
d’un verd-rougeâtre, jettant de; chaque articulation
au-deffous des feuilles de petites; racines
fibreufes blanchâtres , longues, de trois à fix lignes ,
indépenda niment de la maître de racine qui a,un pouce
à un pouce te demi de longueur fur une ligne de
diamètre , ôcqui eft blanche & très-ramifiée.
Ses feuilles font oppofées. deux à deux , te dif-
pofées parallèlement fur un même,plan, elliptiques ,
pointues par les deux bouts , longues de quatre
lignes, une fois moins larges , charnues, très-épaif-
fe s , verd-d’eau , lifles, luil'antes, en t iè re s fànS'nervures
fenfibles , attachées près-à-près fans pédicule
fur les tiges.
Les fleurs fortent folitairement du bout des branches
, oii elles font fefliles entre deux feuilles dont
elles égalent la longueur qui efl de deux lignes.
Elles font hermaphrodites, jaunes, pofées fur l’o vaire
, te confident en un calice de deux feuilles
vertes , charnues, oppofées , caduquesen une corolle
monopétale, à tube très-court de,quatre divi-
fions obtufes , pofée fur l’ovaire , te en huit .étamines
jaunes de même longueur que la corolle , à
la racine de laquelle elles lont attachées. L’ovâire
efl: ovoïde , pointu , petit , furmonté par un ftyle
partagé en quatre ftygmates .cylindriques , velus,
qui en couronnent le fommet.
Cet ovaire en mûriflant devient une capfule ovoïde
, membraneufe, petite, d’une ligne te demie de
diamètre , de moitié moins large , verte d’abord ,
enfuite jaunâtre à une loge, marquiée circulairement
à fon milieu d’un fiilon par. lequel elle s’ouvre horizontalement
en deux valves ou calottes, & contient
feize à vingt graines petites, noires, taillées
en rein, chagrinées, attachées en tous fens par de
petits filets autour d’un placenta en colonne ovoïde
libre, élevée fur le fond de la capfule.
Culture. Le boin goli croît communément dans les
terres fablonneufes du Malabar.
Qualités. Il efl fans odeur & fans faveur.
Ufages. On l’emploie en décofrion dans le petit
la it , pour diflîper cette tumeur des pieds, fi commune
aux Indes, te qu’on appelle todda vêla.
Remarque. On fait que le pourpier efl: à la tête
d’une grande famille des plantes , dont le principal
caraêtere efl de porter les étamines fur la corolle
ou fur le calice, & plufieurs graines dans chaque
loge de leurs fruits: elles font auflî pour l ’ordinaire
très-charnues te fucculentes. Voyeç nos Familles des
fiâmes , volume I I , page 24a. ( M. Ad a n s o n .')
BOIN K A K E L Y , f. m. (Hijl. nat. Botaniq.) nom
Brame d’une plante du Malabar, qui tient le milieu
entre l’elleborine , epipaclis, & le fatyrium, te qui
efl très-bien gravée, avec la plupart de fes détails,
fous le nom Malabare katou-kaida 'maravara, qui
fignifie parajite du kaida fauvage, par Van-Rheede,
dans fon Hortus Malabaricus, volume X I I , page S i ,
planche XXV I.
D’une efpece de bulbe ou bourgeon conique de
trois à quatre pouces de longueur fur une fois moins
de diamètre, verd-brun, lifle, luifant, ftrié, à chair
vifqueufe verte &fibreufe, garni en bas d’unfaifceau
de douze à quinze racines blanches, cylindriques, longues
de cinq à fix pouces, pndées, de trois à quatre
lignes de diamètre, charnues,vifqueufes, avec un filet
ligneux au centre , s’élèvent trois feuilles radicales
triangulaires, droites , longues de trois pieds fur un
pouce de diamètre , pliées en gouttière triangulaire
comme celles du.fouchet, cyperus, ou de la fagette,
fagitta, vertes , lifles, luil'antes , roides, droites ,
caffantes, relevées de fix nervures longitudinales,
pleines intérieurement d’un fuc vifqueux, & qui
font une gaîne entière autour du bourgeon qu’elles
enveloppent entièrement.
