
iz*, publiée en i jG j y la déiigne fous le nom d'achy-
ranthesx afpera caule fruclicojb creclo, calicibus refiexis
fpina adpreffis. ■
Sur une racine droite, longue de quatre à fix pouces
, fur quatre lignes de diamètre , à bois blanc recouvert
d’une écorce, blanc-rouffâtre , s’élève une
tige haute de deux pieds & demi à trois pieds, éievee
fous la forme d’un buiffon ovoïde, une fois plus long
que large , garni du bas en-haut de branches cylindriques
, rarement oppofées, mais plus communément
alternes, écartées fous un angle à peine de quarante
degrés d’ouverture , noueufes à bois blanc ,
vertes en partie & rougeâtres, fillonnées alternativement
, d’un côté d’un noeud à l’autre, & lemées
de poils rares affez courts. '
Les feuilles font oppofées deux à deux en croix,
elliptiques , prefque rondes, peu pointues aux deux
extrémités., longue d’un à deux pouces , de moitié
moins larges, entières, affez épâiffes , molles, un
peu ondées , velues, vertes à bords rougeâtres, relevées
en-deffous d’une côte à quatre ou cinq paires,
de nervures alternes, & attachées horizontalement,
fans pédicule, à des diftances d’un à deux pouces les
unes des autres.
Les épis de fleurs qui terminent les branches , au
nombre d’un ou d eux, font tels que l’un eft une fois
plus long que l’autre , & deux fois plus long que les
feuilles d’oîiil fort, étant couvert, fur prefque toute
fa longueur, de deux cens fleurs ou environ, pendantes,
vertes, ovoïdes , pointues, longues de deux
lignes, à deux lignes & demie.
Chaque fleur eft hermaphrodite, placée autour
de l’ovaire. Elle confifte en un calice v e r t, à bafe
purpurine extérieurement à fon origine , à lept
inégales, triangulaires , concaves, deux fois plus
longues que larges , pointues , roides, piquantes ,
s’ouvrant à peine fous un angle de quarante-cinq
dégrés, & contenant cinq étamines blanches à anthères
jaunes, une fois plus courtes, réunies par le
bas en une membrane qui laiffe échapper cinq filets
fans anthères, placés entr’elles. L’ovaire s’élève du
fond du calice , fous la forme d’un petit globe, fur-
monté d’un ftyle cou rt, terminé par un ftigmate
fphérique.
Cet ovaire en mûriffant devient une capfule fphé-
roïde , membraneufe , liffe , verdâtre , à une loge
fermée, ne s’ouvrant point, & contenant une feule
graine lenticulaire, blanche d’abord, enfuite rouge,
pofée droite , ou attachée verticalement par un de
fes bords , au fond de la capfule.
Culture. Le cadelari croît au Malabar dans les ter-
reins pierreux. 11 eft vivace par fes racines qui durent
environ deux ans.
Qualités. Cette plante n’a ni faveur ni odeur fen-
fible.
Ufages. Sa racine eft purgative. Sa décoûion fortifie
l’eftomac , diflipe les vents , corrige les humeurs
, brife la pierre de la veflie. Il fuflit de la porter
fufpendue au bras, pour guérir les fievres intermittentes
, froides ou accompagnées de friffons :
broyée dans le vin elle eft un excellent diurétique,
très-utile aux hydropiques & à ceux qui ont la pierre
; pilée de même dans le fuc du limon , elle dif-
fipe les humeurs goëtreufes du menton & des mâchoires.
La décoftion de fes feuilles fe prend pour
les tumeurs, pour les difficultés d’urine & les douleurs
de la pierre , avec l’huile de fa racine , elle
arrête le piffement de fang. Ses graines pilées fe prennent
en poudre par le nez comme le tabac, pour ap-
pàifer la migraine.
Deuxime efpece. ScHERU-CadELARI.
Les Malabares appellent du nom de fcheru-cade-
lari t ou chure-cadelari, c’eft-à-dire, petit cadelari,
une fécondé efpece de cadelari y fort bien gravée ;
quoique fans dérails, par Van - Rheede , dans fon
Hortus Malabaricus, volume Xyp. iby, pL L X X IX .
