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Malabar en mange les graines cuites ou pilées. Ces
graines pefent encore moins que celles d’Amboine ;
les orfèvres s’en fervent pour pefer les ouvrages
d’argent , ils les emploient auffi humeâées dans
Peau ôc pilées avec le borax pour recoller les morceaux
brifés des vafes de prix. Ses feuilles pilees
fourniffent une boiffon qui appaife les douleurs des
lombes.
Remarques. Le condori eft fi connu ôc fi en ufage
dans toute l’ Inde, qu’il m’a paru fuperflu d employer
le nouveau nom d' adenanthera, .c eft-à-dire ^anthere
glanduleufe , que M. Linné a tenté de lui fubftituer
en confondant ces trois efpeces, q ui, comme l’on
vo it, font très-différentes. C es trois plantes forment
un genre particulier, qui fe range naturellement dans
la première feftion de te famille des légumineufes
où nous l'avons placé. Voye£ nos Familles des plantes,
volume I I , page 3 18. ( M. 4 DANS ON.)
§ CO N D Û C TEU R , ( Phyfiq. ) On met dans la
claffe des corps conducteurs, ceux au travers defquels
le fluide éleûrique peut paffer facilement je dis
facilement, car il eft des corps qui paroiffent d abord
empêcher entièrement le paffage de ce fluide, ou ne
le point tranfmettre à un autre corps, ÔC qui cependant
dans de certaines circonftances, deviennent
de bons conducteurs : tels font la glace, le charbon de
bois & de pierre, dont M. Prieftley a fait voir le
pouvoir conducteur. Le même répétant les expériences
de M. Kinnerfley fur le fujet dont nous parlons,
nous a fait voir que tous les corps fort chauds font
dans ce cas-là, fans en excepter l’air ôc le verre
même. ■
Nous remarquerons encore que tous les corps
qu’on regarde comme conducteurs, ne font pas egalement
parfaits : les meilleurs font les métaux; & les
meilleurs entre ceux-ci, font ceux qui font les plus
purs ou les mieux rafinés. Suivant les expériences de
M. W ilk e , le plomb eft dans ce genre le plus mauvais
des conducteurs. M. Prieftley a trouvé par de
bonnes expériences ,~avec quel dégré de facilité le
feu éle&rique fond les métaux , ôc voici l’ordre qu’il
a conftamment obfervé. Le fer eft celui qui fond le
plus facilement, enfuite le laiton, le cuivre, l’argent
& l’or ; de-là il fuit que l ’or eft le plus parfait des
conducteurs, pourvu que le métal le plus difficile à
fondre foit le meilleur conducteur. Quant au pouvoir
conducteur de l’eau ôc du terrein, on a aufli là-deffus
de très-belles expériences, faites en Angleterre en
1 7 4 7 , dont M. \Vatfon nous a donné Yhifloire. On
trouvera d’ailleurs nombre d’autres expériences fur
le même fujet dans YHiJioire de Vélectricité par M.
Prieftley. ( P. B. )
Conducteur de la Foudre , ( Phyfiq. ) c’ eft
le nom qu’on a donné à des verges de métal érigées
fur des bâtimens, ou dans les environs, afin de les
garantir des coups de la foudre.
On n’avoit d’abord eu d’autre deffein, en érigeant
ces verges métalliques , que celui de connoître l’é-
leftricité naturelle des nuages : mais le célébré Franklin
penfa bientôt qu’on pouvoit fe fervir de ce
moyen l à , pour préferver les édifices des dangereux
effets de la foudre. En effet, nous voyons que la
plupart des bâtimens, qui ont eu des verges de métal
, érigées fuivant les préceptes de cet ingénieux
phyficien, ont été préfervés de tout accident caufé
par la foudre. C ’eft ce qui paroît bien clairement
parles obfervationsrapportées dans les Tranfactions
Philofophiques, fur les effets de la foudre : tout ce
qu’on a obfervé à cet égard , indique une loi confiante
, qui eft le fondement de l’art que Franklin a
trouvé, ôc l’on peut dire que ces obfervations lui
fervent de démonftration. Voici en quoi cette loi
confifte, & ce qu’on a obfervé.
