
d’une belle fontaine. Vis-à-vis eft le mont Olympe, oîi
l’on voit les ruines d’un vieux château. Louis XIII y fit
bâtir en 1636 une citadelle, qui fut démolie en 1688.
C ’eftla patrie de Louis du Four, abbé de Longue-
rue , célébré par fa vafte & profonde érudition.
Le village d’Arches , Arc<g Rem&ni , dont la ville
occupe la place, eft connu dès le tems des Carlo-
vingiens. Il y avoit un palais ro ya l, 011 Charles le
Chauve & Lothaire s’abouchèrent, en 859. (C.)
Ç h a r l e v il l e , ([Géogr.) petite ville d’Irlande,
au comte de Cork , dans la province de Mpnfter.
Elle n’a de remarquable que le privilège de depqter,
dans fa médiocrité , deux ipembres au parlement du
royaume. Long. 9 , 47 ; lot. 62. , 13. (Z? s G.')
CHARLOTTENBERG, ( Géogr. ) petite ville
d’Allemagne , dans le cerclé de Weftphalie, & dans
le comté d’Holtzapfel, lequel appartient au prince
d’Anhalt-Bernbourg-Hoym. Elle eft habitée par des
Vaudois, defcendans de fugitifs, qui la bâtirent vers
la fin du fiecle dernier.
L’on trouve en Franconie, dans les états de la
maifon de Hohenlohe-Waldenbourg, un château
du même nom. (Z?. G.')
CHARLOTTENBOURG, ( Géogr. ) ville d’Allemagne
, en haute-Saxe, dans la moyenne-Marche
de Brandebourg, fur la Sprée, à deux petites lieues
de Berlin: elle n’eft connue fous ce nom & fous le
titre de ville, que depuis l’an 1708. Avant cette époque
on l’appelloit Lut^en, & ce n’étoit qu’un village.
Les agrémens de fa firuation ont fait fa fortune. Voi-
fin de la capitale, fans trop de proximité, attenant
à des bois fans en être obfcurci, & penchant vers la
rivière qui dans cet endoit eft d’une belle largeur &
d’un cours peu rapide, ce lieu plut à la reine Sophie-
Charlotte , époufe de Frédéric I , roi de Pruffe.
Cette princeffe, iinmortalifée par fon eftime pour
Leibnitz, & par l’éloge qu’a fait de fes vertus l’auteur
des Mémoires de Brandebourg, choifit Lutzen
pour y bâtir un château & plufieurs maifons. L’on
fait que de tous les difpendieux plaifirs des grands,
ceux ou préfide l’architeâure font communément le
plus de bien aux peuples. Frédéric I. applaudit au
goût de fon époufe, & fe faifant un devoir d’hono-
rer fon entreprife par des faveurs qui dépendoient
de lui feul, il voulut que ce village fut une ville , &
que le nom de Lutzen fût changé en celui de Chariot-
tenbourg. De nos jours, cette ville & ce château ont
reçu un accroifferaent & des embelliffemens confi-
dérables ; objet des attentions du grand prince qui
depuis trente ans couvre la Pruffe de gloire, Chariot-
tenbourg eft devenu chaque année , à plus d’une re-
prife, le féjour paffager, mais brillant, de ce monarque
; & comme le double génie des arts & des
fciences forme, avec celui delà royauté, le cortege
ordinaire de ce héros , l’on devine aifément qu’un
moderne palais pruflien, n’eft ni chétif dans fes orne-
mens, ni frivole dans fes. ufages. Tantôt le roi de
Pruffe conféré avec fes miniftres dans CharLotten-
bourg, tantôt il y donne des fêtes folemnelles &
magnifiques, & tantôt il y vifite avec intelligence
& complaifaace, ces pièces d’antiquités fameufes
du cabinet de Polignac, qu’il y fit dépoferily a vingt-
cinq ans, & que les troupes irrégulières de fes ennemis
méconnurent hooteufement l’an 1760.,.& traitèrent
avec une brutalité digne des tgms d’Attila &
non de ceux de Frédéric. ( D. G. )
§ CHARME, ( Botanique. ) .en Latin carpinus,
«n Anglois hornbeam, en Allemand hagbuche.
Caractère générique.
