
ou la morfùre des animaux; les poifons, les vins
frelatés avec la litharge ; la goutte remontée, la rentrée
des éruptions cutanées, la fuppreflion de la
fueurparun très-grand froid, &c. peuvent jetter
dans cet état : il eft encore la fuite de l’abftinence
outrée , 6c des grandes pertes ; les contufions, les
plaies, les fraûures , les luxations, les douleurs
extrêmes , & toutes les caufes irritant les parties
neryeufes 6c membraneufes, parmi lesquelles il faut
compter la bile érugineufe qui croupit dans l’efto-
mac, peuvent exciter des convulsons: on en a vu
fouvent après l’opération de la larcocele & de la
caftration , qui donne quelquefois lieu à la gangrené
interne , fans parler des convuljîons fympto-
matiques des fievres, dont il a cté fait mention
ailleurs.
Les convulfions 6c les mouvemens convulfifs font
moins à craindre pour les enfans que pour les adultes
, pour les femmes que pour les hommes. Ces
deux états fe terminent quelquefois par l’hémorrhagie
, par la profufion d’urine, par la lortie des vers,
par le vomiffement, &c. Tous les auteurs difent
après Hippocrate , qu’on eft fauyé dans le tétanos,
fi l’on paffe le quatrième jour; j’en ai pourtant vu
qui font morts le douzième ou le quinzième de leur
maladie : on augure bien, fur la parole du même
auteur, de la fievre qui furvient aux convulfions ;
mais l’événement dément encore cette prédiélion.
Tout le monde fait que les convulfions de l’une 6c
de l’autre efpece peuvent dégénérer en épilepfie
ou en apoplexie, & que cette derniere, ainfi que
la paralyfie, eft fur-tout à craindre dans un âge
avancé. Les convulfions qui précèdent l’éruption de
la petite v érole, 6c les autres maladies aiguës, ne
font pas li dangereufes que dans les autres tems ;
celles qui furviennent aux grandes pertes de fang,
ou à l’inanition qui vient du défaut des alimens, font
fouvent mortelles : on ne juge pas plus favorablement
de la convulfion des y eu x , fur-tout dans les
enfans. Le fpafme cynique, d’ailleurs très-rare, eft
réputé mortel ; on craint moins la contorfion de la
bouche. On doit encore obferver les jeétigarions
des tendons du poignet, qu’on apperçoit ft communément
dans les fievres, en touchant le pouls.
Les convulfions ont communément des rémiffions
& des intermifiions : les unes font courtes 6c
paffageres ; les autres durent long-tems. On en voit
qui lont terminées en quelques heures de tems,
pendant que d’autres durent des mois 6c même des
années. Nous dirons enfin que les mouvemens con-
vullifs font incomparablement moins à craindre dans
les maladies chroniques que dans les aiguës, 6c qu’on
appréhende encore moins ces légers mouvemens
habituels qui font faire au vifage certaines grimaces
6c qui excitent aux autres parties des jefriga-
tions, des frémiffemens , &c. qu’on ne regarde pas
comme maladie.
Après ce que nous avons expofé fur les caufes
évidentes des convulfions ,* on juge bien que nous
aurions trop à faire, fi nous voulions rapporter tout
ce qu’on a obfervé dans les cadavres qui peut y être
relatif. Nous ne ferons donc mention que de ce qu’on
a découvert de plus particulier au cerveau & à la
moëlle de l’épine. On a vu dans le premier tous les
vaifleaux engorgés, mais rarement des extravafions
de fang : on y a obfervé très-communément des inondations
, fur-tout à la bafe du crâne, aux environs
de la moëlle alongée, 6c dans le quatrième ventricule
, 6c quelquefois une matière gélatineufe, très-
remarquable à la furface du cerveau. Oh a apperçu
quelquefois des tumeurs qui avoient différens fieges ;
on a trouvé allez rarement de la féchereffe dans le
cerveau 6c fes enveloppes ; ces dernieres ont paru
quelquefois oflifiées : on frit encore mention des vers
qui occupoient différentes parties \ du plexus choroïde
skirrheux, de la groffeur démeîiirée de la
glande pinéale ; mais rien n’a été plus commun que
la fuppuration ou la pourriture. On croit avoir remarqué
que la moëlle de l’épine étoit le fiege des
convulfions qui laiffoient la liberté des fens 6c celle
de la parole : on y a découvert tous les défordres
dont nous venons de parler ; mais les inondations
entre ces deux enveloppes , font les plus ordinaires:
on a enfin trouvé les vertebres cariées. De tous les
autres v ices, la fuppuration du diaphragme, la pourriture
de l’épiploon , les pierres des reins, les crudités
acides dans l’eftomac ou le duodénum,les vers
&c. font les plus familiers. Nous avons dit que le
priapifme fubfiftoit dans quelques cadavres; mais on
a obfervé une chofe plus furprenante, c’eft la fracture
de plufieurs os qui n’ont pu réfifter aux violentes
fecouffes. On ne trouve enfin qu’un peu de féro-
fité épanchée dans les cavités du cerveau après les
convulfions fébriles, & rien du tout après les fym-
pathiques récentes.
