
Nous*avons dit que le contaft immédiat d’un air
fouetté, ainfi que l’a&ivité des rayons folaires, def-
féchoit la partie aérée des boutures ; il convient par
conféquent de leur choifir un lieu qui foit à l’abri des
plus grands vents & du plus chaud du jou r, 6c de
les placer, par exemple, contre un mur ou une
haie au levant d’été ; 6c encore eft-il bon , à cette
expofition même, de les abriter par des paillaf-
fons, du côté qui approche du midi. On peut auffi
élever dts boutures dans les intervalles des charmilles
rapprochées, dans une clairière de maflîf, entre
des rangées d’arbrifleaux qu’il eft même expédient
de planter exprès pour cet ufage. La fagacité du
cultivateur pourra lui faire profiter de quelques
autres pofitions, dont le détail me conduiroit trop
loin.
A l’égard des boutures qui feroient par leur pofi-
tion expofées de toute part au foleil, il faut les couvrir
de paillaflons en forme de toit, & encore mieux
de paille de pois qui admettra plus d’air , 6c qu’on
pofera fur une légère charpente ; alors il ne faut les
découvrir que par les tems fombres, les pluies, la
rofée, le ferein , & pendant les nuits : c’eft fur-tout
lorfqu'êlles auront des feuilles, q u e 'l’ombre leur
fera le plus néceflaire , pour éviter une trop grande
tranfpiration, & occalionner plus d’imbibition par
la fraîcheur, entretenue fous ces couvertures, en
fe réfervant toutefois d’accoutumer graduellement
les boutures à l’air libre, dès qu’elles auront acquis
un peu de confiftance. Comme elles feront prefque
toujours ombragées, la terre , fuivant les cas, ne
doit pas être du tout tapiffee dcmoufle , ou ne doit
l’être que très-légérement ; au refte, cet ombrage
& ces couvertures attirent les taupes ; elles viennent
y faire la chaflè aux vers, qui font eux-mêmes
attirés par l’humidité : il faudra donc faire une
guerre cruelle à ces petits quadrupèdes, en prodiguant
les piégés autour des planches ; au refte, le
leul moyen de fe garantir parfaitement de leurs déprédations
, eft de planter les boutures dans de longues
caiffes enterrées, ou dans de petites fofles
maçonnées en-defious1 & aux parois.
Enfin, on peut faire des boutures avec des bouts
de racine enterrés prefque rez-terre, 6c foignés comme
les autres. Il y a plufieurs. plan tes 6c arbriflèaux,
tels que le bon-duc & la campanule pyramidale, qui
ne peuvent fe multiplier abondamment que par ce
moyen, que nous indiquerons à l’article refpeâ if
de chaque plante auquel il convient.
Quelques peupliers, prefque tous k s fauless’enracinent
fans beaucoup de peine, lorfqu’on les plante
en grandes boutures, appellées plançons ou plan-
tards : on peut leur donnoi* de fix à dix pieds de
hauteur ; mais ceux de peuplier ne doivent pas être
recoupés par la fléché ; il faut la leur conferver
entière avec fon bouton terminal. Pour bien faire ,
on doit planter ces plançons fur les berges de petits
foliés relevés exprès, ou dans des trous de deux
pieds en quarré. Dans les deux cas, li l’on met après
la plantation quelques herbes ou bruyères au pied ,
on favorifera linguliérement leur reprife. Il faut
aulîi les aflujettir contre un tuteur, & les environner
d’épine ; lorfqu’on néglige ces précautions, on en
plante mille, pour en avoir dix. Nous finirons par
avouer qu’il eft des plantes fx difpofées à reprendre
de bouture , que toutes nos réglés leur font inutiles;
mais elles ferviront pour un grand nombre d’autres;
& on ên négligera une partie, en proportion des
facilités qu’on trouvera dans les plantes-, le climat
& le tèms. ( M. le Baron DE TschoudiA
* § BOUZES........ Ce font les Bonzes de la
Chine & du Japon. Il eft probable que dans le ma-
nufcrit du Dicl. raif. des Sciences, & c . cet article
etoit une addition de l’Edjte.ur W article Bonzes ; 6c
que l’Imprimeur lifant Bouges au lieu de Bonnes, en
a‘ fait un article féparé. Au lieu de Xodovius, lifez
Xodo\ 'ins. ;
* BOYLE, ( Géogr. ) baronie dans la partie la
plus feptentrionale du comté de Rofcommon , en
Irlande ; elle s’étend depuis les montagnes de Cur-
lew jufqu’au Shannon; Boy U en eft la capitale. Il
s’y trouve une mine de fer proche des frontières du
comté,de Letrim.