Le même individu porte des fleurs mâles & des
fleurs femelles, difpoféès en chaton. Les premières
ont dix petites étamines ; les fécondés confiaient en
pn feul p.étale figuré en coupe, & divifé ç a fix part
ie s , au fond duquel fe trouve un petit embryon
furmonté de deux ftyles. Les embryons deviennent
des graines dures plattes, qui font logées une à
une a la bafe de chaque feuille de cet épi écailleux-.
Nous réunifions ici les carpinus & les oftrya.
Efpeces.
t. Charme dont les écailles des chatons font planes.
Charme commun.
Carpinus fquamis Jlrobilorum plants. Hort. Cliff.
Commun hornbeam.
i . Charme dont les écailles des chatons font enflées.
Carpinus fquamis Jlrobilorum infiatis. Hort. Cliff.
Hop hornbeam.
3. Charme à feuilles ovales , lancéolées, dentelées
, à chatons courts.
Charme nain d’Orient.
Carpinus foliis ovato-lanceolatis, Jlrobilis brevibus.
Mill.
Eajlem hornbeam.
4. Charme à feuilles en lance, terminées en pointe
à très-longs chatons.
Carpinus foliis lanceolatis acuminatis , Jlrobilis lon~
giffimis. ,
VirginiaJlowering hornbeam.
On trouve dans le Dicl. raifonnè des Sciences, &ç.
plufieurs autres charmes qui ne font que des variétés*
J’ai découvert fur des charmes communs des branches
fort jolies, dont les feuilles étoient panachées de.
blanc : je m’en fuis fervi pour les greffer en approche
fur des fujets que j ’avois plantés exprès à leur
portée.
Le charme, n°. 2., quitte fes feuilles avant l’hiver,
il croît beaucoup plus vîte que le commun, & feroit
peut-être d’un plus grand rapport par fon bois.
Le n°. 3 a les feuilles petites ; il ne s’élève guere
qu’à dix ou douze pieds : on en feroit de très-jolies
paliffades, mais il eft encore rare : fa graine eft moins
dure que celle des autres efpeces , & peut germer
au bout de quelques mois , fi elle eft bien foignée.,.
Le charme à fleur eft un bel arbre ; il fé multiplie
de marcottes, ainfi que toutes les autres efpeces »
ou bien on peut l’enter fur le charme commun.
Le bois des charmes d’Amérique, ç’eft-à-dire, de
nos efpeces, n°. 1 & 4 , eft, félon M. Duhamel, fort
eftimé des habitans ; il eft plus dur & moins blanc
que celui du nôtre : ce dernier a pourtant le mérite
d’être un des meilleurs bois pour le chauffage, pour
la monture des outils, pour les mailloches & d’autres
ufages utiles : ainfi, on peut l’élever en arbre
dans certaines forêts 0Î1 les bois de meilleure effepee
réuffiroient moins bien : un charme à haute tige ne
préfente pas à tous les. yeux cet afpeâ: défogréable
que lui trouve Fauteur du premier article charnu:
du relie , cet article eft affez étendu , & contient des
détails tr§s-intéreffans qui nous invitent à terminer
celui-ci. ( AL le Baron DE TsCHOjJDf. )
* § CHARNEL, adj.... Ami charnel dans.les anciens
actes y JigniJit parent.... Çe terme déami charnelparoqg
venir du Latin amita, qui Jîgnifîe tante paternelle, &
amitinus,amitina, coujin q, confine. U eft clair qu’ami
charnel vient àéamiçus carne Lis. Voyez le Glojfaire de
Ducange au mpt carnalis. Lettres fur VEncyclopédie.
§ CHARNI en Bourgogne, ( Géogr. ) village de
l’Auxois , du bailliage de Saulieu, fur une éminence.
Il a eu des feigneurs diftingués , & fort connus dans
nos annales.