Les Brames l’appellent dacolo cante mogaro, &c J.
Commelin, dans fes notes fur cet ouvrage , la défi-
gne fous le nom de veronica Jîmilis Jpicata indica re-
pens.
Elle différé du cadelari par les carafteres fuivans ;
i ° . elle eft plus petite , plus touffue, n’ayant guere
plus d’un pied & demi de longueur ; i° . elle rampe
ou plutôt elle eft couchée fur terre, fous la forme
d’un buiffon hémilphérique , & jette des racines de
fes noeuds ; 30. fes racines font blanchâtres ; 40. fes
tiges font à quatre angles obtus, d’une ligne à une
ligne & demie au plus de diamètre , & écartées fur
un angle de quarante-cinq dégrés ; f°. Ses feuilles
ont tout au plus dix lignes ou un pouce de longueur,
&c font un peu plus pointues ; 6°. l’épi des fleurs eft
folitaire au bout de chaque branche , fix à huit fois
plus long que les feuilles , & couvert, feulement
dans fa moitié fupérieure , d’une cinquantaine de
fleurs lâches, moins ferrées, longues d’une ligne &
demie.
Culture. Le fcheru-cadelari ne croît que dans les fables.
au Malabar.
Ufages. On le prend pilé dans l’huile , pour cor-,
riger les urines purulentes.
Troijieme efpece. KARAL-HOEBO.
Le karal-hoebo , ainfi nommé à -C e y la n , eft
affez bien gravé fans détails , par M. Burrbann , dans
fon Thefaurus Zeylanicus, publié en 173 7 , page 1 (T,
planche Vy figure 3 , fous le nom de amaranthus fpica*
tus Zeylanicus, foliis obtujis, amaranthoJîculo boume
Jimilis. Vaillant le défignoit fous le nom de ftachy-
arpagophora bliti foliis rotundioribus, dans les Mémoires
de l'académie, pour l'année tyzz , page 2p().
Cette plante différé des deux précédentes, en ce
que , i° . fes feuilles font plus obtufes , quoique plus
alongées , ayant un pouce de longueur, fur une
fois moins de largeur ; 20. l’épi des fleurs eft folitaire
, trois fois feulement plus long que les feuilles,
nud dans fa moitié inférieure, & chargé de deux
cens fleurs ’plus ferrées , contiguës & bleuâtres.
Ufages. Selon Hermann, le fuc exprimé de cette
plante , bu avec quantité égale d’huile de fefame,
arrête la dyffenterie.
Culture. Le karal hoebo eft naturel à ffle de Cey-;
lan.
Quatrième efpece.
La quatrième efpece dont Plukenét a donné une
figure paffablement gravée , quoiqu’en petit & fans
détails, dans fa Phytogrdphie, planche X , n°. 4 , Al-
magefl. page 16 y fous le nom de amaranthus fpicatus
diclamni cretica folio Maderafpatenjis, & qu’il foup-
çonne être le fcheru cadelari y eft encore une autre
efpece qui différé des précédentes en ce que, i° . fes
feuilles font portées fur un pédicule demi - cylindrique
creux en deffus, trois ou quatre fois plus court
qu’elles ; z°. elles font prefque rondes & à peine d’un
tiers plus longues que larges ; 30. l’épi des fleurs eft
cinq à fix fois plus long qu’elles, 'garni d’un bout à
l’autre d’une centaine dé fleurs prefque contiguës.
Culture. Elle croît naturellement à Madras fur la
côte Coromandel.
Cinquième efpece.
Le cadelari de Sicile , paffablement gravé avec
quelques détails par Boccone dans fon ouvrage intitulé
Planta Siciha ra fiores, page <y, planche IX +
fous le nom de amaranthus fpicatus perennis Siculus ,■
eft encore très-différent de tous les précédens en ce
que, i° . il eft velouté plus groffiérement; 20. fes
feuilles font elliptiques, plus pointues, plus longues,
d’un pouce & demi environ, & une à deux fois
moins larges, portées fur un pédicule demi-cylindrique,
quatre ou cinq fois plus court; 30. l’épi de
fes fleurs eft deux à trois fois plus long qu’elles ,
couvert d’un bout à l’autre de zoo fleurs affez ferrées
rouge-clair» -
Culture. Cette plante eft vivace, & croît fur le
mont Hybla en Sicile.