* Boyle , ( Géogr. ) petite ville agréable, capitale
de là baronie du meme nom, au comté de Rof-
common, dans la province de Connaught, en Irlande.
Elle eft près du lac K.ey, & eftremarquable par
une ancienne abbaye, qui fait que l’on nomme
quelquefois cette petite ville Abbey-Boyle. La campagne
des environs eft abondante en gibier. Long.
'9 7 '9 7 4°*' Lat. 6o , 56. •
B R
* § BR ACHB AN T , ( Géogr. ) petit diftrift du Hai-
nault... ce petit diftrift du Hainault n’eft que l’ancieiï
nom du Brabant. Voye%_ le Diction. Géogr. de la Mar-
tiniere au mot Brachbant. Lettres fur l'Encyclopédie.
BRACHIALE ( Artere ) , Anatomie. La con-
noiflànce de cette artere eft très-importante : il faut
être au fait de fes branches, 6c de leurs communications
, pour remédier aux hémorrhagies fréquentes
dans une partie expofée aux accidens, fur-tout dans
les combats particuliers. Nous avons vu une bleffure
fournir du fang dans la paume de la main, entre les
mufcles du pouce 6c dans un endroit inacceflible ,
qu’aucune compreflion ne pouvoit arrêter. Elle ne
ceifa que lorfque nous eûmes fait lier l’artere radiale
à-peu-près à l’endroit oii^on en touche le pouls,
& devant le tendon du long fupinateur. Le fang s’arrêta
aufli-tôt, 6c la main n’en fouffrit point, parce
que les grandes arcades de l’artere radiale & de
l’ulnaire remplirent dans peu de jours toutes les
branches de la radiale. Ce ne font encore que les
arteres récurrentes du coude, qui peuvent nous enhardir
à lier l’artere brachiale, dans les cas malheureux
oîi la lancette l’a ouverte au lieu de la veine.
Nous n’entrèrons que dans un détail médiocre fur
cette artere, 6c nous n’en indiquerons que les branches
un peu confidérables. Elles fe trouvent exprimées
dans les deux grandes planches des arteres du
corps humain, que M. de Haller a données dans fon
Fafcicule VIII. Euftachio, très-véridique dans fes
defïins, n’eft pas alfez complet dans cette partie. ^
Nous commençons à donner à cette artere le nom
de brachiale , lorfqu’elle eft arrivée au bord inférieur
du mufcle fous - lcapulaire, & qu’elle a donné les
deux arteres circonflexes de l’humerus. Elle pafle
alors le long du grand rond, réuni avec l’anifcalp-
teur, 6c elle vient s’appuyer fur le brachial interne ,
fur lequel elle continue de marcher, accompagnée
de deux grands n erfs, plus en dedans que le biceps,’
en gagnant cependant peu-à-peu la furface antérieure
du bras. Elle donne dans ce trajet une branche qui
remonte jufqu’au demi-canal du tendon du biceps,
& qui fe termine dans la capfule ae l’articulation 6c
dans le deltoïde, après avoir eu une anaftomofe
avec la circonflexe antérieure, 6c une autre avec la
profonde du bras.
