l’artere plantaire externe de cet orteil, conjointement
avec une branche née de la grande arcade du
pied ; elle communique avec l’artere du métatarfe.
Le tronc de cette même plantaire extérieure part
depuis le bord antérieur de la chair quarréè, il fe
couvre du court fléchiffeur, il paffe vers le bord inférieur
du pied & forme l’arcade plantaire : cette
arcade paffe fous les os du métatarfe 4, 3 & 2 , couverte
des lombricaux & du court fléchiffeur, fouvent
un peu irrégulièrement, & s’unit avec une branche
principale de la tibiale antérieure, qui eft plus grande
que la plantaire exrerne.
Cette arcade produit tout de fuite une arcade profonde,
qui donne plufieurs branches aux interof-
feux, qui communique deux fois avec desbranches de
l’artere du métatarfe, qui fuit le cinquième os de ce
nom, qui reçoit la perforante quatrième, & qui fe
termine dans les branches dorfales du petit orteil &
du quatrième : de ce même petit tronc naît encore la
perforante antérieure troifieme, qui remonte au dos
du p ied, après avoir communiqué avec les branches
profondes des deux arterés plantaires : elle forme à
la fin la dorfale externe, la dorfale interne du petit
orteil ôc la dorfale externe du quatrième.
Une autre branche interoffeufe communique
avec la précédente, & donne une branche qui remonte
qu dos; elle eft quelquefois le tronc de la digitale
, qui fe partage au petit orteil & au quatrième:
Mais cette artere digitale naît d’autresfois à part,
elle accompagne l’abduâeur & l’addüéleur du petit
orteil: elle eft couverte par le tranfverfal, donne
quelquefois la perforante troifieme, & fe partage au
petit orteil & au quatrième : elle fuit les bords de ces
deux orteils, & fait fous l’ongle une derniete arcade
avec fa compagne : elle reçoit des branches des dorfales
de ces orteils, nées de la tibiale antérieure.
Une autre branche rétrograde naît fur le cinquième
interoffeux, elle revient au réfeau du creux
du pied, aux perioftes, aux intéroffeux,'à la chair
quarrée, à l’addufteur du gros orreil ; une de ces
branches remonte au dos du pied entre les mufcle.s
interoffeux, & communique avec la dorfale du troifieme
intervalle.
La fécondé digitale naît de l’arcade plantaire fur le
bord du feptieme interoffeux ; elle eft recouverte par
le mufcle tranfverfal, communique avec une branche
de la plantaire externe du petit orteil, donne
des branches aux lombricaux, au tranfverfal, communique
plus d’une fois avec la branche externe de
la plantaire interne, & par fon tronc avec la même
donne les perforantes interne & externe du troifieme
os du métatarfe, & fournit les arteres digitales
plantaires internes du quatrième orteil, & externe
du troifieme ; dans d’autres fujets elle naît plus tard.
L’arcade plantaire eft couverte enfuite par le petit
fléchiffeur du pouce , donne la fécondé perforante
qui remonte au dos du pied entre le quatrième &
le cinquième mufcle interoffeux : cette perforante
donne encore des branches aux interoffeux, à l’abdüc-
teur du gros orteil, au tendon du grand péronier, au
réfeau du creux du pied, & paffe au dos du pied pour
y communiquer avec la dorfale du'fécond intervalle.
Une autre branche rétrograde va à l’abduÛeur
du gros orteil, aux lombricaux, aux interoffeux.
Une autre rétrograde, va à l’addufteur & au petit
fléchiffeur du gros orteil, aux lombricaux, aux
interoffeux ; elle communique avec la digitale du troifieme
intervalle fur Je troifieme os du métatarfe,
entre le premier & le fécond, ou bien entre le fécond
& le troifieme interoffeux.
La première des perforantes vient enfuite ; elle
remonte entre le deux & le troifieme os du métatarfe,
& fe joint à la première des dorfales digitales, née
de la métatarfienne, avec les branches interoffeufos.
