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Les commiflaires ordinaires pourvus de charges
ont, outre leurs gages , 4000 liv. d’appointe
snens -, 547 liv. 10 fous pour le fourrage de deux
chevaux qu'ils doivent avoir *, un logement bien
payé , & des gratifications toutes les fois qu’ils
fuppléent les ordonnateurs, ou qu’on leur donne
quelque eommiffion particulière , ce qui arrive
très-fouvent.
Les commiflaires ordinaires qui n’ont point de
charge , jouiffent des mômes avantages que le
refie des commiflaires , mais ils n’ont que 34®°
liv. d’appointemens. On croiroit, à cette différence
dans les appointemens, que parce qu’un commîf-
faire n’a point payé fa charge au roi, il a moins
d’ouvrage à faire auprès des troupes.
Les fix commiflaires furnuméraires ont 12.00
liv. chacun, les fix élèves 800 liv.
Les devons des commiflaires des guerres font
de deux efpèces. Les premiers font relatifs à la
comptabilité du département de la guerre -, les fe-
-conds à la police des corps militaires.
La comptabilité du département de la guerre
eft divifée en deux parties : une qui a pour objet
les dépenfes locales & intérieures des provinces-,
l’autre les dépenfes générales & particulières
de chaque divifion militaire & de chaque corps.
Les premières de ces dépenfes font arrêtées par
les commiflaires ordinaires employés dans les provinces
, & ordonnancées par les intendans -, les fécondés
font de même arrêtées par les commif-
faires ordinaires, & ordonnancées par les commif-
faires ordonnateurs.
. Les commiflaires des guerres doivent paffer en
revue toutes les troupes du roi, les invalides,
les foldats penfionnés, & les maréchaufiées*, ils
doivent arrêter les avances faites dans les provinces
aux ioldats des troupes du roi i l s doivent
tenir la main à ce que les troupes foient bien
étaèlies dans les garnifons & les quartiers qui
leur font aflignés; que les fournitures, les lits,
les meubles & les uftenfiles foient entretenus
avec f o i nque les vivres , les hôpitaux , les
fourrages & les autres objets relatifs au fervice
foient bien adminiftrés ; ils doivent veiller fur
lès qualités & fur les quantités des fournitures
qui font faites aux troupes, par les villes , les
provinces , & les entrepreneurs ; recevoir &
écouter les plaintes qui leur font faites par les
foldats ou les corps militaires, & prendre les
mefures les plus promptes pour les faire ccfier -, ils
doivent drefler des procès-verbaux des plaintes
qu’ils reçoivent & des vifites qu’ils ont faites
en confequence, mais toujours en préfence des
parties intéreidées , ils envoyant les procès-verbaux
qu’ils ont drefiés au com mi flaire ordonnateur
, au fecrctaire d’dtat de la guerre, au commandant
dé la province, & à l'officier général
commandant la divifion.
Nous n’entrerons point ici dans tes détails
relatifs à la manière dont les com m if la ir e s des
g u e r r e s font leurs revues & remplirent le .refte
des fondions qui leur font confiées. Ces détails,
aufii nombreux que faftidieux doivent être étudiés
dans une ordonnance rendue le sto.juin 1788 -,
mais il eft de notre tâche d’examiner s’il eft
vraiment poflible de fupprimer le corps des com-
m i fla ir e s d e s g u e r r e s , ainfi que beaucoup d’écrivains
militaires le penfent, 8 e que beaucoup de
perfonnes, qui voudroient économifer les finances
de l’état, le défirent.
S’il étoit poflible de fupprimer le corps des
c om m if la ir e s d e s g u e r r e s fans le remplacer , on
économiferoit chaque année environ 900000 liv. V
'S A V O I R ,
Appointemens de ■ vingt - trois
Fourrages de vingt-trois comm\
Appointemens de cent fept commif-
^ Appointemens de vingt commiflaires
Fourrages de cent vingt-fept
Logement ou gratifications des cent
vingt-fept commiflaires ordinaire* à
Six commiflaires furnumirairt
Six élèves, à -* . . . .
