
croit cependant que celle de jupiter eft fujette à quelques
variations , à raifon de tfattra&ion de faturne.
J’ai fuppofé dans mes tables que la plus grande équation
augmentoir.de z ' 1 5" par fie oie: ce quidétermine
1’augmentati.on de l’éxcentricité.(M. d e l a L a n d e .)
. * § EXCOMMUNICATION.... « Un Caraire
» cité par Seiden affure que. Vexcommunrcation
» commenta ‘ à n’être mife.ën afage que logique
» la nation eut perdu le droit de. vie & de mort
» fous la .domination des princes, infidèles •»;. Au
lieu de commença à nétreimife. enufage, • lirez ; ne
commença à être mife en u j'a g e o u , .comme ' a : dit
le Caraïte, J!excommunication: ne fui inventée que
lorfque la nation, &c. Lettres fur l'Encyclopédie.
* § E X EBENUM,... UBçzexebenus^w nominatif:
car ce mot latin eft du genre mafculin, 6c fi l’on
trouve exebenum dans Pline, il eft à l’accuiatif, gou-
•yémé.pâruri. verbe aâif. Lettres f tir'C'Encyclopédie.
EX E CU TAN T , part, prisfubft., (Mufique.-)- mu-
ficien qui exécute fa partie dans un concert ; c’eft la
même chofe. que concertant. Voy. Con certant ,
E x écu ter & Ex e cu t io n , Dictionnaire raifonné
des Sciences , & Suppl. (S) .
EXECUTER^ v. a&. (.Mufique. ) Exécuter unè
pièce de mufique, ic’eft chanter & jouer toutes les
'parties qu’elle contient, tant vocales qu’inftrumen-
raies , dans l’enfemble qu’elles doivent avoir , & la
rendre telle qu’elle eft notée fur la partition.
Comme la mufique eft faite pour être entendue ;
on n’en peut bien juger que p?r. l’exécution. Telle
partition paroît .admirable fur le papier , qu’on ne
peut entendre exécuter fans dégoût, & telle autre
n’offre aux yeux qu’une apparence fimple 6c commune
, dont l ’exécution ravit par des effets inattendus.
Les petits eompofiteurs, attentifs à donner de
la fymmetrre. & du jeu à toutes leurs parties, pa-
roiffent ordinairement les plus habiles gens du monde;
tant qu’on ne juge de leurs ouvrages.que par les yeux.
Aufli ont-ils fouvènt l’adreffe de mettre tant d’inftru-
mens divers , tant de parties dans leur mufique,
qu’on ne puiffe raffembler que très-difficilement tous
les fujets néceffaires pour Yexécuter. ( )
§ EXECUTION, (Beaux-Arts.) Nous entendons
ici par ce terme, le travail de l’artifte au moyen
duquel il donne à un objet de fon^ art les beautés accidentelles
qui en font un ouvrage de goût, doué
d’une énergie efthétique , ou d’une perfection fenfi-
ble. L’artifte fait à cet égard ce que fait le jouaillier
à l’égard d’un diamant qu’il brillante, 6c qu’il met en
oeuvre. Sans l’art du diamantaire cette pierre ne feroit
qu’une fimple richeffe; mais en la taillant, il en
fait un bijou. Pareillement une penfée qui par fa
vérité enrichit le tréfor de la philofophie, peut devenir
par le travail de l’artifteun ouvrage de l’art.
Ç’eft ainfi que fous la plume d’Horace tant de penfées
font devenues des odes charmantes. L’épopée même
n’eft à certains égards que l’hiftoire travaillée par la
main du p oète, l’artifte n’eft pour l’ordinaire qu’un
habile ouvrier qui par fon travail fait transformer des
objets communs, en objets de l’art. Ainfi la belle cArt:-
cution eft ce qu’on exige principalement de lui.
Elle n’eft cependant pas toujours également né-
ceffaire.
