
que l’ordre de Cîteaux, affemblé capitulairehient au
Xiv. fieçle, fit uriftatut, par lequel il fut ordonné;
que , vu le grand nombre de leurs religieux qui
avoient été infcrits- au catalogue des faints, ils n’en
feroient plus canonifer, 8c cela : Ne multitudine
fancli vilefcerent in ordine. Préface de la Vie du pere
Vincent Carafe, imprimée à Lyon en 1 6 5 2.
« C ’eft par le même motif , obferve l’abbe des
Fontaines, tome V. defes Jugemens, page 23i , qu’un
faint fut fupplié autrefois en Italie de ne plus faire de
miracles ». (C.)
CITHARISTIQUÉ, f. f. ( Mußque. ) genre de
mufique & de poéfie, approprié à l’accompagnement
dé la cithare. Ce genre, dont Amphion, fils
de Jupiter 8c d’Antiope, fut l’inventeur , prit depuis
le nom de Lyrique. {S )
CITHAROÏDE, ( Mußque des anc. ) chanfon
qu’on accompagnoit de la cithare, ou même un air
propre à cet infiniment. {F .D . C .)
CITHÉRON, ( Mythol. ) roi de Platée en B éotie,
paffoit pour l’homme le plus fage de fon tems : il
trouva le moyen de réconcilier Jupiter 8c Junon.
Cette déeffe , piquée de quelques galanteries de fon
m a r i, voulut rompre entièrement avec lui par un
divorce public. Cithèron, confulté fur les moyens
de faire revenir la déeffe, confeilla à Jupiter de faire
femblant de vouloir s’engager dans un nouveau mariage
: le confeil fut fuivi 8c réuflit parfaitement. ( + )
CIT IA , f. m. ( Hiß. nat. Botaniq. ) les Brames
appellent de ce nom 8c de celui de citia cuvadi, une
plante du Malabar, affez bien gravée, avec la plupart
defes détails, par Van-Rheede, au volume V I I I ,
planche L I X , page 11.7 de fon Hortus Malabaricus.
J. Commelin,. dans fes notes fur cet ouvrage, l’appelle
bette folio Malabarica, femine lappaceo. Les ha-
bilans de Ceylan la nomment waal-karal hoebo ; c’eft
le ctntaurium ciliare minus , circece foliis firmioribus
fpicatis floribus è maderafpatan , gravé en petit par
Plukenet, au 720. 2 , de la planche L X X X 1I de fa
Phytographie ; le flachyarpagophora de Vaillant ; le
Blitum fcandens fruclu lappaceo, gravé par M. Bur-
mann, pl. X V I I I -, n°. 1 , de fon Thefaurus Zeylani-
cus ; 8c Yachyranthes 4 lappacea , caule fruticofo difu-
fo y f pied Interruptd, flofculis lateralibus utrinque fafci-
culo fetarum ancinato , de M. Linné , dans fon Syfie-
ma natura y édition, i z , imprimée en 1767, page 18S.
' Cette plante eft viv a ce , à racine ligneufe, de
quatre lignes de. diamètre , 8c forme, un buiffon
ovoïde pointu, haut de trois pieds, une fois moins
large, à tige ramifiée de bas en-haut de branches
oppofées en croix, cylindriques , verd-rougeâtres
aux noeuds, luifantes, affez ferrées, écartées fous
un angle de trente dégrés au plus d’ouverture.
. Ses feuilles font oppofées deux à deux en croix ,
elliptiques, entières, pointues aux deux extrémités
, longues de trois à quatre pouces, prefquedeux
fois moins larges, affez épaiffes, mais molles, liffes,
luifantes, rougeâtres d’abord, enfuite verd-brunes,
relevées des deux côtés d’une côte longitudinale
rougeâtre, ramifiée de fix à huit paires de nervures
alternes, 8c portées prefqu’horizontalement fur un
pédicule demi-cylindrique, fix à huit fois plus court
qu’elles.
Chaque branche eft terminée par un épi, une à
trois fois plus long qu’elles , portant quinze à quarante
paquets de fleurs feffiles, verd-rougeâtres,
fphériques, de trois à quatre lignes de diamètre ,
difpofées d’une manière fort lâche fur toute fa longueur
, 8c accompagnées chacune d’une écaille caduque
, une fois plus courte qu’elles; chaque paquet
eft compofé de trois fleurs ouvertes, en étoile
verte, de quatre lignes de diamètre ; lorfqu’il n’eft
qu’en bouton il eft d’abord rouge, enfuite verd.
