
c’eft- à - dire, la décraffer au v i f , par le moyen
de l’eau fécondé, faite avec une livre 6c demie
d’eau forte dans un feau d’eau. Si le cuivre eft
fale , on le jette d’abord au blanchiment, c’èft-à-
dirè, dans l’eau fécondé , oh on le laide pendant
une demi-journée, ou même une journée , fi l’eau
fécondé eft ancienne. Lorfque la' première crafle
eft ainfi enlevée, on feche la piece avec de la motte
de terre, ou de la fciure de bois, 6c on la broffe ;
le cuivre eft alors d’une couleur rougeâtre : on y
paffe enfuite de l’eau forte avec un pinceau ; on pafte
la piece dans l’eau pure, 6c on la feche de nouveau
avec la motte de tanneur.L’eau dans laquelle on lavé
doit être imprégnée de fel 6c de fuie de cheminée,
qui forme une crème, ou crafle, dans laquelle on
peut laiflér la piece plus long-temps. Un verre d’eau
forte , une poignée de fuie, 6c une pincée de f e l,
fuffifent pour tous les bronzes d’une boëte de pendule
à fécondé ordinaire. Le fel augmente la cau-
fticité de l’eau forte.
Après le blanchiment, on met l’ouvrage fur la
terrine , on y paffe plufieurs fois l’eau forte avec
un pinceau ; on la lave dans l ’eau , & on la paffe
dans l’eau fécondé. Si l’eau forte a trop pris, le
cuivre eft rougeâtre ; s’il n’a pas affez pris, on le
remet encore légèrement- à l’eau forte , on le lave
dans le baquet d’eau fa le , on te paffe dans l’eau
feco’nde, on le lave dans l’eau fraîche, & on le
feche avec la motte & la broffe.
On couvre toute la piece à froid avec l ’or moulu,
que l’on prend avec la grate-boëffe, qui eft un faif-
ceau irrégulier de fil de laiton, que l’on démêle
en la paffant fur une étrille ; on étend enfuite une
double feuille d’or fur cette pâte avec du coton ;
fans cela, l’or fe retireroit dans les creux , il n’au-
roit plus ni continuité, ni éclat. On met égoutter
le mercure pendant une heure environ, puis on met
la piece au feu fur les charbons, pendant une minute
ou deux, de chaque côté , jufqu’à ce qu’elle
s’éclairciffe 6c devienne brillante. Lorfqu’on dore
de petits meubles d’argent, on a grand foin, pendant
qu’ils fechent, c’eft-à-dire, que l’or prend
deffus, de les broffer continuellement. On retire le
cuivre du feu ; on le frappe avec une broffe, pour
enfoncer l’or dans les fonds. On le remet au feù pendant
environ deux minutes ; alors, le mercure s’exhale
en vapeurs , 6c la piece refte dé couleur de bouis ;
on la trempe dans l’eau, pour la rafraîchir 6c la laver.
On met une fécondé fois la même piece en or
moulu, mais fans y appliquer des feuilles d’qr. Quelquefois
même on eft obligé de recommencer une
troifieme fois.
On écrafe de la régliffe avec un marteau, & on
la met tremper dans l’eau, pour la jaunir un peu.
On grate-boëffe le métal dans cette eau, pour lui
ôter le bouis, c’eft-à-dire, la couleur ; on le fait
auffi quelquefois avec de l’urine ou du vinaigre,
cela rend le grate-boëffage plus clair.
La piece dorée eft blanchâtre en fortant du feu ,
il s’agit de lui rendre la couleur d’or ; ce qui fe fait
avec une poudre faline, rougeâtre & grenue, dont
les doreurs font un myftere. C’eft avec du fel 6c du
tartre de Montpellier, que l’on rend la couleur à
la monnoie. On commence à bien frotter la piece
dorée avec des linges, & on la met fur une grille
de fer pour achever de fécher ; on la grate-boëffe
dans l’eau, pour la rendre blanche 6c claire, ôter
le bis ou bouis , c’eft-à-dire, la couleur jaun.âtre
que l’or-a contra&ée par l’effet du mercure ; fans
cela, la couleur y prendroitmal. On étend la poudre
avec un pinceau ; on remet la piece fur les charbons
, pendant une demi-minute de chaque côté ;
après quoi on la lave ; on la met fécher, d’abord
à l’air, enfuite fur les charbons,
Pour brunir l’or fur le cuivre, on fe fert de la
pierre fanguine ou ferrette d’Efpagne, qui nous eft
apportée fouvent par des pèlerins, 6c que les épiciers
font venir avec d’autres drogues d’Efpagne. Il
y en a de plufieurs grains 6c de plufieurs formes,
mais elles font toutes dures comme l’agathe ; on y
trouve quelquefois de l’a c ier, ce qui annonce une
efpece de mine de fer.