La foudre ne fait point de mal, ou au moins fort
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peu, à ces édifices, ou à la partie des édifices à la«
quelle répondent des verges de métal ; ôc d’autant
moins de mal, que les verges font plus épaiffes, ôc
que la chaîne ou la fuite des corps métalliques eft
mieux établie, comme nous allons le dire ; elle fait
au contraire du dommage dans les endroits où cette
fuite eft interrompue, ôc à proportion de la force
du coup.
Toutes les .expériences ôc toutes les obfervations
nous montrent que les verges-de métal qui font un
peu élevées, attirent à elles de très-loin le feu électrique
ou la foudre. Cependant il ne faut pas s’imaginer
, comme quelques perfonnes l’ont fait, qu’on
puiffe attirer tout le feu eleûrique des nuages , au
moyen de ces verges érigées fur de hautes tours,
enforte qu’on puifle diffiper un orage , ôc tellement
garantir les environs du lieu où il y a de ces verges,
qu’ils n’aient plus à craindre ni grêle ni tonnerre. Il
faut avouer que cet art ne nous eft point encore
connu , ôc que nous le défii ons encore ; car les nuages
font quelquefois fi fort chargés de feu éleftrique,
& ce feu a une telle violence, qu’il paroît que mille
pointes érigées avec des conducteurs très-étendus ,
ne fuffiroient pas pour diffiper l’orage & l’empêcher
de nuire. Il ne faut donc pas fe promettre de trop
grands avantages de ces recherches, qui d’ailleurs
lont très-belles ôc déjà très-utiles, ôc qui méritent
ainfi toute l’attention des phyficiens.
Cependant fi tout le monde cherchoit à fe mettre
à couvert des rifques Ôc des dangers communs auxquels
on eft expofé, de f i, pour cela , on faifoit en-
forte que ce torrent immenfe de matière éleârique
prît fon cours par ces conducteurs que la nature même
nous offre , favoir , les fommets des montagnes ôç
des grands arbres , ôc qu’on cherchât à rétablir ainû
l’équilibre , ilarriveroit peut-être qu’ en même tems
que chacun travailleroit de fon côté pour fa fureté
propre, on parviendroit enfin à découvrir l’art de fe
garantir généralement.
Ainfi pour préferver fa maifon des ravages que la
foudre y peut faire, il faut ériger une verge de fer
pointue par un bout, qui furpaffe le fommet de l’édifice
de quatre ou cinq pieds ; car la foudre traverfant
l’efpace qui eft entre les nuages ôc la v erge, eft comme
un cylindre de feu très-denfe, qui fe fraie un
chemin à travers les airs, en les écartant ainfi que les
vapeurs humides , qui brûle , qui renverfe ou qui
ébranle tous les corps qui lui réfiftent : c’eft ce qui
paroît bien clairement par les effets delà foudre que
Franklin a obferyés en Amérique, de même que par
les obfervations que j’ai eu occafion de faire à Milan
depuis peu. Il convient donc de placer ces verges le
plus haut qu’on pourra, ôc il ne fera pas inutile de
dorer trois ou quatre pouces de l’extrémité pointue,
afin de la préferver de la rouille.
On eft ordinairement embarrafle, lorfqu’on veut
ifoler la verge de fer au moyen, de quelques corps
éleélriques, tels que le vers ou les réfines ; c’eft-à-
dire, la féparer du bâtiment, enforte qu’elle ne
tienne qu’à des corps de ce genre, parce qu’il eft
alors difficile de l’affermir comme il faut. Mais cet
arrangement qui n’eft pas aifé à exécuter, n’eft utile
qu’à ceux qui veulent obferver l’éleftricité des nuages
, ôc n’eft pas néceffaire, quànd on n’a deffein que
de préferver l’édifice. C’eft pourquoi il faut dans ce
cas-là , faire porter la verge fur quelque pierre bien
affuré^; ou fur un tuyau de cheminée, où on l’affermira
M’aide de quelques bras de fer Icelles dans le
mur avec du plomb. Si on établit enfuite une bonne
communication entre cette verge ôc la terre, avec
du fil d’archal, il feroit auffi ridicule de craindre les
effets de la foudre fur un tel batiment, que d’avoir
peur d’être entraîné par un fleuve rapide, lorfque le
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Çuai fur lequel on eft , & qui b o rd é e f le u v e e f t
parfaitement folide. f
On a auffi cherché à découvrir à quelle diftailce
horizontale les verges de Franklin peuvent attirer
la foudre afin de connoître les dangers auxquels les
perfonnes ou les bâtimens voifins peuvent encore
être expofés ; mais nous fouîmes encore à cet égard
dépourvus d’obfervations exaftes , ôc je doute fort
qu’on puiffe venir à bout de déterminer cela avec
quelque précifion, parce que l’équilibre qui régné
entre le feu éleâxique répandu dans les nuages ôc la
terre, peut être dérangé d’une infinité de maniérés
différentes, fuivant les diverfes circonftances.
