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oncle tombé des nues à la fin de la comédie de l’avar
e , ou de l’école des femmes , fuffiroit pour la dénouer.
11 faut, s’il eft pofîible, faire mieux que Molière
dans cette partie, ou plutôt faire comme lui
lorfqu’il a fait mieux que perfonne, mais ne pas attacher
au tour d’adreffe d’un dénouement comique
un mérite comparable à celui de l’intrigue ou du Tartuffe,
ou de l’Avare ., chef-d’oeuvre du théâtre, juf-
qu’à ce dénouement, que Moliere a trop négligé. Vyyeç
A ch è v em en t, Suppl. ( M. Ma r m o n t e l . )
§ DENSITÉ, {Phyjiq. Métall.) Après avoir donné
une idée de la théorie de la denfitè, il refte à décrire
la pratique dans l’art de la métallurgie.
L’alliage des métaux Ou des demi-métaux opéré
des phénomènes finguliers : lorfqü’on les pefe dans
la balance hydroftatique, l’on trouve que les uns
augmentent le volume , les autres fe compénetrent,
diminuent, & quantité confervent par l’alliage le
volume réciproque qu’ils avoient avant leur union.
Les anciens chymiftes s’étoient apperçus de cette
vérité, mais depuis elle a été conftatée i °. par Glau-
b er, Furn. phil. part. 4 , c. 12. i ° . par Bêcher, dans
fa. Concord, chym. pag. ioc). 30. par M. Einfporn,
médecin à Breflaw, dans une Differtation dans laquelle
il examine à quel point la balance hydroftatique
peut faire connoître la pureté des métaux &
leurs alliages, in-8&. à Leipfick, 1745 ; 40. dans l’ouvrage
de M. David Hahn, qui a pour titre, D if -
fertatio de ejjicacïa mixtionis in mutandis corporum vo~
luminibus, Lugdun. Batav. 1751 , i/2-4. 5°.M. Krafft
a fait inférer une differtation très-curieufe dans le
tome XIVe. des Commentaires de C Académie de Pé-
tersbourg , dans laquelle il rapporte fes expériences
fur la denjité des métaux. 6°. M. Gellert,à la fin du
premier tome de fa Chymie métallurgique, imprimée
à Paris, chez Briaffon, 1 7 5 8 ,2 vol. in -12. a inféré
les expériences qu’il a faites fur la denjiié dePalliage
des métaux avec les demi-métaux : nous allons rapporter
les principes de l’auteur, avec le réfultat de
fes expériences, qui font aufli curieufes que nécef-
faires à connoître dans la métallurgie. M. Gellert
obferve i°. qu’il n’a employé que les métaux & les.
demi-métaux les plus purs : z°. qu’il a réitéré fes expériences:^
0. qu’il a employé des vaiffeaux purs &
nets: 4°. que pour faciliter la fufion, il a ajouté un
peu de verre commun & de tartre : 50. que M.
Krafft a vérifié les réfultats dans fa balance hydroftatique
: 6°. qu’il a examiné la denjité des alliages
fuivant la méthode ordinaire , & enfuite on l’a
comparée par le calcul avec celle qu’ils devroient
avoir.
Voici les principes de théorie que M. Gellert &
Krafft ont fuivis. La denjité d’un corps eft la quantité
de matière qu’il contient en comparaifon de fon
volume : ainfi, i° . lorfque nous exprimons h. denfitè
d’un corps par D , 20. la quantité de matière qu’il
contient par M , 30. fon volume par V , alors la
denfitè égalera la maffe divifée par le volume dont
voici l’ expreffion algébrique D = £•
On fait que . les corps dans l’eau perdent de leur
poids, une quantité proportionnelle à leur volume ;
ainfi l’on peut fubftituer au caraétere V , le poids que
lé corps perd ÿ n s le même fluide , on défignera
cette partie de poids perdu, par le cara&ere p.
