
quatre ou cinq pétales oblongs : parmi nombre d’étamines
chargées de fominets obliques, fe trouvent
quantité de piftils, dont les ftyles s’alongent à me-
fure que les embryons fe forment & grofliffent.
Ceux-ci font comprimés 8f deviennent enfuite des
femences plates, terminées par les ftyles qui ref-
femblent à des plumes, & fe recourbent en différens
fens : ces femences, avec leurs aigrettes grouppees
fur un axe commun, forment une efpece de boule
. qui paroît être de duvet.
Efpeces.
I . Clématite à feuilles conjuguées , à folioles cor-
diformes grimpantes. ,
Clematis foliis pinnatis, foliolis cordatis, fcanden-
tibus. Hort. Cliff.
Common climber call'd viorna or traveller s joy.
z. Clématite à trois feuilles, à folioles cordiformes,
aiguës, dentelées & grimpantes.
Clematis foliis ternatis, foliolis cordatis, acutis, den-
tatis jfcandentibus. Hort. Cliff.
Broad leavd Canada climber having three leaves.
3. Clématite à feuilles inférieures conjuguées &
•échancrées, & à feuilles fupérieures fimples,entières
& figurées en lance.
Clematis foliis inferioribus pinnatis , laciniatis, fum-
tnis fimplicibus, integerrimis, lanceolatis. Hort. Cliff.
Creeping climber.
4. Clématite à mains grimpantes. Clématite d’Ef-
Pagne*
Clematis cirrhis fcandéns. Hort. Cliff.
Clematis with climbing tendrils.
5. Clématite à feuilles compofées & à feuilles fim-
plement conjuguées, à folioles Qvales & entières.
Clematis foliis compofitis decompofidfque, foliolis
ovatis integerrimis. Hort. Cliff.
Single blue Virgin's bower.
6. Clématite à feuilles ternées, à trois folioles ovales
, à dents aiguës & grimpantes. '
Clematis foliis ternatis ternatifque, foliolis ovatis ,
acute ferratis fcandentibus. Mill.
Clematis with trifoliate leaves which have three oval
lobes.
7. Clématite à feuilles compofées & à feuilles Amplement
conjuguées, à folioles en trois.
Clematis foliis compofitis, decompojîtifque , foliolis
quibufdam trifidis. Flor. Virg. 62.
Creeping purple climber with coriaceous petals with
flower.
8. Clématite à feuilles compofées, à folioles échang
é e s , anguleufes, à lobes & formées en coin.
Clematis foliis compofitis , foliolis incifis , angular, is,
lob atis cuneiforrnïbus. Linn. Sp. pl. 434.
Eafiern climbefl
9. Clématite à feuilles compofées & à feuilles Amplement
conjuguées , à folioles ternées, dentelées.
Clematis foliis compofitis & decompofitis, foliolis
ternatis, ferratis. Gmel.
Climber with faw'd and trifoliate lobes, &c.
10. Clématite à feuilles fimples & ternées, à folioles
ou entières ou à trois lobes.
Clematis foliisfimplicibus ternatifque, folio lis integris
trilobifye. Linn. Sp.pl, 343.
Climber with Jingle and trifoliater leaves.
I I . Clématite à feuilles, ‘conjuguées, à folioles
ovales terminées en lance & entières, à tige.droite.
Clématite herbacée à fleurs blanches.
Clematis folds pinnatis, foliolis ovato-lanceolatis ,
integerrimis yCaule ereclo. Hort. Cliff.
Upright white climber.
11. Clématite à feuilles fimples, ovales, terminées
en lance. Clématite herbacée, à fleur bleue."
Clematis foliis fimplicibus ovato-lanceolatis. Hort.
Upright bitte climber.
Dans le nombre des clématites farmenteufes, les
unes s’élèvent au moyen de leurs mains, 6c s’attachent
aux arbres ou aux buiffons qui fe trouvent à
leur portée ; les autres pouffent des branches grêles
6c tombantes qui s’entrelacent dans les rameaux deç
haies. C’eft ainfi que la nature y forme ces berceaux
topt couverts de fleurs blanches ou bleues, qui procurent
au voyageur fatigué une ombre agréable : d’où
vient que les Anglois ont donné à cette plante le nom
de traveller's joy.
