
le 11 novembre', détermina fa longitude à 6°, 54'dit
taureau, avec 530 45' de latitude boréale-, fon
«fcenfion droite o° 26*, fa declinaifon 6 i° 4 7 *
Ha compofé fur cette nouvelle étoile un excellent
ouvrage intitulé, De nova fiella anni 15 72 , qui renferme
beaucoup d’autres recherches intéreffantès.
Cette étoile parut dès le commencement fort éclatante
, comme fi elle fe fut formée tput-àf.coup
avec tout fon éclat; elle furpaffoit fyrius, la plus'
brillante des étoiles, & même jupiter perigee.Dès
le mois de décembre 1571» elle commença..a .diminuer
peu-à-peu, jufqu’au mois de mars. 1.574»
qu’on la perdit; de vue. Elle n’ayoit aucune- parallaxe
fenfible, ni aucun mouvement propre apparent;
d’où il eft aifé de conclure qu’elle étoit beaucoup
plus loin de nous que faturne, la plus éloignée de
toutes les planet.es, fans quoi elle auroit eu une parallaxe
annuelle très-fenfible»
La nouvelle étoile du ferpentaire qui parut le-10
oftobre 1604, fut auffi brillante que celle de 1572;
on ceffa de la voir au mois d’oétobre '1605 ; fa longitude
étoit de 17° 40' dans le fagittaire , avec i° 56'
de latitude feptentrionale. Kepler, de nova Stella^
ferpentani, affure qu’elle.n’avoit au.cune parallaxe, ni
aucun mouvement par rapport aux antres -étoiles ;
d’oii i f paroît qu’elle étoit auffi beaucoup au-deffus
de la fphere de faturne : car la, parallaxe annuelle
produite par le mouvement de la terre , l’eut fait
varier en apparence de plufieurs dégrés , fi elle eût
été à la diflance dé faturne.
La changeante de la baleine appellée ainfi dans
Bayer, fut apperçue le 13 août 1596, par D avid Fa-
bricius. Bouillaud, dans un Traité imprimé à Paris en
1667,trouve que cette étoile revient à fa plus grande
clarté au bout de 333 jours, &M.,Çaffinien compte
334:elle paroît de la fécondé grandeur pendant l’efpa-
ce de 15 jours, & diminue enfuite jufqu’à difparoître
totalement. Hévélius rapporte qu’elle fut quatre
années entières fans paroître depuis le mois de d’octobre
1672, jufqu’au mois de décembre 1676. Elle
n’emploie pas toujours un tems égal depuis le commencement
de fon apparition jufqu’à fa plus grande
clarté, ni depuis fon plus grand éclat jufqu’à fa dif-
parition ; mais tantôt elle augmente plus vîte qu’elle
ne diminue , & tantôt elle s’accroît plus.^lentement.
M. Caffini l’à trouvée dans fon plus grand éclat au
commencement d’août 1703, & elle paroiffoit alors
de troifieme grandeur , comme Fabricitis l’avoit
jugée le 13 août 1596. Elle avoit eu dans cet efpace
de* 39080 jours, 117 révolutions ; ainfi la période
moyenne de fes variations doit être de 334 jours.
Voyez M. Caffini, Elémens £ AJlronomie, pag.68; M.
Maraldi, Mém. acad. 1719; Tranfacl. Philof. n°. 134.
& 346.
Il y a dans le cygne trois étoiles changeantes : la
première eft fituée proche l’étoile y , qui eft dans la
poitrine.; elle fut découverte par Kepler en 1600 ;
elle ne fe trouve point dans le catalogue des étoiles
fixes de Tycho, quoiqu’il en ait marqué plufieurs qui
font près d’elle,& quine font pas plus remarquables.
Bayer & Janfon la regardent comme nouvelle. Pendant
19 ans qu’elle futobfervée par Kepler,elle parut
toujours de la même grandeur, n’étant pas tout- à-fait
fi grande que y à la poitrine du cygne : elle paroiffoit
encore, au témoignage de Liceti, en 1621 ,
mais elle difparut enfuite. M. Caffini l’obferva de
nouveau en 1655 : elle augmenta pendant cinq années
, jufqu’à ce qu’elle vint à égaler les étoiles de la
troifieme grandeur, & diminua enfuite. Hévélius
l’obferva en 1665 ; elle augmenta fans jamais arriver
à la troifieme grandeur : en 1677 , en 1682 & en
1715 , elle n’étoit encore que comme une étoile
de la fixieme grandeur. Voyez M. Caffini, Elémens
d’afironomie, p. 69; M. Maraldi, Mém, acad.
