
le faut, pour dépofer dans les vaiffeaux propres ce
qu’ils contiennent encore de nourriture: après il s’étend
vers l’os facrum où il s’étrécit, & oit l’on peut
remarquer le commencement de la derniere portion
à laquelle on a donné le nom de rectum &(. de boyau
droit, parce que de-là elle va dire&ement aboutir au
fiege qu’on nomme l'anus, & qui n’elt autre chofe
que l’extrémité de ce boyau environné d’un mufcle
circulaire qui fert à l’ouvrir & à le fermer dans le
befoin.
Dumlfentere. Excepté ces deux dernieres portions,
qui ont des attaches particulières, pour être retenues
dans la fituation que j ’ai marquée, tout le refte des
boyaux eft attaché à une efpeee de fraife qui eft ap-
pellée méfentere&C qu’on croit formée des replis de
la membrane interne du péritoine: Sa duplicature eft
toute farcie de petites glandes, & vers l’endroit où
elle eft attachée aux vertebres du dos, il y en a une
fort groffe qu’on appelle pancréas, & qu’on croit
ainfi placée pour fervir de couffin au ventricule, ou
pour affurer les rameaux de la veine-porte, qui commencent
à fe divifer dans cet endroit.
Des veines lactées, du réfervoir du chyle & des canaux
thorachiques. Dans la même duplicature du mé-
fentereon y voit encore une infinité de vaiffeaux qui
aboutiffent tous aux boyaux , entre lefquels ceux
qu’on appelle veines lactées, reçoivent ce qu’il y a de
plus pur dans le chyle, après que de l’eftomac , où il
fe fait, il a été v erlé dans les boyaux, d’où par ces
veines il eft conduit dans de certains réfervoirs cou-«
chés vers les lombes; c’eft d e -là qu’il eft puifé par
deux canaux fitués le long deS vertebres, & nommés
thorachiques parce qu’ils traverfent la poitrine, &
qu’après il eft porté jufques dans le coeur pour fervir
de matière au fang.
Des matières fécales. La partie groffiere du chyle
paffant enfuite des menus boyaux dans les gros, devient
ce qu’on.appelle matière fécale. Elle prend ordinairement
fa couleur de la bile qui, de fa véficule, eft
jettée dans le duodénum par un petit canal, nommé
pour cette raifon méat cholédoque ; c’eft auffi par cé
mélange que ces matières font rendues piquantes
pour en exciter la décharge.
De £épiploon. Remarquez qu’outre le péritoine,
les boyaux font encore recouverts d’une membrane
double & graiffeufe q u i, n’étant point attachée par
en-bas, eft comme nageante par-deffus leurs circonvolutions,.
quoiqu’elle ne delcende néanmoins pour
l’ordinaire guère au-defîbus du nombril. On la
nomme épiploon, çirbus , omentum ou coiffe, & l’on
penfe que fon principal ufage eft de conferver la
chaleur du ventricule.
Du foie & de la véficule du fiel. Les boyaux flottans
dans le ventre en couvrent prefque toutes les autres
parties, dont les plus confidérables paroiffent d’abofd
qu’ils font ôtés. On voit i° . le foie qui eft encore
appelle parenchime, parce que ce dernier nom eft
commun à toutes les parties qui ont une chair différente
de celle des mulcles, & que celle-ci en a une
à-peu-près femblable au fang caillé. Ce parenchime
s’étend depuis.le cartilage xiphoïde où il eft attaché
par un ligament membraneux., jufqu’au-bas de l’hi-
pocondre droit qu’il occupe prefqu’entiérement. La
partie du foie qui touche les flancs eft convexe, fur
laquelle eft couchée une fort groffe branche de la
veine qui reçoit le nom de cave, mais qui, comme
l’on c ro it , n’y a pas fes racines ; celle qui regarde
le dedans du ventre eft concave, & on en voit fortir
un tronc de veine affez gros qui reçoit le nom de
veine-porte. On y remarque encore la véficule qui
reçoit labile que le foie fépare delamaffe du fang,
fuivant les novateurs.
De la groffe artère, de la veine cave , des ancres &
des veines émulgentes. Les deux plus confidérables
vaiffeaux du bas-ventre font la groffe artere, qu’on
nomme encore aorte , & le tronc de la veine cave.