L’efpece n°. 5 eft fort agréable par fes fleurs ; mais
fa variété à fleurs doubles eft une des plus belles dér
corations des bofquets. Voye^ Xarticle Clématite
Dictionnaire raifonné des Sciences, &c. On cultive
encore en Angleterre les variétés fuivantes de cette
efpece : la clématite à fleur pourpre fimple ; la clématite
à fleur rouge fimple, & celle à fleur pourpre
double.
Ces variétés mêlées enfemble dans les bofquets
d’été, offrent un coup d’oeil raviffant. On peut les
conduire par des fupports dans tous les fens qu’on
voudra; elles peuvent fervir à couvrir des berceaux,
des tonnelles, des cintres, &c. Mais de tous les effets
le plus pittorefque eft de faire couler leurs fou-
pies rameaux lur les branches des grands arbuftes &
des arbres voifins : ils y ferpenteront au loin en ré-
feaux fleuris, 6c retomberont quelquefois en guirlandes.
Les pétales nombreux des efpeces doubles
qui tombent 6c fe renouvellent long-tems, joncheront
la terre fous ces plafonds légers où les rayons
du foleil feront adoucis fans être interceptés, & fe*-
ront briller le bord éclairé des fleurs. Cet endroit
d’un bofquet fera le plus fouvent vifité par l’homme
fenfible aux beautés de la nature, dans un tems où
par-tout ailleurs fa parure eft moins belle, c’eft-àT
dire, dans les mois de juillet, août & le commencement
de feptembre. Cette efpece 6c fes variétés ne
peuvent fe multiplier que par les marcottes. Elles
demandent une extrême attention.
Au mois de juillet, choififfez les branches inférieures
les plus récentes, les plus grêles & les plus
fouples; courbez-les d’une main légère, pour ne pas
les rompre; l’épiderme s’éclate aifément; mais ces
gerçures ne feront que faciliter le développement des
racines. Couchez doucement ces branches dans de
petites cavités faites dans la terre, que je fuppofe
avoir été d’abord remuée, & ne les y enfoncez que
de deux pouces au plus ; recouvrez-les enfuite avec
la terre locale mêlée de terreau confommé, 6c appliquez
de la mouffe par-deffus. Cela fait, relevez
le bout de la branche enterrée, 6c la liez contre un
bâton avec du fcirpe. La fécondé automne ces mar-
cotes feront fuffifammënt pourvues de racines , 6c
pourront être placées dans les lieux qu’elles doivent
orner.
Nous avons commencé parla cinquième efpece,
qui nous a paru la plus importante, tant par elle-,
même que par fes variétés. Nous allons maintenant
faire connoître en peu de mots chacune des
autres.
La première croît d’elle-même en Allemagne &
en France ; elle donne en juin des fleurs blanches d’un
ton verdâtre, 6c dont l’odeur n’eft pas défagréable.
Ses rameaux entrelacés dans les branches des haies
çompofent une maffe fleurie très-gracieufe.
La féconde efpece eft indigène de l’Amériquefep-
tentrionale. Elle différé de la première; en ce que les
folioles font plus larges, &. ne fe trouvent qu’au
nombre de trois fur le pédicule principal.
Le n°.. 3 porte des fleurs blanches, 6c vient naturellement
en Italie 6c dans la France méridionale.
La quatrième tire fon origine du Portugal 6c de
l ’Efpaene.'Sts- folioles dentées font tantôt feules,
tantôtà deux, & fouvent à trois furie maître .pédi,
cule. Elle eft toujours verte , & pourvue de msins
qui lui fervent à s’attacher .au* fupports voifins. Elle
fe charge à la fin de décembre ou au commencement
de janvier, de grandes fleurs d’une couleur herbacé
e, qui naiflent aux côtés des branches.
