
ligne , partagé à'fon extrémité en cinq denticules,
porté fur un ovaire ovoïde à trois angles.
Cet ovaire en muriffant devient une capfule ovoïde
verte, longue de neufà dix lignes, unefois moin§
large,triangulaire à trois loges fongueufes-, épaiffes
cl’une ligne, le fépa'rant &c contenant chacune une
graine elliptique, femblableà une graine de melon,
Tongüe de fix lignes, deux fois moins large, coupée
à fon extrémité d’une fente, par laquelle elle eft attachée
droite au fond de la capfule.
Culture. Le connttd croît au Malabar, fur-tout auprès
d’Àngx-Caimal ; il eft toujours verd, toujours
Chargé de rieurs & de fruits; il fe multiplie de graines,
tuais plus promptement pat les tubercules cjiii font
aux ailfelles de fes feuilles.
Ufage. Les Malabares ne font d’autre ufage de cette
plante que d’en manger les tubercules.
Remarque. Cette plante qui n'a été déterminée juf-
qu’ici par aucun botanifte, nous paroît fe rapprocher
dutamus & du jaft-raya & former un genre particulier
dans la famille des ariftoloches. Voye^ nos
Familles des plantes , voluine I I , page 70. ( M.
A d A K SON. )
• CONNEXE, ( Mujîqüe. ) tehne de plain-chant.
Voy. Mix te , ( Mujîq. ) Suppl.
CONNOISSANCE des tems , ( Afirbriomie. )
titre que porte l’ancienne éphéméride des mOuvè-
mens céleftes, Ou almanach que publie chaque année
l’Académie des fciences de Paris, pour l’ufagê
des aftronomes & des navigateurs. Ce titre a pu faire
croire à ceux qui n’avôient pas confulté l’ouvrage,
qu’on y annon’çoit le beau tems ou la pluie ; mais il
ne s’agit dans cet ouvrage que des tems confldérés
aftrono’irtiquement, & par rappôrt aux mouvemens
céleftes qui en font là mefure.
Ce livre qui a été le modèle de. tous les almanachs
, & qui fert encore à faire tous ceux de la
(France, fut publié pouf la première fois en 1679
avec ce titre La connoijfance des tems ou Calendrier
& éphémérides du lever & du coucher du foleil, de la
lune & des autres planètes-, avec les éclipfes pour i'année
16yc) y calculés fur Paris , & la maniéré de s en
fcrvir pour les autres élévations , avec plujîeürs autres
tables & traités elajlronomie & de phyfique , & des
éphémérides de toutes les planètes , en-figures. A Paris ,
chez J. B. Coignard, imprimeur du roi, rue Saint-Jacques
, à la Bible dlor. C’étoit un très-petit in-1 z , com-
pofé de 60 pages; ilétoitdédié au roi de France y
qui en avoit approuvé le projet. On lit dans uil
avis qui eft entête, qu’il fut hafardé fort avant dans
l’année, à l’occafion du voyage du roi; ( car on
avoit réfolu de ne le commencer qu’en 1680 ) & que
l ’on travailloit à calculer des éphémérides d’une méthode
toute nouvelle qui dévoient commencer l’année
fuivante.
