
tranfplanterezplus aiféraent Sc plus sûrement t a n t e
fuivante. _
Les chênes d’Amérique fe fement en caifle ou en
pleine terre , ‘ fuivant là quantité de glands qu on
peutfe procurer. Us arrivent à Londres en décembre.
Si on ne les envoie pas fur le champ, qu on ne
les empaquette pas dans du fable fin & fe c , 8c qu ils
foient trop long-tems en route , comme il arrive ordinairement,
vous aurez le défagrement de les recevoir
fecsou germés. C ’eft ce qu. rend B B B |
des chines d’une très-grande difficulté. Nous allons
donner, d’après Miller, une legere idee de cha-
âne efpece de notre catalogue. I
Le chêne n°. i eft le chêne commun. Il croit dans
toute l’Europe , mais on n’en rencontre plus au-delà
du royaume de Suede en allant vers le pôle.
Le n° z fe trouve en Angleterre dans les provinces
de Kent & de Suffex I & vient àuffi naturellement
en plufieurs endroits de la France : fon bois paffe
pour être meilleur que celui de la première efpece.
Le chêne n ï. 3 vient de lui-mêifte fur 1 Apennin ,
enSuabe & en Portugal. Les feuilles font fort larges
: les glands naiffent quelquefois trois à trois.
La quatrième efpece fe rencontre dans plufieurs
provinces de la France*: c’eft un grand & bel arbre :
les glands en font plus gros que ceux des elpeces
^L^cinquième eft indigène de l’Italie & du midi de
la France : les feuilles font plus courtes & plus larges
que celles du chêne commun. Les glands font
raffemblés par bouquets.
L’efpece n°. 6 ne forme qu’un buiffon. Les glands
font petits & raffemblés en trochets, & les galles
viennent deux à deux ou trois à trois. Elle eft originaire
d’Italie & des provinces méridionales de la
^Lafêptieme efpece eft naturelle de Bourgogne.
Les glands font petits, & leur coupe eft épmeufe.
Ses feuilles le diftinguent affez des autres chênes.
La huitième habite l’Italie & l’Efpagne ; les jeunes
branches font rougeâtres : la coupe des glands qui
font alongés & menus, eft un peu hériffée.
La neuvième nous vient du Levant. C eft un des
plus beaux chênes du monde. Il étend au loin fes
branches, & s’élève aufli haut que le chêne commun :
fes feuilles oblongues & épaiffes font d’un verd-pâle
par-deffus, & u n peu cotonneufes par-deffous. Son
écorce eft grife, marquée de tâches brunes. Les glands
font prefqu’entiérement recouverts par des coupes
écailleufes : quelques-uns font aufli gros qu’une pomme
moyenne. . . .
L’efpece n°. 10 tire fon origine de la Virginie &
de quelqu’autre contrée de l’Amérique feptentrionale
oii elle forme un grand arbre. Son écorce eft
grife & polie; celle des jeunes branches eft d’une
couleur plus obfcure : fes feuilles longues & larges
font d’un verd brillant, & ne tombent fouvent que
vers Noël. Elles ne changent de couleur que très-
peu de tems avant leur chute ; les glands en font un
peu plus longs, mais pas fi larges, que ceux du chene
commun. ,
Le chêne n°. 11 a été découvert dans l’Amerique
feptentrionale : on croit qu’il y en a deux variétés :
l’une produit un arbre de moyenne taille ; l’autre eft
le plus grand chêne qui çroiffe dans cette partie du
nouveau monde. Son bois n’eft pas d’un grain fin,
mais il eft de bon fervice. L’écorce en eft grife &
écailleufe ; fes feuilles reffemblent à celles du châtaignier
, & font d’un verd-pâle ; les glands font gros,
mais leur coupe eft fort petite.
L’efpece n°. 12 s’empare des terres ingrates de la
plupart des contrées de l’Amérique feptentrionale ;
fes feuilles font fort larges au bout, oh elles font
échancrées en trois lobes ; elles s’étréciffent vers le
pédïculé qui eft court ; elles font polies & d un verd
luifant. Cet arbre ne devient jamais grand, & n’eft
d’aucun ufage. Les glands font plus petits que ceux
du chêne commun, & ont de petites coupés.
