
La quatrième vient de l’extrémité de la partie
offeufe de la neuvième côte & du cartilage, dont
une portion plus ou moins grande produit ces
fibres.
La cinquième provient de même, & de l’extrémité
de l’os Ôc du cartilage de la dixième côte :
la derniere portion eft encore plus ou moins grande,
& s’étend comme dans les côtes précédentes , quelquefois
jufqu’à la pointe. Elle fe confond avec
l ’oblique externe du bas-ventre. Des fibres tranf-
verfales çroifent louvent ces fibres, & les rendent
difficiles à nettoyer.
La fixieme digitation vient d’une grande partie
de la portion offeufe & de tout le cartilage de la
onzième côte : elle eft féparée de la fuivante par
un intervalle, où la plèvre fe trouve à découvert.
La derniere digitation coftale vient de la dou-*
zieme côte , ÔC quelquefois de fa pointe feule. Ses
fibres font remplacées quelquefois en partie par un
ligament, qui va de la pointe de la douzième côte
à l’apophyfe tranfverfale de la première vertebre
des lombes.
Quelques-unes des dernieres fibres coftales du
diaphragme fe confondent avec le quarré des lçmbes.
Les fibres charnues dont nous allons parler,
forment de chaque côté quatre paquets différens,
quand elles font les plus complettes. Les auteurs
n’en comptent qu’un, mais nous n’en avons jamais
trouvé moins de trois. Ces appendices, comme on
les appelle, font à-peu-près femblables des deux
côtés ; celles du côté droit naiffent cependant généralement
plus inférieurement d’une vertebre, que
celles du côté gauche.
La première des plus extérieures, & la plus
courte de ces appendices, provient de l’apophyfe
tranfverfale de la première vertebre des lombes,
& quelquefois de la derniere dorfale , ou de la
fécondé lombaire : elle s’incline en dehors contre
les chairs qui naiffent de la douzième côte : elle
paffe devant le mufele quarré des lombes, & fon
bord fait une arcade, fouvent tendineufe, entre
l’apophyfe que nous avons nommée, & la pointe
de la douzième côte.
La fécondé appendice, ainfi que les autres dont
nOus allons parler, vient* du corps même de fa
vertebre, qui eft la fécondé lombaire du côté droit,
& la première du côté gauche : quelquefois encore
elle naît une vertebre plus haut. Elle fe porte en
dehors à l’apophyfe tranfverfale de fa vertebre , &
à l’aile tendineufe du diaphragme ; & elle forme une
fécondé arcade qui paffe devant le pfoas. Cette
appendice ne différé pas toujours de la précédente.
La troifieme appendice vient du côté droit dit
corps de la troifieme vertebre des lombes, & du
cartilage qui eft fous cette vertebre : du côté gauche
elle vient de la fécondé & du cartilage placé fous
cette vertebre : elle vient quelquefois de plus haut,
& la différence eft auffi d’une vertebre. Elle monte
plus droit, & forme une partie des ailes tendineufes.
La quatrième appendice, la plus confidérable &
celle du milieu , vient de la partie antérieure du
corps de la quatrième vertebre du cpté droit, &
de la troifieme du côté gauche, par des fibres
tendineufes épanouies. Elle naît d’autres fois d’une
vertebre plus haut, & très-fouvent du cartilage*
Ces dernieres appendices produifent des paquets
de fibres charnues, qui fe çroifent en remontant
de droite à gauche, & de gauche à droite. Il y
a d’ordinaire quatre de ces paquets & deux eroi-
femens. Les paquets poftérieurs font les plus çon-
fidérables, & les antérieurs les plus petits*
Ce font ces quatre appendices de chaque côté,
que les anciens ont appelle le mufele inférieur du
diaphragme.
L’extérieur de cçtte voûte mufculaire eft fait par
une aponévrofe qu’on s’eft accoutumé à appeller
centre nerveux, & qu’en France on compare à un
treffle de carte, avec lequel effectivement elle* a
de la reffemblance. 11 y a dans cette aponévrofe
un lobe mitoyen, qui eft le plus gros & le plus
obtus, & qui fe porte en avant; un lobe droit plus
large , & un lobe gauche plus long & moins large.
Les deux lobes latéraux font un angle obtu£
entr’eux.
On ne peut que difficilement découvrir le plan
fupérieur de l’aponévrofe , le péricarde y étant
trop attaché dans l’homme adulte : mais la furface
inférieure eft faite par dés plans de fibres luifantes
& très-belles. La.direCtion en eft affez conftamment
la même.
Les fibres charnues qui naiffent des appendices
mitoyennes, vont directement joindre dans leur
partie la plus intérieure, les fibres provenues du
cartilage xiphoïde. Leurs fibres extérieures déclinent
peu-à-peu en dehors, & vont fe rencontrer avec
celles qui naiffent de la fixieme & de la feptieme
côte.
' Celles qui viennent des fécondé & troifieme
appendices, font plus inclinées ; & les plus extérieures
font prefque tranfverfales : elles vont directement
fe continuer avec les fibres coftales.