La première branche digitale marche entre ïe premier
& le fécond interoffeux; elle donne urçe perforante
antérieure à l’abdu&eur du gros o rte il, aux
lombricaux, & fe divife pour former la plantaire
externe du troifieme orteil & l’interne du fécond.
Le tronc de la plantaire fait encore quelque chemin
& donne une petite branche au petit fléèhiffeur,
qui Communique avec la tibiale antérieure ; & avec
la branche la plus profonde de l’artere profonde,
née de la plantaire interne, qui eft converte par le
tendon du long péronier ; mais le tronc s’anaftomofe
avec la même tibiale, & forme avec elle l’arcade
que nous avons fuivie.
Il y a de la variété dans ces arteres , 1a principale eft
cependant la même: les arteres du pied different
principalement par le défaut d’une arcade fuperfi-
cielle, dont la plante du pied eft dépourvue, & parce
que les perforantes naiffent des digitales, & non pas
des intéroffeufes, qui font fort petites dans le pied.
( H .D .G . )
CRUSITHYRE, ( Mujîq. des anc. ) air de danfe
des Grecs, qui s’exécutoit fur des flûtes, comme le
prouve Meurfius dans fon traité de la danfe;on appela
i t encore cet air thyrocopique. ( F. D . C. )
§ CRYSTALLIS ATION, ( Chymie. ) Pour donner
, de cette opération, une définition exaôe qui en
préfente toutes les conditions, qui convienne à tous
les cas, on peut dire que c’eft une opération par laquelle
une infinité de parties fimilaires qui fe trouvent
actuellement en équilibre avec un fluide quelconque
, font détermines à fe rapprocher par la fouf-
traâion d’une certaine portion de ce fluide, & à
former avec la portion qui demeure des maffes régulières,
telles que la figure de ces parties les décide
confta^mment , par l ’attraûion prochaine réciproque,
quand elle n’eft pas vaincue, ou par quelque
percuflion , ou par la gravitation centrale ,
c’eft - à - dire, de pefanteur.
Il eft bien certain que c e , phénomène eft un effet
de l’attraélion Newtonienne, c’eft-à-dire , que les
molécules qui forment par leur réunion, un corps
folide régulier, s’attirent en raifon de leurs maffes ;
mais cela n’exclut pas l’attra&ion que Becher & Staal
ont foupçonné en raifon de la nature de leurs faces :
ces deux opinions fe concilient parfaitement en con-
fidérant la figure de ces molécules comme élémens
de diftance. Voye^ Af f in it é , Suppl.
On emploie par préférence, dans cette définition
le terme de parties fimilaires, parce que fon application
eft plus générale ; on ne peut les nommer parties
intégrantes, parce qu’elles ne le deviennent que par
la réunion d’une portion du fluide diffolvant; & il
n’importe que les corps cryftallifans foient Amples
ou compofés, il fuflit/qu’ils foient de même denfité
& de même figure.
* Toute cryfiàllifation fuppofe une diffolution prér
cedente, c’e ft-à -d ire , un état d’équilibre entre lé
fluide diffolvant & les parties tenues en diffolution,
qui foit tel que l’attraélion de pefanteur ne puiffe les
féparer, car c’eft cette équipondérance’quicaraûé-
rile la diffolution. Voye^D is solu t ion , Suppl.
La fouftraétion d’une portion du fluide diffolvant
eft une autre condition néceffaire à la cryfiallifation,
c’eft ce que l’on nomme évaporation; il y a plusieurs
fels dont la cryfiallifation fe fait plus régulièrement
lorfqu’au lieu-d’évaporer l’eau par l’ébullition
, on procure feulement une prompte évapora?
tion du fluide igné , telles font toutes les cryfiallifa-
tions par refroidiffement ; dans la confolidation des
métaux fondus, le phlogiftique, qui eft aux métaux
ce que l’eau eft aux fels , s’évapore & occafionne
de même le rapprochement des molécules delà terre
métallique , d’oit il réfulte un folide d’autant plus régulier,
que ce rapprochement a été moins précipité
\
6c plus fucceflïf; c’eft ce que démontre le procédé
du culot étoilé d’antimoine , & M M. Macquer &
Baumé ont obfervé dans la fonte de l’argent un âr*
Rangement régulier & confiant de fes parties.