Il y a en général peu de remedes à faire pendant
le paroxifme; 6c j’ai obfervé très-fouvent que la
pratique contraire étoit infruétueufe, ou meurtrière :
cependant la plupart des praticiens n’épargnent alors
ni lesfaignées, ni les émétiques ; & le public eft fi
' accoutumé à cette méthode, qu’il ne manquerait
pas de rendre refponfable de tous les événemens celui
qui auroit eu le courage de ne la pas fuivre. Je ne
diflimulerai cependant pas qu’il eft des circonftances
qui demandent ces grands remedes ; mais je dois
ajouter qu’elles fe rencontrent rarement : la faignée
peut convenir aux pléthoriques, & à ceux dont les
pertes de fang habituelles ont été fupprimées. On
peut ufer, pendant le paroxifme, des lavemens purgatifs
6c ftimulans, 6c de tous les remedes externes
employés avec avantage dans le traitement de l’apoplexie.
Tels' font les fternutatoires, l’odeur du.
vinaigre, de l’efprit volatil de fel ammoniac, dé
l’eau de luce, de l’huile de pétrole, de la térébenthine
, 6c autres fubftances fétides ; les friâions au
dos & ,aux jambes; les ligatures douloureufes ; les
linimens émolliens & aromatiques, appliqués à l’épine
; les ventoufes feches , comme les fcarifiées j
l’immerfion des pieds dans l’eau chaude, 6c autres
bains partiaux pour les convulfions particulières, &c.
On peut encore, fi les malades ont la liberté d’avaler
, donner des anti-fpafmodiques , tels que les
gouttes d’Angleterre, la teinture de caftoréum &:
de fuccin, l’eau de fleurs d’orange, &c. On a encore
vu , dans ces cas, de très-bons effets de l’eau froide
prife en quantité. Lorfque l’irritation de quelque
partie, ou une douleur v iv e , fait tomber en convulfion
, il eft permis d’avoir, recours aux caïmans,
même narcotiques, qui font, dans tous les autres
cas, des remedes très-dangereux. On a vu enfin de
bons effets d’un grand bruit excité par des cors de
chaffe , des trompettes, le tambour, la poudre à
canon, &c.
Lorfque l’accès eft diflîpé, il faut tâcher d’en pré-,
venir le retour parles remedes appropriés aux différentes
caufes que nous avons rapportées ; car on per-
droit alors fa peine, fi l’on ne dirigeoit le traitement
vers le mal qui donne lieu aux convulfiçns purement
fymptomatiques. Pour les autres cas qui ne recon-
noiffent aucune caufe paflagere ou accidentelle, il
faut avoir recours aux remedes qui conviennent principalement
à la mélancolie. Les faignées font très-
communément néceflaires , fur-tout dans le cas de
pléthore, pu de quelque fupprelfion fanguine : il
n’eft pas moins important de vuider les premières
voies par tous les moyens connus.. On fait ufage ,
en même tems , des délayans, des humeftans , des.
tempérajîs & dçs adouciflahs ; les tifanes nitrées,
l ’eau de veau ou de poulet, le petit-lait, les émulions*
&c. y font fort employés. Les anti-fpafmodiques
ne convienneht pas moins dans le relâche que
dans le paroxyfme : les céphaliques & les carminatifs
en approchent de très-près ; mais tous ces remedes
ne fontpas fi efficaces qu’on le penfe; les plus ufités
font la méliffe, la fauge & la bétoine, auxquels on
p e u t ajouter les feuilles d’oranger, dont M . ae Haen
a fait l’éloge ; les fleurs de tilleul, de prime-vere &
de muguet ; la pivoine 6c la valérianne ; le fucciri, le
caftoréum, la poudre de guttete, &c.