Du centre de ces feuilles s’élève droit une ti<*e
! cylindrique de trois pieds de longueur* comme lèâ
feuilles , te de trois à quatre lignes au plus de dia-
metee,, ve r te , lifle , luifante $ portant deux à trois
petites feuilles triangulaires engaînëes, peu faillan-
te s , te formant dans' fa troifieme portion vers fort
extrémité, un épi de 25 à 30 fleurs, longues de près
d un pouce, portées horizontalement ou péiidantes
fur un peduncule cylindrique , une fois plus court *
qui efl accompagne d’une écaillé une fois plus courte
que. lui.'
: Chacune de ces fleurs efl hermaphrodite, & pofée
entièrement fur l’ovaire. Elle confifle èn tin calice
à.fix feuilles-inégales y dont trois extérieures te trois
intérieures , difpofées: fur deux rangs, verd-bruneS
.ou rougeâtres, extérieurement, verd-claires, blanches
& rougeâtres intérieurement, veinées te tachées
de jaune , dont la fixieme forme''une efpece
de cornet fimple* entier., cilié de poils blancs, te
creufé à.fa partie inférieure en un éperon conique,
recourbé en haut en crochet long de deux lignes
environ. Au centre de la fleur s’élève une étamine
à filet épais couronné d’une anthere à deux loges,
te réunie au dos du ftyle de l’ovaire qui a un rtig-
mate verd-creufé en cuilleron au-deffous de l’an-
there.
L’ovaire n’eft pas d’abord fenfiblement différent’
du peduncule de la fleur, mais en mûriflant il devient
urie capfule ovoïde, longue d’un pouce & demi,
prefque deux fois plus, courte, à trois angles te fix
côtés.,. verte d’abord, lifle, luifante, enfuite brune-
à une loge , s’ouvrant en trois panneaux qui fe fé-
pàrent entre les trois côtes principales qui relient
à jour comme la carcafle d’une lanterne. C’eft à ces
trois côtes que font attachées deux à trois mille
graines brunes, femblables à une pouflîere ou à une
fciure de bois, lenticulaire, bordée d’une membrane
qui s'étend fur leur longueur.
Culture. Le boin kakely croît au Malabar , tantôt
fur la terre , tantôt fur le katou kaida, c’eft-à-dire
fur le kaida fauvage, fur lequel il efl parafite. Il vit
long-tems. Son bourgeon fleurit te ffuélifie deux à
trois fois dans la meme année , te périt enfuite en
produifant à fon côté un nouveau bourgeon.
Qualités. La fixieme feuille de fa fleur qui efl à
éperon, a une odeur très-fiiave ; fes autres parties
n’ont pas d’odeur mais une faveur un peu
faline.
Ufages. Le bourgeon pilé de cette plante, s’applique
en cataplafme fur les tumeurs te apoftumes qu’il
fait aboutir fans douleur ; il guérit aufîi, mêlé avec
le fang de chien, les brûlures faites par le feu, l’huile
bouillante ou la poudre jà canon. Les feuilles ont
la même vertu. Sa poudre prife intérieurement te
appliquée extérieurement, chaffe le venin.
Celui qui croît fur l’arbre de la noix vomique,
appellée kansjira, efl amer, lâche le vent te provoque
la bile. Les pieds qui naiffent fur l’arbre , ap-
pellé arbre de Java, arbor Java, font fébrifuges,
tuent les v ers, fortifient le ventricule , diflïpent les
vents.
Remarque. Le boin kakely a quelques rapports
avec l’elleborine , epipaclis te le fatyrii/m , te doit
faire un genre particulier dans la famille des orchis,1
Voye£ nos Familles des plantes, vojûme I I , page yo.
(Af. A d anson.')