Il y a des objets, qui de leur nature, & fans le fe-
cours dp l’art, ont toute l’énergie fenfible qui leur
convient ; ceux-là ont fi peu befoin d’une belle exécution,
leur feroit au contraire nuifible. Un
peintre de portrait, par exemple, qui aura à peindre
un vifage d’une grande beauté, fe gardera bien
d’y joindre des beautés accidentelles de quelque
genre qùe ce foit. Par la même raifon le 'célébré
Vandyck qui mettoit dans fes têtes une fi. grande
vérité , s’eft abfte rçu pour l’ordinaire de renchérir
f&r Inexécution furîa belle nature. Ses tableaux ont
affez de beauté pour plaire fans ce fecours. Une
hiftoire1 touchante .en; elle-même doit être- rendue
par le peintre avec la plus.grande fimplicité, 6c par
le poète tragique fans aucun ornement épifodique.
La belle exécution eft une des chofes où le jugement
& la fagacité de l’artifte lui font très-néeef-
faires. Quelque belle que foit une penfée acceffoire,
elle fait toujours un mauvais effet lorfqu’elle n’eft
pas à fa place ; 6c qu’elle eft un hors-d’oeuvre. La
'devife de l’artifte doit être celle d’un ancien fage.
Rien de trop. Dans lest ouvrages de l’art tout ce
qui ne fert pas, nuit. C ’eft peut; être la marque la
plus cjmôériftique d’un artifte du premier ordre,
de n’avoir point d’ornemens fuperflus. Homere eft
moins orné que V irgile, Sophocle moinsqu’Euripide,
Démolthene moins que Cicéron. Au relie il n’y a
point ici de réglés à prefcrire à l’artifte* C ’eft à fon
jugement feùl à dider le dégré de travail qu’il doit
mettre dans Y exécution. - ï
Ce qu’on peut obferver en général, à Cet égard,
c’eft qué dans les ouvrages d’un genre tempéré,
Yexécution doit être plus foignée que dans ceux d’un
caraftere plus fier. Quand celui qui parle n’eft que
médiocrement ému, il peut donner plus d’attention
à la tournure de fondifcours, qu’il ne le pourroit
s’il éfo'it dans la fougue d’une paffion violente. La
defeription d’un objet médiocre permet plus d’ornemens
que celle d’ün grand objet.
Pour déligner un homme illuftre, il fuffit de le
nommer; mais une épithete avantageufe fait honneur
à un nom moins célébré.
La belle exécution, doit avoir pour but d’ajouter
à la force de la fimple penfée. Elle ne peut donc fe
rapporter qu’à l’un des trois genres de l’énergie efthétique
, c’ eft-à- dire qu’elle doit frapper ou l’efprit ,
oti l’imagination, o u ïe coeur; en général lès ac-
compagnemens tirés d’un genre différent de celui
qui fait le fujet principal, plaifent davantage. Ainfi
Virgile inféré des morceaux pathétiques dans fon
poème didaélique fur l’agriculture. ThOmfon peignant
dans fes Saifons la nature inanimée, y entremêle
des fujets moraux & paffionnés. Homere joint
aux fcenes guerrières qui font l’objet de l’Iliade, des
acceffoires d’un genre doux & tempéré.
Il feroit aifé de rapporter plufieurs exemples für
la maniéré d’augmenter l’énergie d’une penfée, en la
rendant plusdillinéle, plus lumineufeà l ’efprit; on y
parvient en général par la voie des images, des
comparaifons 6c des fimilitudes.
Mais lorfqu’on fe propofe de fÜre enforte que
l’imagination failifî’e fortement la penfée, il fe préfente
un grand nombre de moyens d’y réulîir ; nous
n’indiquerons ici que les moins fréquens, 6c dont
l’effet eft le plus heureux.
Souvent une circonftance unique & qui femble
minutieufe, eft propre à faire un tableau frappant,
6c à lui donner une vie qu’il n’acquerroit pas à force
d’accumuler les coups de pinceau. L’Iliade en fournit
un grand nombre d’exemples ; mais il fuffira d’en
citer un feul. Enée bleffé par Diomede tombe fur
fes genoux, 6c s’appuie du bras contre la terre. Rien
de plus fimple que ce petit détail, 6c néanmoins les
trois ou quatre mots que le poète y emploie animent
le tableau de maniéré qu’il nous femble avoir
fous nos yeux le héros bleffé. L’énergie qui réfulte
de ces légères circonftances, eft encore plus forte ,
lorfqu’au milieu des images qui occupent principalement
un de nos fens, il furvient tout à coup quelque
objet qui agit fur un autre fens. Ainfi Homere après
que l’oeil eft raffafié de la vue d’un combat, fait enforte
que l’oreille y participe aufli. On a vu combattre les
héros ; l’un d’eux vient à tomber, le fon aigu de fes
armes réveille l’ouïe, 6c l’image entière en devient
plus animée.