Je crois auffi que les différentes couches de la
terre ne font pas également propres à tranfmettre
le feu électrique , ôc à le répandre également partout.
Il y a même des expériences qui nous indiquent
affez clairement, qu’au-deffous de la furface
de la terre, on trouve des lits qui fe chargent ou
fe déchargent plus facilement du feu électrique les uns
que les autres; d’autres au contraire plus difficilement.
De-là vient que certaines régions font fouvent plus
frappées de la foudre que d’autres ; ôc il peut arriver
que fi on n’a pas égard à ces diverfes circonftances
, l’art de préferver les édifices deviendra
non-feulement inutile, mais même dangereux.
Cependant il n’eft pas impoffible de venir à bout
de ces difficultés , ÔC de parvenir à fe mettre à
couvert de tout danger, en prenant de bonnes
précautions. On fait, par une multitude d’expérience
s , qu’après les métaux, l’eau ôc les lits de terre
humide font les meilleurs conducteurs du feu électrique
, ôc qu’ils font très-propres à le répandre
également par-tout. Tous les édifices qu’on a cherché
à préfervèf ainfi de la foudre , tant en Europe
que dans les colonies Angloifes d’Amérique , l’ont
été parfaitement, Ce qu’il y a plus remarquable à
cet égard , c’eft ce qui a été fait au temple de
S. Paul à Londres ; voye%_ les Tranfactions Philofophiques
, année 1769 , n°. 2 1 , ôc ce que le célébré
Félix Fontana a fait exécuter depuis peu aux maga-
fins à poudre de Florence,
Maintenant que nous avons un détail de plufiëurs
effets de la foudre , ôc que nous avons encore
l’expérience de nombre de bâtimens préfervés de
fes coups par ces verges ; il ne nous fera pas
difficile de tirer de-là les meilleures réglés qu’on
doit fivivre , lorfqu’on veut exécuter cet appareil.
i°. On érigera, comme nous l’avons déjà dit,
dans l’endroit le plusélevé de l’édifice, une verge de
fer pointue ; fi c’eft un vafte bâtiment avec des ailes ,
ou des corps de logis qui s’étendent fort loin ,
comme à la diftance de Cent pieds ôc plus , il convient
alors d’en ériger plufiëurs dans les endroits
les plus élevés.
a°. Il faut que toutes ces verges communiquent
ontr’elles par un fil d’archal, qui ira de l’une à
l’autre depuis leur extrémité inférieure. Au refte ,
il n’importe pas que ce fil d’archal foit fufpendu
en l’a ir , ou qu’il repdfe fur les cheminées , ou fur
la couverture de l’édifice, pourvu feulement que
ce ne foit pas fur du bois. Cette communication
d’une verge à l’autre eft très-utile, premièrement,
pour faciliter l’écoulement du feu éleétrique, depuis
les nuages jufqu’à la terre ; enfuite pour prévenir
les inconvéniens qui naîtroient, s’il n’y avoit
qu’un feul fil d’archal, ôc qu’il vînt à caffer.
30. On fera enfuite defcendre un fil d’archal
depuis le bas de la verge., en fuivant la pente du
to î t , & on le laiffera tomber jufqu’à terre , depuis
le bord du toît. Si le deffus du mur avoit une corniche
de bois , ou quelque chofe d’approchant qui
fut auffi en bois, il convient alors d’éloigner le fil
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d’archal du mu r, à l’aide d’un bras de fer qui le
portera en avant.
