
s’appelle àùffi canon per arjin & i'Àe/èz,par.ee que foutes
les notes qui font dans, le teins fort^ en chantant
'd’une façon /tombent dans le tems foible, en chantant
de i’aiitre. - . ’ •
Souvent, lorfqu’un canon eft à Füniffon on à l’octave
, & que par conféqùent chaque partie chante
éxa&ement les mêmes note.s, quoique dans un diapason
différent dans le fécond cas, on n’gcrit le canon
qu’une feule fois, & on marque par çe figne .Çf>*
‘quand les autres parties'doivent commencer , alors
les Italiens appellent le canon canone ckinfo, ou in-
xorpo; & , f i un canon eft écrit tel qu’il doit être exécuté,
& avec toutes fes parties-, ils l’appellent ca-
, no ne aperto , rijoUuo, ou inpartito.
Il y a encore le canon énigmatique ; C’eft-à-dire,
que :le compofiteur n’écrit qu’une partie -de fori c<*-
72on , & indique par quelques lignes qu’il doit y
avoir d’autres parties ; mais fans indiquer à quel intervalle
elles doivent prendre le chant, ni dans quel
ordre elles doivent fe fuivré , en forte que c’eft aux
exécuteurs à le chercher*-
Une autre forte de canon eft celui dans, lequel une
partie prend toujours le chant , en le recommençant
un ton plus haut qu’elle ne l’avoit pris* d’abord; ce
qui peut ‘continuer autant que lés parties peuvent
s’étendre : on appelle auffi ce. dernier climax.
Enfin , il y a le canonpar augmentation, logique
d!ms un canon à deux parties lu baffe fait toutes lès
notes deux fois plus longues que le deffus. Voye£
fig. j , planche V de Mujique. Suppl. & fi le canon eft
à trois parties-, epforte que la haute-contre double ,
Sl la baffe quadruple la valeur des notes du deffus ,
c’ eft un canon par augmentation doûble. ( F. D. C. )
C anon de campagne ou de b atome, (Art militaire.')
Voy.planchel. Nouv elle artillerie,fig. 1,2 ,3, dans ce
Suppl. L’objet du canon eft d’atteindre de très-loin
avec une grande vîteffe & une grande force un corps
de troupes, qu’on ne peut ou qu’on ne veut pas
aborder; de détruire à une grande diftance des.obf-
tacles qui cquvrent l’ennemi, & empêchent de l’aborder
, comme paliffades, retranchemens, abattis,
haies ; des murs mêmes dans des polies, jardins, cimetières
, maifons , &c. Le canon fert encore puif-
famment à favorifer la conftru&ion d’un pont, & le
paffage d’uneriyiere, que nous voulons exécuter, &
à nuire, retarder , empêcher même l’ennemi d’en
paffer.une , à retarder, empêcher un débarquement,
& à précipiter le rembarquement. Le canon èft encore
très-néceffaire pour favorifer les difpofitions
d’une armée qu’on forme pour donner une bataille ,
& pour nuire à celles que fait l’ennemi pour la recevoir
ou Ja livrer, <$*<:. Il eft évident que, dans ces
circonftances & beaucoup d’autres, dont le détail
feroit trop long, la piece de canon qui aura la plus
longue portée, fous le moindre angle d’élévation, &
dont la direction fera la plus jufte , produira plus infailliblement
fon effet, qu’une pièce dont la portée
fera plus-courte, & la direction moins sûre.
Il n’eft queftion ici que des pièces de canon, des
calibres de 1 2 ,8 & 4 livres de balles, qu’on appelle
communément pièces de campagne pii de bataille, dont
on a totalement changé les dimenfions depuis la paix
de 1762 , à l’exemple des puiffances étrangères , qui
ont fenfiblement diminué la longueur & fépàiffeur
de leurs bouches à feu, & qui en ont prodïgieufe-
ment augmenté le nombre. La Ruffie a eu'jüfqu’à fix
cens pièces de canon ainfi allégées à la fuite de fes
armées, pendant la derniere guerre.
Sont-çe, comme le di^nt les parfrians de là nouvelle
artillerie , les çhangemens avantageux faits
dans la ta étique, qui ont hécefîrte ceux qu’on a faits
dans l’artillerie; & ce nouveau fyftême eft-il lui-
même auffi avantageux que le prétendent les novateurs?