’. : 84,000 1.
i8,S88 1
. 46,000
428,000
68,000
69,532 1
Une preuve certaine que fi on ne peut détruire
ce corps on peut au moins le réduire , c’eft le
projet que le miniftre de la guerre a lu au
comité militaire de l’ aflemblée nationale j il y
annonce formellement qu’ il réformera un grand
nombre de com m if la ir e s d e s g u e r r e s . Mais -enfin
eft-il abfolument indifpenfable d’en conferver un
certaki nombre ? Les officiers généraux ne pourroient
ils point, s’ ils étoient tenus à réfidence ,
conflater la force des régimens ? les chefs des
corps ne pourroient-ils pas la conflater eux-mêmes
quelquefois ? les officiers municipaux ne pourroient
ils point la conflater fans ceffe ? ce n’eft
point un art bien difficile que celui de compter
des foldats , & d’inferire le nombre qu’on en.
voit. Les-fubdélégués paflent bien les revues des
invalides & des l’oîdats penfionnés -, les lieute-
nans de prévôt paflent bien celles de leurs brigades
; on n’ a d’ailleurs qu’ à compofer les ordonnances
militaires , de maniéré à ce que les régi-
mens n’aient aucun intérêt à être incomplets ,
ou , ce qui eft plus aifé , qu’à punir avec une févé-
rité effrayante le premier major qui portera dans
fes contrôles un feul homme de plus qu’il n’aura
fous les armes. Les officiers généraux étant réfi-
dens , les commandans des provinces étant de
même obligés à l’ervir , pourroient de même conf-
tater la quantité & la qualité des fournitures
faîtes aux troupes ; les officiers municipaux pour-»
roient entrer auffi dans cette furveillance^: obfer-
vons d’ailleurs que d,a moment où il n’y aura
plus une feule compagnie financière chargée de
l’approvifionnement des troupes , les foldats &
les officiers n’auront que très-rarement des réclamations
à faire. Ne leroit-il pas d’ailleurs pof-
fible de lier l’adminiftration militaire avec l’ad-
miniftration civile des provinces ? Rien ne feroit
plus aifé, & ce me femble plus utile. C’eft en
réunifiant les intérêts du foldat à ceux du citoyen ,
qu’on peut enlever la barrière qui , depuis un
demi-fiècle , fépare ces deux claffes de François.
Ce que j’ai dit de la police des corps militaires
eft également & plus particulièrement applicable
à la comptabilité générale & particulière
de la guerre. Dès le moment où le département
de la guerre auroit ordonné la conftruâion ou
la réparation d’un hôpital , d’un corps de cafer-
nes, d’un baftion , d’un magafin , d’une falle
d’armes, d’un arfenal, & c , l’officier général,
P.officier du génie , l’officier municipal de la cité
ne pourroient-ils pas en faire faire l’adjudication ,
en arrêter & ordonnancer.le paiement? Les officiers
généraux & les officiers municipaux ne pourroient
ils point de même vérifier & clorre la
comptabilité des régimens ? Ne nous faifons point
ilïufion : j’ai vu fouvent des com m ifla ir e s honnêtes
vérifier & clorre des comptes-, ils avoient, je
dois le dire , afléz de probité pour croire à celle
des autres hommes , & ils n’étoient jamais trompés
i j’ai vu auflî des c om m if la ir e s méfians vérifier
des caiffes , clorre des comptes -, eh bien , on
les eût trompés, & peut-être même les trompoit-
on. Non , non , ce n’eft point en multipliant les
furveillans qu’on parviendra à éclaircir la comptabilité
militaire, mais c’eft en Amplifiant cette
machine compliquée. Voyèi C o m p t a b i l i t é .
