
ou au-deffous de la ligne des noeuds N X , que nous
avons marquée fur le jovilabe, il paroît toujours un
peu plus feptentrional que l’orbite de jupiter , 6c
cela d'antant plus , qu’il eft plus éloigné des points
N , ou de la ligne N N.
Le chiffre qui indique le fatellite fur la ligne de
configuration, fe met entre jupiter 6c le point qui
marque la place du fata lité, quand on voit fur le
jovilabe que le fatellite fe rapproche de jupiter,
comme dans notre figure : au contraire on met le
chiffre au-delà du point, quand le fatellite s’éloigne
de jupiter.
On comprendra la raifon de ces configurations, en
confidérant que la ligne Ç A marque le rayon qui
va de notre oeil au centre de jupiter ; la ligne CB
marque le rayon qui va de jupiter à la terre : ainfi les
fatellites nous paroîtront plus ou moins éloignés de
jupiter, fuivant qu’ils feront plus ou moins éloignés
de l’alidade B C A , fur laquelle nous voyons toujours
le centre de jupiter ; il n’importe point qu’ils
foient plus ou moins avancés le long de cette ligne
C A ; il ne s’agit que de leur diftance à l’alidade ou
à la ligne. On marque dans les configurations les tems
oh chaque fatellite paroît fur le difque de jupiter,
ou fe trouve caché derrie-re le difque,; cela eft facile,
parce que la largeur de l’alidade eft égale à celle de
jupiter lui-même : ainfi quand le point eft fous l’alidade
, on juge que le fatellite eft derrière jupiter, ou
qu’il paroît fur fon difque.
On trouvera dans la fécondé édition de mon
Afironomie , un femblable inftrument pour faire la
configuration des fatellites de faturne ; mais on en
fait fi rarement ufage, & on les voit fi difficilement,
qu’il feroit inutile d’en placer ici la defcription.
( M. d e l a L a n d e . )
CONFOLANS , CONFOULENS , ( Géogr. ) Confluentes,
petite ville du Poitou , fur la Vienne , aux
confins de la Marche , chef-lieu d’une éle&ion établie
par Edit de 1714 & compofée de 70 paroif-
fes , patrie d’Antoine D. Rivet de la Grange ,
favant Bénédi&in , mort au Mans en 1749. Nous lui
devons neuf volumes i/2-40 de ÛHifioire littéraire de
F r a n c e . .
D. Taillandier, fon fucceffeur, lui a confacréun
éloge bien mérité dans le I X tome de VHiflaire Litt.
V oyez Bibl. des auteurs du Poitou, tome V , p. 1-18 ,
& D . le Cerf, Bibl. des auteurs de la Congrégation de S. Muur. ( C. )
CONFORGIEN , ( Géogr. ) village du Morvan ,
recette d’Autun , bailliage de Saulieu , en Bourgogne.
Cette terre a été dans la maifonde Clugny plus
de trois fiecles. Henri de Clugny, pere de Guillaume
évêque de Poitiers,en étoitfeigneur en i4z6.Gerfon
nous apprend que Hugues de Clugny, baron de Conforgien
, fut fait chevalier par Louis XI en 1479. Son
fils, filleul de Louis XII , fut fait chevalier par ce
bon roi , à la bataille d’Agnadel, en 1509 : mais
Guillaume de Clugny s’eft le plus diftingué fous le
nom de baron de Conforgien. Il eut part aux combats
& à la gloire de Henri IV , & fut blefle au fiege de
Poitiers en 1569.
Les Genevois l’ayant demandé au roi pour leur
général, contre le duc de Savoye , en 1590, il
défit fes troupes , tua de fa main leur commandant,
le baron de Faure , & conferva la liberté de Geneve.