. Un autre exemple de l’effet de ce paffage fubit
d’un fens. à l’autre, fe trouve dans le poème de la
Noachidf. Les perfonnages renfermés dans l’arche
font occupés.à s’entretenir; .ils croient, & leleéteur
le croit avec eux , que le filence de la mort eft répandu
fur toute la face de la.terre, 6c que hors de l’arche
il n’exifte rien de vivant. Tout à coup au milieu
de leur entretien , on entend au loin un chien qui
aboie. C ’eft le vaiffeau d’Og qui pafle auprès de
l’arche ; ce fimple aboiement dans cette conjonflure
réveille toute l’a&ivité des forces de l’imagination.
LePouffm a fu employer le même artifice dans fon
tableau des Philiftins tourmentés de leur plaie ,
l ’oeil eft d’abord vivement faifi à la vue des morts
& des mourans.; il découvre enfuite des objets qui
femblent réveiller le fens de l’odorat. L’énergie eft
complette.
Il faut encore rapporter à ce même genre,un autre
artifice analogue, qui confifte à entremêler en forme
d’acceffoires des êtres fenfibles, à la peinture
des objets inanimés. Tel eft ce tableau d’Horace ;
après que le poète a dit :
Dijfugere nives , redeunt jam gramina campis
Arboribufqiie coma.
Mutât terra vices, & deçrefcentia ripas
Flumina preetereunt. ■
Il ajoute :
Gratin cum nymphis, geminifque fororibus audet
Ducere nuda choros.
(O d .lV .y .)
C ’eft par de nombreufeS penfées de cette efpece
que Kleift & Thomfon ont embelli leurs tableaux
de la ‘nature. Ce font fur-tout les peintres en pay-
fages qui peuvent en tirer un grand parti. Toutes
les figures ne leur conviennent pas ; une o.u deux,
mais bienchoifies, ajoutent une grande force ait tableau,
& fervent à l’animer. Les payfages ont, aufli
bien que les tableaux d’hiftoire, leur éhraftere moral
&c pathétique ; mais rien ne fait mieux'fentir ce ca-
raftere que le choix heureux des figures. Il faut aux
lieux fombres & folitaires, un ou deux perfonnages
qui femblent enfoncés dans de profondes méditalions;
les contrées ouvertes & fertiles, demandent
des figures gaies qui viennent y refpirer la joie;
lin déîert affreux au contraire ne reçoit qué des
figures-qui portent l’empreinte du chagrin, 6c de la
mélancolie.
C ’eft dans le pathétique , lorfqu’ il s’agit de renforcer
l’impreflion que la penfée doit faire furie coeur,
qùela belle exécution eft à la fois la plus importante
6c la plus difficile. Les ouvrages de l’art ont deux
maniérés d’exprimer les paffions : ou ils préfentent.
ces paffions dans les perfonnes qui les reffenrent,
ou ils expofent à nos yeux les objets qui produifent
ces paffions. Dans l’un & dans l’autre cas, il-peut
arriver que le fujet ait en foi-toute l’énergie nécef-
faire, alors l’artifte n’y doit rien mettre du fien ;
que pourroit-il ajouter au mot de Céfar : & toi aufji
mon fils ! qui n’affoiblîtle fentiment que cette apof-
trophe à Erutus exprime ? Quand un artiftë a le,
bonheur de pouvoir d’un feul trait rendre dans toute
fa force une paffion violente, qu’il fe garde bien d’en
joindre un fécond. Le fculpteur du Laocoon,content
d ’avoir fuffifamment exprimé la douleur de cet infortuné,
ne nous montre point fes cris. Les paffions
violentes fe manifeftent 4’une maniéré très-fimple.
Il en faut dire autant des objets qui excitent en nous
ces paffions ; fi vus dans leur état le plus fimple ils
fuffifent à produire leur effet, on auroit tort de renchérir.
Agamemnon dans le célébré tableau de T intante
, excite toute la compaffion poffible ; quoi de
plus touchant que la préfence même d’un pere qui
affilié au facrifice d’une fille chérie ! quand fon vifage
ne fèfoit pas voilé > nous en pourroit-il dire
plus que la préfence feule n’en dit ?