BOIN TULASSI, f. m. (jHijl. nat. Botaniq.) nom
Brame d’une plante de la famille des falicaires, affez
bien gravée avec la plupart de fes détails par Van-
Rheede dans fon Hortus Malabaricus, volume X ,
p. 183y planche X C I I , fous le nom Malabare, katu-
tumba te kattu-tuntba, qui veut dire tumba fauvage ,
ou cataile fauvage, félon J. Commelin, qui l’appelle
nepeta indicafylvefrisflore purpureo fpicato, dans fes
notes.
Cette plante s’élève droite fous la forme d’un
buiffon fphéroïde d’un à deux pieds de hauteur, un
peu moins large , compofé de deux à trois paires
de branches oppofées en croix , fubdivifées en une
à deux branches alternes de deux lignesde diamètre
, quarrées, ftriées, verd-blanchâtres, couvertes
de longs poils blancs.
. Sa racine efl cylindrique,tortueufe, longue de trois
à quatre pouces, de trois lignes de diamètre , très-
ramifiée, ligneufe, roulTâtre.
. Ses feuilles font oppofées deux à deux en croix,
quelquefois comme alternes près des fleurs, elliptiques,
pointues aux deux bouts, longues d’un pouce,
une fois moins larges, dentelées fur leurs bords
de vingt denticules de chaque c ô té , relevées en
deflous d’une côte ramifiée en quatre ou cinq paires
de nervures alternes, te portées horizontalement
ou pendantes fur un pédicule demi-cylindrique ailé
très-court.
Les fleurs font difpofées au bout des branches en
épis compofés de quatre à douze étages chacun ,
de dix à douze fleurs difpofées circulairement , te
portées fous un angle de cinquante dégrés fur un
péduncule cylindrique une fois plus court qu’elles.
Chaque fleur efl hermaphrodite , longue de deux
lignes , purpurine te pofée au-deffous de l’ovaire
fans le toucher. Elle confifle en un calice rougeâtre
cylindrique d’une feule piece entière, prefque une
fois plus longue que large , tronquée fur fes bords ,
velue intérieurement te perfiftente ; en une corolle
à cinq pétales purpurins , petits , orbiculaires, placés
fur les bords du calice fans le déborder, te en
cinq étamines de même longueur, attachées de même
au tube du calice fans le déborder. L’ovaire efl au
centre du calice porté fur un difque cylindrique ,
étro it, élevé te furmonté d’un ftyle cylindrique ,
terminé par un ftigmate fphérique velouté finement.
L Ovaire en mûriflant devient une capfule fphéroïde
d’une ligne de diamètre , rouffâtre à une loge , contenant
trois à cinq graines, noires, ternes, attachées
autour d’un petit placenta élevé au fond de la
capfule.
Culture. Le boin tulaffi efl: annuel, te croît au
Malabar dans les terres fablonneufes.
Qualités. Toutes fes parties ont une odeur forte
& agréable. Ses feuilles ont une faveur un peu
amere.
Ufages. Les Malabares la font frire dans l’huile te
l ’appliquent ainfi dans les oreilles, pour appaifer les
douleurs de tête & les migraines les plus infuppor-
lables..
Remarque. Quoique J. Commelin regarde le boin
tulafji , comme une efpece de cataire, nepeta , il
efl: facile de voir que cet auteur fe trompe , te que
cette, plante vient dans la famille des falicaires oiz
elle doit former un genre particulier voifin de celui
de la falicaria. Voye^ nos Familles des plantes,
volume I I , page 234-. ( M. Adanson. )
BOIS, ( Teinturerie. ) Recep te pour teindre le bois*
Prenez deux pintes de bon vinaigre , deux livres
de limaille de ferrurier, un quarteron te demi de
noix de galles caflees, un quarteron & demi de vert-
de-gris, un quarteron de couperofe blanche ou
verte ; mettez le tout dans un p o t , ou dans une
bonteille. de verre bien bouchée, & le mettez fept
ou huit jours au foleil, puis l’appliquez.
Pour faire du noir d noircir le bois.
Il faut prendre une demi-livre de noix de galles
concaffées,6c la faire bouillir dans un pot avec demx-
quarteron ou trois feuillettes d’eau , jufques à la
coniomption de prefque la moitié de cette eau, il
en faut frotter le bois avec un gros pinceau.