L’évaporation n’eft pas toujours néceffaire pour
opérer la cryfiallifation , il fuffit d’ajouter à la diffolution
une fubftance qui, n’ayant aucune aôion fur
le corps diffous, en ait une fur le fluide diffolvant ;
âinfi l’efprit - de - vin reélifié , bu même quelquefois
un acide concentré s’emparant dé l’eaii furabon-
dante , change tout - à - coup l’équipondérânce du
fluide & précipite un fel fous une forme concrète,
mais d’autant plus irrégulière que le rapprochement
des parties a été plus fubit.
Tout corps folide régulier produit par là cryßalli-
fatioti ne peut être eompofé que dé parties qui
aient une forme génératrice de la forme qui réfulte
de leur union. V. Stenon, Differtat. de folidointra fo-
lidum naturaliter çontento. Il eft impbflïble qu’une infinité
de cubes puiffent jamais prendre feulement l’apparence
d’une fphere, dès qu’on fuppofe la néceflité
du contari le plus parfait, & c’eft à l’aide de ce principe
que l’on peut efpérer de déterminer la figuré
des parties primitives de tous les corps cryftallifés.
Si l’on place fur l’eau plufieurs petits corps de
même matière & de figure femblable, comme des
aiguilles d’acier ( ou d’autre métal pour éloigner
toute idée de magnétifme ) on aura une repréfenta-
ition affez exaâe du méchanifme de la cryfiallifation ;
on les verra s’attirer en cherchant le point de con-
îa ft, qui doit fatisfaire leur attraélion réciproque,
produire par leur réunion fpontanée la figure com-
pofée que l’on a dû prévoir par les propriétés de ces
élémens. Ces petits corps font bien éloignés de l’état
d’équipondéranee parfaite , cependant le fluide qui
les foutient, fufpénd en partie l’effet de leur attraction
de pefanteur, & c’en eft affez pour rendre fen-
fible leur attraction réciproque.
On ne doit pas héfiter de rapporter au fyftême de
la cryfiallifation, la congélation de l’eau, la formation
des concrétions pierreufes des pyrites, les ramifications
des minéraux, la confolidation des métaux après
leur fufioh , les maffes ftalaCtites, les gurhs de toute
tfpece j les émaux, lès cotnpofitions vitreufes, les
rinfeàUx qui fe forment en hiver fur les vitres, lés
ftiblimations de fleurs, toütès les végétations tant
naturelles qu’artificielles, métalliques & falines , lés
agarics, les écumes defféchées, enfin la mOififfure
formée par les filets qui s’élèvent à la furface de certains
corps qui vieilliffent.
La feule différence à obferver dans cés diverfes crÿf-
iallifations, différence accidentelle & étrangère au
méchanifme de leur formation, c’eft que dans les
unes les molécules gravitent quand le fluide diflbl-
Yant lés abandonne, tandis que les autres fuppofent
la préfence d’un agent volatil qui, emportant quel-
■ oues molécules difpofées à devenir folides, le dépofe
lucceflivement à la fuite les unes des autres, oii le
conraft les arrange & les fixe. ( Cet article efi extrait
de CEffai Phyfico - Chyrnique de M. DE MoRVEAV
fur la cryfiqllifàtion. )
CRISTALLOGRAPHIE, f. f. ( Hift. nat. ) c’eft
ladefcription des eryftaux ou des corps naturels, que
la régularité de leur forme a fait comprendre fous
ce nom. Capeller dans un ouvrage affez rare, intitulé :
Prodromus CryfiaUographioe , diftingue les eryftaux
pierreux, les métalliques & les faims * & les range
en neuf çlaffes.
I. Les eryftaux ronds , globuleux & fphériqueS.
. II. Les eryftaux en forme de cône, de goutte, de
fufeau.
III. Les cylindriques folides & creux.
IV1 Les pyramidaux & cunéiformes*
I y. Les .prifrtiatiques , parallélipîpsdes , rhüirt-
boides &c tràlpezes.