Si l’on fe réfolvoit à fupprimer le corps des
c om m if la ir e s d e s g u e r r e s , il faudroit pourvoir au
renibourfement de leurs finanoes , qui s’élève a
environ 13 millions, & au traitement que l’on
ne pourroit s’empêcher de leur donner. On pour-
roit, pour remplir ce double objet , laiffer fublifter
en dépenfes annuelles fur l’état, les 1,419,445 1.
qur font aflèélées aux c om m if la ir e s d e s g u e r r e s , juf-
qu’au moment où toutes leurs charges feroient
rembourlêes, & former une caiffie d amortifiément
avec la portion de leurs traitemens ou appointemens
qu’on fapprimeroit : ainfi on parviendroit ,
dans moins de quinze ans , à libérer l’état des
13'millions qu’il doit aux c om m if la ir e s d e s g u e r r e * ,
& vers la même époque on n’auroit plus à payer
pour cet objet que de foibles penfions de retraite.
Quinze ans font longs pour un homme, mais ils
font bien courts aux yeux d’un adminiftrateur qui
aime le bien , & qui regarde les fociétés politiques
comme des individus dont la durée eft fans
bornes.
COM M IS S IO N . Suppl. Des lîeutenans obtiennent
quelquefois la e om m iff io n de capitaine •,
des capitaines celle de major ; des majors celle
de lieutenant-colonel eu de colonel.
Il a été fouvent décidé que le lieutenant qui
n’étant- pas le premier de fon corps à pafler à
une compagnie , obtient une eom m iffion de capitaine
, ne peut, pendant qu’il eft lieutenant ,
prétendre dans fon régiment à aucun commandement
en qualité de capitaine-, mais cet officier
doit-il, - qu^nd il a été nommé à une com-
1 pagnie , commander & prendre fon rang d’a-
) près la date de la première ' eom m iff io n qu’il a
obtenue, ou d’après les lettres de paffe qu’on
lui donne ? cette quèflion ayant été réfolue,
tantôt en faveur du lieutenant , tantôt contre
lu i, doit être placée au rang des queftions- in-
décifes & de celles qu’il importe de réfoudre.
Le légiflateur qui fera chargé de prononcer,
flottera, fans doute , dans l’incertitude : « Si
je donne, dira-t-il, au lieutenant lé rang fur
ceux de fes camarades qui étoient plus anciens
que lui, je lèfe réellement ceux-ci, car je leur
donne un commandant que, d’après nos principes
militaires, ils ne devroient point avoir ;
d’un autre côté , fi je ne donne point le rang;
au lieutenant, je rends vaine la eom m iff io n que
c e t officier a obtenue ». Si à ces premières réflexions
le legiflateur joint celles que nous
ayons inférées dans la feétion 7 <3,e notre
article C a p i t a i n e , fon incertitude deviendra
plus grande encore. L’extrême difficulté qu’on
éprouvera à dénouer ce noeud, déterminera , je.
penfe, à le trancher, & à ordonner qu’on ne
mettra plus à l’avenir les com m iflw n s expeétatives
au rang des récompenfes. Ces ç om m if lt c n s ne
peuvent en effet produire que du mal. V o y e ç
les articles C a p i t a in e s & R é c o m p e n s e .
COMPAGNIES AUXILIAIRES. Par une ordonnance
rendue le 25 mars 17765 le foi avoit;
créé dans chacun des ~ régimens de fon armée,
une c om p a g n ie particulière , défignée par le.
mot a u x i l ia i r e . Cette c om p a g n ie étoit dertinée
à faire les levées néceffaires pour complerter le
corps auquel elle étoit attachée , à fervir de
dépôt aux hommes de récrue faits par les dif-
férens officiers, & à former les uns S^les autres.
Cette c om p a g n ie devoir être compofée ~du meme
nombre d’officiers & de bas-officiers que les.
autres -, “le nombre de fes foldats devoit être-
proportionné aux befoins du régiment -, elle
avoit un quartier fépàré de celui du corps auquel
elle appartenoit, & fouvent très - éloigné,
car les régimens avoient le droit de choifir le:
quartier de ces c om p a g n ie s .
Cet établiffement , infiniment fage à beaucoup
d’égards , & qui pour être excellent n’eût ea
bel'oift que de quelques légères modification* , ne