Remarque. Plukenet a fait graver fous le même
nom à!amaranthus Siculus fpicatus radice perenni ex
infula Maderenfi y planche CCLX, fig. z . une plante
qui ne différé de celle de Sicile que par fon épi qui
n’eft garni que dans fa moitié fupérieure d’une centaine
de fleurs à feuilles du calice plus pointues;
mais, en fuppofant que cette derniere fut la même
que celle de Sicile, voilà au moins cinq efpeces différentes
de cadelari y fans compter celles que nous
avons découvertes au Sénégal, que M. Linné a confondues
pêle-mêle & réunies fans aucune diftin&ion
fous le même nom, comme étant, félon lui, de la même
efpece ; nous n’adoptons pas le nom nouveau de (la-
chyarpagophora de Vaillant , non plus que celui
d'achyranthesy que M. Linné a voulu donner à ces
plantes y parce que l’idée que préfentent ces noms
d’une fleur qui ne peutfe prendre dans la main à caufe
de fes épines, bien appréciée , conviendroit mieux à
un grand nombre d’autres plantes ; par exemple, à
l’aubépine , à certaine rofes, certaines mauves , certains
acacias, &c. & que le nom de cadelari y étant
d’ailleurs plus ancien, devroit être reftitué, comme
nous avons fait, à ce genre qui fe range naturellement
dans la famille des amaranthes où nous l’avons
placé. Voye^ nos Familles des plantes, volume I I y
page 268. ( M. A d AN SON. )
CAD EN A CO , f. m. ( Hiß. nat. Botaniq. ) nom
Brame d’une plante liliacée du Malabar, affez bien
gravée , avec la plupart de fes détails, par Van-
Rheede , au volume I I de fon 'Hortus Malabaricus ,
imprimé en 1692 , page 83 , planche X L I I , fous le
nom Malabare kata-kapel. J. Commelin , dans fes
notes fur cet ouvrage, l’appelloit afphodeli Indica
affinis. En 1743 , M. Linné, dans fon Species plan-
tarum, page 321 , l’appelloit aloe 3 hyacinthoides ,
floribtis feßilibus horiqontalibus infundibuli-formibus
aqualibus limbo revolutis ; mais dans fon Syßema
natura, derniere édition, imprimée en 1767 , page
Z 48 , il le nomme aletris 3 hyacinthoides , acaulis ,
foliis lanceolâtis carnofis ; ßoribus geminatis ; & il le
confond avec Y aloe £eylanica, gravé par Plukenet,
•& avec Y aloe Guineenfis , gravé par Cafpar Commelin,
Hort. Arnßelodam. planche X X ; mais on va
voir par la défcription de ces trois plantes , qu’elles
font fort différentes.
Le cadenaco eft une plante’vivace, dont la racine
ou plutôt;le bourgeon, la tige eft cylindrique , traçant
horizontalement fous terre , longue de deux à
trois pieds. fur-un pouce environ de diamètre , charnue
, blanchâtre intérieurement , rougeâtre au-
dehors, articulée, produifant au-deffous de chaque
article une touffe de fibres cylindriques, qui font les
vraies racines, longues d’un à deux pouces, fur une
ligne au plus de diamètre, charnues, blanches d'abord
, enfuite rougeâtres.
De chacune des articulations de ce bourgeon, I
traçant comme une racine, fort un bourgeon ou un
faifceau de fept à huit feuilles elliptiques pointues,
fort ferrees , écartées à peine fous un angle de vingt
degres, dont^ les quatre extérieures reffemblent à
des écaillés triangulaires, concaves, ou à des feuilles
d artichaut, une à deux fois plus longues que
larges , marquées-fur le dos de cinq groffes nervures
longitudinales. Les trois ou quatre autres feuilles du
milieu du faifceau font extrêmement étroites, Iongîtes
de deux à trois pieds , roides , triangulaires ,
très-pointues , larges d’un pouce au plus, charnues.,
epaiffès, comme demi-cylindriques , concaves fur
leur face intérieure, convexes à l’extérieur qui eft
ftrié en long de trois à cinq nervures , comme Iai-
neufes , vertes, liffes, à chair blanche intérieure-
ment, ^ forment à ieur origine une gaîne fendue
d un cote.