L’artere profonde du bras naît quelquefois de la
fcapulaire ou de la circonflexe poftérieure. Mais le
plus fouvent elle eft la branche principale de Vartere
brachiale : il y a des exemples oii deux branches de
cette artere l’ont remplacée. Née fous le bord inférieur
du grand rond joint à l’anifcalpteur, elle fe cache
entre les deux extenfeurs, le court & le long : elle
leur donne une branche anaftomofée avec la circonflexe
poftérieure , 6c d’autres branches au coraco-
braçhial,
brachial, au biceps ; 6c produit l’artere nourricière
ou médullaire fupérieure de l’humérus : elle continue
là marche entre lé brachial externe 6c le court exL
tenfeur du coude, en fe contournant autour de l’hu-
merus avec le nerf radial : elle fe divife au point oît
fe brachial interne 6c l’externe fe touchent, 6c fur
l’humerus même.
Sa branche radiale defeend jufqu’à îa ligne tranchante
de l’humerus : elle fait avec la branche anaf-r
tomotiqiie, dont nous allons parler, l’arcade dorfale
de l’épiphyfe de l’humerus : elle eft couverte par
l’extenfeur radial du carpe, 6c elle fait deux grandes
communications avec l’artere récurrente radiale
6c la récurrente inrerofleufe.
La branche ulnaire, après avoir donné plufieurs
branches mufculaires, fe termine à la partie dorfale
de l’humérus, 6c elle communique avec l’anaf-
tomotique humérale, 6c avec une branche de la
ïecurrente ulnaire. Dans d’autres fujets, cette branche
naît du tronc brachial, plus bas que la profonde.
L’arrere brachiale fuit le côté radial dit coraeobra-
chial, elle fe trouve entre le nerf & la veine, elle
donne une branche compagne du nerf cubital, qui
defeend jufque près du cubitus, & qui fait une
grande anaftomofe avec l’arte r eq u e nous allons
noqimer anajiomotique antérieure, 6c une autre avec
la récurrente ulnaire.
Le tronc ayant paffé entre le brachial interne &
l’externe , donne une nourricière plus grande 6c plus
confiante à l’os de l’humérus ; elle en donne deux
dans d’autres fujets.
Elle produit bientôt après l’anaftomotique antérieure
, dont les branches fe rendent à l’un 6c à l’autre
mufcle brachial. Elle communique par des branches
confidérables avec la récurrente radiale , avec la
jrecurrente ulnaire , avec l’interoffeufe , & fait l ’arcade
dorfale avec la branche de la profonde que
nous avons indiquée. Toutes ces communications
font confidérables, 6c c’eft de cette artere 6c de la
profonde, que dépend la vie d’un malade, dont on
a lié l’artere brachiale. Il y a encore d’autres anâfto-
tnofes antérieures avec les mêmes récurrentes, mais
elles font beaucoup plus petites.
L’artere brachiale, toujours appuyée fur le brachial
interne, produit le plus fouvent l’artere radiale
dont nous allons parler dans la fuite.
Le tronede la brachiale prend alors le nom d’artere
cubitale ou ulnaire. Elle eft ordinairement plus groffe
que la radiale ; elle change de direction, 6c fe porte
profondément contre les os , couverte du pronateur
rond, 6c donne quelquefois une artere nourricière
à l’os du coude. Elle produit au même endroit l’in—
terofleufe poftérieure fupérieure , couverte de l’an-
coné qui communique avec l’arcade dorfale.
La recürrente ulnaire naît bientôt après, quelquefois
de la naiflance même de la radiale ; elle
donne fouvent la nourricière du coude ; elle remonte
autour du condyle interne , recouverte par le pronateur
rond ; elle donne des branches aux mufcles,
qui prennent léur naiflance de ce condyle ; elle
s’anaftomofe entre le fléchifleur radial 6c le brachial
interne, avec l’artere anaftomotique, 6c par une
autre branche plus profonde avec plufieurs branches
de la même ; 6c fur-tout par une branche qui remonte
par un vallon, entre l’olécrane 6c le condyle
fléchifleur , pour fe rendre dans l’origine même de
l’arcade dorfale.
La cubitale donne quelquefois’ bientôt après une
artere nourricière à chaque os de l’avant-bras , &
produit même la récurrente radiale ; .elle atteint
l’os du coude, couverte de tous les mufcles nés du
condyle interne ; elle donne la grande interofleiife
que nous avons vue, plus grande que l’ulnaire, continuer
le tronc principal de la brachiale*
Tome II.