Le n°. 13 eft une des produélions de l’Amérique
feptentrionale , & s’appelle chêne rouge, parce que
fes feuilles deviennent d’un rouge éclatant avant de
tomber. On a fuppofé deux efpeces dé chênes roùges;?
mais ce ne font que des variétés féminales. Le bois
eft doux, fpongieux, & n’eft de nulle durée.
Le chêne n°. 14 eft aufli une découverte qui a été
faite dans l’Amérique feptentrionale, oîi l’on pré-’
fere fon bois pour la charpente à celui de'tous les
autres, parce qu’il eft le plus .durable. L’écorce en
eft grifâtre ; les feuilles d’un verd-gai font longues
& larges : fes glands reffemblent à ceux du chêne
commun.
C’eft dans ces mêmes contrées que la nature a
placé le n°. i5 , dont l’on diftingue deux' efpeces :
l’une fe nomme le chêne à feuilles defaule de montagne,
& vient dans les terres maigres ; les glands en
font petits, mais ils ont des coupes affez larges : 1 autre
croît dans des fols riches humides ; fes feuilles
font plus longues & plus étroites.
La feizieme efpece eft le chêne verd ou ilex ; il
varie extrêmement par la femence.
Le n°. iy , que quelques-uns ne regardent que
comme une variété, paroît être néanmoins une véritable
efpece : fes feuilles reffemblent à celles du
houx.
La dix-huitieme eft le chêne verd fur lequel on recueille
le kermès ou grain d’écarlate, qui n’eft autre
chofe qu’un infeéle qui attaque cet arbre, qui eft
habitant de la Provence &c du Languedoc, oü il eft
nommé avaux. Il ne s’eleve guère qu à douze ou
quatorze pieds.
L’efpece n°. 19 eft un des végétaux que produi-
fent la Caroline & la Virginie ; elle s’élève dans fon
pays natal à la hauteur de quarante pieds ; fes feuilles
d’un verd-obfcur & d’une confiftance épaiffe ,
font entières, ovales & terminées en lance : elles
confervent leur verdeur toute l’année. Ses glands
minces & alongés ont de petites coupes, ils font
très-doux. Les habitans les amaffent pour les manger
l ’hiver : on en tire une huile peu inférieure à
celle d’amandes douces ; le bois en eft dur, greffier
& raboteux. < *
La derniere efpece eft le liege : on en connoît plufieurs
variétés. Une à feuilles larges, & une à feuilles
étroites qui ne perdent point leurs feuilles : il y
en a deux autres variétés qui fe dépouillent en automne.
La première eft la plus commune. Les feuilles
demeurent fur l’arbre jufqu’au milieu de mai,
alors elles tombent toutes, & l’arbre eft prefque
nu pendant quelque, tems. Ses glands reffemblent
beaucoup à ceux du chêne commun.
L’écorce extérieure de cette efpece de chêne eft
le liege. On l’enleve tous les huit ou dix ans , mais
il relie une écorce intérieure qui fuftente le corps
ligneux ; tant s’en faut que l’écorcement fait nuifi-
ble à ces arbres, que ceux qu’on n’y foumet pas ,
ne paffent guere cinquante ou foixante ans , tandis
que ceux qui fubiffent cette opération vivent, cent
cinquante ans & plus, fains & vigoureux. Le liege
des jeunes arbres eft poreux, & n’eft pas de grande
utilité. Cependant il eft néceffaire de l’enlever, lorsqu'ils
font âgés de douze ou quinze ans. Au bout de
huit ou dix ans, il faut l’enlever de nouveau. Cette
fécondé dépouille n’eft pas encore de grand ufage ,
la troifieme fois elle fera bonnè, & deviendra toujours
meilleure à mefure que l’arbre vieillira. Cet
écorcement fe fait en juillet entre les deux feves avec
un infiniment femblable à celui dont onfe fertpour
écorçèr les ormes.
■ Nous bornerons ici ces détails, parce quel 'article
VérScunces, Sec.
r en fe rm e d’excellentes inftrûaioiis pour la culture
en gràùd de cet arbre précieux. (M . le Baron d e
Ts c h o ü B I . ) .
