
In dornûs Augufloe oblictamentunt
Suoeque Campania commodum
Molimine ingenti reduceret.
Anno
Sub cura h u i. VawittUii R. prim.. embu
Nous n’avons.point d’ouvfags.anotlerna qu» ap*
proche de cette magnificence -l'aqueduc de .Main-
tenon n’a jamais é té ,achever,>:& ce. feroit e eu
qu’on pourroit mettre en parallèle-
La longueur totale de d’aqueduc de Cafim eft de
» ! , « toifesîijla pente eft d’uh,pied fur 4*004 la
quantité d’eau eft de 3 pieds fi pouces de large , lur
î pieds 5 pouces de hauteur. L e réferyoïr 911 çhd-
teau d’eau auquel cet aqueduc aboutit fur la montagne
au nord de Caferte, eft à .1600 toifes du
château, & à 400 pieds au-deffus du niveau de la
cour.
En creufant pour fonder ies piles du grand a rc ,
M. Vanvitelli trouva, à 90 pieds de profondeur,
une cave ou il y avoit quantité de corps morts. De
<1 uelle prodigieufe antiquité devoitêtre cette fepul-
ture , puifque par les ouvrages des Romains on voit-
que le terrein, il y a 2000 ans, étoit déjà à-peu-
près le même qu’aujourd’hui ? combien a-t-il fallu
de fiecles pour que les débris de la montagne > entraînés
dans les vallées, les ait comblés à 70 pieds
de hauteur, en fuppofant que les.corpsaient ete
fous terre de plus de 20 pieds dans le principe r
En faifant l’ouverture des aqueducs , dans la
montagne de Santa-Croce , il fortit une moffette ou
vapeur empoifonnée qui renverfa mort le premier
ouvrier ; quatre autres eurent beaucoup de peine a
en revenir : le grand air, avec de grands brafiers de
feu , y remédièrent peu-à-peu.
Dans la montagne de Garzano on trouva un ef-
pace de 20 pieds, où la pierre étoit encore dans
un état de molleffe qui indiquoit fa formation;
c’étoit une matière fablonneufe, difpofée par lits ,
de la même forme & de la meme nature' que la
pierre vive qui forme le refte de la montagne, mais
qui n’étoit point encore durcie comme les parties
environnantes. Voyage d'un François en Italie. Tome
VII. (C . )
§ CAS I A , ( Bot an ) ofyris. Linn. cafia poetica.
injl. en Anglois, poets-cafia; en Allemand , Rothbee-
fichte Jiaudencafia.
Caractère générique.
Cet arbriffeau porte des fleurs mâles & des fleurs
femelles, fans pétales, fur différens individus : les
unes & les autres ont un calice d’une feule pièce,
échancrée en trois parties aiguës. Les fleurs mâles
font pourvues de trois étamines courtes fans piftil;
& les fleurs femelles, au lieu d’étamines, ont un
piftil compofé d’un ftyle très - court & d’un embryon
! le ftyle eft furmonté d’un ftigmate arrondi,
& l’embryon devient une baie ronde, qui eft terminée
par un umbilic triangulaire , & qui contient
un noyau rond.
La fécondé efpece de M. Duhamel n’eft rapportée
, ni dans Miller, ni dans Linnæus.
' Efpece. CASIA à fruit rouge.
C’eft un très-petit buiffon , qui ne s’élève guere
qu’à deux pieds de haut, fur plufieurs branches ii-
gneufes, garnies de feuilles longues, étroites, &
d’unverd brillant : les fleurs font jaunâtres, & s’é-
panouiffent en juin ; elles font remplacées par des
baies vertes, 411*1 fe colorent enfuite d’un rouge éclatant
, comme la baie de l’afperge.
Cet arbufte croît naturellement fur le mont Liban
, en Italie , en Efpagne, & dans la France méridionale.