Geoflroi de Charni, gouverneur de Picardie, por-
toit l’oriflamme quand le roi commandoit fes troupes
: on fait que voulant reprendre Calais en 1348,
il fut fait prifonnier, avec Euftache de Ribaumont,
par le roi Edouard»
Il fetrSUvià'la funeftè batiiillecle.Poîtiers, portant
l’itendaid ro y a l, qu’il ne quitta qu’àveqla vie
en 1356, , , . ,
Charni fut, en 1456 , érigé en comté en faveur de
Pierre de Beaufremoht, favori de Philippe-le-Bon,
poble & puiffant feignent de Bourgogne. Léonor
Chabot, comte de Charni, amiral de France, empêcha
en Bourgogne , par Favis du préfident Jean-
nin, l’exécution de la faint Barthelemi. Chabot mérite
d’autant plus la recônpoiffance de fes compatriotes
, que fa modération ne fut imitée que par quelques
commandans amis de l’humanité, tels que le
baron d’Ortez.à Bayonne ; le comte de Tende en
Provence; Saint-Herem en Auvergne, & S. Hennu-
g e r , évêque de Lizieiix.
Le com^é de Charni eft à; madame la comteffe de
Brionne & au prince de Lambelc fon fils.
La dignité; de grand fénéchal héréditaire de Bourgogne
eft annexée au comté de Charni. ..
Il y avoit un vafte & fuperbe château , qui fut
démoli fous le cardinal de Richelieu. ( C. ),
CHARNIE.( la ) , Géogr: canton confidérable
du Maine, fort peuplé, & qui dans le x iV fiecle
n’étoit qu’une- forêt immenfe, appellee Sylva Carnet
a. -,
Le chef-lieu eft Sainte-Sufanne, petite ville fur
une éminence, baignée par la riviere d’E rv e ,:q u i,
après un cours de quinze lieues, fe perd dans la Sarte
fous les murs de Sablé. Cette v ille , de la maifon de
Beaumont, paffa dans celle de Bourbon, par le mariage
de Françoife d’Alençon avec Charles de Bourbon
Vendôme , aïeul de Henri IV.
Le roi en donna la jouiflance à fon favori Guillaume
Fouquet-la-Varenne en 16,00 r elie eft aujourd’hui
à M. le duc de .Choifeul-Praflin.
. Ambrôife de Lore en étoit gouverneur fous Charles
V I , 6c la défendit long-tems contre -les, .An-
glois. . ./ . . .
Dans ce canton eft Fabbaye d’Etival, fondée en
‘1109 par Raoul de Beaumont : la chartreufe du
Parc-d’Orques, dans la forêt de Char nie, reçonrioît
aufli pour fondatrice en 1Z36, Marguerite de Beaumont,
comteffe de Fif, & pour bienfairêurs Louis,
vicomte de Beaumont, roi de Jérufalem en 1363, &c
Geoffroy de Loudon, évêque du Mans,' dont on voit
le tombeau dans l’églife des Chartreux. ■
L’abbaye d’Evron eft fort ancienne ; elle fut brûlée
par les Normands, & rétablie par les comtes de
Blois avec plus de magnificence : on admire le çhoeur
& la fléché très-élevée. Les favans don Poncet, don
Colomb & don Rivet, auteurs de YHiJtoire Littéraire
ides. Gaules, y ont demeuré....
Tant de monafteres, prieurés & hermitages fitués
dans le petit pays de la Charnie, l’ont fait appeller,
par les hiftoriens de l’églife du Mans, une fécondé
Thébaïde.
Le marquifat de Sourches appartenant au comte
c e Monfore.au; grand prévôt de France, fait encore
partie de la Charnie. ( C. )
§ CHAROLOIS , ( Géogr. ) p’hgus Quadrigellen-
Jis ou Quadrellenjis, pays de France en Bourgogne,
le fixieme, grand bailliage de cette- province, le
premier comté & le plus noble fief mouvant du duché
: il a dix lieues en-longueur du fud au nord , &
huit lieues de l’eft à l’oueft. Il y a quatre baronîes>
celles de Lugny, Saint-Vincent, Vigoine & Joncy*
Ses principales places fout Charolles, capitale ;
Paray-le-Monial , Perrecy , Toulon-fur-Arroux ;
Mont-Saint-Vincent, Bigoin,& Bragni.
Le Charolois. eft environné de montagnes : ■ l’intérieur
du pays eft couvert de b o is, de colines, d’étangs
& de ruiffeaux : la Loire le touche à une de
les extrémités : ;fes peuples étoient autrefois de la
république des Eduens; lous les Romains ils ,firent
Tome TT.
partie de la première Lyônnôife, ô^ paftèrënt énfuite
ious la domination des rois de Bourgogne & dés
comtes de Châlons.
