
& rapports des confonnances. II y a trois de ces
diefes : i°«le diefe majeur, qui eft la différence du
femi-ton majeur au femi-ton mineur ; & dont le rapport
eft de 125 à 128 ; 20. le diefe mineur, qui eft
la différence du femi-ton mineur au diefe majeur, Si
en rapport de 3072 à 3125 : 30. & le diefe maxime,
en rapport de 243 à 250 , qui eft la différence du
ton mineur au femi-ton maxime. Voye^ Semi-ton ,
Dictionnaire raif. des Sciences, &c.
Il faut avouer que tant d’acceptions diverfes du
même mot, dans le même art, ne font guere propres
qu’à caufer de fréquentes équivoques, Si à produire
un embrouillement continuel. ( S )
Aujourd’hui les Italiens Si les Allemands fe fervent
du diefe enharmonique mineur , ou fimple
diefe marque X ; mais ils l’appellent double dieje , Si
lui font élever la note des deux femi-tons mineurs ;
ainfi fo l X y lignifie fol élevé des deux femi-tons mineurs
, Si par conféquent un ton moindre d’un
comma que La.
L’origine du double diefe eft précifément la même
que celle du double bémol. Voye{ ce mot ( Mujiq. )
Suppl. Pour former en commençant par fo l % une
échelle femblable à celle d'ut, il faudra élever le fa
% de l’échelle de fo l d’un nouveau diefe, afin que ce
nouveau fon faffe la note fenfible defol ,c’eft-à-dire,
foit d’un femi-ton majeur plus bas que fo l % : or fo l
n’eft que d’un femi-ton mineur plus bas que fo l % ;
donc fa x ou fa diefe deux fois, eft moindre d’un
comma que fol.
Au refte on peut fe paffer à la rigueur du double
diefe , par la même raifon qu’on peut fe paffer du
double bémol. Voy&{ ce mot ( Mujiq. ) Suppl.
L ’on verra au mot Système ( Mujiq. ) Suppl.
quelle idée on doit fe former de l’ufage du double
diefe. ( F. D. C. )
_ DIESER , ( Mufiq. ) v. a, C’eft armer la clef des
diefes pour changer l’ordre Sc le lieu des femi-tons
majeurs ;on donnera quelque note au diefe accidentel
, .fôit pour le chîtnt, foit pour la modulation.
Voye^ Dl EZE ( Mujiq. y Suppl. Si Dictionnaire raif.
des Sciences, Sic. ( S )
DIETRICHSTEIN, ( Géogr. ) château d’Allemagne
dans le cercle d’Autriche, Si dans la haute Carin-
thie. Ç ’eft de-là que font fortis les princes de Die-
trichfleing élevés à leur dignité par l’empereur Ferdinand
II. l’an 1622, introduits dans le college des
princes,du S. Empire , par Ferdinand III. l’an. 1654,
& fiégeans Si yotans dans ce college dès l’an 1686 ,
autitre de'Ja feigneurie de Trafp en Autriche, dont
ils firent alors l acquifition, fous le reene de Léopold.^
D . Q, y
§ DIETTE de CEmpire. . . . banc des pairs ecclé-
Jiafiiques. L’archevêque de Saltzbourg, l’archevêque
de Befançon, Dictionnaire raif - des Sciences , Sic.
tome Iff. p .-S j3 - Il y a long-tems , dit M. l’abbé
d’Expilly , que l’archevêque de Befançon ne députe
plus aux diettes de ,1’Empire ; & ôn.lit dans le Dictionnaire
raif. des Sciences , &c. article CONSTITUTION
( Hijt. mod. ) « Befariçôn & Cambrai, quoi-
» que qualifiés toujours de princes de l’Empire, n’ont
» ni voix ni féance aux états. fjC. )
* § D IE U X ,........On cite dans cet article un
livre d Ifaac Voffïus , intitule De origine & progrejfu
idololatrioe. Ce livre eft de Jean-Gerard Voflius , pere
d’Ifaac. Lettres fur l'Encyclopédie.
§ DIFFARRÉATION . . . CTètoit cheç les Kor
mains une cérémonie par laquelle on publioit le divorce
des prêtres. C’eft un contre-feris , il falloit dire une
cérémonie par laquelle les prêtres publioient le
divorce entre un mari Si une femme. La diffamation
étoit proprement un acte , par Lequel on diffolvoit
Les mariages contractes par confarréation, qui étoient
ceux des.Pontifes ; autre contresens. Vigenere dit que
, j — — —jj .u myiiiç, ceremonie.