Chaque fleur eft hermaphrodite, polypétale, incomplette,
à étamines réunies, 8c pofée autotir de
l’ovaire ; elle confifte en un calice de fept à huit
feuilles elliptiques, pointues, concaves,vertes, une.
fois plus longues que larges, dont deux extérieures
font ciliées de crochets en hameçons rougeâtres ,
fans corolle, 8c en cinq étamines rouges , réunies
par la moitié inférieure de leurs filets en une membrane
cylindrique qui environne 8c touche immé- '
diatement un petit ovaire fphéroïde, terminé par un
ftyle 8c un ftigmate tronqué , velu.
L’ovaire en mûriffant devient une capfule ovoïde,'
verdâtre, longue d’une ligne 8c demie, membra-
neufe à une loge $ ne s’ouvrant point, & contenant
une feule graine lenticulaire liffe , brun-noire, lui—
fante, attachée verticalement au fond de la capfule ;
chaque capfule eft enveloppée 8c cachée entièrement
par le calice, dont les crochets en hameçon font
écartés , de maniéré qu’ ils forment de petites têtes,
femblables à celles de la bardane, lappa, 8c qui s’accrochent
aux poils 8c laines des animaux qui les
touchent, ce qui fait appeller cette plante du nom
de coufin.
Culture. Le citia croît au Malabar 8c au Sénégal,
dans les terreins fablonneux.
Qualités. Il n’a ni faveur, ni odeur.
UfageSi Sa racine pilée dans le petit lait s’applique
fur les hémorrhoïdes : fa poudre fe prend dans
les coliques inteftinales.
Remarques. Cette plante eft une efpece du pupal,'
8c doit former un genre différent du cadelari , du
fcherubula 8c de l’ouret du Sénégal, toutes plantes
que M. Linné a confondus fous le nom d'achyranthesy
nom de nouvelle fabrique, qui ne s’entend guère ,
mais par lequel cet auteur a voulu défigner une
plante pailleufe ou à paillettes 8c écailles, toutes
idées qui ne fe préfentent point çn. voyant cette
plante, à laquelle nous avons cru devoir laiffer fon
nom de pays.
Le pupal forme un genre particulier dans la première
fe&ion de la famille des amaranthes, près du
cadelari, oh nous l’avons place. Voyeq_ nos Familles
des plantes y volume I I y page z68.
La figure de M. Burmann marque fur la tige de
cette plante, au-deffous de l’épi de fleurs, des épines
en crochets pendans en bas, qui n’y exiftent nullement
, 8c qu’il faut fupprimer. (M. A d an s o n . )
C ITO C T I , f. m. ( Hiß. nat. Botaniq. ) les Brames
appellent de ce nom 8c de celui üundi , une efpece
àevcalaba du Malabar, très-bien gravé, par Van-
Rheede, dans fon Hortus Malabaricus y volume I V ,
planche X X X IX , page 81, fous le nom de tsjerou
ponna , c’eft-à-dire, petit ponna. Les Portugais l’appellent
ponnaca pequeno ; les Hollandois cleyne geele
gom appelen. J. Commelin, dans fes notes fur YHor-.
tus Malabaricus , le confond avec le kina de Ceylan.
M. Burmann, dans fon Thefaurus Zeylanicus, imprimé
en 1737, le diftingue du kina, le regarde comme
le hinkina de Ce ylan, qu’il croit être le cornus Ma-
labarica foliis nymphaa de Rai. Hi(l. plantation »
page 15$ y ,*le calabacitri foliofplendente de Plumier,
novoruni generum , page gÿ , planche X V I I1 , 8c le
kalophyllodendron indicum folio & fruclu minore de
Vaillant, Mémoires de Vacadémie , année >
page z $ 3 , 8c en donne une bonne figure ,, mais în-
complette, planche L X , page, 130 , fous la dénomination
nouvelle âlinophyllum flore quadrifido.
lnophyllum fignifie feuille ftriée parallèlement 8c d’une
maniéré ferrée comme des fibres mufculaires. M.
Linné, dans fon Speciesplantdrum, imprime en 17 5 3 >
page 3 14 y 8c dans fon Syfiema natura , édition 12 ,
imprimée en 176 7 , page 3 8 2 , adopte fidèlement
toutes les citations de M. Burmann, 8c défigne cette I plante parle nom de càlophyllum, 2 calaba , foliis
I ovatis obtußs.