On le trouve le long des grands chemins,
& dans les crevaffes des rochers; mais la tranfpian0,
tation en eft difficile ; & , s’ilfurvit à cette opération,
ce n’eft que pour languir & dépérir. Il n’y a qu’un
moyen de l’élever , c’eft de le ferner dans le lieu
même où l’on veut le fixer. Ces baies ne germent
ordinairement qu’au bout d’un an , quelquefois elles
ne lèvent que la troifieme année : c’eft pourquoi il
faudra environner de petits bâtons l’endroit où on
les aurafemées, de crainte qu’en béquillant la terre y
pour déraciner les mauvaises herbes,.on ne trouble
leur germination. Une précaution plus sûre encore,
feroit de femer ces graines dans des paniers ; leurs
bords qui dépafferoientla fuperficie du terrein, mar-
queroient l’endroit du femis, tandis que leurs parois,
enterrées le rendroient inacceflible aux taupes &
aux mulots.
Il faut fe procurer les femences du caffie, des
lieux où il croît naturellement; car ceux qu’on cultive
dans les jardins de l’Europe feptentrionale ne
donnent point de graine; l’on a même bien de la
peine à le faire fubfifter.
Comme cet arbufte vient des climats chauds,
s’il a été planté de femence en pleine terre, il faut le
protéger par quelque abri durant le froid; fi au con-<
traire on le tient en pot, on doit lui faire paffer
l’hiver fous des chaffis vîtrés, & lui donner autant
d’air qu’il fera poffible. (.AL le Baron de
Ts c h o u d i .')
CASIMIR I , ( Hiß. de Pologne ) roi de Pologne*
Miceflas fon pere, étoit un prince fans courage, fans
talens, fans vertu, plongé dans des débauches infâmes,
qu’il prenoit pour la volupté. La reine Ricfa ,
fille de Godefroy, comte Palatin, donnoit tous fes
foins à l’ambition,comme fon époux les donnoit à
l’amour : elle le voyoit fans jaloufie dans les bras
de fes rivales, & ce prince ne lui envioit pas les
rênes du gouvernement qu’elle tenoit dans fes mains.
Le defpotifme de cette femme avoit aigri les ef-
prits : après la mort de fon époux, elle appefantit
encore le joug, dont tous les ordres de l’état étoiènt
chargés. La nation paffa du murmure à la révolté z
la reine emporta tous les tréfors qu’elle avoit amaf-
fés , & difparut. Son fiis la fuivit : mais il la quitta
bientôt pour voyager ; ce n’étoit point le goût des
arts, & le defir de s’inftruire dans la fcience du gouvernement
, en obfervant les .moeurs des nations ,
qui lui infpiroient ce deffein. Il vint à Paris pour entendre
argumenter les do&eurs, alla à Rome pour,
vifiter les tombeaux des apôtres, & revint à C luni,
où il s’affubla d’un capuchon , tandis qu’une cour;
ronne l’attendoit en Pologne.
Cet état étoit en.proie à la plus horrible anarchie
; les finances étoient. ,à l’abandon ; on ne cori-
noiffoit plus, ni miniftres, ni magiftrats , ni loix. Les
brigands, après avoir dévafté les campagnes, entrèrent
à main armée dans les villes. Ceux qu’ils
ruinoient,ne réparoient leur fortune qu’en s’affo-
ciant à leurs brigandages. L’invafion des Ruthéniens
& des Bohémiens, redoubla la confufion. Ce cahos
dura fix ans : enfin, quand le peuple epuife manqua
de force pour s’entre-égorger , il députa vers Cafiy
mir : les ambaffadeurs fe rendirent à Cluni-, & pei-
' gnirent à ce prince les maux de la Pologne avec les
traits les plus touchans. Ils le conjurèrent de les
terminer en montant fur ie trône. « Vous voulez que
» je fois votre.maître, leur dit Cajimir, & je ne fuis-
» pas le mien; fujet d’un abbé, comment puis-je
» avoir des fujets? Le voeu que j’ai prononce me
» retient dans mon cloître ». Enfin le| pape, lui accorda
une difpenfe, mais à dès conditions affez bizarres.
Chaque famille Polonoife devoit ’[>ayer un
denier pour l’entretien d’une lampe dansleglife d®
S. Pierre à Rome. Tous les Polonois fe foumettoient
à fe faire tondre à la manière des moines ; il leur
étoit défendu de biffer croître leurs cheveux au-def- j
fous de l’oreille : les gentilshommes dévoient dans !
les cérémonies porter une écharpe en forme d’étole : !
c’eft à ce prix que la Pologne eut un maître.
