^vers ; & depuis fon avènement au trône
jufqu’au moment fatal où la mort l’en fit tomber, fon
aine fenfible■ & généreufe fut accablée de chagrins ;
abreuvée d’amertume» Le feeptre d’Ethelbert ,fon
frere étoit paffé dans fes mains, & perfonne n’éroit
plus capable que lui de tenir les rênes du gouverne-,
ment. La nation pénétrée d’eftime & de refpeét pour :
fes rares qualités -, fe livroit aux plus flatteufes efpé-,
rances; & l’on ne doutoit point qu’elles n’eu fient ‘
été remplies; fi les D anois, anciens & implacables»
ennemis de l’Angleterre, n’euffent fait fuccéderà ces.
premiers momens d’allégreffe publique,, le trouble,*
le défordre, le ravage & la mort ; ils commencèrent*
par envahir & dévauer le Northumberïand, fubju--
guerent l’Eftanglie, infefterent la Mercie qu’ils mirent
à rançon , allèrent dans le Weffex continuer le
cours de leurs déprédations ; & ne cefferent d’y!
exercer le plus horrible brigandage, malgré la valeur
d'Ëthelred qui en mourant eut la douleur de laiffer
ces devaftateurs au milieu de fon royaume.
Tels furent les événemens, ou plutôt,. tel fut le
déplorable enchaînement des calamités qui remplirent
le régné d'Ëthelred I. Cette fuite de malheurs
etoit l’inévitable effet de la méfintelligence qui divi-
foit les fouverains de l’Angleterre. L’autorité des
rois de Weffex fur les royaumes de Mercie, d’Efr
tanglie & de Northumberïand établie par Egbert ;
s’étoit confidérabiement affoiblie fous Ethelwolph &
fes enfans; foit par l’incapacité de ceux-ci, foit par
les invàfions fréquentes des Danois, qui avoient
donné trop d’inquiétude & trop d’occupation aux
fouverains de Weffex , pour qu’ils puffent fonger en
meme tems à défendre leurs propres états, & venger
les atteintes portées à leur puiffance dans ces trois
royaumes éloignés. Prompts à faifir les çirconftan-
ces, & habiles à profiter? des troubles dit. Weffex;
les Northumbres avoient,été les premiers.à s’affranchir
de l’èfpece de fervitude à laquelle ils avoient été
forcés de fe foumettre : mais plus heureux feus ia
dépendance des fucceffeurs d’Egbert, qu’ils ne l’avoient
été par Ja liberté qu’ils s’étoient procurée ,
l’efprit de licence &: de haine, le choc des fa&ions
& le feu de la guerre civile les avoient long- tems
agités. Cependant -, épuifés à force de s-entre - détruire
, leur animofité avoit perdu de fa violènce, &
les fa&ions jufqu’alors divifées, s’étoiènt réunies en
faveur d’Osbert, que, d’un concert unanime, les
Northumbres avoient placé furie trône. Ils croyoient
avoir fixé la tranquillité publique, lorfque le meme
événement qui jadis brifa chez les Romains le feeptre
de la royauté, replongea les Northumbres Sc
^Angleterre entière dans la plus déplorable des fi-
tuations. Osbert revenant de la chaffe, entra dansjë
château du comte de Bruen-Bocard. l’un des principaux
feigneurs de fa cour, abfent alors, & chargé
de la garde des côtes contre les courfes des Danois;
L’époufe de Bruen ; jeune, belle & vertueufe reçut
Osbert avec tout le refpeâ: qu’elle devoit à fon fou-
verain : mais nialheureufement, fa beauté; fes grâces
& fon zele firent une fi vive impreflion fur l’amé
d’Osbert, qu’il en devint éperdument amoureux : em-
preffé d’affouvir fa paffion, il refolut de fe fatisfaire
à l’inftant même, foit de gré , foit de force. Dans
cette vue, fous prétexte d’avoir quelques affaires
importantes à communiquer à la jeune comteffe, il
l’emmena dans l’appartement le plus reculé du château
; & là, infenfible aux prières, aux larmes, aux
cris , au défefpoîr de fa viâime, & violant de la plus
outrageante maniéré les ioix de la d.'eence & les
droits de l’Rofpitalité, il fatisfit la fougue & la brutalité
de fes defirs. Â peine il fe fut retiré, que la comteffe
furièufe, fe hata d’aller informer fon époux de
l’atrocité de l’injure qui venoit de la deshonorer.
Bruèn rempli d’indignation , & tout entier à la
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