N’eft-ce pas plutôt l’extrême confiance qu’on
met aujourd’hui dans le feu, qui a fait abandonner les
vrâis principes de là ta&ique ? Ces qileftions partagent
a&neHement les militaires, parmi lefquels un
grand nombre , loin de réeonnoîtrë que les change-
mens-dont il eft Queftion, loient avantageux, prétendent
au contraire', que c’eft cet- excès* de confiance
dans le feu , & cette multiplication démefiîrée
de pièces' de canondans lès armées qui ont fait abandonner
l’ordonnancé profonde , là feule'fàvorable à
l’infahtërie -pour le choc qui ont déterminé à re-
noncerâTa conftitûtiôn -naturelle pour la former fur
trois de'hauteur* qui eft l’ordre qui a paru le plus
propre à faire ufage dé tout Ion feu. Ce nouveau
fyftême de tadique n’indique autre chofé que le deiP-
feirioù font toutes le's'puiffances d’engager, à l’avenir,
de foutenir & de terminer les affaires de pied
fermé & de loinyà colips: de cdnon Sc de.fufil, &
de fuppléer ainfi, par du bruit , à ce que le courage
infpiroit & fàifoit -faire- autrefois , aux difpofitions
fayantes , aux marches légères ; aux manoeuvres hardies
; & enfin au choc impétueux où le'François, mé-
prifantles armes de jet /fuivoit l’impülfion de foft
ardeur naturelle^ & fe précipitoit fur l’enniemi avefc
l’arme dé main. Ces-difpofitions àduelléS' ëonvieii-
nent-elleségalement à toutes les nations? Faifons-
noiis bien de devenir copiftes, de modelés que nous
étions-? Ce n’eft paS' ic i lé lieu de traiter cette importante
matière què nous-abandonnons à nos maîtres
dans l’art de la guerre : renfermons-nous dans
les bornes que nous nous-fommes preferités, & fui-
vons notre objet.
On trouve dans le Dïà. raif. des Sciences, & c . les
deffeins & les coupes dé nôs pièces de campagne',
telles qu’elles avoient été déterminées par une Ordonnance
du R o i, en 173-2 : il s’agit ici de faire coii-
noître les pièces de 1 2 ,8 & 4 , télles qu’elles exif-
rent aujourd’hui, & qu’on fe propofe de les employer
à la guerre. La longueur de Famé de cés
pièces eft, pour les trois calibrés * de dix-fept fois
le diamètre de leurs -boulets ; & leur longueur, prife
extérieurement depuis là plate-bande de ctvlàffe juf-
qu’à la bouche, eft dé dix-huit fois le diamètre de
leurs boulets, parce qu’on donne un diamètre du
boulèt d’épaiffeurau fond de l’ame;
La piece de douze àncienne a 24 diamètres de fon
boulet de longueur d’ame ; la piece de huit en a 25 ;
& cellede quatre en a 26. Mais pour éviter au lecteur
la peine de recourir au volume du Dicl. raif.
des Sciences , &c. où l’on a rapporté l’ordonnance
de 1732 ,: nous mettrons fous fes yeux une table dés
dimenfions des anciennes.pièces & des nouvelles,
où l’on verra -en quoi celles-ci different des autres.
Nous obferverons d’abord quelle influence la
longueur de Famé d’une piecè de canon peut avoir
fur fa p o r t é e o u l’amplitude de la courbe décrite
par le boulet : nous verrons que la pièce courte a
le défavantage de porter moins loin qu’une piece
plus longue du même calibre, & que l’expérience,
à cet égard, eft parfaitement d’accord avec la théorie
: nous ferons voir enfuite qu’une piece courte ne
peut être dirigée avec autant de jufteffe qu’une piece
plus longue; d’où il paroît que l’artillerie Frànçoife
a dû la l'upériorité qu’elle a eue affez conftamment
fur celle de fes ennemis, autant à fa forme avantage
ufe , qu’à la bravoure & à l’intelligence du corps
qui eft chargé de fon exécution.
Nous avons fupprimé les fradions de point dans
les dimenfions des pièces anciennes & nouvelles',
parce qu’il nous a paru qu’il étoit impoffible d’y af-
lujettir la pratique. Quel eft le fondeur en effet qui
pourroit s’aftreindre à des fraélions de point fur la
longueur & les épaiffeurs d’une piece dé Canon ? 11
eft vrai qu’il auroit là reflburce de réclamer , contre
les inttrumens qu’on emploieroit à la vérification- de
fbn ouvragé, & nous doutons qu’il y en eût effédi-
vement d’affez précis pour le convaincre d’erreur*
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