Cette àrtefe fuit le côté antérieur du ligament
interolfeux : elle donne prefque à fa naiflance, lé
plus fouvent j la nourricière du rayon 6c celle du
coude j 6c produit füÇ'Çeflivèment plufieurs branches,
qui percent le ligament, pour fe porter à lâ
partie dorfale de l’avant-bras.
La plus fupérieure de ces branches I eit ia frëcüfi
rente interoffeufe, dont l’anallomofe avec l’arteré
profonde de l’humérus, eft une des principales ref-
fpurces dans la ligature de l’artere brachiale .* cetté
récurrente remonte par un petit vallon du côté radial
de l’olécrane. Une autre de fes branches defeend
avec les mufcles extenfeurs , 6ç s’ouvre conftam-
mént par une grande anaftomofe dans l’interofleufé
dorfale de la main.
L ’inteioiffeufe donne bientôt après la nôiirriciefë
principale du rayon & celle du coude; 6c outre
plufieurs branches mufculaires, elle produit une fécondé
perforante qui perce le ligament, & fe partagé
aux mufcles extenfeurs. il y a quelquefois jufqu’à
cinq de ces branches perforantes.
La plus inférieure pafle au dos de l’avànt-bras ;
fur le bord fupérieur du pronateur quarré. C’eft l’in^
terofleufe dôrfaie de la main, que nous avons dit
recevoir une longue branche de l’in terofleufe récurrente
: elle fe porte à la partie dorfale du Carpe; fait
plufieut-s anaftomofes avec des branches de l’ulnaire
6c de la radiale , 6c produit avec elles des arteres
qui accompagnent les mufcles interofleux, 6c qui
s’inferent à la fin dans les bifurcations des arteres
des doigts. Ce font celles de l’intervalle de l’index
au grand .doigt, 6c de l’intervalle du grand doigt à
l’annulaire , qui naiflent le plus directement de l’in-
terofleufe dorfale du carpe, que nbus venons dé
décrire.
La branche intérieure (palmaire) de i’iritérofleufé
va au carpe couverte du pronateur quarré, fe distribue
fur les os , 6c communique à la fin avec les
branches rétrogrades de l’arcade profonde de la
paume.
L’artere ulnaire, après avoir donné l’interofleufe i
qui en a interrompu la defeription, va gagner l’os
du coude, couverte des mufcles fléchifleurs, qui
naiflent du condyle ulnaire : elle eft plus à découvert
pendant les deux tiers de fa longueur, 6c après a v o ir .
donné le plus fouvent l’artere nourricière de l’os du
coude, elle donne une branche confidérable vers
l ’extrémité inférieure de cet os : c’eft la dorfale dé
la main qui va aux mufcles du petit doigt ; fait des
arcades avec l’interofleufe du carpe, compofe avec
elle l’artere du troifieme intervalle, terminée dans
la derniere fourche digitale, 6c fait plufieurs anafto*
mofes. aveé cette même artere.
L’artere ulnaire , couverte par le lîgalhent armik
laire-palmaire, entre dans la paume de la main , 6c
finit Par deux branches principales. La profonde dé
la paume de la main fe plonge vers les o s , entre
l’abduéleurdu petit doigt 6c le mufcle métacarpien,
pafle à travers toute la paume jufqu’au pouce, &
fait une arcade très-confidérable avec le principal
tronc de l’artere radiale. De cette arcade naiflentî
d’un côté des branches rétrogrades, qui reviennent
au dos dé là main , s’y unifient à des branches des
arteres dorfales , intetofleufes , radiale ulnaire ,
font de petits trorfes avec elles , qui accompagnent
les.mufcles interofleux, & vont finir dans les four*
elles digitales.
De l’autre côté l’arcade profonde donne des
branches le long des os du métacarpe; qui communiquent
par des branches perforantes avec les arteres
qui accompagnent la face dorfale des mufcles
interofleux , 6c finifîent dans l’arcade fuperficielle*
Quelquefois l’arcade profonde donne les deux arteres