Des maîtres doreurs de Paris qui n’ont pas beaucoup
d’ouvrage, s’occupent à en préparer pour les
vendre ; on les polit fur la pierre à l’huile, en les
trempant danS le vinaigre , pour qu’elles gliffent
mieux, 6c on les nettoie fur un cuir oh il y a de
la potée. La fanguine eft une pierre trop forte pour
la dorure en bois ; c’eft le caillou dont on fe fert:
la dent de loup eft trop tendre, 6c ne donneroit pas
un poli affez beau.
L’ufage du mercure dans l’or moulu , fait que
les doreurs font fujets à être perclus de tous leurs
membres, ou du moins à éprouver des tremblemens
caufés par l’irritation de la vapeur mercurielle.
( M. D e l a L a n d e . )
* § D O LA T IO N , . . . On lit dans cet article Huet
pour Fuee.
§ DOUBLE, ( Mufiq. ) Dans le fens expliqué à
ce mot dans le Dictionnaire raif. des Sciences, &c. la
dixième eft double de la tierce, & la douzième double
de la quinte. Quelques-uns donnent auflî le nom
d’intervalles doubles à ceux qui font compofés de.deux
intervalles égaux , comme la fauffe quinte, qui eft
compofée de deux tierces mineures. ( S )
D ouble contre-p o in t , f. m. ( Mufiq. ) Voyeç
C ontre-poin t double {Mufiq.') Suppl. {F. D . C )
D ouble - corde , ( Mufiq. ) maniéré de jeu
fur le violon , laqhelle confifte à toucher deux cordes
à la fois faifant deux parties différentes. La double
corde fait fouvent beaucoup d ’effet. Il eft difficile
de jouer très-jufte fur la double-corde. { S )
D ouble- crochet , f. m. ( Mufique.) figne d’ab-
bréviation qui marque la divifion des notes e'n doubles
croches , comme le fimple crochet marque leur
divifion en croches fimples. Foye^ Cro ch e t . Foye%
auffi la figure 6c l’effet du double-crochet, fig. z de la
planche V III de Mufique, dans le Dictionnaire raif.
des Sciences, & c . à l’exemple B. { S )
D ouble-m o rd an t , (Mufiq.) Foyei Mordant.
( Mufiq. ) Suppl. ( F. D . .C. )
D ouble-o c t a v e , f. f. ( Mufiq. ) intervalle com-
pofé de deux oétaves qu’on appelle autrement quinzième
, 6c que les Grecs appelloient difdiapafon.
La double-octave eft en raifon doublée ae ï ’oftave
fimple , & c’eft le feul intervalle qui ne change pas
de nom en fe compofant avec lui-même. ( S )
D ouble-triple , ( Mufiq. ) ancien nom de la
triple de blanches ou de la mefure à trois pour deux ,
laquelle fe bat à trois tems, & contient une blanche
pour chaque tems. Cette mefure n’eft plus en
ufage qu’en France , oh même elle commence à
s’abolir. { S )
§ DOUBLER , ( Mufiq. ) v . a. Doubler un air
c’eft y faire des doubles. ( S )
DOUBLURE, (Fabrique des armes?) eft un défaut
qui vient d’une foudure manquée ( Foyc{ Soudure,
Suppl. ). Elle a lieu lorfque les deux morceaux
de fer que l’on foude enfemble , ne font pas affez
chauds, ou lorfque des deux morceaux que l’on
veut fouder , l’un eft porté au dégré de chaleur requis
, 6c dans l’efpece de fufion néceffaire.pour opérer
la foudure, 6c que l’autre n’y eft pas. Le morceau
chauffé blanc, foudant & amolli > s’étend fur
celui qui n’eft pas au même dégré de chaleur, mais
il ne fait que s’y fuperpofer, fans le pénétrer 6c
fans en être pénétré , en forte qu’ils ne font pas
corps enfemble , 6c peuvent .être aifément féparés.