On doit obferver 1 que la gravité fpécifique d’un
corps eft la pefanteur de ce même corps confidérée
par rapporté fon volume. z°. Comme les pefanteurs
fpécifiques &.les denfitè s font en même raifon dans
les corps homogènes , on peut fubftituer au caractère
M , la gravité ou le poids abfolu du corps , que
nous marquerons parla lettre /*;nous pouvons donc
fubftituer la formule D = ~ , à la première formule
D E N
On voit voit par la définition de la denfitè, que
fi la quantité de l ’un des deux corps que l’on doit
mêler enfemble s’appelle M , & fon volume F , &
que la quantité de matière de l’autre corps foit nommée
ni, & fon volume « , la denfitè Au mélange doit
etre exprimée par -y— ; donc fi. la pefanteur abfo-
lue du premier eft P , & celle de l’autre corps Q ,
& que la perte du poids dans le même fluide foit
nommée/», & que la perte de l’autre poids foit nommée
q , 1^ denfitè fera.j^-2.
Par le moyen de ces formules que l’on applique
à l’expérience , il eft facile de déterminer les différentes
denfitès des corps fimples ou mélangés ; leurs
poids abfolus doivent être divifés par les quantités
des poids qu’ils perdent, lorfqu’on les pefe dans
l’eau ou dans le même fluide.
L’on doit remarquer que dans la fonte de tous les
métaux, à l’exception de l’or & de l’argent, ils. perdent
tous une portion de leur matière par la,fumée,
par les fleurs ou fublimations ou par les fcories.
Lorfque l’on mêle de l’or ou de l’argent à quelque
demi-métal, qui perd dans la fufion une portion de
fa matière, il eft vifible que le déchet ne peut être
attribué qu’au demi-métal qvii entre dans la compo-
fition : mais fi l’on mélange deux métaux qui diminuent
de leur maffe en fe fondant, alors pour pouvoir
afliirer que l’alliage eft devenu plus ou moins
denfe que le calcul ne l’indique, voici deux méthodes
:
i° . Si la denfitè de l’alliage fe trouve plus grande
que la denfitè du corps le plus denfe, qui entre dans
la compofition de l’alliage, on peut en conclure que
l’alliage eft devenu plus denfe ; mais fi la denfitè de
l’alliage eft devenue moindre que là denfitè du corps
le moins denfe, qui entre dans la compofition, alors
il eft certain que la denfitè de l’alliage eft devenue
moindre que le calcul ne l’indiquoit.
20. Nous exprimerons par ~ la denfitè de celui des
corps mélangés, qui a le moins de denfitè ; & nous
désignerons par ^ la denfitè de celui des corps que
l’on a mélangé & qui a le plus de denfitè. La perte
de l’alliage fera exprimée par a , fon poids abfolu
fera donc P —a.- & le poids qu’il aura perdu dans
l’eau, fera exprimé par/»— y y ce qui donnera pour
ht denfitè du corps mixte '
Si l’on écrit la perte a à la fuite du corps qui a le
plus de denfitè, fon poids abfolu fera Q —a , & la
perte de fon poids dans l’eau , fera q—x , ce qui
donnera pour la denfitèP * ^ ~ ~. Le même poids d’un
corps moins denfe, perd plus de ce poids dans l’eau,
que celui d’un corps qui a plus de denfitè ; donc
X > x & P + q -
par cette raifon, fi la perte vient du corps moins
denfe, & que la denfitè que l’on a trouvée par le
calcul foit moindre que l’expérience ne la montre,
la denfitè de l’alliage a été augmentée ; mais fi la
perte eft ôtée du corps plus denfe, & que par le
calcul la denfitè fe trouve plus grande que celle
que donne l’expérience , alors l’alliage eft devenu
moins denfe.
Première expérience. J’ai mêlé par la fufion- 1967
grains d’or, avec 2897 grains de bifmuth ; le poids
de cet alliage qui étoit très-fragile & d’un blanc
bleuâtre, s’eft trouvé diminué de 2 grains ; 487
grains de cet alliage perdoient dans l’eau 41 grains;
donc la denfitè étoit — -= 1 1 ,3 7 .