Ils viennent tous deux immédiatement du coeur;
l’artere pour porter la nourriture aux parties d’en-
bas, & la veine pour rapporter le réfidu. Ces vaiffeaux
après avoir traverféle diaphragme, fe portent
le long & deffus les os qui forment l’épine du dos,
& qui font nommés vertébrés, d’où environ le milieu
du ventre, ils donnent un rameau à droite & un autre
à gauche qui vont droit aboutir aux reins, & qui
font nommés veines & artères émulgentes.
Des reins & des vertebres. On nomme reins deux
corps charnus, chacun de la groffeur du poing & de
la figure d’une feve. Celui du côté droit eft prefque
caché fous la partie inférieure du fo ie , & fitué u n .
peu plus bas que celui du côté gauche qui eft comme
vis-à-vis de lu i, mais plus haut ; foit parce qu’ils ne
doivent pas être en équilibre, foit parce que le foie
occupe un plus grand lieu que la rate. Si on ouvre
les reins dans leur milieu, ori y trouve un certain
efpace qu’on appelle le bajfinet ; mais on peut encore
remarquer dans leur fubftance que les veines & les
arteres émulgentes s’y divifent en beaucoup débranchés
, par les pores ou par les extrémités defquelles
on croit que le fang eft purgé des férofités fuperflues
qui tombent dans ce baffinet, &c d’où elles coulent
à la veffie par les ureteres qui font deux canaux qui
y aboutiffent.
De la veffie & des vaiffeaux ombilicaux. La veffie
qui eft le réfervoir de l’urine, eft fituée au-bas de
l’hipogaftre en façon d’une bouteille renverfée ; elle
eft compofée de deux membranes ou de t ro is , fi
l’on compte le redoublement du péritoine dont elle
eft enveloppée ; le milieu de fon front eft fufpendu
au nombril par un ligament nommé ouraque, & fes-
côtés par deux vaiffeaux qui dans le foetus s’étendent
jufqu’à l’arriere-faix, où ils y puifent le fang dont il
doit être nourri, & qui dans l’homme né fervent
que de ligamens, non plus que la veine qui fufpend
le foie au nombril , & qui avec eux eft c.e qu’on appelle
les vaiffeaux ombilicaux.
Au refte , je ne me fuis point expliqué fur l’ufage
de la rate qui occupe l’hipocondre gauche , par
cette raifon que tous les anatomiftes ne conviennent
pas avec moi qu’elle fert à extraire le levain digeftif
dont on ignore la propre nature.
Des parties génitales de l'homme en général. Dans
leshommes, les parties qui fervent à la génération,
font ou celles qui portent la mattere dont la femence
eft formée, ou celles dans lefqu,elles elle fe fait,
ou celles qui la gardent, ou enfin celles qui la jettent
dans la matrice.
Des vaiffeaux préparons & de Fèpidydime. Les premiers
font les vaiffeaux préparans, ainfi nommés
parce qu’on croit que le fang qui les tra verfe, reçoit
en paffant quelque commencement d’altération ; les
vaiffeaux préparans font au nombre de quatre : uns
veine & une artere de .chaque côté, les arteres fortent
toutes deux du tronc de l’aorte ; & la veine droite da
celui de la cave ; mais la gauche vient de l’émul-
gente. La veine & l’artere ainfi accompagnées, s'a-*
longent de chaque côté hors du ventre & jufqu’aux
tefticules, où elles fe joignent pour former au-deffus
d’elles un petit corps nommé épidydime, dans lequel
on croit que la femence reçoit fa première forme.
Des tefiicules & du ferotum. Quoi qu’il en foit, il eft
certain qu’elle reçoit feulement fa perfe&ion dans les
tefticules. Ce font deux corps glanduleux environ de
la groffeur & de la figure d’un oeuf de pigeon, & recou#
verts chacun en particulier i®. d;une petite membrane
nerveufe , auprès de l’alongement de la membrane
externe du péritoine qui,.pour ce fujet, paffe par les
anneaux' auparavant décrits ; enfuite d’une production
du mufcle cremaftere; enfin tous deux encore;
du, ferotum , qu’on nomme auffi les bouffes, & qui
n’eft autre chofe qu’une continuation de la peau,
mais doublée, d’une membrane charnue appellée
dartos, qui fe divife intérieurement pour les leparer
l ’un de l’autre. .