de'Pqrjs 1719; Tranfacl. Philof. n^.CS, € 6 ,6 7 , dt PP8| mêèm , v La fécondé etoile changeante du cygne qui ne pa-,
roît plus actuellement, fut [découverte le 20 juin
1670, par le P. Anthelme, chartreux ; elle’étoit de?
troifieme grandeur : elle fé perdit bientôt entièrement
: fa longitude étbit à i° 55' du y.erfeau, avec,
47° de latitude boréale ; elle paffoit par le méridien
17 fécondés avant la luifante de l’aigle, fon;
afeenfion droite étant d,e 293? 33*, & fa declinaifon
de 26° 33'. Le P. Anthelme la revit le 17 mars 1671,
M. Caffini y remarqua cette année-là; plüfieuts variations,
& depuis 1672 on ne l’a plus .retrouvée. ;
La plus remarquable des changeantes du cygne ^
appellée %, & dont on obferve encore les variations,
fut découverte en 1686 par M. K irk , elle étoit de
cinquième grandeur;,au mois de février 1687 il ne
put l’apperceyoir, même avec une lunette. Dans la
fuite , M. Maraldi & M. Caffini ayant obfervé plu--
fieùrs fois. fes variations, trouvèrent fa péripde de,
405 jours. M. le Gentil a trouvé par de nouvelles
obièrvatipns 405 jours & Les tems.de fon plus
gra.n4 éclat dans ces années-ci tombent au 13 février.
1761 , au 25 mars 1762., 5 mai 1763, 13 juin 1764,',
23 juillet 1 7 6 5 ,2feptembre 176 6,12 oûobre 1767,
20 novembre 1768,30 décembre 1769, 9 février
1 7 7 1 ,2 0 mars 17 72 , 29 avril 1773 ,9 juin 1774,'
14 juillet 17 7 5 ,2 7 août 1776, 7 oâobre 1 7 7 7 , 1 6
novembre 1778 ,26 décembre 1779,3 feyrier 1781,
16 mars 1782,25 avril 1783, &c. Voyez Mém. acad,
de Paris 1719 & 17 59.
M. Caffini parle de plufieurs autres étoiles, ou qui
font perdues , ou paroiffent changeantes bu nouvelles
, Elémens d’afironomie, p. 73. M. Maraldi en
avoit obfervé un grand nombre , Mém. acad. de Paris
1704. Duhamel, Hifi, de üacad. pag.-363. Cette
matière n’a été encore que peu difeutèe , quoiqu’elle
mérite bien l’attention des obfervateurs curieux : le
moyen le plus fûr de découvrir dans ce genre les
moindres variations, feroit d’obferver de tems en
tems toutes les étoiles; & d’en dreffer des catalogues,
auffi nombreux & auffi détaillés que celui de M.
l’abbé de la Caille, dont nous avons parlé ci-deffus.
Un jour viendra peut-être où les fciencesaurontaffez
d’amateurs pour qu’on puiffe fuffire à de fi pénibles
travaux.
Il y a dans plufieurs autres étoiles des changemens
de grandeur & de lumière. L’étoile C de l’aigle qui
certainement au tems de Bayer devoit être plus brillante
que y , puifqu’il lui adonné la première place
après la luifante de l’aigle, eft actuellement beaucoup
plus petite que 7*, elle eft à peine de"quatrième
grandeur : il paroît auffi que la diftance entre « & C
eft plus grande actuellement qu’elle n’étoit autrefois;:
en forte que l’étoile C a changé de lumière & de
fituation.
L’étoile précédente % à la jambe gauche du fagittaire,
qui dans Bayer eft de troifieme grandeur,'
parut en 1671 de la fixieme; en 1676 elle étoit
plus grande, & M. Halley la marqua de troifieme
grandeur : en 1692 M. Maraldi pouvoit à peine'l’ap-
percevoir :én 1693 & 1694, elle parut de quatrième
grandeur, Hiß. acad. de Paris, p. 363. Il y a encore
dans le fagittaire & dans le ferpentaire d’autres
étoiles variables.
Le changement de couleur qu’on prétend être
arrivé dans fy r iu s , paroît encore une .chofe bien
finguliere : M.Barkera remarqué, Tranf. Phil. 1760,
p .4 9 8 , d’après les témoignages d’Aratus, de Séne-
que , d’Horace, dePtolomée, que cette étoile étoit
autrefois très-rouge , quoiqu’elle foit aujourd’hui
d’une blancheur décidée fans aucune teinte de rouge;
cependant je n’pferois croire que les preuves
foiént
foient fuffifantes pour admettre un fait auffi extraordinaire.