VI. Les poliodres & polygones plus ou moins réguliers.
VII. Les ranieux, filamenteux & capillaires; -
VIII. Les feuilletés & lamelleux;
IX. Enfin, les corps dont là fôrïhë eft ou inCers
taine, ou peu connue * mais qui appartiennent aü
genre des eryftaux par leur tranlparence.
M. de Rome de l’Ifle a donne en 1 7 7 1 , fous le
titre d Effai de Lryfialiographie, une deferiptiOn bieii
plus complette des figures propres aux différens corps
du régné minerai avec des développémens géométriques
de ces figures , & un tableau de comparaifon
des différens eryftaux. L’attention qué Pauteur a eue
de diftinguer les formes primitives * des formes composes
& accidentelles, de faire entrer dans fes descriptions
, non- feulement le nombre des côtés, mais
les carafteres de leurs faces, & la inefure de’ leurs
angles, rend fon travail extrêmement utile à l’étude
de cette partie la plus étendue & la plus iiitéreffantè
de la minéralogie, même à ceux qui necroiroient devoir
adopter avec lui l’opinion de M. le chevalier de
Linné, que la cryftallifarion eft une propriété ëffen-
tielle & particulière aux fels, & que ce font eux qui
déterminent les matières pierreufes & métalliques
à prendre telle ou telle figure, qui eft propre à ces
fels. Koye%_ CrystallisatïON , Suppl. ( Cet article
efi de M. DE Mo r v e a ü . )
* § CRY TOGRAPHIE...On lit dans cet artiy
ele Boville pour Boutües.
C S
CS AB A , ( Géôgr. ) gros bourg d’Hongrie, dans lé
comté de Bekes , au-delà de la Theiïs : il eft habité
par des Bohémiens, que la cour de Vienne y a fait
paffer dans ces derniers tems. (Z). G .)
CSAKA-FORNYA, ( Géogr•. ) fortereffe de la
baffe-Hongrie , dans le' comté de Salade au milieu
de marais qui eh rendent l’approche fort difficile, &
au voifinage d’un vignoble fort eftimé. ( D. G. )
CSAKS-VAR, anciennement C s e y e , ( Géogr.')
bourg d’Hongrie, dans le comté de Sabolt, l’un de
ceux que la Theifs laiffe à fa gauche ; c’eft de ce
bourg qu’eft fortie ftlluftre famille de C faki, laquelle
remonte à l’un des fept capitaines qui dans le ix®
fieele amènerent les Hongrois dahs le pays. ( D. G .)
CSALLO KOZ, ( Géogr. ) c’eft le nom que les
Hongrois donnent à l’île de Schult, formée par le
Danube au-delà de Presbourg. ( D . G . )
CSANAD , ( Géogri ) ville épifcopale d'Hongrie*
fur le Maros, au-delà de la Theifs, c’eft la capitale
d’un comté de même nom , habité de Hongrois , de
Raitzes& de Grecs; & c’étoit jadis une place forte*
CSASZTE , ( Géogr. ) ville de l’Hongrie proprement
dite au nord de l’île de Schult: elle eft du nombre
des villes privilégiées , agréablement fituée,Sç
joliment bâtie. Le château de Bibersbourg n’en eft
pas éloigné. ( D. G. )
CSLPEL, ( Géogr. )île du royaume d’Hongrie *
formée parle Danube, à demi-lieue àu-deffous dé
Bude, dans le diftriétde Pilis.Sa largeurn’eft pàscon-
ficlérablfe, mais fa longueur eft de cinq milles d’Hori-
-grie j & l’on y trouve la petite ville de Kaizkeve *
avec neuf bourgs, dont lés plus notables font Cfepel±
appelle comme l’ile ,& Tokoly , lieu d’origine dè
la fanieufe rhàifon de ée nom. Cérte île de Cfepel
entourée d’un grand nombre d’aiirres beaucoup plus
petites, & de très-peu‘de rapport, n’a pas un fol
bien fertile , ni bien cultivé : la nature ne lui donna
guère que des fables, des bois & du gibier ; auffi *