
i n C A L C A L
anthères réunies par leurs côtés, de maniéré à former
un tube renfermé dans celui de la corolle. Cette
corolle eft pofée fur un ovaire blanchâtre , ovoïde,
alongé, couronné par un calice d’une trentaine de
poils fins, aufii longs que lui, enveloppant le tube
de la corolle dont ils égalent à peine la longueur.
Cet ovaire eft furmortté par un ftyle blanc qui enfile
le tube de la corolle & des anthères, & qui s’eleve
un peu au-deffus en montrant fes deux ftigmates
blanchâtres, demi-cylindriques, veloutés fur leur
face intérieure.
Ces ovaires font pofés verticalement côte à côte,
contigus fans aucune écaille ni filet fur le réceptacle
ou le fond du calice qui éft plat ou même légèrement
creufé en hémifphere. Chacun d’eux, en mû-
riffant, devient une graine ovoïde, pointue en-bag,
plus grofl'e en-haut, longue de deux lignes, une
fois moins large , d’abord verte, enfuite rougeâtre,
enfin brune, ftriée longitudinalement, & couronnée
par fon calice qui eft une aigrette de poils fim-
ples ou dentés, Amplement jaunâtres, fort peu plus
longs qu’elle. Dans leur maturité, ils font avec
leurs aigrettes une fois plus courts que le calice
commun ou l’enveloppe qui les renferme.
Culture. Le calageri croît communément fur la
côte du Malabar, dans des terreins fablonneux. Il
eft vivace & fleurit une fois tous les ans pendant la
faifon des pluies.
Qualités. Toutes fes parties ont une amertume
affez grande, quoique fans odeur.
Ufagts. On l’emploie pilée dans l’huile ou en
décottion dans l’eau, pour frotter les puftules du
corps, & pour difliper les rhumatifmes & les douleurs
de la goutte. Son fuc tiré par expreflion &
employé en bain fur la tête, guérit les fievres cau-
fées par la colere. La poudre de fes graines fe boit
dans l’eau chaude, pour la toux, les coliques ven-
teufes, les vers des enfans, & pour pouffer les
Urines.
Deuxieme efpece.
La plante qu’Hermann appeMoitfcabiofz Zeyla-
nïca capitulis foliojis, femine fementinoe, feu {tdparioe
lumbricos enecante , & dont M. Burmann a fait graver
en 1737 une bonne figure, quoiqu’incomplette,
dans fon Thefaurus Zeylanicus, page 210 , planche
XCV, fous la dénomination de feabiofa conyçoides
foliis latis dentatis , femine amaro lumbricos enecante,
eft une autre efpece de ce genre , que M. Linné
appelle du nom de baccharioides dans fon Flora Zcy-
lanica, imprimé en 1747 , page 19$, n° 418, & qu’il
confond mal-à-propos avec le carduo cirjîum minus
augujlifolium , capitulis plurimis amplioribus fparjis è
Maderafpatan, gravé par Plukenet en 1691, au n° 4
de la planche CLIV de fa Phytographie, & qui pa-
roît convenir davantage avec celle dont Hermann
a fait graver la figure en 1687, dans fon Hortus
Lugduno-Batav. page 3 3 4 , figure 6 y y , fous le nom
de jaceat vel ferratulct ad finis capitulis baccharidis,
foins trachelii Zeylanica.
Elle différé du calageri par les caratteres fuivans ;
i ° . ce n’eft point un arbriffeau, mais une plante
herbacée à tige ftriée ; z°. fes feuilles n’ont guere
que trois pouces de longueur fur une largeur une
fois moindre dans les inférieures, & trois fois moindre
dans les fupérieures : elles font vertes par-tout,
dentées de chaque côté de 12 à 15 dents aiguës,
& portées fur un pédicule demi-cylindrique quatre
ou cinq fois plus court qu’elles ; *°. les calices communs
des fleurs ont à peine huit lignes de longueur,
leurs folioles font moins ondées ; 40. ils contien-
'nent chacun au moins vingt fleurons ; 50. les ovaires
ou les graines avec leur aigrette, font de moitié
plus longs que l’enveloppe ou le calice commun qui
les contient.