Du centre de chaque faifceau de feuilles s’élève
une tige cylindrique, égale à leur longueur, de
quatre; à deux lignes de diamètre, fimple fans'aucune
ramification, femée fur fa longueur de trois à
quatre feuilles en écaille très-courte , & . garnie
dans le tiers de fa longueur , vers l’extrémité d’un
épi cylindrique , trois à quatre fois plus long que
large, compofé de deux cens cinquante à trois cens
fleurs , longues d’un pouce environ, couchées horizontalement
, rouge-pâles , rapprochées ou réunies
deux à deux, ou trois à trois , Ôc jufqu’à cinq Air
un péduncule commun cylindrique, très-menu, trois
à quatre fois plus court qu’elles.
Chaque fleur eft hermaphrodite & placée autour
de l’ovaire : confifte en un calice coloré , imitant
une corolle d’une feule piece, en tube cylindrique
, médiocrement long, partagé jufqu’à fon milieu
en fix divifions égales, régulières , triangulaires ,
trois à quatre fois plus longues que larges, poin-
tufcs , rouge-pâles au-dehors, verd-blanchâtres intérieurement
, avec une veine au milieu, liffes ,
luifantes , ouvertes horizontalement & recourbées
en-deffous. Du haut du tube s’élèvent fix étamines ,
oppofées à chacune de fes divifions , égales à elles
en longueur , épanouies de même , blanches, à anthères
jaunes, longues, couchées, & le balançant
horizontalement. L’ovaire eft pofé fur le fond du
calice, de forme fphéi-ique , verd-blanchâtre , fur-
monté d ’un ftyle blanchâtre, égal aux étamines , &
couronné par un ftigmate fphérique , velu à fon
extrémité.
L’ovaire en mûriffant devient une baie fphéroïde
de quatre lignes de diamètre , vcrd-clair, quelquefois
fillonnée de deux à trois lobes, liffe à trois
loges, dont une ou deux avortent pour l’ordinaire.
Chaque loge contient une graine fphérique tendre.
Culture. Le cadonaco croît au Malabar, dans les
fables ; il fe multiplie par fes bourgeons, ’dont les
nouveaux paroiffent, pendant que les anciens de la
tige traçante meurent avec le bout le plus ancien
de cette tige. Ces bourgeons arrachés de leur fou-
ch e , avec une portion de cette fouche, enracinée
& repiqués en terre, reprennent facilement.
Qualités. Toute la plante a une faveur douce ; fes
graines encore tendres ont une faveur d’haricôt.
Ufages. On la fait cuire dans l’huile avec le beurre ,
pour toutes les maladies des yeux. Sa racine ou fon
bourgeon traçant fous terre, pilé, avec le fantaî
citrin , & le beurre de vache , donné un Uniment
utile .dans les contrarions de nerfs & les ardeurs.
Ses feuilles pilées & réduites en forme de b o l, fe
prennent intérieurement pour l’ophthalmie & l’obf-
curciflement de la vue ; on les fait cuire avec l’ail
& l’orpiment dans l’huile de féfame, dont il fuflit
de frotter la tête pour guérir la gonorrhée. .
Deuxieme efpece. ZEVARI.
J’appelle du nom de %evari une autre efpece de
cadenaco y dont Plukenet a fait graver, en 1696, les
feuilles paffablement, fans les fleu-rs , à la planche
CCL F I y n°. 5 , de fa Pythographie àlmageft, page 1 g ,
fous la dénomination dé aloe Zeylanica pumila foliis
Variegdtis. Herman Paradis. Batav. Prodrom. Cafp.
Commelin en a fait graver une bien faite, fous le
même nom, en 1-70!, à la planche X X I , page 419