Après il faut prendre une livre & demie de limaille
de fer , quatre onces, vitriol romain, une onié
gomme arabique* .& autant d’écorce déliée de limon*
Le tout bien pilé , ferez infufer dans un demi-
quarteron de bon vinaigre. Et quand cela aura infufé
un jour, Vous en frotterez avec je même pinceau
le bois fur lequel vous aurez déjà appliqué l’eau
avec la galle:.il viendra fort noir, mais il faut y
paffer trois ou quatre fois de l’uh & de l’autre , te
chaque fois après que le tout fera fec, frottez ledit
bpis avec une poignée de fanguine, te la derniers
fois frottez bien ledit bois avec de la cire neuve
qui le rendra fort luifant. ( Article tiré des papieis
de M. de Ma i R AN. )
BOIS DE PLOMB , ( Botanique. ) en latin firca ,
les Anglois l’appellent en Amérique leatherwood,
à caufe de fa légéreté : le nom françois lui efl donné
par antiphrafe.
Caraclete générique.
La fleur efl: un tube monopétale., dépourvu dé
calice, elle a huit étamines plus longues que le
pétale : l’embryon devient une baie qui contient une
femence unique.
D’après ce carafrere il efl aifé de fe convaincre
que le dirca ne différé en rien des daphne , thime-
leas garous ou Æoij-gentils : la légéreté de fon bois
& la forme des feuilles offrent de nouveaux traits
de reffemblance ; te l’on a réuni des plantes bien
plus diffemblabies.
Je l’appellerois volontiers, daphne à feuilles larges,
ovoïdes & obtufes , 6* à longues étamines* -
Daphne foliis lads oblongis yfiàminïbus longiöribusi
^ Cet arbriffeau croît de lui-même en Amérique \
où il ne s’élève guere qu’à quatre ou cinq pieds ;
fes fleurs font d’une couleur herbacée fort pâle, te
paroiffènt avant les feuilles : il n’y a que l ’amour
de la variété ouïe defir de faire des collerions qui
puiffent lui trouver quelque mérite.
Il fe multiplie, comme les daphne, par les graines
qu’il faut ferner dès qu’elles font mûres ; elles lèveront
le printems fuivant * finon vous ne verrez pa-
roître vos jeunes dircas qu’un àn après*
Cette plante veut un fol humide te un emplacement
ombragé. On peut en faire des marcotes ; mais
elles ne s’enracinent que la fécondé année.
J’ai un vieux pied de dirca qui a quelques Purgeons.
Je fuis prefque fûr qu’on pourroit le greffer
fur le garou commun. ( Af. le Baron d e Ts c h o u d i . )
* § BOITZENBURG, ( Géogr. ) fituée fur l ’Elbe ;
te Bo tzen bo urg , fituée fur l’Elb e , font une
feule te même ville d’Allemagne. Lettrés fur VEncyclopédie.
BOLAM, f. m. ( Hiß. nat. Ichthyôlog. ) poiffoii
de la famille des fpares, très-bien gravé te enluminé
fous ce nom par Coyettau/20. go de la fécondé
partie de fon Recueil des poijfôns, d}Ambôine.
Il a le corps fort court, peu comprimé, peü äpplati
par les côtés , mais renflé comme une boule ; la
tête courte, la bouche grande obtufe, les yemé
grands.
Ses nageoires font au nombre de fèpt, favoîr *
deux ventrales médiocres quarrées , au-deffous des
deux peétorales , qui font triangiilaires médiocres ;
une dorfale très-longue plus baffe devant que derrière
, à douze rayons ; une derrière l’anus plus
iongue que profonde ; enfin une à la queue fourchue
jufqu’au tiers feulement de fa longueur. De ces fept
nageoires deux feulementfont épinèufes , favoir la
dorfale qui a fept rayons épineux, te l’anale.
La couleur dominante de fon corps efl un bleu
clair fur les côtés & noirâtre vers le dos. On voit
une tache rouge en demi-lune à chaque côté de la