Culture. Cette plante eft particulière à Pile de
Ceylan.
Troifieme efpece.
Plukenet a fait graver en 1691 aun°. 4. de la planche
CLIV de fa Phytographie, fous le nom de carduo-
cirjîum minus angujlifolium , capitulis plurimis amplioribus
f parfis è Maderafpatan, une troifieme efpece
de calageri, qui ne différé prefque de la précédente,
cju’en ce que ; i ° , fes feuilles font beaucoup plus
étroites, au moins quatre fois plus longues que
larges , entières fans dentelures, & portées fur un
pédicule à peine deux à trois fois plus court qu’elles
; 20. les enveloppes des fleurs ont leurs folioles
moins divergentes , plus courtes , plus pointues ,
affez fembiables à celles de l’immortelle , xeranthe-
mum , & une fois plus courtes que les aigrettes des
graines qu’elles contiennent.
Culture. Cette plante fe trouve particuliérement
fur la côte de Coromandel, autour de Madras.
Remarque. Ces trois efpeces font, comme l’on
v o it , fort différentes, quoique confondues par M.
Burmann, & forment un germe particulier voifin
de la conyze dans la famille des plantes compofées.
Voyei nos Familles des plantes , volume II. pag. 122.
Mais les deux autres efpeces, gravées en 1691 par
Plukenet; l’une , planche LXXXVII.figure 2 , fous
le nom de eupatoria conyfoides o dora ta folio crenato
molli fubincano. L’autre , planche CLIX. figure 2.
fous le celui de chryfanthemu m aderafp atanufn
latifoliumfeabioftz capitulis parvis , que M. -Burmann
confond encore avec notre fécondé efpece, font
des plantes tout-à-fait différentes, & même d’un
autre genre. ( M. A d a n s o n . ) ■ „
CALAHORRA , ( Gèogr. Antiquités. ) ville d’Ef-
pagne fur les frontières de Caftille &c de Navarre ,
fur l’Ebre , au confluent du Cicados de Caftilla , en
latin Calaguris, fi illuftre par le féjour, le choix
des troupes , & les belles aftions de Sertorius. Les
habitans s’appelloient Calaguritani ; elle devint mu-
nicipe. Et Augufte avoit à Rome pour fa garde trois
cohortes, dont une étoit dés foldats de Calahorra.
On y trouva en 1707 , fur une pierre cette inferip-
tion d’un officier habitant de Calahorra, qui fe crut
obligé, par un devoir d’amitié & de religion , de
mourir & fe facrifier aux mânes du grand Sertorius.
Dûs manibus
Quinti Sertorii,
Me Rrebicius Calaguritanus devovi
Arbitratus relligionem elfe
Eo fublato
Qui omnia
Cum diis immortalibus
Communia habebat,
Me incolumem
Retinere animam.
V 2le viator qui heee legis ,
E t meo. difee exemplo
Fidem fervare.
Ipfa fideS
Etiam mortuis placée
Corpore humano extitis.
» Je , Brebiciits , natif de Calahorra ( qui fuis inhumé
ici ) me fuis immolé aux dieux mânes cfe
Quintus Sertorius, m’étant fait un fcrupule de religion
de vivre encore après la mort de ce grand
homme, qui étoit femblâble en toutes chofes aux
dieux immortels. Adieu, paffant, qui lis c e c i, ap-
prens à mon exemple à garder ta foi : les morts,
quelque dépouillés qu’ils foient de leur corps , ne
laiffent pas d’être touchés de cette vertu >>.
Telle eft la traduftion qu’en donna M. Mahudet,
médecin de Langres, à M. de Baville, intendant
de
C A L
de Languedoc, à qui rinfeription avoit été envoyée
d’Efpagne.
A u lu gel le nous apprend que quelques defavanta-
ges qu’ait eus Sortorius, jamais Efpagnol n’avoit dé-
ferté de fon armée; au lieu que les Romains l’avoient
fou vent abandonné: Perpenna même, fon faux ami,
jaloux de fa gloire & de fon crédit, le fit affaffiner
dans Un feftiii, l’an de R. 677. Voy. Journ. de Trev.