Les paffions d’un genre moins violent, qui laiffent
encore quelque liberté à l’ame , la trifteffe, la ten-
dreffe, la gaité, l’amour & la haine même , fi elles,
ne font pas portées à l’excèsT, admettent de l’art dans
l’exécution, il en eft de même des caufes qui les
excitent; l’art peut les développer ,. lorfqu’elles
n’agiflent pastout d’un coup,mais par des impulfions
fucceffives. La fçene d’Alcèfte dans Euripide, oit
çette reine mourante fait fes derniers adieux à fon
époux, à fes enfâns, 6c à fes domeftiques, eft le
modèle parfait d’une belle exécution dans le genre
tendrement tragique, au moyen du développement
dès détails ; l’heureux choix des circonftances particulières
que le poète y fait entrer peut fervir
d’exemple, non feulement dans l’art dramatique »
mais encore dans celui de la peinture. Si le morceau
n’étoit pas fi long, nous ferions tentés de l’in-
fé re r ic i; c?eft un tableau achevé, dans ce genre.
Les perfonnages & leurs cara&ares demandent
aufli un foin particulier dans Y exécution, tant en poé-
fie qu’en peinture. Nous ne parlons pas ici des perfonnages
principaux, l’aflion entière les fait affez
connoître; il s’agit des perfonnages ou fubalternes*
ou épifodiques, que la belle exécution rend feule
intéreffans. Elle doit attacher nos regards affez long-
tems fur eux, pour que nous les connoiffions, 6c
qu’ils ceffent de nous être indifférens. Tout- per-
fonnage qui dans un poème ne feroit que paffer
rapidemént fous nos y eux , ou qui oifif dans un
tableau n’arrêteroit pas pour quelques inftans nos
regards, eft un hors-d’oeuvre déplacé. L’habile artifte
trouvera mille moyens d’éviter ce défaut. Un des plus
fimples expédiens, & qui produit toujours l’effet
de jetter quelque intérêt fur un perfonnage, c’eft
d’en rapporter quelque efpece d’anecdote ; de citer
en paffant, 6c comme en confidence, quelque trait
qui le caraâérife. Honiere abonde en artifices de
ce genre; mais nous fommes tr.op éloignés destems
pour lefquels il écrivoir. Nous ne pouvons plus fen-
tir tout l’effet de fes petites anecdoteSi Milton a
imaginé un expédient plus heureux de nous faire
faire tout à coup connoifiànce avec divers perfonnages
qui nous fembloient inconnus. Nous retrouvons
inopinément dans des anges rebelles , dont il ne nous
avoit appris que le n o m d e s divinités connues
du pagniïme.
La belle exécution dans tous les genres ne doit pas
être portée à l’excès ; c’ eft le défaut dans lequel
Ovide eft prefque toujours tombé, 6c qui le rend fi
fouvent languiffant ou froid. Dans, les a&ions où le
poète doitfe hâter, tout ornement eft dangereux, il
y faut l’art d’Homere ; mais lorfque l’aélion eft naturellement
ralentie, ou un peu fufpendue, une exécution
ornée, des détails bien circônftanciés & agréablement
rendus, tels qu’on les trouve dans Homere
& dans Virgile , font fort à leur place. (Cet article,
ejl tiré de la Théorie générale des Beaux-Arts de M.
SULZER. )
§ Exécution , f. f. ( Mufiq. ) l’aélion d’exécuter
une piece de mufique.
Comme la mufique eft ordinairement compofée
de plufieurs parties, dont le rapport exaél, foit pour,
l’intonation, foit pour Iamefure, eft extrêmement
difficile à obferver, & dont l’efprit dépend plus du
goût que des lignes,rien n’eft fi rare qu’une bonne exécution.
C ’eft peu de lire la mufique exactement fur la
note,il faut entrer dans toutes les idées du compôfiteur,
fentir & rendre le feu de l’expreffion, avoir fur-tout
l’oreille jufte 6c tôujours attentive pour écouter &
fuivre l’enfemble. II faut, en particulier dans la mufique
françoife, que la partie principale fâche preffer
ou ralentir le mouvement, félon que l’exigent lç
ttNSi WWÊ