Dans ce premier volume , on vôit d’abord un
calendrier. lever & coucher du foleil & de la lune ,
avec le jour de fes phafes & de fes plus grands abaif-
femens ou élévations fur l’horifon : pour le foleil, le
premier iriftant qu’un de fes bords paroît, ou que le
dernier difparoît, eu égard aux réfractions ; pour la
lune, l’inftant oii elle paraît foute entière en touchant
l’horifon, eu égard aux réfractions & aux parallaxes
: i ° . une autre table de leur lever & couch
er, pour Calais, Paris, Ly on , Marfeilles, qui
.puifle fervir à le trouver pour tous les autres pays:
3°. les phafes de la lune pour toute l’année : 40. des
figures d’éclipfes pour plufieurs momensdeleur du-
.rée : 50. une table du partage de la lune par le
méridien , l’afcenfion droite du foleil & l’équation
de l’horloge, ou ce dont elle doit avancer ou retarder,
par rapport à un cadran folaire fur lequel elle
aura ete mife le 16 Juin ou le 23 décembre , avec
des ufages pour trouver l’heure fur les cadrans folai'res
au moyen de la lune-, en .y ajoutant, fon paf*
fage au méridien, & pour 'connoître les marées, en
fuppofant que la mer fe trouve haute à Breft, conf-
tamnient deux heures après le paflage de la lime par
la méridienne ; à Calais, à quatre heures & demie ;
à Saint-Malo fix heures après ; à Dieppe-, neuf heures
; à Roüen & Honfleur, onze heures. -, ;
6°. Le moyen de trouver par vingt étoiles qui
partent dans le même fil à plomb que la polaire ,
l’heure qu’il,eft, en.ajoutant.l’afcenfion droite du foleil
^-l’heure marquée fur^ une planche qui le voit
dans le livre. L’auteur obferve qu’en changeant-la
latitude dulieu de. cinq degrés, on ne trouve que
deux- minutes de défaut dans cette opération: L’on
y voit une explication furie, mouvement des pendules
avec une autre .petite table ; les entrées du
foleil dans tous les fignes du zodiaque ; on y parle
de la maniéré dont les planètes feront vues pendant
toute l’année ; des latitudes & différence de longitudes
de vingt-trois villes de France ; les plus longs
jours & les plus longues nuits pour differentes élévations
de pôle.; enfin, des :obfervation$ fur le baromètre
& les vents, faites pendant l’année 1678.
M. Picard, l’un des plus célébrés aftronomes de
l’académie de Paris , étoit l’auteur anonyme de cet
ouvrage ; dès l’année fuivante -il l’augmenta de plufieurs
tables &c de plufieurs remarques intéreflantes-.
Dans celui de 1681, il annonça l’apparition de la
comete, avec des réflexions rrès-philofophiques à
ce fujet ; dans celui de 168 2 , il annonça les nouvelles
opérations de la figure de là terre : enfin ce livre
ne ceffa de s’augmenter chaque année,. foit entre les
mains du premier auteur, foit dans celle de M. le
Febvre qui fut chargé de cet ouvrage en 1685 ; Mi
Lieutaud lui fuccéda en 170 1 , il y mit en 17191a
lifte de l’académie des fciences ; M. Godin lui fuccéda
en 1730 ; M. Màraldi commença l’année >1.73 5 >
& a fini en 1759. J’ai commencé en 1760 à être
chargé de cet ouvrage par ordre du ro i, & fur le
choix de l’académie ; dès ce moment, j’en changeai
la Forme en entier, pour y raffembler tout ce que
les aftronomes pouvoient defirer de plus nouveau
& de plus intéreffant , pour leurs obfervations &
leurs calculs , & tout ce que les navigateurs pouvoient
defirer pour être à portée de trouver la longitude
en mer parle moyen de la lune, & je continuerai
fur le même plan , tant que je ferai chargé
de ce travail. Mais en 1767, le bureau delongitu-
des d’Angleterre fit calculer par un grand nombre
d’aftronomes réunis fous la direction de l’aftronome
ro y a l, M. Maskelyne , un ouvrage beaucoup plus
étendu , intitulé The ’nautital almanac and aflronomi*
cal ephemerisfor theyear tÿ6y. Cet ouvrage de'ftiné
fpécialement à là navigation , ri’a point empêché la
continuation de la connoijfance, des tems y néceffaire
pour la ville de Paris, & dans laquelle, je continue
d’ailleurs de mettre des tables nçuvçlles, chaque