La fixieme habite les Alpes & les autres montagnes
d’Italie. Elle ne s’élève qu’à trois ou quatre
pieds de haut fur les fupports qu’elle accroche. Ses
feuilles font compofées de neuf folioles rangées par
trois fur chaque pédicule du fécond ordre. Ses fleurs
font blanches, & fortent des joints des rameaux
comme celles de l’efpece n V & v ... .
La feptieme eft naturelle de laVirginie 6c de la Ca-
roline.Ses feuilles font formées de neuf folioles difpor
fées trois par trois, comme dans l’efpece précédente ; •
mais dans celle-ci, les folioles font à-peu-près cordiformes.
Les fleurs naiflent à l’aiffelle des feuilles
de chaque côté de la branche ; elles font compofées
de quatre pétales épais, pourpre en-dehors, 6c bleus
en-dedans.
La huitième eft originaire du Levant. Ses fleurs
d’un jaune-verdâtre, naiflent à.l’aiffelle des feuilles,
& lès pétales font recourbés en arriéré.
Le n ° . 9 nous Vient de Tartane. Les joints des
branches font éloignés entr’eux ; chacun donne naif-
fance à deux feuilles compofées chacune de neuf
folioles dentelées & aigues, difpofées trois par trois.
Les fleurs font d’un blanc jaunâtre, 6c naiflent chacune
féparément à l ’aiflelle des1 feuilles, fur de longs
pédicules nuds. Elles font compofées de quatre pétales
étroits & figurés en lance, qui s’étendent horizontalement
comme une croix.
La dixième fe trouve en Caroline : elle eft pourvue
de vrilles q u i, en s’accrochant à ce qui l’envi-
rdnne,empêchent fes rameaux de tomber. Les feuilles,
naiflent oppofées deux à deux à chaque joint; quelquefois
elles font folitaires, & plus fouvent elles
font par trois. Quelques-unes des folioles font di-
vifées en trois lobes. Les fleurs fortent une à une des
côtés des branches, & font portées par de courts pédicules
: audeffous, fe trouvent une ou deux paires
de folioles qui font oblongues 6c aiguës. Les fleurs
ont quatre pétales, épais.comme ceux de l’efpece
n°. ,7 , & de couleur pourpre ; l’intérieur en eft fil-
lonné.
Toutes ces efpeces peuvent fe multiplier en juillet,
par des marcotes faites avec des branches nouvelles.
On peut les reproduire par leurs graines ;
mais elles ne germent que la fécondé année, 6c les
fujets qui en proviennent fleuriffent bien plus tard
que ceux élevés par le premier moyen.
La clématite d’Efpagne, qui eft le no. 4 , eft affez
délicate ; il faut la planter.à une bonne expofition,
& en avoir toujours une couple de jeunes pieds dans
la ferre. Dans les bofquets d’automne 6c d’hiver, on
peut en former de petits portiques qui contribueront
à leur décoration. Ses grandes fleurs, quoiqu’affez
ternes, brilleront dans les fombres jours d’oûobre,
ou n’auront du moins alors rien qui les efface.
Notre efpece n°. 11 croît dans la France méridionale
, en Italie, en Autriche & dans plufieurs parties
de l’Allemagne. Sa racine eft pérenne, mais fes tiges
font annuelles. Elle fe foutient d’elle-même, 6c s’élève
à environ cinq pieds de haut. Les fleurs naiflent
en grands panicules lâches au bout des branches, 6c
confident en quatre pétales blancs qui s’étendent horizontalement.
L’efpece n°. /z s’élance fur plufieurs tiges droites
à la hauteur de cinq ou fix pieds. C’eft une plante
vivace, dont le bas des tiges fubfifte quelquefois.
Les fleurs font folitaires., 6c terminent les branches:
elles font grandes, s’inclinent avec grâce, 6c font
! compofées de quatre grands pétales d’un très-beau
bleu, & d’une houpe blanche d’étamines foyeufes.
Cette plante eft fort belle, & mérite d’être employée
dans les plates-bandes des bofquets d’été. ( M. le Baron
DE Ts CHOU D I .')