La troifieme appendice en partie, & fur-tout la
quatrième, 6c les fibres de la onzième & de la*
douzième côte, font un paquet qui fe porte de plus
en plus en avant : il eft plus fort du côté droit.
Dans le milieu de l’aponévrofe des fibres nées'
de la fixieme & de la feptieme cô te, placées au
deffus du plan principal, fe çroifent & forment des
arcades donüa cavité regarde le cartilage xiphoïde.
Le paffage de la veine-cave eft enfermé entre
quatre .paquets de fibres tendineufes, & il eft à-
peu-près quarré , quoiqu’arrondi dans fon angle
extérieur ôc droit.
Un plan tranfverfal de fibres tendineufes naît
de la côte neuvième du côté gauche, rafe le bord
antérieur du paffage de la veiner ca ve , & vient à
l’aile gauche : une partie fe mêle en fe croifant
avec les paquets tendineux qui bornent ce paffage ,
& un autre fie retourne vers le cartilage xiphoïde ,
& fe termine aux fibres charnues du côté droit.
Le paquet droit naît des dernieres fibres coftalès
& des plus extérieures d’entre les lombaires : il rafe
le bord droit de la veine-cave, fe continue en
partie avec les fibres coftales du côté droit, & fe
confond en partie avec le plan poftérieur.
Le plan poftérieur part de l’appendice oefopha-
gienne , qui fe détourne jufques à devenir trànfver-
fale : une partie fe joint au plan droit, & le refte
fe confond avec le plan tendineux qui régné fur
toute l’aponévrofe. •
Le plan gauche naît de l’appendice quatrième
( ou oefophagienne ) ; il va rencontrer les fibres
nées de l’appendice xiphoïde & des côtes les plus
antérieures, & fe confond en partie avec le plan
antérieur & avec le poftérieur.
Un plan particulier de fibres, qui n’a pas beaucoup
de largeur , fort des fibres nées de la onzième & de
la douzième cô te, & va rencontrer celles du cartilage
xiphoïde.
La defçription & les figures d’Albinus font un peu
différentes ; elles peuvent cependant fe concilier
avec les nôtres.
Les ouvertures du diaphragme font affez nom-
breufes. Le paffage de l’aorte en eft la principale :
on ne lui donne pas le nom de trou, parce qu’il n’eft
formé qu’antérjeuremenr par les paquets croifés fous
foefophage ï poftérieurement il n’eft 'terminé, què
par les corps des vertebres. L’aorte y paffe avec
le canal thorachique, le nerf fplanchnique, & la
veine qui répond à l’azygos du côté gauche»
Le paffage de l’oefophage eft un véritable trou :
il eft ferme de tous côtés par le diaphragme. Les
paquets croifés dé ferment par derrière ; latéralement
, ce font les appendices intérieures : antérieurement
, il eft fermé par les fibres tendineufes produites
par ces appendices. Le nerf de la huitième
paire accompagne l’oefophage. M. Winflow a' vu
un paquet de fibres détaché des appendices oefopha-
giennes, & attaché à l’oefophage. On nel’a plus revu :
étoit-ce peut-être une artere née de la phrénique ,
qui fè portoit à Poefophage avec un peu de graiffe»
Le trou de la veine-cave eft percé dans l’origine
même de l’aile droite de l’aponévrofe , à l’endroit
oîi elle fe détache du lobe droit. Il eft affez ordinaire
à ce paffage d’être double : ordinairement c’eft
ou la phrénique , ou une veine hépatique qui paffe
par le diaphragme pour s’ôuvrir dans la veine-cave.
D ’autres fois on a vu toutes les veines hépatiques
fe réunir pour paffer par une ouverture particulière,
& s’ouvrir fous l’oreillette droite dans le trône de
la veine-cave.
Les intervalles des appendices laiffent paffer l’azygos
, le nerf intercoftal, un nerf particulier qui fie
joint au fplanchnique ce nerf lui-même, & différentes
arteres du foie.
Les arteres du diaphragme n’ont pas été affez connues
; il*y en a plufieurs troncs, comme dans toutes les
parties d’une figure irrégulière & d’un vafte contour.
On parle ordinairement de l’artere phrénique,
qui eft en effet l’artere du milieu du diaphragme.
Il y a affez conftamment deux arteres de ce nom,
la droite & la gauche. Il eft vrai que dans un
nombre affez médiocre de fujets, ces deux arteres
ont un tronç commun fort court ; mais la ftruôure
la plus ordinaire, c’eft d’avoir les arteres phréniques
entièrement féparées. Elles naiffent de la coeliaque,
de la grande coronaire, de la rénale , mais le plus
fouvent de l’aorte.
L’artere phrénique droite fournit de petites
branches au pancréas, à la capfule rénale, au foie,
& deux branches principales au diaphragme. La
branche gauche fait avec la droite une arcade autour
de la veine cave : unie de fes branches remonte dans
le péritoine , accompagne le nerf phrénique, & va
au péricarde, qui en reçoit d’autres filets qui s’y
rendent par de petites ouvertures du diaphragme : le
tronc perce le plan tendineux inférieur, & fait dans
la furface thorachique du diaphragme une grande
Arcade, avec l’artere phrénique gauche, le long du
bord de l’aponévrofe. Les branches qui vont aux
chairs nées des côtes, ont plufieurs communications
avec les branches des arteres mammaires.