Le citocli eft un arbre qui s’élève à la hauteur de
86 à 80 pieds, à-tronc cylindrique de douze pieds
de diamètre, fur 30 à 40 pieds de longueur, couronné
par une cime fphérique, compofée de nombre
de branches alternes, cylindriques, Courtes, épaiffes
, écartées fous u'fl angle de 45 dégrés d’abord ,
enfuite ou vertes horizontalement, à bois rougeâtre
très-dur, recouvert d’une écorCe épàiffe liffe, d’abord
verre, ehfiiite noirâtre.
Sa racine a le bois brun, recouvert d’ufte écorce
jaune dedans, 8c rougeâtre au-dêhors.
Les feuilles font oppofées deux à deux en Croix,
elliptiques, obtufes à leur extrémité , pointues à
leur origine, longues de deux à trois pouces , une
fois moins larges, entières, épaiffes, luifantes, verd-
noires deffus, plus claires deffous, jaune doré dans
lèur contour, relevées en-deffous d’une côte longitudinale
, 'des deux côtés de laquelle partent 30 à
40 paires de nervures, comme oppôfées, attachées
d’abord fous un angle de 45 dégrés d’ouverture,
enfuite horizontalement fans aucun pédicule, à des
diftances d’un pouce au plus, au nombre de deux à
quatre paires au plus fur chaque branche : chaque
paire eft accompagnée de deux grandes ftipules
concaves elliptiques qui tombent au moment de leur
épanouiffement.
De l’aiffelle de chacune des feuilles fupérièures,
fort un épi oppofé auffi long qu’elles, compofé dans
fa moitié fupérieure de trois ou quatre paires de
fleurs oppofées, avec une impaire terminale, blanches
, ouvertes en étoile, de fix à fept lignes de
diamètre, 8c portées horizontalement fur un pédicule
menu de cette longueur.
Chaque fleur eft hermaphrodite, ’Caduque', poli-
pétale , régulière , à étamines très-nombreufes , 8c
pofée autour de l’ovaire ; elle,confifte en un calice
à quatre feuilles 8c quatre pétales blancs orbiculai-
res ou hémifphériques concaves, 8c en cent étamines
une fois plus courtes, vertes, à anthères jaunes,
rapprochées en unO tête fphérique , enveloppant 8c
cachant l’ovaire qui eft p etit, fphérique , furmonté’
d’un ftyle blanc, égal aux étamines, 8c terminé pari
ün ftigmate fphérique.
L’ovaire en mûriffant devient une baie ovoïde,
obtufe , affez femblable à une cornouille, longue de
fept à huit lignes, de moitié moins large, liffe, verte
d’abord, enfuite rougeâtre , à chair ferme, en écorn
e , à.une loge, ne s’ouvrant point, 8c contenant un
ôffelet ou n^yau dur, ovoïde, pointu par un boiit,
long de cinq lignes, 8c prefque de moitié moins
large, à amande blanC-jaunâtre.
Culture. Te citocli croît au Malabar, fur-tout auprès
d’Arogatti, dans les terres fablonneufes ; il eft
♦ toujours verd, vit très-long-tems, 8c porte pendant
plus de trois cens ans une fois par an, favoir, en
août 8c feptembre.
Qualités. Sa racine a une ôdeur forte 8c une faveur
aftringente ; fes feuilles ont une faveur acide,
ôc fes fleurs une odeur fau vage fans faveur ; fes baies
une douce acidité, 8c fes amandes une faveur douce
d’abord, enfuite amere. L’écorce de fes racines , de
fes branches 8c de fon fruit, bleffée, rend une liqueur
vifqueufe, tenace , jaune, citrine , qui fe coagule
bientôt en réfine.
Ufages. Ses baies fe mangent 8c font tfès-aftrin-
gentés ; de fes amandes féchées, on tire par expref-
fion, une huile qui fe brûle dans les lampes ; fes
autres parties ne font d’aiicun ufage en médecine.
Remarques. D’après cette defcription bien circonf-
tanciéé du citocli, il eft: facile de voir combien J.
Commelin, M. Burmann 8c M. Linné , le font éloignés
de la vérité , en confondant cet. arbre; le premier
, avec le kina de Ceylan , 8c les derniers avec
le hinkina de Ceylan 8c le calaba: de l’Amérique.