Hugues IV , duc de Bourgogne, ayant acquis le
comte de Châlons en 1 13 7 , en démembra Ie Châ-
rqlois en 1272, & l e donna à fa petite-fille Béatrix.
Beatrix fut mariée à Robert de France, comte de
Clermont, cinquième fils de faint Louis, & tige de
mâle en mâle de la maifon de Bourbon àâuellèment
régnante : leur fécond fils, Jean de Bourbon, fut
baron du Charolois: Béatrix, fon unique! héritière ,
porta ce çomte, érigé tel enfo faveur,, en dotau
comte d’Armagnac , dont les defeendans/vendirent,
en 1390, le Charolois au duc Philippe rie-Hardi.
Charles, fon arriere-petit-fi!s, porta, du vivant de
Philippe-le-Bon fon p ere ,le titre de comte de Charolois
: après fa mort, Louis XI. le réunit à la couronne'en
1477.
Mais Charles VIII. le rendit par le traité de Sentis
en 1493 à Philippe, archiduc d’Autriche , à la charge
de foi & hommage. Charles-Quint le pofféda , & lé
tranfmit à fon fils Philippe , & celui-ci à fa fille
Claire-Eugénie , d’oii il paffa à Philippe IV , roi d’Ef-’
pagne, &c à Charles II. fon fils.
Le grand Condé fit faifir ce comté pour les fom-
mçs qui lui étoient dues par l’Efpagne, & s’ en fit
adjuger la poffeflicn qui eft demeurée à fes defeea-
dans.“ ‘
Le principal commerce du pays- eft .éiibeftiaiix
bois, fer & poiffons. Lés boeufs gras Je vèndentà
Paris, à Lyon & en Bourgogne': lés états ônt fait-
percer une belle route de la Loire à. Mâcon & à"
Chagny, qui eft tres-avantageufe au paÿsi-, .
Du fameux étang de Long - Pendu.,; fortent la
Bourbime qui, après avoir traverfé le [Charolois du
nord à l’oueft, le jette dé FArroux dans la Loire 1
& la Deheune quipaffe àr.Chagny, & va fe -réndre
dans-la Saône : enforte que cetétang eft un* Vrai point
de partage pour un canal.
Le Chqrolois était autrefois régi par des.états particuliers
, qui ont été réunis aux états-généraux de
Bourgogne par édit dé 1751. C’eft dcin.é à tort que
la Marriniére, dans lés différentes éditions de Ion
grand Lhiftionnaire- géographique , même celle de
1768,"dit que Charôlles à fes états.
Charolles, Cadrella ou Quadrilla, éft la capitale
du Ckarolois ; elle a une collégiale érigée en 15 24
par Jean de la Magde\aine. grand prieur de Cluni:
les religieux Picpûs ,'établis en 1620, compofent
l’eau de vertu’ qui éft fort eftimée, & dpnt ils ont
grand débit. '
Cette ville a tin petit college, unhppital fondé,
parles comtes & un bailliage royal, dit dès cas royaux 1.
C ’éft la'quinziéme ville qui député aux états-généraux
de la-Bourgogne, & la quatorzième qui nomme
l’élu du tiers-état: ,
Le.château des anciens comtes èft dans l’enceinte^
de la villè. Elle a prbduit quelques hommes de lét-
tre s , tels que Léonard de la Ville ( Villanus ) ,
maître d’école', dont parlent du Verdier <k la Croix
du Maine-; il écrivit fous Charles IX ; Emmanuel-»
Philibert de Rymon, lieutenant civil & criminel aux
bailliages du' Charolois. Il nous a donné deux Traités
fur le Charolois qui font allez eftimés. Tamifier lui
dédia, en 16 1 7 , fon Anthologiel’abbé Gouget, au
quatrième torpe.de fa Biblioth. Franç. traite Repnort
d’homme d’efprit, & qui. cultivoit les lettres avec
beaucoiip de foin : Guillaume,des Autels poète François
& Latin au x y iV fiecle ; le P. Nic.eron dit
qu’il étoit parent de Pontfius de Thiard , qu’il
avoit un château à Vernoble près de Biffy , non tant
riche que noble. ( C.). -
CHÀRÔNDÉ , ( Mufique des anc.J nom d’une
chanfon de table des Athéniens. ( F. D . C. )
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