196 grains d’or avant que d’être fondus & mêlés,
perdoient dans l’eau 12-5 grains ; & 2897 grains de
bifmuth perdoient dans l’eau 30 grains; ia denfitè
D E N
de i’aÜiâge devoit donc être par le calcul ~
i27 + 30
= 1 1 , 5 ï .
Dans cette formule l’on n’à point compris la diminution
des deux grains de bifmuth qui ont été calcifiés
ou évaporés dans la fonte ; o r ces deiix grains
n’altéreroient pas fénfiblement les rapports , d’ôt'i
l’on peut conclure que cet alliage eft devenu d’une
plus grande defifitè, puifque dans l’eàu les deux métaux
avôient dôrtné le rapport dé lèltï pertë dé i 1 *
37 ; & le Calcul né donne pour rapport qUe i i , 5 i .
Seconde expérience. Dans 73 grâinS d’or fondus ,
dans lefquels on a incorporé 967 gràihs dé zinc ,
on a perdu dans la fufion 297 grains de zinc, l’alliage
étoit très-fragile , d’un gris clair & reffembloit à un
demi-métal. 1397 grains de cet alliage perdoiènt
dans l’eau 12 grains ; par conféquent la dédfitè étoit
~Y~± = M > 6o* Les 73 grains d’or perdoient dans
l’eaü 47 grains ,& les 967 grains de zinc perdoient
1 4 grains : donc la denfitè de l’alliâge auroit dû être
7 + 9 6 7 • - , /
~ r p — ~ = 9 , 2 9 , ou plutôt d e 7 à 65 * fi l’on avoit
compté les 197 grains de zinc brûlés ; par conféquent
l’alliage a été trouvé plus denfe pàr le calcul que
par l’expérience;
Troifienie expérience. Dans 193 grains d’argent
fondu on a mis 213 grains de bifmuth; cet alliage
étoit très-fragile , d’une couleur moyenne entre le
bifmuth.&; le régule d’antimoine ; il a perdu 10 grains
pendant la fufion.
Une partie dë' cet alliage pefoit dans l’air 3J2f
grains, & dans l’eau il perdoit 21 grains, ii ne pefoit
que 3177 grains. Sa denfitè étoit donc — — — 1 o, 00 :
cependant fuivant le calcul, la denfitè du mélange
devoit être— ^ — —^ = 9 ,4 2 , qui eft une denfitè
moindre que celle qui eft donnée par l’expérience;
Quatrième expérience. 13 8 grains d’argent fondus -
mêlés avec 2317 grains de zinc, ont perdu dans la
fufion 587grains. L ’alliage étoit un peu moins fragile
que celui de l’expérience précédente; il étoit rempli
de grains à fa furface, & 1a frafture avoit la coulelir
d’un bëau régule;
On a pris un morceau de cet alliage; il pefoit
1187 grains ; il perdoit dans l’eau 157 grains : donc
la denfitè étoit r = 7 , 75;
Les i 38 grains d’argent perdoient dans l’eàu \ 5
grains, & le s 23i7 grains de zinc, perdoient dans
l’eau 251. grains .- ayant égard aux 58^ grains diflï-
pes par le feu , la denfitè devoit donc être fuivant
lë calcul, ^ = 7 , 7 3 i qui montre une denfitè
un peu plus grande que celle que l’on a trouvée
par l’expérience;
Cinquième-expérience* 181 grains d’argent fondus
avec 255 grains de régulé d’antimoine ont fait un
mélange très-friable ; le feu à diflîpé n ç f grains.