Son armtire fut cônfervée, comme un monument de
valeur, dans l’arfenal de la république , oh on en
montre encore aujourd’hui les pièces. Le château de
Conforgien , fous les Clugny 6c les Jaucourt, fer-
voit de retraite aux Calviniftes des environs, juf-
qu’en 1685. ( C. )
CONFORMATION, (Méd. ) ce terme s’applique
à la maniéré dont le corps de l’homme eft conformé,
6c défigne par conséquent fa ftruélure , les
proportions qu’obfeïvent entr’ellés les parties qui le
compofent;
II fe trouve une fi grande jufteffe dans les proportions
du corps humain, que c’eft fur cela qu’eft fondée
toute la fcience des méchànïqüés. De-là font
venues les mefures de poulie, de palme, de coudéè,
de pas, &c.
La tête avec le col fait lafixieme partie du corps;
la mefure de là face eft la longueur de la paulme de
la main. La hauteur du front fait la grandeur du nez.
La grandeur du nez fait celle de l’oreille.
Le corps, quand il n’eft ni trop gras ni trop maigre
, a de hauteur cinq fois fa largeur.
La diftance qu’il y a du moyen doigt d’un main
jufqu’au même doigt de l’autre main, les bras étendus
en cro ix, eft la hauteur du corps. :
Dix fois la longueur de la main fait encore la hauteur
du corps.
Le centre de la figure humaine fe trouve jufte à la
jointure antérieure des os pubis. De ce point le corps
fe divife en deux parties égales, dont chacune comprend
un cercle parfait. Le centre du cercle fùpérieur
fe trouve à l’endroit qui répond àla bafe du coeur, 6c
le centre du cercle inférieur fe trouve vis-à-vis là
jointure du genou. *
La même fymmétrie fe rencontre auffi dans les
bras étendus : car fi l’on met la pointe du compas fur
le pli des bras, & que l’on porte l’autre pointe à
l’extrémité du grand doigt de la main, on décrit un
cercle , dont le diamètre va jufqu’au milieu de la
poitrine , entre les deux clavicules; enforte que les
bras étendus comprennent deux cercles parfaits qui
viennent fe toucher entre les deux clavicules.
La fymmétrie des os de la main de l’enfant, eft
dans la même proportion relative, que lorqu’il eft
parvenu à un âge parfait : de forte qu’à mefure qu’il
croît, cette même partie porte toujours la dixième
partie de la hauteur de fon corps, ce qui n’arrive pas
dans les autres os du corps ; car excepté ceux du
pied, ils varient tous fuivant les divers accroiffe-
mens.
Dans l’homme fait, la partie fupérieure du corps
eft plus Courte que l’inférieure. Le contraire fe remarque
dans les enfans. Ils ont la partie fupérieure'
plus longue.
Une autre différence entre l’enfant 6c l’homme
fa it , c’eft que l’homme fait a depuis la jointure des
épaules jufqu’au coude , 6c depuis le coude jufqu’au
haut du pouce , auffi bien que depuis l’extrémité
d’une épaule à l’autre, la meiure de deux têtes, au
lieu que l’enfant n’a que la mefure d’une tête. Une
autre différence encore, c’eft que la tête d’un enfant
d’un an, n’eft qu’un cinquième de la hauteur de fon
corps, 6c que la largeur de fes épaules eft égale à la
longueur de fa tête, au lieu que dans l’homme fait,
la tête eft d’une huitième partie du corps , 6c que la
largeur des épaules eft deux fois plus grande que la
longueur de la tête.
Le poing fermé, tant des perfonnes faites que des
enfans , contient en fa rondeur la longueur du pied.
La conformation des parties du corps , lorfqu’on
les confidere feules & en elles-mêmes, eft un autre
genre de proportion.
La tête, pour être bien proportionnée en f o i ,
doit être plutôt un peu groffe que petite, d’une forme
ovale , plate par les côtés, médiocrement avancée
en devant 6c en arriéré.
Le vifage doit être plus long que large 6c avoir
du relief. Chez les anciens les viféges longs étoient
regardés comme les plus beaux, c’eft ce qui fe voit
par les ftatués antiques. Le vifage de Notre Seigneur
eft repréfenté fort long dans tous les anciens tableaux.