Cajimir publia une amniftie générale ; & , pour
étouffer les haines que tant de déprédations avoient
excitées, défendit de citer perfonne en juftice pour
tous les défordres pafles. Il époufa Marie, foeur du
duc des Ruthéniens ; cette alliance mit la Pologne à
l’abri des ravages qu’elle avoit effuyés de la part de
ces avides voifins. .
Cependant la Pologne n’étoit pas encore entièrement
foumife à l’empire de Cajimir. Mafans qui,'
dans les troubles dont l’état étoit agite, s’etoit formé
une armée d’un ramas de voleurs & d affaffins,
régnoit dans un canton auquel il donna le nom de
Mafovie, & méditoit la conquête de la Pologne entière.
Cajimir le prévint, lui préfenta la bataille, la
gagna, & pardonna aux vaincus. Mais le chef des
rebelles .s’enfuit en Pruffe ; il fit entendre aux peuples
de cette contrée , qu’il étoit de le,ur intérêt de
lui aider à s’emparer au trône de Cajimir; & que
dès qu’il en feroit paifible poffeffeur, il leur céderoit
les terres que les rois de Pologne avoient envahies
fur eux. Les Jaziges & les Slovoys, féduits par fes
difeours, prirent les armes en' fa faveur : on en
vint aux mains avec les Polonois fur les bords de
la Viftule ; Mafans fut vaincu : fes .alliés lui firent un
crime de fa défaite, ils le pendirent à un gibet très-
élevé, & gravèrent au-bas cette infeription : il ejl
raifonnable que celui foit perché bien haut, qui a afpire
d. chofes hautes. Ils allèrent enfuite implorer la clémence
de Cajimir ; il leur accorda fon amitié.
Ce prince dépêcha aiîffi-tôt une magnifique am-
baffade vers l’ordre de Cluni pour remercier les
moines de fa vi&oire, car il ne doutoit point qu’il
n’en fût redevable à leurs prières. Il leur demanda
line colonie de leur ordre pour établir dans fes états.
11 confacra le refte de fa vie au bonheur de fa nation,
rétablit l’ordre dans les campagnes, & mérita
le furnom de rejtaurateur pacifique. Il mourut en
1058 , après un régné de dix-huit ans.
C’étoit .un prince doux , humain , équitable,
mais foible. Avant la bataille où il défit les.Pruf-
fiens, il affura que Dieu lui étoit apparu en fonce
, & lui avoit promis la viâoire ; & après cette
grande journée , il loutint avec la même ingénuité ,
qu’il avoit vu dans la chaleur de la mêlée un ange
monté fur un chtval blanc qui combattoit devant lui.
Son fiecle ne fut pas plus éclairé que lui-même ; &
des hiftoriens contemporains ont écrit que la naif-
fance de ce prince avoit été annoncée par un tremblement
de terre, & fa mort par une comete. (M. d e
S a c y .)
C a s im i r I I , furnommé le Jufie, ( Hifioire
de Pologne. ) duc de Pologne, étoit frere de Miceflas
III, que le peuple aveugle dans fon amour
comme dans fa haine , éleva fur le trône en 1174
pour l’en faire defeendre trois ans après. Il y plaça
Cajimir: ce prince parut d’autant plus jufte , qu’il
fuccédoit à un tyran. Il abolit cette coutume bizarre
qui obligeoit les payfans à loger la nobleffe dans fes
voyages, à nourrir fes chevaux, & à voiturer fes
équipages. Les gentilshommes murmurèrent: les
plus pauvres paffoient leur vie à voyager & à mendier
avec orgueil ; fouvent même en exigeant de
leurs hôtes mille chofes fuperflues qu’ils vendoient
enfuite, on les voyoit s’enrichir dans cette pro-
feflion errante qui en ruine tant d’autres. Ils rejette-
rentcet édit; mais Cajimir fut inflexible. Miceflas fon
fre re, crut que le nom d'ufurpateur alarmeroit la
confcience de ce prince équitable ; il lui repréfenta
que les vains cris d’une fa&ion n’avoient pu lui
donner des droits fur le feeptre, qu’en dépouillant
Tome II,
fon frere, il s’étoit rendu odieux à toutes les âmes
honnêtes ; qu’enfin il ne pouvoit réparer cette in-
juftice qu’en defeendant du trône. Cajimir le cru t,
& voulut lui rendre la couronne ; mais fon équité
fut traitée de foiblefle , tous les efprits fe fouleve-
rent : on lui dit hautement qu’en voulant donner un
tyran à la Pologne, il alloit le devenir lui-même.