Cleû dans fes.notesfurTite-Live que Vigenere
a parlé de la confarréation Si de la diffarréation. Il
dit que le divorce fe célébroit par la même cérémo-
nie que le mariage, quia fiebat farreo libo adhibito ;
mais il n a garde de dire que c’étoit la même cérémonie.
La diffarréation étoit la diffolution de la confarréation.
On fe fervoit dans l’une & dans l’autre
de la même efpece de gâteau ; mais ce n’étoit affu-
rément pas la même cérémonie. On fe fert des
mêmes habits facerdotaux dans l’ordination & dans
la dégradation d’un prêtre ; mais on les donne dans
la première, on les retire dans l’autre. Eft-ce la
même cérémonie ? Les cérémonies de la confarréation
& de la diffarréation fe faifoient par un facrifice
dont les prêtres étoient les miniftres. Diffarreatio
peragebatur ut contrarius actus ( confarreationis ) pro-
cul dubio a pontificibus , quemadmodum confarreatio.
Selden in uxore hebraïca. Lib. IIJ. ch. 2y. Lettres fur
P Encyclopédie.
DIFFÉRENCE afcenjionnelle , ( Afronomie. ) eft
la différence entre l’afcenfion droite & l’afcenfion
oblique d’un aftre, ou l’arc de l’équateur compris
entre le point auquel l’aftre répond perpendiculairement
, Si le point qui S’élève ou qui fe couche au
même tems que cet aftre.
Différence d’afeenfion droite , entre deux aftres ,
eft melurée par le tems qui s’écoule entre leurs paf-
fages, par le méridien ou par un cercle horaire quelconque.
Ce font les différences que les aftronomes
oblervent continuellement, pour connoître la pofi-
tion d’un aftre inconnu par le moyen de l’aftre
dont on connoit déjà la fituation. Par exemple on
veut avoir l’afcenfion droite d’une planete , en la
comparant à une étoile connue parle catalogue que
nous avons donné au mot Ascension droite >
on les obferve l’un Si l’autre dans le méridien : fi
1 étoile précédé de quatre minutes de tems la planète
, on en. conclut qu’il faut ajouter un dégré à
l’afcenfion droite de l’étoile , pour avoir celle de
la planete au moment ©ii elle a paffé au méridien.
Si la pendule dont on fe fert pour compter les tems
des paffages , n’eft pas réglée de maniéré qu’elle
faffe 24 heures juftes entre deux paffages confécu-
tifs de l’étoile, il faut faire une correftion à l’intervalle
obfe rvé, pour en conclure celui qui auroit
lieu fi. la pendule étoit exaélement réglée fur les
étoiles. ( M. d e l a L a n d e . )
DIFFÉRENT ou DIFFÉREND , f. m. ( Gram,.
Droit Nat. ) conteftation , débat ; fe dit auffî de la
chofe conteftée : ils partagèrent le différent. Le diffèrent
n’eft pas la même chofe que la difpute & la querelle.
La concurrence des intérêts caufe le différent;
la contrariété des opinions produit les difputes ; l’aigreur
des efprits eft la fource des querelles. On
vuide le diffèrent; on termine la difpute ; on appaife
la querelle : l’envie Si l’avidité des hommes font
quelquefois de gros différents pour des bagatelles :
l’entêtement joint au défaut d’attention , à la juftè
valeur des termes, eft ce qui prolonge ordinairement
les difputes : il y a dans la plupart des querelles
plus d’humeur que de haine.
11 y a deux moyens de vuider les différents entre
ceux qui fe trouvent dans l’état de nature, difoit
fagement Cicéron : « l’un par la difeuffion des rai-
» fons de part Si d’autre; l ’autre par.la force ». La
première convient proprement à l’homme ; l’autre
n’appartient qu’aux bêtes. Il ne faut donc en venir
à celle c i , que quand il n’y a pas moyen d’employer
l’autre. Le difeuffion des railons peut fe faire principalement
en quatre maniérés , fa voir la conférence
amiable , la tranf,action, la médiation , Si les arbitres
: on y en ajoute.ordinairement encore deux , le
fort & les combats (inguliers, ( D , F A
DIGESTE;
* § DIGESTE , . . . . il y a plufieurs fautes tÿpô*
graphiques dans cet article.. Voici les principales. Au
lieu de Lucius Baldus, lifez Lucius BalbusvAu lieu
à'Aulusy Caffellius y lifez Aulus Caffelius:< c ’eft un
leul auteur. Au lieude Cinna Lucius, &c. lifez Cinna,
Lucius y &c. car Cinna •& Lucius Cornelius.cSylla
font deux auteurs. Au lieu.de Cneius ‘Pomp'onius,
connu fous le nom. du grand Pompée, lifez Gneius Boni-
ponius y oncle de celui quießconnu fops le nom du grand
Pompée. Au lieu de Majfutius , lifez Majurius. Au
lieu de; Invendus , Cel/its , lifèz Invendus Celfus
c’eft un feul jurifconfulte. Au lieu de Dulpius >
Marcellus. , lifez d'Ulpiu's Marcellus c’eft encore un::
l'eul jurifconfulte dont.l’imprimeur a défiguré le
nom. Il y a encore, quelques autres fautes^ que les’
jurifconfultes qui liront cet article corrigeront;,
aifément.