154 grains de cet alliage perdoient dans l’eau 187
grains, la denfitè étoit 8 , a a*
, r 84
181 grains d argent perdoient dans l’eau 19I
grains, & 25,5 grains de régule d’antimoine perdoient
dans l’eau , après en avoir fouftràit 115^
grains diflipés par la fufiOn , ils petdoient'207grains:
donc la denfitè de l'alliage étoit par le ’ calcul ,
181 +139J- . _
~7ÿT|_ 96: ce qui eft beaucoup moindre
que la denfitè trouvée par l’expérience:
Sixième expérience, 644 grains de cuiyre fôndus ,
D E N 6 9 j
meleS avec é^ale quantité de zinc , firent un alliage
de couleur d’or âflez liés pendant la fufion, il s’eft
perdu 202 gtaiùs;
Une partie de cet alliage pefànt 91 «; grains , per-
doit dans l’eau 119 grains , ht denfitè étoit donc
9 r4 ^
T jT—7 j ^9* peut conclure par analogie , que
cet alliage étoit devenu plus denfe què ie calcul né
1 indique , attendu qu’avèc les niêmës corps , On à
fait un alliage pliis dènfe quë le cuivre , puifque là
denfitè étoit dë 8 , 78 , & la denfitè du Cuivre n’eft
que dè 8 ; 74;
Sepiitme expérience. Dans 686 grains de cuivre
fondus & mêléé avec 8987 grains dè bifmuth, le
feu a diffipé 23 grains.
Cet alliage étoit fràgile ; rOuge ; blanchâtre ; & il
avoit le tiffii cubiqüè du bifmuth;
5*4t grairts de cet alliage perdoiènt dans l’eaU
55? grains; la dehfitè étoit donc = 9 , 23.
Je fûppôfé qu’il n’ÿâiteU àucuhè dimihiition dans
là fufion, là denfitè fe trouvera — i - 7ii-£ g. 21 <:
HHHH ■ .... . I I .: 7,° ï “h91 ' ■ }*
niais en ofant ces 13 grains de cüivfe , ori âiira poxtr
» > W Êem Em m èm _ mmmmaBm
la —— -_ ^= 9 ,3 1 • ce qui dértiOhfre què
cet alliage n’a pas plus de denfitè que le calcul fie lui
en donne j ôc que la denfitè dans les deux câs eft la
même.
Huitième expérience. 3 14 grains de cuivre fondus ;
mêlés avec 464 grains de régule d’aiifimoine , ont
donné Un alliage très-fragile, & dont la coulëur étoit
d’un rotige bleuâtre, le feu avoit diffipé 437 grains.
Une partie dé cet alliage pefant 699} grains, pè'r-
doit dans l’eau 877 grains, ce qui donnoit la denfitè
de 8 j 02. Suppofons que le feu ait emporté
43v7 gfains du corps le moins denfe , cYfl-à-dire, de
l’antimoine ^ quoique le feu agifle fortement fur le
cuivre , nous trouverons la d e n f i t è 7
J 3 6 + 62 ' *
49. Cet alliage eft donc devenu plus denfe, fuivant
i e § 4-.
Neuviemè expérience. 684 grains de zinc fbridus
avec 741 grains d’étam , la perte étoit de 9 grainsi
L alliage etoit. d?un blanc fale , il avoit un peu
moins dë dudilité què l’étain. Une partie de cet
alliage pefant 1008 grains, perdoit dans l’eau 143
grains ; la denfitè étoit donc = 7 ,0 ^ . Mettons
9 grains pour la perte qu’il faut attribuer à l’étain
comme le corps le plus denfe ; alôrs , fuivant le calcul
, on aura pour la denfitè — Z ^ ^ — — 7 , 08 Cet
100 ■+■ iod '
alliage eft donc devenu moins dënfe.
Dixième expérience. 83 87 grains d’étain fondus
avec 723 grains de bifmuth n’ont donné aucune
preuve de diminution feiïfible. L’alliage étoit très-
fragile , fa fuperficie extérieure étoit jaunâtre , fon
intérieure etoit d’une ’couleur moyenne entre lebif—
nîuth & l’étain,Ton tiffu étoit cubique comme celui
du bifmuth;
Une partie de cët alliage pefant 966 grains, perdoit
dans l’eau 116 grains ; donc la denfitè étoit
““ ■ F— $ » 3 2 ^ & elle dévoit êtfe fuivant le calcul
■ H « 1 Bi 7 x^1 _j_ ° » 24 : ce qtu rait un alliage un peu
plus denfe que'le calcul ne l’indiquoit.
Onfieme expérience. 2 3 grains d’étaitl', fondus
avec 2317 grains de'régifle d’antimoine, ont donné
un mélange qui a p erdu pendant là fufiôh y^gràhis*