Caufe du changement des étoiles. Il eft difficile de fe
former une idée nette de la caufe qui peut faire
changer & difparoître les étoiles , ou nous en montrer
de nouvelles. Le P. Riccioli, au tome 11 de fon
■ 4 Image fie , p. 176, eftime qu’il y a des étoiles qui ne,
font pas lutnineufes dans toute leur étendue, & dont
la partie obfcure peut fe tourner vers nous par un
effet delà toute-puiffance de Dieu.
Bouillaud , dans un ouvrage qui parut en 1667
intitule: Ifmaëlis Bullialdi ad Àfironomos Mo ni ta duo,
fuppofe auffi que la changeante de la baleine a une
partie obfcure, avec un mouvement de rotation aur
tour de fon axe, par lequel fa partie lumineufe & fa'
partie obfcure fe préfentent alternativement à nous.
M. de fylaupertuis, dans fon Difcours fur les diver-,
fes figures des aflres, publié à Paris en 1732, ayant
fait voir que le mouvement de rotation d’un aftre fur
fon axe peut produire dans cet aftre un appjàtiffe-
ment confidérable, s’en fert pour expliquer le phénomène
dont il s’agit. « Les e/o/Vei fixes, dit-il, font
» des foleils comme le nôtre; il eft donc vraifem-
» blable qu’elles ont, comme cet aftre , unmouve-
. »> ment de rotation fur leur axe ; les voilà donc, fe-
» Ion la rapidité de leur mouvement, expofées à
» l’applatiffement ; & pourquoi ne fe trouveroit-il
» pas de ces étoiles plates dans les d eux , fi l’onpenfe
» fur-tout que nous ne favons par aucune Obferva-
» tion quelle eft la figure des étoiles fixes ? Si autour
» de quelque étoile plate circule quelque groffe pla-
» nete fort excentrique, ou comete, dans une or-
» bite inclinée au plan de l’équateur de 1 ’étoile, qu’ar-
» rivera-t-il? La pefanteur dé\ ’étoile vers la planete,
» lorfqu’elle approchera de fon périhélie, changera
» l’inclinaifon de Y étoile plate, qui par-là nous pa-
» roîtra plus ou moins lumineufe. Telle étoile même
» que nous n’appercevions point, parce qu’elle
» nous préfentoit le tranchant, paroîtra lorfqu’èlle
» nous présentera une partie de fon difque, & telle
» étoile qui paroiffoit ne paroîtra plus. C ’eft ainfi
>> qu’on peut rendre raifon du changement de gran-
*> _deur qu’on a obfervé dans quelques étoiles, & des
>> étoiles qui ont paru & difparu».
Ce feroit peut-être ici le lieu de parler des changemens
de pofition qu’on a obfervés dans plufieurs
étoiles, fur-tout dans celles de la première grandeur;
ces variations qui proviennent fans.doute des attractions
mutuelles de différens fyftêmes, ou des différentes
planètes que nous ne voyons pas., dérangent
toutes les loix générales dont nous avons parlé juf-
qu’ici. Voyez le x v i e livre de mon Afironomie, où
il eft parlé des. autres mouvemens des étoiles.
Etoiles doubles ou Jîngulieres. Dans 1 es Obfervations
de M. Bianchini, imprimées à Vérone en 1737, par
les foins de M. Manfredi, on trouve, page 208, que
l ’étoile double appellée Ç de la. lyre',, préfente des
phénomènes fort finguliers : une des deux étoiles dont
elle eft cpmpofée, paroît quelquefois fe divifer en
deux, quelquefois elle paroît environnée d’une ou
de deux autres petites étoiles ; la fécondé dés deux
étoiles diminue quelquefois de grandeur , enforte
qu’on la diftingue à peine, quoique l’air foit parfaitement
ferein. Cette obfervatiôn ,. ajoute^-il j/a été
faite avec plufieurs lunettes de Campagni& de Marc-
Antoine Cellius; qui avoient 22, .23 & 25 palmés
_( chaque palmç eft de 8 pouces J ) , & l’on a toujours
obfervé à-peu-près la même chofe.
M. Grifchow , aftronbmè de Berlin, étant à Londres
en 1748, écrivoit à M. de r if le , qu’on avoit dé- ■
couvert en Angleterre une nouvelle planete.,'qui ;
tournait autour d’une étoile fixe fituée auprès ou
dans la lyre : c’eft une planetè, .ajoute-t-il, que
M. Bianchini avoit cru appercevoir, mais dont il
Tome II,
n etoit pas bien affuré, faute de lunettes affez parfaites.