- DIGRESSION, ( Afïron. ) éloignement apparent
des planètes au foleil c’eft à-peujprès la même
chofe que Elongation : mais digrejforile dit plus
communément des planètes inférieures, metcure &•
vénus, qui ne s’éloignent du foleil'que jiifqu’à! un
certain point, mercure de 28d , & véhùs de 48e1.
Quand ces deux planètes font .dans leurs plus grandes
digrejjipns orientales ou occidentales , le. rayon
par lequel, nous les voyons eft-urie tangente à l’orbite
de la planete, &. elle nous paroît pendant;xjuelquej
tems:à la même diftance du,foleil, ou à la même
élongation; ces cir confiance s font.très^fàvOrables
pour déterminer exaélement la fituation d’un orbite,:
c’eft-à-dire , le lieu de fon aphélie,, de même que fa:
figure, c ’eft-à-dire, l’excentricité de l’ellipfe que
la planete. décrit. Voyer Aphélie , Dictionnaire
raj. des Sciences y Sic. f M. DE LA L a n d e .')
§ DIGUE , ( Hydr. Hiß.', nat. ) U article fuivant ■
eft extrait d’une lettre écrite d'Alcmaer, en Hollande,
le fèpt novembre iÿ ï 2 , fur. Us vers qui rongent les
digues.
Tout. ce pays eft garanti des eaux de la mer par
des pilotis; il rhut.d’abord obfetver que la Hollande,
& plus particuliérement la Nort-Hollande oit je demeure
, eft i4pieds.plüs basque n’eft.Ia mer, ou:
l’eau des canaux dans l’intérieur du pays ; cela?
paroît incroyable à ceux qui ne l’ont pas vu; néanmoins
cela eft très-vrai. Pour donc empêcher que
la mer ne fubmerge tout, on a fait un pilotage de
bon bois de chêne le,long de la mer nommée Zui-
derfée, avec une digue de terre derrière les pilotis.
Depuis environ quatorze .mois on s’eft apperçu
que prefque'tous les:pieux en pilotis font percés &
rongés de vers, Si dans deux différens haut-tems ou
tempêtes , la mer en a emporté environ. 12000 toi-
fe s , & ce qui refte ne vaut pas mieux.
. Ainfi la.confternation eft extrême ; jufqu’à préfent
l’entretien de ces digues ou pilotis a été à la charge
des terrés qui y font paralleles ; mais ces terres font
ruinées Si abandonnées par leurs habitans , & ne
peuvent .plus.porter les frais extraordinaires & im-
menfes qu’on eft forcé de faire dans une .telle crainte i
calamité. Chaque toife de digue coûte ordinairement
500 florins , & chaque arpent de terre paie
25 florins par. an pour ces digues : c’eft fouventVplus
qu’il ne produit, & aujourd’hui pour porter les frais
extraordinaires il faudroit que chaque arpent payât
2000 florins, ce qui feroit plus de fept fois fa valeur
, par conféquent les particuliers abandonne-1
roient toutes ces terres comme ils ont déjà fait.