Le front doit être boffu, mais très-peu.
Les
&
Les Sourcils doivent chacun former une arcade &
être fuffifamment garnis de poils.
Les paupières doivent etre bordées de poils doux
^Les^yeux doivent être grands & bien fendus.
Les joues pleines, fermes & rondelettes.
L a bouche petite. •" 1
Les levres médiocrement avancées, 6c leurs bords
bien vermeils.
Les oreilles petites & bien plaquées.
Le menton un peu arrOndi»
Le col dégagé des épaule?»:.
Les épaules plates 6c bien couchées.
La poitrine large, ample & élevée par-devant en
forme de hotte.
Les bras ronds 6c charnus, un peu plats eh-de-
dans , & allant en groffiflant depuis le poignet ju£-
qu’auprès de la jointure du coude..
Les mains un peu -grattes & langues , les doigts
grêles & dégagés, avec.de petites follettes au bas de
chaque doigt furie deffus de la main quand elle eft
ouverte, 8c de petites bottes au.dedans dé jà main.
La. conformation du ventre eft d etre eleve aux
femmes. & moins élevé aux hommes. Il en eft de .
même de ce qu’on appelle la croupe, . ■
Les cuiffes 8c les jambes font aufli plus grottes aux
femmes qu’aux hommes.
La taille eft- plus fine aux femmes OC les hanches
font plus avancées ; les hommes l’ont plus longue
que les femmes. •
Les jambes, tant aux hommes quaux femmes,
doivent être médiocrement longues, 6c garnies d un
gras qui n’ait point trop de faillie ; les femmes cependant
les ont ordinairement plus groffes que les
hommes, ce qui n’eft pas une perfection.
Les pieds doivent être menus & dégagés , mais
d’une longueur médiocre.
La nature varie beaucoup dans la conformation de
chacune de ces parties ; 6c pour commencer par la
tê te , il y en a de pointues 6c pyramidales : on en
voit de quarrées, de rondes, d’ovales, de larges,
d’étroites, de grofles, de petites ; il y en a de plus
plates par derrière, 6c de celles-là les unes font tout-
ù-fait plates, les autres le font feulement en haut,
les autres plates en bas feulement ; 6c d’autres enfin
plates en haut 6c en bas, mais de maniéré que cet
applatiffement eft interrompu par une rondeur horizontale,
enforte que ce font deux applatiffemens 1 un
furTautre.
Les fronts font ou grands, ou petits » ou convexes,
ou plats, ou creux, & parmi les convexes on en
voitdeboffus en forme de calebaffes* Il y a des fronts
quarrés, il y en a de bifcornus, de larges, d ’étroits,
de longs, de courts : il y en a qui ont une eminence
de chaque côté, aux uns plus apparente, aux autres
moins.
Les fourciis font ou droits , ou en arcade, ou
longs, ou courts, ou minces, ou épais, ou unis, ou
raboteux. Ils font ou prefque joints l’un à l ’autre ,
ou médiocrement féparés, oiv très-féparés.
Les nez ne font pas moins différens entr’eux. Il y
en a de longs, de courts, d’enfoncés 6c de laillans.
Il y en a de rabattus jufques fur la levre fupérieure,
& quelquefois prefque jufques fur l’inférieure, comme
s’ils alloient entrer dans la bouche. Il y en a de
droits, de boffus, de ronds 6c d’aigus. On en voit de
plats-par-deffus comme une réglé, de gros au milieu,
de gro.s par le bout, de déliésprochelesfourcils, de
déliés par en-bas, 6c gros par en-haut. Quelques*-
uns font un peu applatisfur le haut comme un cachet.
D ’autres font'raboteux en cet endroit comme
feroit une petite plaque inégalement élevée par les
bords. Il en eft de relevés plus haut ou plus bas que
le milieu, de relevés fur le milieu ou aquilins, de
Tome I I t
r’etrouffés eti pied de marmite, de recourbés en béé
de corbin, 6c de plats où camus.