Mai iyo8 , p. 848.
Quintilien & Prudence étoient de cette ville : ce
dernier en parle dans l’Hymne quatrième , verj. 3 /.
«Nofira gufiabis Catagurris ambos quos venerarnur. . . .
SS. Emétere & Chélidoine y fouffrirent le martyre
, & y furent inhumés. Voye^ de Marca, Hifl.
du Bearn , & Merulav ( C: )
§ CALAIS , ( Géogr. Hifi.fXJn complot formé
par Geoffroy de Chami , feigneur Bourguignon,
pour furprendre Calais en 134 7, occafionna une
aérien où Edouard, roi d’Angleterre combattit vaillamment
, & ne trouva pas dans Euftache de Ribau-
mont un adverfaite moins redoutable. Celui-ci abandonné
des liens, rendit fon épée au prince t ce chevalier
& les autres prifonniers de marque, foupe-
rent avec le vainqueur, qui les combla d’égards &
de politeffes ; mais il donna les plus grands éloges à
Ribaumont, l’appella le plus valeureux chevalier
qu’il eût jamais connu, &c avoua qu’il ne s’étoit jamais
trouvé de fa vie dans un danger fi preffant que
celui qu’il avoit couru en combattant avec lui.
Il prit alors un filet de perles qu’il portort à fa tête,
l’attachant fur celle de Ribaumont, il lui dit : « Sire
Euftache, recevez ce préfent comme un témoignage
de mon eftime pour votre bravoure, & je defire
que vous le portiez fouvent pour l’amour de moi.
Je fais que vous êtes galand & amoureux ; que vous
vous plaifez dans la fociété des dames & de-
moifelles : qu’elles lâchent toutes de quelles mains
vous avez reçu cet ornement. Vous n’êtes plus pri-
fonnier ; je voi,is quitte de votre rançon dès demain
vous pouvez difpofer de vous-même comme
il vous plaira ( C. )
C A L A M A T A , C a l a m æ , ( Géographie. )
ancienne ville du Peloponefe , dans l’enfoncement
du golfe Meffénien, étoit compofée de trois parties;
d’une fortereffe d’abord appellée Thyré ou Thyria,
qui peut être le Thyros d’Homere ; enfuite d’une
ville nommée Thalamei; & enfin d’un faux bourg,
connu fous le nom de Calames, fans doute des ro-
feâux qui y croiffent en abondance. C ’eft le dernier
nom qui lui eft refté, quoiqu’il n’y ait plus aujour-
dhui de port à Calamata.
y trouva des înicriptrons precieufes, des
épitaphes des rois & des reines de Meffénie des
premiers tems , & un marbre de trois pieds & demi
de Kmg, fur deux pieds de large , tout couvert de
caractères ; il y a deffus trois colonnes d’écritures.
Voyc^ Mem. A(ad' Inf' lV ' H ijlA n -^ .p a S .S S 7 , ou
m-4Q. tome. XV. pag. 3 9 y. ( C )
§ CALAMO, Géogr. ) « île de l’Archipel. . .
>> C a u m n o , île de l’Archipel... & Ca r m in a ,
*> île de 1 Archipel. . . » font la même île. Lettres fur
l Encyclopédie. J
• § CALANDRE,,f. m. ( Hift. mu. Omuholog.)
efpece d alouette plus. greffe que l’alouette ordinaire
& plus petite que la grive , tenant,pour ainfi dire ,
un milieu entre ces deux animaux; mais ayanî
comme les autres alouettes l’ongle du doigt poflé-
neur droit & extrêmement alongé. Voytz en la figure
gravée au volum. X X I I I . p u A t X X X V . ,g d *
Kecueil dlhifioire naturelle. ( M. A d a n s o n . ) °
H M H H M B Orniiholog'4 otfeau
C A L 113
des Siès Moitoues , nommé auffi caliio dès Molu-
B h h H h H H B B au m 9 B n f pag.