CHÊNE , f. ni. Qjiercus , us. ( terme de Blajon. )
meuble de l’écu qui repréfente lé chêne : il fe diftin-
sue des autres arbres par les glands dont il eft
chargé.
On dit du chêne fruité,lorfque les glands font d’un
émail différent.
Le chêne eft le fymbole de la force & de la pm£
Lance;les anciens honoroient cet arbre , ils fâifoient
des couronnes de fes branches, & les mettoientfur
les têtes de ceux qui avôient fauve la vie à des citoyens.
. i mi à
On doftfiOit aufli des couronnes de feuilles de
chêne aux foldats pôur les récômpenfer de leurs actions
éclatantes.:( G. D. L. T . )
C hêNE , ( Myth. ) cet arbre étoif confâcré a Jupiter
: c’eft pourquoi lorfqu’un chêneétoit frappé de
la foudre, e’étoit un mauvais augure. Il étoit âufli
confâcré à Rhéâ ou Cybele. Les Gaulois a voient une
fi grande vénération pour le chêne, qu’on peut dire
qu’ils -en fâifoient en même tems , & leur temple &
leur dieu. « La ftatue de leur Jupiter, dit Maxime de
T y r , n’étoit qu’un chêne fort élevé ». (+ • )
C hêne de C harles I I , (dfiron. ) conftellation
■ méridionale, introduite par M. Halley-, en mémoire
'du chêne royal y fur lequel fe retira Charles II, lorf-
qu’il eut été défait à Worcefter, lè 3 féptembre
;i(>51 : voici ce qu’en raconte le célébré M. Humes,
dans fon Hifioire de là maifon des Stuards.
Le roi s’étant échappé de Worcefter, à fix heures
•dufoir, fit environ vingt-fix milles fans s’arrête!-,
^accompagné de cinquante ou de foixante de fes plus
fideles amis : enfuite l’intérêt de fa sûreté perfonnelle
lui fit prendre le parti de quitter fes compagnons,
Lans leur avoir communiqué fes deffeins ; Le livrant
■ à la conduite du comte de D erb y , il fe rendit fur lés
confins du Staflorshire à Bofcobel, métairie écartée,^
dont un nommé Pendereîi étoit le fermier. Châties
ne fitpas de difficulté de s’ôavrir à lui; cet homme
avoit des fentimens fort au-deffus de fa condition ,
quoique la peine de mort fût prononcée contre ceux
qui donneroient une retraite au ro i, & qu’on eût
promis une groffe récompenle à ceux qui le trahi-
ïo ien t, il promit & fut garder une fidélité inviolable.
Ses freres, au nombre de quatre & gens d’hon-
n-eur comme lu i, prêtèrent leur affiftance : ils firent
prendre à Charles des habits tels que les leurs, ils le
menèrent dans un bois voifin, & lui mettant une
hache entre les mains, ils feignirent de l’employer
à faire leur provifion de fagots : pendant quelques
nuits le roi n’eut d’autre lit que de la paille, & fa
nourriture fut celle qui lé trouva dans la ferme. Pour
fe cacher mieux, il monta fur un grand chêne, dont
les feuilles & les branches lui fervirent d’afyle pendant
vingt-quatre heures ; il vit paffer fous fes pieds
plufieurs foldats, tous employés à chercher le r o i,
& qui la plupart témoignoient une extrême envie
de le faàfir. Cet arbre reçut enfuite le nt>m de chêne
royal, & fut regardé long-tems par tous les habitans
du pays avec une extrême vénération.
On trouve aufli dans le Journal des Savans, du
23 novembre 1676 , l’extrait d’un livre anglois, intitulé
Bofcôbel, du nom d’une des deux maifohs qui
fervirent de retraite à Chîirles II ; ce livre a été traduit
en frànçois, on y trouve la figure des deux mai-
fons & celle de ce fameux chêne -, qu’on regardoit
comme un prodige , & qui étoit fi gros & fi touffu,
que vingt hommes auroient pu s’y cacher.