CLÉC)MENE L du nom, ( Hifi. de Lacédémone. )
Deux rois Spartiates ont porté le nom de Cléomene,*
le premier étoit fils d’Anaxandride, dont il fut l’héritier
au trône, fans en avoir eu les talens & la gé-
nérofité. Dans les premiers jours de fon regne, il
tourna fes armes contre l’Argolide, qu’il fe propofa
plutôt de dévafter que de conquérir. Guerrier fans
principe & fans générofité, il exerça les plus affreu*
fes cruautés contre les Argiens. Ces'peuples, après
leur défaite, fe réfugièrent dans une épaiffe forêt,où
ils furent bientôt inveftis : Cléomene ne vouloit leur
accorder aucune capitulation; & dans le tems qu’ils
imploroient fà clémence, il fit mettre le feu à la forêt
, oit tous ces infortunés furent la proie des flammes.
Quoique Cléomene, fans génie & fans vertu,
fût. regardé comme un imbécile furieux qui, dans
certains momens, avoit la férocité d’une bête fau-
vage, il eut la gloire d’affranchir Athene du joug des
Pififtratides ; mais après en avoir été le libérateur,
il voulut en régler la deftinée : fept cens des principales
familles furent bannies. La tyrannie, à peine
détruite, fut remplacée par une plus humiliante. Un
certain Ifagoras, flétri par fes crimes & fes débauchés,
avoit fu plaire à Cléomene ; cet homme vil &
•fans capacité, voulut tout régler dans le fénat & dans
les affemblées du peuple. Les dignités furent le prix
de la corruption, & les plus vertueux citoyens furent
profcrits. Les Athéniens, dont les uns étoientopprimés
& les autres craignoient de l’être, s’affemble-
rent tumultuairement ; toute la ville retentit du bruit
des armes. Un peuple ne fent jamais mieux fa force
que quand il fort de l ’oppreflxon. Cléomene effrayé ,
le réfugie dans la citadelle, où les cris despartifans
d’Ifagoras qu’on égorge, lui font craindre une même
deftinée. Les Athéniens, moins cruels que lui, con-
fentent à lui faciliter une retraite.
Dès qu’il fe vit en fureté, il arma pour fe venger
de ceux qui l’avoient réduit à trembler. Il entre
dans.TAttique qu’il ravage, après avoir égorgé tous
les habitans qui tombent entre fes mains. Athènes du
haut de fes remparts apperçoit les flammes qui dévorent
fes moiflons ; les habitans menacés de vivre
efclaves, prennent les armes, réfolus de mourir libres.
Les deux armées étoient en préfence, lorfque-
les alliés de Lacédémone fe reprochèrent de verfer
un fang innocent pour aflbuvir les vengeances d’un
forcené. Ils fe retirèrent fans combattre , & Démocrate
, Collègue de Cléomene, fuivit leur exemple.
Cette défection engagea les Ephores à porter une
loi qui défendoit aux deux rois de Sparte de fe trouver
enfemble dans la même armée, pour éviter les
haines qui naiflent du partage du pouvoir. Cléomene
abandonné de fes alliés & de fon collègue, étoit trop
borné & trop préfomptueux pour prévoir le danger :
il combattit 6c fut vaincu. Sa défaite, qui devoit
l’humilier, ne fit qu’aigrir fes fureurs ; il fufeita des
ennemis aux Athéniens dans toutes les contrées de
la Grece ; & prodigue dans fes largefles, il fit parler
la prêtreffe de Delphes, qui prédit à toutes les
villes une oppreflion aflurée, fi elles ne mettoient
des bornes à la puiflance d’Athenes. Mais une faine
politique triompha des menaces de la fuperftition ,
& les Grecs pour la première fois crurent être plus
éclairés fur leurs propres intérêts, qu’une prêtreffe
fourbe & vénale.
Ar'iftagore, gouverneur de Milet , mécontent de
la cour de Per fe, fe tranfporta à Sparte, pour y re-
préfenter qu’il étoit déshonorant pour un peuple aufli
belliqueux de laiffer l’Io/iie fous la domination de