Il y aiiroit doublure encore quoique les deux morceaux
de fer fuffent affez & également chauds, fi
on rie faififfoit pas la chaude aflèz vîte , & qu’on les
laiffât refroidir avant de les battre ; enfin il y auroit
doublure, s’il fe trouvoit quelque corps etranger
entre les morceaux de fer que l’on veut fouder. {AA?)
DOUCE-AMERE , D ulgamere , {Bot. ) en
latin dulcamara ,folanum feandens, en anglois nightshade,
en allemand Nachtschatten.
Caractère générique.
Cet arbriffeau grimpant appartient au genre des
folànums ou morelles ; nous ne l’en féparons que
parce qu’il forme un arbufte, & nous joindrons ,
fous cet article , les autres morelles ligneufes. La
fleur eft monopétale, figurée en roue ; il lui fuc-
cede une baie oblongue 6c fucculente qui contient
nombre de très-petits pépins.
1 . Efpeces.
i . Douce-amere oumorelle grimpante à tige d’arbriffeau,
tor tue ufeÔ£ défarmée, à grappes terminales,
dont les feuilles fupérieures font figurées en lance.
Solanum dulcamara caule inermi frutefeente , fle-
xuofo, foliis fuperioribus hafiatis, racemis cymofis.
Hort. Cliff. 6o.
Nightshade with afhrubby, flexible, inarmed fialk ;
the upper leaves fpear-fhoped, and bunches o f flowers
at the top o f the flalk, commonly called bitter-fweet.
a. Variété à fleurs blanches.
. fi. Variété à feuilles panachées de blanc.
z. Douce-amere oumorelle grimpante d’Amérique,
à feuilles ondées, 6c très-profondément découpées.
Dulcamara Americana foliis undulatis , profundif-
fimï dijfecliS.Fiott. Col.
3. Douce-amere ou morelle grimpante à tige d’arbriffeau
tortueufe & défarmée, à feuilles ovales ,
épaiffes, finement dentelées.
Solanum dulcamara caule inermi frutefeente ,flexuo-
fo i foliis ovatis , fubdentatis , craffis. Mill.
Nightshade with a shrubby, flexible, unarmed (talk ,
and oval thick leaves fomewhat indented.
4. Morelle grimpante à tige d’arbriffeau défarmée,
à feuilles lancéolées 6c cambrées, 6c à ombelles
aflifes. .. .
Solanum feandens caule inermi , fruticofo , foliis lan-
ceolatis répandis, umbellis feJJilibus. Linn. Sp. pl. 184.
Nightshade with a fhrubby unarmed fialk , fpear-
fhaped leaves turning inward , and the umbels fitting
clofe to the stalks, commonly called amomum Plinii.
5. Morelle grimpante à tige d’arbriffeau acanacée ,
à feuilles lancéolées, dont les dents font anguleufes.
Solanum feandens caule aculeato fruticofo foliis, lan-
ceolatis angulofo-dentatis. Hort. Cliff. 61.
Nightshade with a fhrubby prickly fialk and, fpear-
shaped leaves which are angularly indented.
. q. Morelle grimpante à tige d’arbriffeau acanacée,
à feuilles ovales , velues des deux côtés , dont les
dents font anguleufes, à pédicules épineux.
Solanum feandens caule aculeato , fruticofo , foliis
ovatis dentato-angulatis utrinque to/nentofis, pedun-
culis fpinofis. Mill.
Nightshade with a shrubby pricky fialk , oval, angular
indented leaves, woolly on everyfide and pricklyfoot-
flalks to the flov/ers.
7. Morelle grimpante à tige d’arbriffeau acanacée,
à feuilles obtufes découpées en aîles 6c épineufes
des deux côtés.
Solanum feandens caule aculeato fruticofo , foliis
pinnato-ldnciniatis, obtufis , utrinque açuleatis.NiiW.