M. l’abbë de la Caille fe plaignoit de ce que M.
Halley avait pris des étoiles de la conftellation du
Tome II,
navire pôur former ln conftellation de fon protecteur
( Voye{ le Journal du voyage de M. de la Caille
1763 ,-in-iï ) ; mais le monarque & l’aftronome mé-
ritoient que cette eonftellatiön fût confervée, & j’ai
reprefenté fur mon globe célefte, gravé en 17 73 ,
ce même chêne, fitué Contre le vaiffeâu , & paffant
fur toutes les étoiles que M. Halley lui avoit aflï-
gnées, elles font âü nombre de vingt-quatre dans le
catalogue des étoiles auftrales de M. Halley ; la principale
eft une étoilé dé féconde grandeur, qui avoit
au commencement dé 1678 , 6% ±7d, 25' de longitude
y & 7 id, 1 5- de latitude auftraîe i cette conftellation
s’étend depuis 6S, ï 3d jufqu’à ys , 6d de longitude
, & depuis 5 id jufqu’à 72^ de latitude; cet
intervalle renferme un grand nombre d’autres étoiles
du navire, dans le catalogue dü Coeltïni auftraîe de
M, de la Caille. ( M. d e l a La n d e . )
§ CHENILLE , ( Hiß. hat. Zoolog. Infectolôgie. )
On a lieù, à ce qu’il me femble, de foupçonner que
plufieurs efpeces de chenilles, &c peut-être même
toutes celles dont les papillons font phalènes, peuvent
provenir d’oeufs non fécondés, c’eft-à-dire,
d’oeufs pondus fans accouplement. Je crois du moins
en avoir donné d’aflez fortes raifons dans un Mémoire
qui va être inféré dans le troifieme volume
des nouveaux Mémoires de l'académie de Berlin ; & fî
les amateurs de PHiftoire naturelle y font quelque
attention , je me flatte qu’ils S’ouvriront un vafte
champ à des remarques nouvelles & curieufes. En
renvoyant donc le lefteur au Mémoire dont je viens
de parler, .je me contenterai ici d’indiquer brièvement
quelques Faits, fur lefquels j’appuie principalement
ma conje&ure.
La première obfervation qui m’en à donné l’idée ,
me fut communiquée il y a huit pu neuf ans par M.
Bafler, profeffeur en langue hébraïque à Balle ; ayant”
nourri pendant quelquès jours la chenille qui donne
le .papillon paquet de feuilles feches, il en avoit obtenu
un papillon femelle, qui toujours ifolé dans un verre
, pondit fur une feuille de papier une grande
quantité d’oeufs. M. Bafler avoit mis ce papier fans
deffein für le poêle de fa chambre, & il n’y fongeoit
plus ; mais au mois de novembre, lorfqu’on commença
de chauffer la chambre, il s’apperçut par ha-,
zard que des oeufs de fon papillon il étoit lorti un;
grand nombre de chenilles qui étoient encore èn vie j
il en fut bien fùrpris, fachant que la mere ayant tou-,
jours été feule , n’avoit pu recevoir l’approche d’aucun
mâle.
Je ne penfois plus à cette obfervation, lorfque
j ’en fis une femblable : j’avois nourri la chenille du
poirier, repréfentée par les figures 7 & 3 , plancha
X V I I I du premier volume du grand ouvrage de M.
de Reaumur fur les infeétes ; toujours feule dans une
petite boîte elle y fit fa coque, & après que j ’eus,
perdu la boîte de vue pendant quelque tems, j’ÿ"
trouvai au bout de ce tems une petite famille de
chenilles, qui nepouvoient être provenues que d’uii
papillon mort, que je reconnoifibis pour celui de -la
chenille que j’avois nourrie dans la boîte.
Ces deux phénomènes ônt excité ma curiofité ; ne
pouvant pf efque plus douter de la faculté de certains
papillons, de pondre des oeufs féconds fans accouplement,
faculté que je crois pouvoir nommer mo-
nogénéfie, j’ai cherché à en connoître un plus grand
nombre, foit par moi-même, foit en trouvant dans
les auteurs aui ont écrit fur les chenilles, des obfer-
vations pareilles à telles que je viens de rapporter.
Je n’ai pas été affez heureux que de voir arriver
chez moi ce que je fouhaitois ; j’ai eu , par exemple,
le même papillon .paquet de feuilles feches femelle, il
s’eft délivré de tous fesoeufs , mais ces oeufsfe font
deflqchés, & lamême chofe a çulieu chez M. Bafler^
C c c ij