D ’abord le kina ou kine, apporté de Ceylan paf
Hermann, n’efl: pas, comme lé pënfe j. Commelin ,
la même efpece que le citocli; car, félon M. Burmann
, ce kina eft la même chofe que le bintangor ,
grave par Rumphe, à la planche L X X l , page z i S 9
du votuml / /de fon Herbarium Amboinicum, 8c que
le ponna, gravé à \* planche X X X V I I I , du volumt
IV de VHortus Malabaricus. O r , le bintangor a, t °. lès
feuilles obtufes aux deux extrémités, mais davantage
à lèur origine, longues de huit pouces, Une fois
moins larges, de plus de cent paires de nervures, 8c
portées fur un pédicule cylindrique, dix à douze
fois plus court qu’elles ; z°. fes épis de fleurs font
une fois plus courts que les feuilles ; 30. fes fruits
font fphériques, de deux pouces de diamètre, jau-
n‘ê s , à noyau fphériquè, à une pointe d’onze à treize
lignes de diamètre, jaunâtre.
Lé ponna du Malabar ne lui èft pas plus femblable
, 8c différé encore du bintangor , comme une
autre efpece; car, t ° . ‘ fes feuilles, quoique de même
grandeur que celles du bintangor, font ordinairement
plus larges à proportion, c’eft-à-dire, -à peine
de moitié plus lohgues que larges , plus étroites à
leur origine qu’à l’extrémité; z°. fes épis de fleurs
font égaux à la longueur des feuilles ; 30. fes fruits
font fphériques, d’un pouce 8c demi de diamètre ,
rouffâtres, à noyau fphérique, blanchâtre, avec
une pointe, mais de huit à dix lignes de diamètre.
Si le arbor indica màli mediccs amplioribus foliis
Maderafpatdna , fo'rté ponna feu ponnamarain horti
Malabdrici y volume I V , tabula $8 , cujus lachrymtc
refinofa an fit fpecies guttte gambi quceritur à J. Com*
melino in notis, gravé par Plukenet, dans fa Phyto-
graphie , planche C X L V I I , n°. 3 , fans fleurs 8c fans
fruits, eft exaûement deffiné ; quoique Plukenet 8c
M. Linné le croient la même efpece que le ponna ,
il fèrà encore d’une autre efpece qui en différera
i° . par fes branches quarrées. z°. par fes feuilles
également pointues aux deux bouts, 8c une fois 8c
demie à deux fois plus longues que larges.
Le hinkina de Ceylan, que M. Burmann Compare
au citocli y en diffère beaucoup. i° . Ses feuilles font
également pointues aux deux extrémités, de moitié
feulement plus longues que larges , ftriées de cent
paires de nervures 8c portées fur un pédicule cylindrique
, cinq à huit fors plus court qu’elles. i°. Ses
épis de fleuts font une fois plus courts que les feuilles.
30. Ses branches font quarrées.
Enfin, le calaba de l’Amérique, gravé par Sloane^
à la planche CC y n°. 1 de fon Hifloire de la Jamaïque *
fous le nom de T-erebinthus folio fingulari non alato ,
totundo , fucculento , flore tetrapetalo pallidè luteo ■*
fruclu indjare monopyreno-, ne lui reffemble pas davantage
; car, i° . fes feuilles, quoique de même forme
8c de même nombre de nervures, difpofées de même
, ont depuis trois jufqu’à fix pouces de longueur -9
& un pédicule cylindrique huit à dix fois plus court £
1°. fes fleurs font jaunes; 30. fes fruits ont Poffelet
fphéroïde, de fix à fept lignes de diamètre 8c jaunâtre.
Le citocli eft donc une efpece particulière de calaba
, différente de toutes celles avec lefquelles leà
botaniftes Pont confondue ; 8c les noms modernes
kalophyllodendron, càlophyllum, 8c inophyllum, doivent
être fupprimés comme fuperflus, cette plante
ayant, comme fes congénères. un nom de pays plus
fimple, plus facile à prononcer, 8c fous lequel elles
font mieux connues que par les botaniftes de l’Europe,
qui n’enont jamais vu que des morceaux ou
des efquiffes très-imparfaires.- Le calaba fe range naturellement
dans la famille des ciftes où nous l’avons
' placé. Voye{ nos Familles des plantes , volume I I ,
page 446. ( M. Ad an son. )
CITOLE, {Luth.') efpece d’inftrumentde mufique*