Les nez varient auffi beaucoup par rapport aux
narines ; car elles font ou évafées , ou étroites , ou
entre deux. Il y en a de hautes, de .baffes, de retroufi
fées, de rabattues. On en voit dont le deffus, au lieu
d’être de niveau avec la colonne du nez, eft ceintré
en forme d’arcadç, 6c laiffe voir prefque tout le dedans
de la cloifon du nez.
Les yeux font- ou petits, ou grands, oumédiôcres*
Ils font ou enfoncés, ou à fleur de.tête , ou comme
fortant de la tête, ou tenant le milieu.entre ces deux
excès. Ils font ou gris, ou bleus,-rpux, noirs, &c.:
Les paupières font ou fans cils , ou revêtues de
cils , & ces cils font, ou longs, qii çpprts, ou tou-
fus , ou clairfemés. ■
La bouche eft ou grande j ou petite , pu médio*
c r e , elle eft ou faillante ,,ou enfoncée.
Les levres font ou relevées, ou plates j ou entr.e
deux. On en voit d’égales, enforte.que l’une n’avancé"
point fur l’autre ; d’inégales, enforte que la fupérieure
déborde fur l’inférieure, ou l’inférieure fur
la fupérieure. tl y a des levres renversées en-dehors.,
d’autres rabattues en-dedans. Il y en a de groffes 6ç
de menées.
Les joues font pu pleines, ou creufes , ou jou-
flites, fermes', mollaffes, &c. La pomette des joue?
eft ou médiocrement, ou exÇeffivement faillante.
Le menton eft ou long, ou court ; retiré en arriéré
, avancé en-clé vànt, de niveau avec la levre inférieure.
Il eft avec un petit creux au bout, ou fans ce
creux. On le voit quelquefois pointu ou rond. L^
pointe en eft ou relevée en formé de menton de
bouis, ou Amplement pointue,
Lés oreilles font ou larges , ou étroites , pu .médiocres
, ou faillantes , ou plaquées, ou groffes, ou
déliées.
Le col eft long ou court, maffif ou grêle*
La poitrine eft ample ou étroite, plate ou relevée.
Les épaules font couchées en arriéré , ou voûtées
, larges ou étroites.,
La taille eft ou groffe & famaffée, fine 6c déliée,
pu .courte ou longue.
Les hanches font ou élevées., ou déprimées.
Le derrière éft avancé ou rabattu.
Les jambes font.grêles ou maffives , longues ou
courtes , ou d’une maffe médiocre : lur quoi il eft à
remarquer que, lorfque le col eft long , les jambes
6c les oreilles font longues auffi.
Les pieds font longs ou courts, grPs ou menus ,
larges d’affietté, ou droits, ou entre deux.
De ces différentes conformations, tant pour la tête
que pour le fefte du corps, il.n’ën eft aucune qui ne
foit dans l’ordre de la nature par rapport aux autres
parties, 6c qui n’ait avec ces mêmes parties une proportion
néceffaire. Si , par exemple , une perfonne
e.ft d’une taille groffe 6c courte , la même forme fe
remarquera dans chacun de fes membres, on lui
trouvera les bras courts 6c gros, les mains larges 6c •
groffes, les doigts courts 6c gros. Une perfonne qui
fera grande & déliée aura les membres longs & menus
; celle qui fera d^ine taille médiocre,les aura pareillement
médiocres.
De tous les hommes, il eft bien rare d’en trouver
deux qui fe reffemblent entièrement pour le vifage ,
ou pour la ftature, ou la voix. Chaque vifage eft
formé de forte que , quelque laid qu’il paroiffe ,
pourvu qu’il ne foit point défiguré par quelque accident
, on ne fauroit, fans le rendre difforme , y rien
changer pour le rendre plus beau, parce que dans
fa laideur même, la nature a obfervé une fymmétrie
fi e x a â e , qu’on ne peut raifonnablement y rien
trouver à redire. Si, par exemple, on prétendoit
alon^er le nez d’un camus, on ne feroit rien que de