Nightshade with a shrubby pricky fialk wing-cut leaves
, which are obtufe, and have fpines on both fides ;
commonly calledpomum arnoris. ....
8. Morelle grimpante à tige acanacée , à feuilles
découpées en pointe,, à fruit en grappes.
Tome II.
Solanum feandens caule aculeato , foliis pinnato-
finuatis, frticlu racemofo. Mill.
Nightshade with prickly flalks, leaves cut into wing-
points y and the fruit difpofed in oblong bunches.
9. Morelle grimpante à tige d’arbriffeau acanacée,
à feuilles oblongues découpées en ailes 6c épineufes,
6c à ombelles aflifes.
Solanum caule aculeato , fruticofo, foliis oblongis
finuatopinnatis, aculeatis, umbellisfeJJilibus. Mill.
Nightshade with a prickly shrubby fialk , oblong,
wing-finuated, prikly leaves and umbels fitting clofe to
the flalks.
10. Morelle grimpante à tige d’arbriffeau acanacée,
à feuilles ovales , velues , découpées en angles 6c
un peu épineufes, à ombelles aflifes.
Solanum feandens caule aculeato fruticofo , foliis,
ovatis tomentofis , angulofofinuatis , fubaculeatis ,
umbellis feJJilibus. Mill. «
Nigtshade with a prickly shrubby fialk, oval woolly ,
angular finuated leaves à little prickly, and umbels
fitting clofe to the flalks.
11. Morelle grimpante à tige d’arbriffeau acanacé
e, à feuilles lancéolées unies , légèrement dentelées
, & à longues grappes axillaires. .
Solanumfeandens caule aculeato, fruticofo foliis lan-
ceolatis fubdentatis glabris, racemis longioribus axilla-
ribus. Mill.
Nightshade with a pricky shrubby fialk 9fmooth fpear-
shaped leaves a little indented, and longer bunches o f
flowers from the wings o f the flalk.
12. Morelle grimpante à tige d’arbriffeau acanacée
, à feuilles ovales, oblongues 6c velues, à ombelles
droites axillaires.
Solanum feandens caule aculeato , fruticofo, foliis
ovato-oblongis, acuminatis, tomentofis , umbellis érec-
tis, axillaribus. Mill.
Nightshade with a shrubby fialk , armed with a few
fpines , oval, oblong, woolly leaves , and erect umbels
from the wings o f the flalk.
13. Morelle grimpante à tige d’arbrifleau tortueufe
6c défarmée, à feuilles ovales, velues par deffous ,
à fleurs folitaires 6c latérales.
Solanum feandens caule inermi frutefeente flexuofo ,
foliis ovatis fubtus tomentofis, floribus folitariis ala-
ribus. Mill.
Nightshade with a shrubby, bending, unarmed fialk
oval leaves, which are woolly on their under-fide, and
flowers growing fin fly from the wings o f the flalk.
14. Morelle grimpante à tige d’arbriffeau défarmée,
à feuilles très-entieres, ovales, terminées en
pointe, velue en deffous , à ombelles droites latérales
& terminales.
Solanum feandens caule inermi fruticofo, foliis
ovatis acuminatis integerrimis fubtus tomentofis >
umbellis erectis alaribus & terminalibus. Mill.
Nightshade with a shrubby unarmed flalk, oval ,
acute pointed, entire leaves, which are woolly on their
unier-fide and erect umbels from the wings and the top,
o f the branches.
15. Morelle grimpante à tige d’arbrifleau acanacée
, à feuilles ovales, découpées, dentelées, velues
en-deffous, dont les épines font droites des deu-x
côtés, à ombelles aflifes terminales.
Solanum feandens caule aculeato fruticofo , foliis
•ovatis finuato-dentatis fubtus tomentofis, aculeis utrinque
rectis, umbellis feJJilibus terminalibus. Mill.
Nightshade with a prickly shrubby Jtalkyoval, finuated,
indented leaves, which are Woolly on their under-
fid e ; the fpines every way flrait and umbelsfitting clofe
at the end o f the branches.
16. Morelle grimpante à tige d’arbriffeau dëfar-
mée'i àfeuiilès ovales, figurées en lance , entières,
' velués pàr-deffous ; à ombelles droites portées pàr
de très-longs pédicules,
A A a a a i j