année , pour l’ufage des aftronomes. Le P. Hell *
habile aftrônome de Vienne en Autriche , a,.fait
depuis. 1757 , un ouvrage de même efpece; intitulé
Ephémérides afironomicce , qui contient aufli beaucoup
de calculs faits pour la latitude de Vienne en
Autriche , & qui eft beaucoup plus important encore,
par un grand nombre d’obfervations agronomiques
, faites dans différens pays de la ferre , par
tous lés aftronomes avec qui il eft en eorrefpon-
dance. Ce peut être un inconvénient pour les progrès
dê l’aftronomie, que des ouvrages de cette
efpece foient calculés féparément par tant de per-
fonnes, dont le tems ferait employé plus utilement
à calculer des obfervations ou des tables. Nous parlerons
au mót Ephéméride, de deux autres ouvrages
qui- fe publient tous les dix ans à Paris & à Bologne
en Italie, & qui font encore un double emploi du
fiÆirie 'genre : cela prouve du moins qiié le goût lè
l’ailronlritie fe répand, & il en réfultera fahs doute
de nouveaux fecours , d’une efpece encore plus
utile pour leprogrès de cette feience, (M . d e l a
La n d e . ) ,
CONN OISSANCE DU P A Y S , {A r t Milit.) Il h e ft
pas pôflible d’établir un projet général ou particulier
de campagne, ni de l’exécuter fans avoir une connoijfance
exaCte du pays qu’on fe propofe d’attaquer
ou de défendre : elle eft néceffaire * non-feulement
au prince & à fon confeil ; & aux généraux qui d o ivent
être chargés de la conduite des armées, mais
encore aux officiers principaux & particuliers qui
font employés fous les ordres de ces derniers , pour
pouvoir participer aux operations de la campagne,
& s’acquitter des expéditions qui leur feront con-
fiées. •. . ;
Cette connoijfance, une des plus effentielles de
l’art militaire , eft générale ou particulière, c’eft -à^
dire, géographique ou topographique. La première
confifte à favoir la fiîuation, l’étendue, la divifioil
de états & de leurs provinces ; leur climat, leur population
, leur fertilité, les rivières qui les travef-
fent, les montagnes, les forêts, les plaines qui s’y
trouvent, leur force, le nombre & l’importance des
places qui les défendent, &c. La deuxieme comprend,
le détail d’une portion dé pays , d’une frontière,
du cours d’une riviere, d’une place, d’ün
pofte & de leurs environs , &c. L’une fert à former
le plan général d’une campagne ; l’autre à en régler
le plan particulier & à en conduire les opérations.
Voye%_les articles Campagne , Carte , Carte-Mil
ita ire , Suppl.
La conhoiJJ'ance du pays fyeut s’acquérir par le - fecours
de la géographie, des cartes-militaires, des
mémoires des généraux-, & ’des officiers d’état-major
: mais il vaut encore mieux , toutes les fois qu’on
le peut, voyager dans les pays oii .l’on doit faire là
guerre; v o ir& examiner foi-même tous les objets
qui méritent attention. Guftave-Adolphe ayant pro-
jetté de pôrtét la guerre en Allemagne , parcourut
tous les pays, déguifé, pour exartyner l’état de
l’Empire, fes forces, fes places, & généralement
tout ce qu’il lui impôrtoit de connoître avant de
former fes entreprises. On fait que M. de Catinat fe'
déguifa en charbônnier pour entrer dans Luxembourg
&reconnoître l’état de cette place.
Quand on fait la guerre dàns un pays dont on n’a
que des cartes , ou des mémoires y & qu’il eft important
d’avoir une corinoiffancc exafte de quelque
partie occupée par l’ennemi, on attire à foi par de
l ’argent ou des promeffes , quelque afpeilteur,
chaffeur -, ou autre perfonnage qui cônnoiffe bien le
terrein, & on le confulté -pour fçavoir fi Port peut
compter fur les détails qu’on en a : quelquefois on
a des efptons qui font en état de lever un camp,
Une place , un pofte, & dôrtt on tire de grands fer-
vices. J’en ai vu un dans la derniere guerre que
nous avons fait en Allemagne , qui rappôrtoit des
cartes du pays ; fur lefquelles il avoit figuré la po-
fitionde l'armée ennemie , & marqué tous les portes
qu'elle occupoit. En 17561e plarf de Wefel fut levé
par un efpion de cette efpece.