Cette crainte l’arrêta; il conferya le feeptre.&; s’en
montra digne. Les Rufles, eh 1182 ; raffemblerent
toutes leurs forces pour faire une irruption en Pologne
; ils croyoient qu’un prince qui jufqu’alors
n’a voit étudié que l’art de taire fleurir fes états ,
ignoroit celui de les défendre : ils fe trompèrent.
Cajimir marcha contr’eux ; il avoit peu de troupes.
A l’afpe£l des Ruffes, dont la multitude couvroit un
terrein immenfe, il vit pâlir fes foldats. «Amis,
leur dit-il, commençons par combattre, nous compterons
nos ennemis quand ils feront étendus fur le
champ de bataille. Ce champ eft devenu célébré par
le maffacre de vos ancêtres ; vous foulez leurs offe-
mens fous vos pieds : vengeons-les ou mourons
comme eux au lit d’honneur ».
Ce peu de mots ranima toute l’armée, & le lignai
du combat fut celui de la viûoire. Les menées fe- •
crêtés de Miceflas qui eherchoit à fe’ former un
parti pour remonter iur le trône, rappellerent Cajimir
dans fes états. Dès qu’il parut, la faction fe
diflipa, & le rebelle rentra dans le devoir par l’im-
puiffance d’en fortir. Le roi tourna enfuitefes armes
-contre les Prufliens , dont l’ambition fi long-tems
fatale à la Pologne fut au moins réprimée pour
quelque tems. Les troubles de Siléfie, où régnoient
fes neveux, occupèrent les derniers momens de fa
vie. 11 mourut en 1194 ; il fut équitable , généreux,
brave , &c profond politique ; mais s’il eut les vertus
des grands rois, il en eut aufli les, foibleffes.
Adoré dans la Pologne, redouté en Pruffe & en
Ruflïe, il étoit dans fon palais efclave de fes maî-
treffes ; enfin, comme fi l’on eût craint qu’il lui manquât
quelque trait de reffemblance avec les héros, fon
peuple ne put fe perfuader que fa mort fût naturelle,
& le crut empoifonné. ( M. d e Sa c y .)
Casimir III , furnommé le Grand, ( Hiß. de
Pologne. ) roi de Pologne. 11 fuccéda à Uladiflas
Loketeh fon pere. Ce prince avoit foutenu , contre
Tordre Teutonique, une guerre longue & meurtrière.
II s’agiffoit de la Cujavie & de la Poméranie,
fur laquelle ces ambitieux chevaliers avoient des
prétentions. Ils ravagèrent des provinces fans les
conquérir, maffacrerent les peuples fans les fou-
mettre, & brûlèrent des villes qu’ils ne pouvoient
conferver. La cour de Hongrie offrit fa médiation
pour terminer ces différends fi défaftreux. Cajimir
courut à Vienne ; il étoit dans cette âge où il eft plus
aifé de vaincre les hommes que la nature. Il étoit
parti pour entamer un négociation ; il ne noua qu’une
intrigue amoureufe. Méprifé par la belle Claire
dont il étoit épris, il séfolut d’emporter par la violence
, ce qu’il n’avoit pu obtenir par les prières.
Felician, pere de Claire, courut fe jetter aux pieds
du roi Charobert pour lui demander vengeance de
cet affront. Le ro i, qui avoit intérêt de ménager la
cour de Pologne, confulta moins l’équité que la politique,
& fût fourd aux cris de ce pere infortuné. Féli—
, cian égaré par la fureur & la honte, ne fongea plus à
fe venger du coupable, mais du juge trop foible qui
n’ofoit punir le crime. Ilconfpira contre Charobert,
manqua fon coup, fut maffacré, & entraîna dans fa
| perte tous ceux qui oferent plaindre fon fort.
Cafimir retourna dans la grande Pologne en 13 3 2,
& alla fe fignaler contre l’ordre Teutonique qui con-
tinuoit fes ravages. Il entra dans les domaines des
chevaliers, brûlant, faccageant, pillant à leur exemple
, & réduifit en cendres plus de cinquante de
K k ij|