La branche droite de l’artere phrénique droite eft
poftérieure ; elle va aux chairs coftales poftérieures,
aux capfules rénales, au foie : elle communique
avec les arterès lombaires & avec les intercoftales :
fes branches antérieures vont à l’aponévrofe, & forment
l’arcade dont nous avons parlé,.avec la branche
gauche : quelques filets fe rendent au péricarde.
La phrénique (gauche donne des branches aux
appendices oefophagiennes, à l’oefophage , aux capfules
rénalesaux paquets de fibres nés des dernieres
côtes. Elle fe divife : la branche droite fait avec la
branche gauche de la phrénique droite, une grande
arcade, par le bord'de l’aponévrofe ; elle fe termine
aux branches coftales antérieures, & s’unit plufieurs
fois avec les arteres mammaires. Quelques filets de
cette branche fuivent le ligament fufpenfoire du foie,
& d’autres, vont au mufele tranfverfal du bas-ventre.
La branche gauche de l’artere phrénique gauche
Tome II.
dcjntië dés branches à l’oefôphage & aux capfules
renales ; ellë paffe par l ’aponévrofe, pour fe rendre
à la partie des mufcles du diaphragme, qui vient
des côtes les plus inférieures & des lombes : elle
communique avec les arteres intercoftales & avec
les lombaires.; elle donne des branches au foie Sc
à la rate.
D ’autrés branches artérielles confidérables vont
au diaphragme, fans qu’on les ait prefque connues.
Les arteres mammaires y donnent pouf le moins
deux branches, depuis le quatrième & le cinquième
intervalle des côtes ; & pendant que les troncs
defeendent derrière les cartilages des côtes, ces
branches vont au péricarde, au foie * & aux chairs
coltales fuperieures du diaphragme.
Une autre branche encore plus grande naît dans
le fixieme ou feptieme intervalle,! elle donne des
branches âu ligament fufpenfoire du foie, aux chairs
coftales du diaphragme, & fait des anaftomofes avec
des branches de la phrénique»
Le petit filet qui accompagne le nerf phrénique ,
& que tous les auteurs ont indiqué , ne mérite
prefque pas d’être nommé.
L artere intercoftale aortique fixieme, la feptieme*
la huitième & la neuvième donnent des branches
aux chairs coftales. La première , fécondé &c troifieme
intercoftale en fournit aux dernieres chairs
coftales, aux lombaires * aux appendices»
Les appendices ont d’autres arteres qui naiffent
du tronë de l’aorte.
On voit que les arteres de Ÿîùiêtvewt à\x'diaphra-
gme partent des phréniques * & celles de la circonférence
des différens troncs dont nous avons parlé.
Il en eft de même des veines» L’intérieure du
diaphragme reçoit quelquefois un tronc particulier,
deux & même quatre troncs veineux, la phrénique
qui fort de la veine-cave , & quelquefois l’une des
hépatiques : on les a vu naître dans la poitrine
même, Sc en fortir par un trou particulier, à côté
. de celui de la veine-cave»
Ces veines fuivent en général les arteres, &
donnent des branches pareilles à l’oefophage, au
médiaflin, au péricarde, au foie , à la rate. Ces
dernieres branches entrent dans ces vifeeres pouf
les ligamens. Elles communiquent avec les mammaires,
l’azygos & la veine-porte.
D ’autres veines de la circonférence du diaphragme
naiffent des intercoftales, quf font des branches de
l’azygos, des capfulaires, des rénales , des mammaires.
Ces différentes branches communiquent avec
les phréniques ordinaires.
Il en eft à-peu-près de même des nerfs du diaphragme,
avec cette différence, que les nerfs fupé-
rieurs qui defeendent le long du péricarde , font
beaucoup plus confidérables que ne le font les
vaiffeaux fangtiins, dont ils font accompagnés.
On a donné le nom de nerf diaphragmatique à un
cordon né dans le èou. Sa première origine vient
par un filet de la communication des riërfs de la
huitième & de la neuvième paire du cerveau avec
la fécondé & la troifieme paire cervicale. Cette
racine eft un peu difficile à cOnferver , quand on
enleve le fternum, là clavicule & la première côte ,
ce qui peut l’avoir fait» mécpnnoître. Elle défeend
avec le mufele fternohyoïdien, & ne fe joint au nerf
diaphragmatique des auteurs, que dans la poitrine,
&C même- quelquefois à une petite diftance du diaphragme.
Les premières racines plus connues du nerf
phrénique viennent du troifieme cervical, ou de
l’arcade qu’il fait avec le quatrième : cette racine
ne fe trouve pas dans tous les fujets; c’eft un filet
long & grêle.
Une autre racine plus groffe & plus courte vient
X X x x ij