En un mot, on peut dire que la connoijfance du
pays eft le fondement de toutes les opérations de.la
guerre , & que très-fouvent elle décide des évérte-
mens. Combien l’hiftoire , même celle de nos jôuts,
ne fournit - elle pas d’exemples d’entreprifes marquées
, de batailles perdues-, d’armées furprifes ',
difperfées & détruites, qui prouvent de la maniéré
la' plus*forte & la plus fenfible , qu’on ne fauroit
faire une étude trop particulière du pays où l’on
doit porter la guerre ? ( M. D. L. R. )
§ CONQUE ANATlFERE j f. f. (Llifi, nat, Con*
chyliôlog. ) Nous ne perpétuerons pas ici l’erreur de
quelques modernes qui comprennent fous ce nom ^
non pas trois familles, mais trois genres de coquillages
niultivalves ; favoir, les glands de mer, bala-
nus y les conques anatiferes , coucha anatiferce, & les
pouffe-pîeds. Nous n’adoptôns pas non plus l’explication
abfurde qu’ils donnent de l’idée que les anciens
attachoient au nom de cûnque anatifere q u i, à proprement
parler, Veut dire conque ou coquillage portant
un canard. Quelques auteurs ont écrit que la
bernacle, ou barnacle ou bernache, qui eft notre
Coquillage en queftion, tire fon origine du bois
pourri des vàifleaux; & cela a au moins quelque apparence
de vraifemblance : des écrivains peu inftruits
en hiftoire naturelle, ont identifié ce nom de bernacle
avec celui du cravâht, qui eft un canard marin : de
là l’origine de l’erreur populaire que quelques au-'
téurs ont adoptée, en difant que les ôifeaux de là
rffer font leur nid dans des plantes rnarines & dans
des amas de Coquilles ; que prêts à pondre, ces oi-
feaux becquettent ranimai renfermé dans ces coquil-’
les, les forcertt d’ert fortir, & mettent leurs oeufs à
fa place ; enfin, que quand les petits font aflez forts,
ils rompent leur prifon pour prendre leur vol. Il eft
honteux pôur le fiecle lavant où nous vivons de voir
de pareilles abfurdités répétées & confiées tant de
fois à l’impreflion , & délàgréable pour nous d’être
forcés de les relever.
La conque anatifere repréfentée au vol. X X I l/, n°.
y & é de la pl. LXXIV, eft la plus commune de celles
qui tapifferttles rôchers maritimes du Cap-vérd , &
que les negreS appellent Joulen ndao. C ’eft une efpece
de tuyau cylindrique verd-noirâtre; long de quatre à
cinq pouces fur un pouCe de diamètre , coriace ,
chagriné extérieurement, plein d’une chair jaune
molle comme une crème qui te mange, & couronné
•par une efpece de chapiteau conique Comprimé,
compofé de trente pièces de coquilles triangulaires
imbriquées , e’eft-à-dire , fe recouvrant les unes les
autres. Ces pièces de coquille forment par leur affem-
blage deux éfpecesde plans qui y en s’entrouvrant par
des intervalles égaux de fécondé en fécondé, à-peu-
près comme le battement du pouls, laiffent fortir
& rentrer fucceffivement deux faitceàux chacun de
fix paires décernés, ou plu tôt de bras articulés velus,
arqués fur leur face antérieure, & fe mouvant eri-
femble fur une bafe commune. C’efl: à cette bafè
qu’eft fixée la bouche : elle eft compofée de quatre
lames & accompagnée d’iine .langue velue qui, fê
portant en avant avec les bras articulés, & rentrant,
occafiônnerit dans l’eau un courant qui amene à là
bouche les animalcules qui doivent nourrir cet animal.
Le pouffepied gravé au n°\ c) de là même planché
eft commun dansTOcéart. Il différé de la conque anatifere
précédente, eri ce que fon corps charnu eft
beaucoup plus court, & qu’il ri’eft couronne que
par cinq pieceà de coquilles, liffes, Iuifantes &
taillées prefque qiiarrément. Elle eft attachée communément
fur des ceràtophytés & fur d’autres productions
marines pierreufes.
Remarques. Là conque anauftre ëft fixée aux rochers
ou fur d’autfes corps folides par fa partie inférieure
; elle n’a qu’une feule ouverture par fa partie
fiipérieure ; enfin elle a , comme l’on a vu , des mem-
bres ou des parties articulées ; elle diffère donc er»
Cela de tout ce qu’on appelle communément coquillages
y dont le caraCtere effentiel eft d’avoir le corps
charnu fans aucune forte d’articulation & recouvert
d’une coquille.- Ce n’eft donc pas un coquillage proprement
dit : on ne peut donc pas le placer dans la
famille des coquillages multivalves ; on peut encore
moins les coiriparer à l’huitre , comme le font quelques
écrivains modernes.