On a recours , dans quelques circonftances, aux
amers, aux abforbans, aux contre-vers, aux apéritifs
, &c. tels font le quinquina, la coralline , les
cloportes, les martiaux, &c. Le camphre, 6c la li- .
queur anodyne minérale font les caïmans les plus
convenables à cet état ; mais les narcotiques font
très - dangereux , quoique quelques praticiens ne
craignent pas de les joindre aux anti-fpafmodiques.
Le lait 6c l’ufage interne des eaux minérales, tant
froides que chaudes, fourniffent des fecours très efficaces.
On peut retirer encore de grands avantages
des bains ordinaires, ou des eaux thermales, tant
généraux que partiaux , comme de tous les topiques
dont nous avons déjà fait mention. Le changement
d’a ir , les voyages 6c la diffipation produifent quel-
ouefois des effets plus fenfibles que ceux qui résultent
de tous les remedes que nous venons d’indiquer.
Qn aflùre que des gens, attaqués depuis long-
tems de convulfions , ne s’en font délivrés, après
avoir effayé de.tout , qu’en portant fur eux une
pierre d’aimant bien armée : ce fa it , tout fingulier
qu’il eft, n’eft pas hors de vraifemblance ; mais il fup-
pofe au moins qu’il n’y a aucun vice local. (T.)
* § COPIATES... En $5y Confiantin fit une loi en
faveur des prêtres Copiâtes ; défi fous cet empereur qu on
commença à les appel 1er Copiâtes. i°. En 3 57 il y avoit
vingt ans que Confiantin étoit mort, 6c ce n’ eft point
fous Confiantin, mais fous Confiance qu’il eft fait
mention des Copiâtes. z°. Les Copiâtes n’étoient point
prêtres. Voye{ T illemont, Hifi. des Emp. tom. I V ,
pag. 23 5 . Lettres fur Û Encyclopédie.
COPIGOW KA , (Géogr.) c’eft l’une des villes
non-titrées du palatinat de Braclau , en Podolie ,
portion de la petite Pologne. ( / ? .( ? .)
COPISTE, f. m. ( Mufique. ) celui qui fait pro-
feflion de copier de la mufique.
Quelque progrès qu’ait fait l’art typographique,
on n’a jamais pu l’appliquer à la mufique avec autant
de fuccès qu’à l’écriture, foit parce que les goûts
de l’efprit étant plus confiants que ceux de l’oreille,
on s’ennuie moins vite des mêmes livres que des
mêmes chanfons; foit parles difficultés particulières
que la combinaison des notes 6c des lignes ajoute à
l’impreflioh de la mufique : car fi l’on imprime premièrement
les portées 6c enfuite les notes, il eft im-
poflible de donner à leurs pofitions relatives , la
jufteffe néceffaire ; & fi le cara&ere de chaque note
lient à une portion de la portée, comme dans notre
mufique imprimée, les lignes s’ajuftentfimalentr’el-
le s , il faut une fi prodigieufe quantité de carafteres,
& le tout fait un fi vilain effet à l’oe il, qu’on a quitté
cette maniéré avec raifon pour lui fubftituer la gravure.
Mais outre que la gravure elle-même n’eft pas
exempte d’inconvéniens , elle a toujours celui de
multiplier trop ou trop peu les exemplaires ou les
parties ; de mettre en. partition ce que les uns voudraient
en parties féparees, ou en parties féparées ce
que d’autres voudraient en partition, 6c de n’offrir
guere aux curieux que de la mufique déjà vieille qui
court dans les mains de tout le monde. Enfin il eft fur
qu’en Italie, le pays de la terre oh l’on fait le plus de
mufique, on a proferit depuis long-tems la note imprimée
, fans que l’ufage de la gravure ait pu s’y établir ?
d’oit je conclus qu’au jugement des experts celui.de
la fimple copie eft le plus commode.