Des parties qui fervent à Û éjaculation de lafemencc\
'Les tefticules qui font comme fufpendus d’un côte
par les vaiffeaux préparans, le font encore de l’autre
côté de l’épidydime chacun par un vaiffeau qui monte
par où ceux-ci defeendent, mais qui étant parvenus
dans la capacité du ventre, réfléchit fous les os
pubis où il joint fon congénaire, & d’où ils vont
aboutir enfemble près le col de la veffie , à quatre
ou cinq petites véficules qu’on croit formées de leur
dilatation & qui font nommées parafâtes : c’eft de
ces véficules que la femence eftexprimée peu-à-peu,
& enfuite par deux glandes qu’on appelle proflates,
& qui font fituées au-defl’ous d’un mufcle circulaire
qui ouvre & qui ferme la veffie. La matière féminale
eft réfervée dans ces glandes pour le befoin, & l’on
remarque qu’au milieu d’elles, les deux vafes que
je viens de dire s’uniffent & ne font qu’un feul conduit,
dont l’extrémité eft bouchée par une petite ca-
■ runcule qui s’élève dans le coït pour donner paffage
à cette matière; enforte qu’elle n’a plus à traverfer
qu’une membrane mince, trouée & placée au commencement
du canal commun à la femence & à
l ’urine.
Au refte, on nomme les deux vaiffeaux dont je
viens de parler, déférens & éjaculatoires, parce que
c’ eft par eux que la femence eft portée dans les pro-
ftates pour les décharger. On remarque néanmoins
qu’ils font fort ridés & retirés, & qu’ils n’ont pas
même de cavité fenfible ; mais on'cfoit que leur milieu
eft affez poreux pour laiffer gliffer peu-à-peu les
parties de la femence qui autrement auroit pu for-
tir mal digérée des tefticules, fur-tout dans le coït.
De la verge. Après ce la / il n’y a rien de confîdé-
rable dans les parties génitales de l’homme que la
Verge, dont le principal ufage eft de conduire la femence
dans là partie de la femme où fe fait la conception.
Elle eft compofée de deux nerfs caverneux
q u i, à caufe'de cela, reçoivent beaucoup d’efprits
qui lès gonflent & qu i caüfent fouvent par ce moyen
l ’éreâiôn néceffaire pour l’accouplement. Au milieu
d’eux eft le canal qu’On nomme urethre-, parce que
c’eft par lui. que la veffie fe décharge de l’urine ; où
canal commun, parce qu’il fert encore au paffage de
la femence..L’extrémité de la verge eft' nommée tète
ou gland, & de qui lâ couvre prépuce, dont on coupe
une portion dans la circoncifion des Juifs.
Des vaffeaux préparans & des ligamens de la matrice.
La femme qui, comme l’homme, fournit encore
une forte de femence riéçeflaire à la génération, a
auffi un même nombre de vaiffeaux préparans qui
fortent de mêmes endroits& qui vont aboutiràdeux
tefticules. Ces tefticules reffemblent en quelque forte
à ceux des hommes, mais avec cette différence qu’ils
font renfermés au-dedàns du ventre , dans la duplication
de certains ligamens larges & membraneux
qui du fond de la matrice vont s’attacher vers les
reinsi
Des vaiffeaux éjaculatoires de la matrice & de fes
ligamens ronds. On remarque, encore dans ces mêmes
ligamens les deux vaiffeaux éjaculatoires qui destef-
îicules vont décharger la femence dans le fond de
la matrice, & durant la groffeffe dans fon col par un
de leurs rameaux. Quand la femme n’eft pas groffe ,
la matrice eft à-peu-près de la groffeur & de la figure
de ces châtaignes des Indes, dont on fait des ,taba-
îierçs ; mais daps la groffeffe elle, fouffre une grande
extenfion, parce qu’elle eft membraneufe- & qu’elle
contient beaucoup. Elle eft fituée entre ia veffie
le re£tum qui lui fervent de Côuffinets,, énforte que
foii fond regarde le dedans du ventre & que fort
entrée éft dans le vagir! qui eft ce long efpace qui
dans le coït fert de foiirrëàu à la verge de l’homme. Au
refte, comme lés ligamens larges dont j’ai parié fervent
à empêcher qu’elle ne foit trop affoibliè par lé poids,
de l’enfant, elle en a encore deux ronds qui pàffent
par les anneaux, avec un alongement de là membrana
externe dit péritoine & qui étendent après leurs
fibres, dé maniéré que les uns vont s’attacher au bas
des ôs pubis & les autres à la partie fupérieure Sc
antérieure des euiffes. C’ eft par le moyen de ces ii-
gameris qu’elle eftaffujettie, enforte qu’elle ne peut
pas monter affez haut pour intéreffer la refpiration
6c pour empêcher les fondlions dé l’eftomac.