4°. 11 faut que les verges métalliques aient plus
d’un demi-pouce d’épaiffeur , ôc que les fils d’archal
aient au moins trois lignes. Nous favons par •
nombres de relations, que ces fils trop minces
ont été fondus ôc difperfés par la foudre , qui
endommage alors beaucoup les bâtimens. C’eft
pourquoi il ne faut pas économifer le métal ; d’ailleurs
la dépenfe que l’on fait eft bien compenfée
par la fureté qu’on trouve avec cet appareil , ôc
par fa plus grande durée.
50. Le fil de métal doit exactement toucher la
barre, & y être fortement appliqué avec des vis
ou des rivures : car on a des exemples récens
en Amérique, dans la Caroline méridionale, que
les fils qui ne tenoient les uns aux autres que par
des crochets , ou qui étoient compofés d’anneaux,
comme une chaîne, étoient facilement fondus ÔC
difperfés par là foudre.
6°. Il faut faire enforte que les fils qui vont depuis
la verge jùfqu’à terre , paffent dans les angles fail-
lans de l’édifice. Le même appareil fert de cette
façon à préferver le bâtiment des coups de foudre,
qui pourroient le frapper par les côtés.
70. Les fils d’archal doivent augmenter en épaif-
feu r , à mefure qu’ils approchent de terre, êc le
bout qui les termine doit avoir la même épaiffeur
que la verge. On les fixera à quelque pierre fôus
terre , ÔC on les prolongera jufqu’à tè qu’ils atteignent
une couche déterre humide; ou ce qui vaut
encore mieux , jufqu’à quelque eau courante , fi
cela fe'peut. On aura loin cependant d’éloigner
leur extrémité de deux ou trois pieds des fonde-
mens de l’édifice. Si on obferve tout ce que nous
venons de prefcrire en établiffant cet appareil ,
on peut être affuré qu’il diffipera très-bien le feu
de la foudre, ôc qu’on fejra parfaitement à l’abri
de fes coups. ( P. B. )
CONDUITS LAITEUX, ( Anat. ) canaux membraneux
, étroits à leur origine, larges dans leur milieu
, qui accompagnent principalement la maffe
blanche des mamelles, ÔC fe rétréciffent derechef
en allant au mamelon , vers lequel ils forment
une efpece de communication. Ce font, à proprement
parler , les tuyaux excréteurs des glandes,
qui compofent les mamelles , ' ôc filtrent le lait.
Non-feulement ces canaux fourniffent le fuc laiteux
à l’enfant quand il tette , mais encore ils en font
les réferVoirs quand il- ne tette pas. Ils fe terminent
dans le mamelon ; là , leurs orifices fonf
ouverts ôc fort étroits , ôc il y a des auteurs qui
prétendent y trouver des valvules qui retiennent
le lait. D ’autres regardent, comme fuffifant pour
cet ufage , la conftriCtion fpontanée des orifices, ÔC
rejettent les valvules.
Ces tuyaux en traverfant la papille , ne font pas
droits ; on obferve au contraire qu’ils font ployés
en zigzag ; ce qui fait que quand la papille n’eft
point gonflée , le lait ne peut s’échapper. Les diffé-
rens plis fervent de valvules. Toutefois quand on
preffe fortement la racine du mamelon, les vaif-
feaux fe redreffent, ôc la liqueur peut couler. Cela
arrive , lorfqu’en conféquence du chatouillement
que la langue de l’enfant y excite en tettant , le
tiffu fpongieux de la papille s’enfle. Alors les plis dif-
paroiffent ? les tuyaux deviennent droits , ôt le lait
fort de leur cavité.
Ces tuyaux, avant d’arriver au mamelon , s’anaf-
tomôfent en plufiëurs endroits. Parce moyen le lait,
quand il eft arrêté dans quelques vaiffeaux ôbftrués,
peut palier par des voies détournées. '
Cette importante obfervation eft duè à M. Nuck.
Les conduits laiteux compofent la plus grande partie