Il eft plus important que la mufique foit nettement
& correûement copiée que la fimple écriture, parce
que celui qui lit 6c médite dans fon cabinet, apperçoit,
corrige aifément les fautes qui font dans fon
livre, 6c que rien ne l’empêche de fufpendre fa lecture
ou de la recommencer : mais dans un concert où
chacun ne voit que fa partie, 6c où la rapidité 6c la
continuité de l ’exécution ne laiffent le tems de revenir
fur aucune faute, elles font toutes irréparables :
fouvent un morceau fublime eft eftropié, l’exécution
eft interrompue ou même arrêtée, tout va de travers
, par-tout manque l’enfemble & l’effet, l ’auditeur
eft rebuté 6c l’auteur déshonoré, par la feule
faute du copifie.
De plus, l’intelligence d’une mufique difficile dépend
beaucoup de la maniéré dont elle eft copiée ;
car outre la netteté de la note, il y a divers moyens
depréfenter plus clairement au leéleur les idées qu’on
veut lui peindre 6c qu’il doit rendre. On trouve fouvent
la copie d’un homme plus lifible que celle d’un
autre qui pourtant note plus agréablement ; c’eft que
l’un ne veut que plaire aux y eu x, & que l’autre eft
plus attentif aux foins utiles. Le plus habile copifie eft
celui dont la mufique s’exécute avec le plus de facilité
, fans que le muficien même devine pourquoi.
Tout cela m’a perfuadé que ce n’étoit pas faire un
article inutile que d’expofer un peu en détail le devoir
6c les foins d’un bon copifie : tout ce qui fend
à faciliter l’exécution n’eft point indifférent à la perfection
d’un art dont elle eft toujours le plus grand
écueil. Je fens combien je vais me nuire à moi-même
fi l’on compare mon travail à mes réglés : mais je
n’ignore pas que celui qui cherche l’utilité publique
doit avoir oublié la fienne. Homme de lettres, j’ai
dit de mon état tout le mal que j’en penfe ; je n’ai
fait que de la mufique françoile, 6c n’aime que l’ita-
talienne ; j’ai montré toutes les miferes de la fociété
quand j’étois heureux par elle : mauvais copifie, j’ex-
pofe ici ce que font les bons. O vérité ! mon intérêt
ne fut jamais rien devant toi ; qu’il ne fouille en rien
le culte que je t’ai voué.
Je fuppofe d’abord que le copifie eft pourvu de
toutes les connoiflances néceflaires à fa profeflïon.
Je lui fuppofe de plus, les talens qu’elle exige pour
être exercée fupérieurement. Quels font ces talens ,
6c quelles font ces connoiflances ? Sans en parler e'x-
preffément, c’eft de quoi cet article pourra donner
une fuffifante idée. Tout ce que j’oferai dire ic i, c’eft
que tel compofiteur qui fe croit un fort habile homme
, eft bien loin d’en fa,voir affez pour copier correctement
la compofition d’autrui.
Comme la mufique écrite, fur-tout en partition ,
eft. faite pour être lue de loin par les concertans, la
première chofe que doit faire le copifie eft d’employer
les matériaux les plus convenables pour rendre fa
note bien lifible 6c bien nette. Ainfi il doit choifir de
beau papier fort blanc, médiocrement fin, 6c qui ne
perce point : on préféré celui qui n’a pas befoin de
laver, parce que le lavage avec l’alun lui ôte un peu
de fa blancheur. L’encre doit être très-noire, fans
être luifante ni gommée; la reglure fine, égale &
bien marquée, mais non pas noire comme.la note : il
faut au contraire que les lignes foient un peu pâles ,
afin que les croches, doubles croches, les foupirs,
demi-foupirs 6c autres petits lignes ne fe confondent
pas avec elles, 6c que la note forte mieux. Loin que
la pâleur, des lignes empêche de lire la mufique à une
certaine diftance, elle aide, au contraire, par la netteté
; & quand même la ligne échapperait un moment
à la vue, la pofition des notes l’indique affez le
plus fouyeiït, Les régleurs ne rendent que du travail