Ce qui refte à confidérer des parties génitales
de la femme , eft la vulve qu’on peut voir fans
diffeétion. Au - deffus de cette partie ce qui eft
couvert de poils eft nommé le- mont de Vénus,
& fes côtés les levtes, qui étant écartées laiffent
voir deux languettes appellées les nymphes, parce
qu’on croit qu’elles fervent à conduire l’urine quand
elle paffe , enforte que les autres parties n’en
foient pas mouillées. Au milieu d’elles eft le trou de
l’urethre qui eft affez petit pour être peu apparent ;
& au-deffus de ce canal on voit une petite partie
àlongée qu’on appelle clitoris ou verge féminine ;
enfin au-deffous de l’urethre ori voit quatre ou
cinq petites éminences charnues nommées caruh-
çules, qui forment l’entrée du vagin. { A A .}
* Corps ou Corps a baleine , ( Tailleur.) vêtement
qui fe met immédiatement pardeffus la elle-
mife , & qui embraffe feulement le tronc, depuis les
épaules jufqu’aux hanches. 11 rie doit pas plier, mais
feulement être affez liant pour fe prêter aux mouve-
mens du corps qu’il renferme, fans altérer fa forme.
Il doit en même tems le foutenir & l’empêcher de
contra&er de maiîvaifes fituatiens, fur-tout dans-
l’enfance, âge foible & délicat, .dans lequel les ref-
forts rie font pas encore parvenus au dégré de force
qu’ils auront dans la fuite. Ç’eft affez la coutume err
France & dans une partie de l’Europe de faire porter
des corps aux enfàns ; aux garçons jufqu’à.cé qu’on.les
mette en culotte ; les filles & les femmes en portent
prefque toute leur vie. On prétendiqùe.ce vêtement
eft propre à conferver la beauté de la taille; mais
tous les anatomiftes 'prétendent qu’il eft. beaucoup
plus propre à la déformer. Voyeffl'article fuivant.
Il y a différentes efpeces de corps que l’on peut
voir fur les planches X X -X X IV du Tailleur, dans
le Dict. raif. des Sciences , &c.
Quant à la conftruôion des cdfps, voyez Varticle
T ailleur DÉ CORPS, dans ce SuppUtiïent.
* Corps à b alèînè, ( Analômk. ') L’ufage des
corps à baleine, qui font ôrdinaireftiént fort ferrés
par en bas, & qu’on fait porter aux jeuilés perfonnes
du- fexe pour leur conferve!- ' la' beauté de là
taille,eft direélement contraire à cette dfeftination,
& de plus, fujet à bien des ihcôftvéniëns gravesi
La taille humaine 'à été deffinéé par la nature, &
fa plus belle formé eft fans Contredit céllê qü’ellë
lui a donriée ; vouloir la tendre plus élégante, c’eft
l’ai téter : l’amincir par en bas, & ;l?évaler par en
haut, fuivant la ftrudture des' corps à bàleihe, • c’eft
l’enlaidir. Mettre le tronc à là gêne .'dans cette ëf-
pece de cuiraffe civile, ç’eft le meurtrir; c’eft lé déformer
entièrement. C ’eft encore ëxpôfer les parties
internes à plufteurs àccidens. Lés intëftirtS violem-
ment preffés de bas en haut doivent comprimer
Î’ëftômac, le foie & la rate , les pouffer fortement
çontre lç diaphragmé, ôc non-feulement forcer ce