Ainfi l’état ou corps eft obligé de faire une dépenfe
q u i, jufqu’à ce jour, & dès à préfent , monte à
12 millions , & à fept cent cinquante mille florins
pour le dommage aèluel. L’état.lui-même eft endetté
de toutes parts, Si ne veut pas s’y prêter, du moins
ceux de la.fufdite Hollande ne paroiffent pas difpo-
fés à vouloir fecourir ceux de la Nort-Hollande,
Tome II,
parce que la jaloufie a toujours été trèî-grande entre
! les uns & les autres*
Le ver en queftion eft de la groffeur d’une plume
' à écrire, & long de dix pouces ^fon corps n’a point
de confiftance, Si. n’eft proprement que de la morve æ
fa tête eft ^roffe Si plate comme une lentille dure .■
. comme un diamant de chaque côté de la tête ; il a
j comme deux petites percieres aveclefquelles il perce
J les bois neufs , comme on fer.oit aVec umvilbrequin
' de la groffeur du tuyau d’une plume, & i l perce les
pieux de toiit fens , à-peu-près comme un rayon de
• moüche'à miel ou de guêpe. U ne travaille'que dans
j j50!« qu‘ eft dans l’eau;,, celui qui eft en terre ou
: qui .eft hors, de l’eau n’eft pas endommagé* En Frife
j le .dommage eft encore. plus grand qu’en Nort-
Hollande.; Trois : mille pi.oniers travaillent aftuelle-
' ment à, une digue qui commence à la ville de: Hel-
j delmpen, Si qui s’étend vers l’orient en traverfant
les terrçs , afin que s’il arrivait que,la digue crevât :
d un cote ou- de. fc’àutre, on put néanmoins garantir^
une partie du pays. ( Article tiré des papiers de M» -
d e M a i r a n . )
§ D lIPOLlES , ( Mytkol. ) fêtes que les premiers '
Athéniens celebroiemt en l'honneur de Jupiter protecteur
d’Athènes. Elles ne fubjijtoient plits au tems d’Arifto-
■ phane. Madahie Dacier a cependant prétendu que là :
fète diipolie fubfiftoit du tems d’Ariftophane. On ent
; a voit feulement retranché quelques' cérémonies ridi^ i
| cules. 'Voyez lès notes dé Madame Dacier fli'rla fcehc-1
1 troijîime ; du troïjième acle'de la Comédie des nuées y par
: Ariftophane. Lettrés'fur T Encyclopédie.
DILATATION f (' Ajîronômie. ) fe dit de l’augmentation
du diametrë des planefès , Jcaufé par là
grànde lumière qui les environne. On a cru long-tems
que le diamerre de la luné étoit beaucoup plus grand
lorfqu’elle étoit lamineufe., que lorfquelle paroiffoit
; obfcujre fur le difque lumineux du foleil dans les*
• éclipfes. M. le Marinier ayant été en Ecoffe pour
• opferver réclipfê annulaire du 25 juillet 17 4 8 ,
reconnut que cetté diminution n’a voit pas lieu
Mèm. de l 'Acad, de Paris 1748. J’ai fait voir la
même chofe à l’égard de vénus dans fes paffages fur
le foleil, Ajlronorhie art. 1395. Menu de l'Acad. dé
Paris 1762; le diamètre du foleil eft le feul qui mè
paroiffe avoir une dilatation fenfible. M. du Séjour
a reconnu qu’elle étoit d’environ 5 à' 6^’., ' par fes
calculs de l’eclipfe de 1764, Si j’ai trouvé le mêmë
1 réfultat par les paffages de vénus fur le foleil en 1761
& 1769, Agronomie art. 2159. (M. d e La L a n d e .)
§ DILLINGEN ., ( Géogr. ) ville d’Allemagne ,
dans le cercle de Suabe, Si dans les états du prince,
évêque d’Augsbourg, lequel y fait fa réfidence ordi-
. naire. Elle eft fituée fur le Danube, & renferme,
Q.ytre le.palais épifcopal, une univerfité catholique
fondée l’an 1552 , un college de jéfuites , un autre,
de chanoines féculiers, un couvent de capucins ,
Sf. deux couvens de religieufes. C ’eft auffî le chef-
lieu d’un bailliage affez étendu. Long. 20.' io. lat. 48»
38. ('/>.<?.)
DIMEL, ( Géogr. ) riviere d’Allemagne , dans le
c,ercle Si dans le duché de Weftphalie , laquelle
traverfe l’évêché de Paderborn, & va fe jetter dans
le Wefer ; elle eft devenue rameufe de nos jours
par les campemens fréquens que l’armée; de France
Si celle des Alliés ont fait fur fes bords > dans le
courant de la derniere guerre. ( D. G. )
DIMEN , ( Géogr. ) C ’eft le nom commue à deux
petites ifles, du nombre de celles de Faro , dans la
mer du Nord , & fous la. domination Danoife. Ce
ne. font proprement que deux grands rochers, dont
l’un peut avoir deux lieues de circuit , Si l’autre^
quelque, chofe de moins t mais fur ces rochers ,
couverts de terre à une certaine épaiffeur, croiffent