/°6. de les Exotiques , imprimé en 1605, en fit gra*
ver e bec affez mal , fous la dénomination d’alca-
vediïg çenti madni- gémis. Bontius ,
dans ,/é.ç? Ion Hifloire des mInadees* orienta,l es, i• mpri■m ée en9
,pag‘ 1% ’ en a.donné depuis, fous le nom
cie corvus mdicus , une neu exaftp ni>: -, â.â • >
par y ilju gh b y ■ planche X V II. de fon
■ B O B 1760, M. Griffon en a ou'
blié une bonne • % ) * , pag. ■ S tâ p lïM e
quatrième volume de fon Ornithologie ’, fous la déno*
Ululation de calait .... 'yiroçom*Jupernîfufcus,iri
jernç nigricans , grfeo-mixms ; imo ventre diluti. ful-
v° Jurerms mgricanu , geni, & guitare aigris l
ip ew arcjtaidfubgmwre fordïde üncm alhd ; occipïth
Ce collo d ilué cttjh/ttis; temigibus aigris, mirtonhnet. !c‘
nus gnfio muigmatis , icctricibusfordile cineno tilbis '
ro/lrog,bbofo. . ,y.Iroconix. M. Linné,dans ladouxiemé
&C dermere edltion.de fpn Syjlcma naiari, imprimé
en 1766 , l appelle, bitccros 2 hydrÿcorax , fronte
oj/ea plana, antrorfum mutied, abdomine fulvo. En-
nn , dans notre vingt-troijieme volume, publié en
V ks ’ r?°oeS en avons donné une figure d’après celle
de M. Briffon , fous le nom de calao des Mo laque s .
tag? S , planche X X X IX . 2. du Recueil Æ A ,
naturelle. '
Deçà depuis fon extrémité jufqu’au coin de la boi
che, cinq pouces de longueur, fur deux pouces <
demi d epaiffeur à fon origine. Son pied a deux po
ces deux lignes de longueur ; le doigt du milieu di
trois anterieur avec fon ongle, deux pouces
demi ; l'extérieur deux pouces une ligne ; Pintériei
un pouce dix lignes : celui de derrière eft le pli
court de tous. Ses ailes étendues ont deux piec
dix pouces & demi de vol ; & lorfqu’elles foi
pliees, elles s’étendent un peu au-delà du tièrs d
la longueur de la queue : celle-ci a huit pouces d
longueur.
Elle eft quarrée, compofée de douze plumes
toutes à-peu-près d’égale longueur. Le bec eft fort
grand, taillé en faulx , c’eft-à-dire , conique, affez
droit ; mais comprimé par les côtés , relevé en-
deflus d’une efpece de plateau ou de chapeau triangulaire
alongé, arrondi en arriéré, pointu en avant
, °fteux. Les bords de chaque demi-bec font dentés,
de maniéré que les dentelures du demi-bec intérieur
font plus grandes que celles du demi-bee
lupeneur. Ses pieds ont quatre doigts, dont un
ernere & trois devant ; celui du milieu étant uni
au doigt extérieur jufqu’à la troifieme articulation ,
& au doigt intérieur jufqu’à la première. Ses jambes
font couvertes de plumes jufqu’aux talons.
Le bec eft cendré-noir, excepté fur fon chapeau,
qui eft blanchâtre ; fa tête eft noire , excepté à fa
partie pofterieure qui eft brune , comme le deffus
du cou , du corps & des jambes ; la gorge eft enfoui,
ree d une bande d’un gris blanc fale d’environ
neuf lignes de largeur , qui forme une efpece d’are
dont la concavité eft tournée vers la tête ; la poitrine
eft noirâtre, mêlée d’un peu de gris ; la queue
e(l gris-blanc fale ; les grandes plumes cle l’aile font
noires ; les moyennes font de la même couleur ,
& bordées extérieurement de gris ; les pieds font
gris-bruns, & les ongles noirs.
Moeurs. Le calao eft commun aux îles Molu-
ques, où il vit d’infeâes & de grains.
Remarque-. Cet oifeau fa it, comme l’ort v o it , un
genre particulier d’oifeau , qui vient naturellement
P