D ’autres ont dit a-voir vu l’étoile £dé la lyre
environnée de cinq petites étoiles, au moyen d’un
grand télefeope de 12 pieds, conftruit par M. Short,
pour le doûçur Stephens, & qui appartient a&uelle-
ment^ à mylord duc de Marlborough. Pour moi, je
n’ai rien oui dire de femblable en Angleterre, & je
croîs que des fingularités pareilles ont befoin d*être
bien conftatees pour obtenir quelque confiance.
On a écrit que M. Caffini avoit remarqué dans le
dernier fieçle, que la première étoile y du belier étoit
quelquefois double, ou diviféè, en deux parties, disantes
l’une de l’autre de l’intervalle du diamètre de
chacune, Gregori, liv. Ilï.prop. 64. WolY,pag. 440.
On a dit auffi que Y étoile qui eft au milieu de l ’épée'
.d’orion , & quelques étoiles dés pléiades paroiffent
quelquefois triples & même quadruples ; mais ces
phénomènes finguliers n’ont pas été. bien confiâtes.
A l’égard des étoiles doubles, elles ne font, pas
rares. J’ai obfervé diftinffement avec une lunette .de
18 pieds, que l’étoile y à l’épaule de la vierge eft-
double, ou formée de deux étoiles féparées l’une de
l’autre d’un intervalle d’environ 2 " , prefque égal au
diamètre apparent que chacune paroît avoir à caufe
de P irradiation.
L ’étoile 0 du capricorne eft auffi double ; l’intervalle
des deux étoiles eft-tel, qu’avec un infiniment
de fix pieds on ne peut prendre fa hauteur que dans
le crépufcule, ou en éclairant les fils, parce que
quand l’une eft cachée fous le fil, l'autre paroît, &:
on ne fauroit diftinguer laquelle des deux eft fous le
fil.
L etoile y à la tete du bélier eft: auffi compofée de
deux étoiles confidérables., comme l’obferva le premier,
à ce qu’il paroît, Robert Hook. Voye^ Tranf.
Philof .n?-. 4. La plus boréale dès trois étoiles au
front du feorpion, eft composée de deux étoiles^
dont l’une eft double de l’autre en grandeur & err
lumière , comme l’.ôbferva M. Caffini en 1678. La
tête précédente des gemeaux eft auffi double ; on
en pourroit citer probablement beaucoup d’autreâ
que je n’ai pas préfentes a&uelïement. ( M .d e l a
L a n d e . )
Si l’on veut connoître les préjugés des anciens aii
fujetdes étoiles, c’eft-à- dire, fur leur matière, leur
caufe, leurs effets, &c. on doit confultfer la nouvelle
Traduction de Pline le naturalifte & les OEuvres morales
de Plutarque, dans les articles où ils traitent dii
ciel, des étoiles & de l’aftrologie. On pourra également
lire ces .même articles dans cet ouvrage. A l ’égard
des étoiles confidérées comme objets phyfiques
qui ont fervi d’hiéroglyphes ou d’emblèmes parmi
les anciens & parmi les modernes, nous avons extrait
les notes fiiivantes des Hicrogliplies de Pièrius Va-
lerian, I vol.: in - folio. ■ ■
i°. Les ançiens Egyptiens défignoient le dieu de
l’univers par une étoile, parce que rien ne démontre
plus vifiblement l’exiftence & la puiffance de Dieu
que les aftres.
20. C’eft par la mêmé raifon qu’ils défignoient lé
dieu Pan, e’éft-à-dire.[, le tout par une étdile.
3°. Le brillant & le, merveilleux cours dés étoiles
a fervi à défigner métaphoriquement les hommes
nobles , illuftres & célébrés. Ovide nomme Fabius
Maximus Sidus Fabice gentis. Cette métaphore a été
employ.ee dan s Y ancien & dansle nouveau Tefiànient.
U étoile d’O rient fignifie le Meffie. S. Euçherdit que
comme les étoiles hyades, en fe levant, annoncent
ou promurent la pluie fur la terre pour la. fertïllfer,
de même les faints doéleurs par leurs inftruâiôns fef-
tilifent nos âmes.
, - 4 » Les anciens attribuoient aux étoiles les mêmes
fondions que nous, attribuons aux ànges ; c’eft pourquoi
les étoiles de fur-tout les comètes férvôient aûx
X X x x x