
Cette nouvelle formation produiront une économie
de plus de 3 , 000,000 de liv ., & fourniroit
par epnféquent à une augmentation de paye pour le
corps, entier , ou à lever un nouveau régiment ,
où mieux encore à acquitter une portion de la
dette -de l’état.
Mais cet amalgame feroit-il aufli lage fous
l’afpççt militaire , qu’il l’efl fous l’afpeâ fifcal.
Oui fans doute il le feroit. Les c h à f f tu r s à p i e d 8c à c h e v a l font deflinés à faire lè même fer-
vïcé ; ils font deftinés à marcher enfemble ; ils
doivent fe protéger mutuellement : or je demande
fi les membres d’un' même corps ne fe fecourront
point avec plus de promptitude , ne combattront
point avec plus de valeur quand ils feront réunis
fous lè même chef, quand ils porteront le même
nom , les mêmes couleurs , quand ils auront le
même èfprit, que s’ils relient féparés ?
C’efl: aux militaires qui ont fait une étude particulière
des troupes légères à décider cette queflion :
tout ce que -je puis dire , c’efl que tous les écrivains
qui ont traité des troupes légères demandent
tous des corps mi-partie infanterie & mi-partie
cavalerie , & qu’ils défirent que l’amalgame des
deux armes ait été fait & confolidé avant le
moment de la guerre. •
. C H A T IM E N T M IL IT A IR E . C’éftdans
lè paragraphe 7 de notre article C o nsigne qu’on
trouvera ie£ 'détails relatifs aux châtimens militaires
y 8c des réflexions fur ies principes qui
doivent leur fervir de bafe. .
CHAUFFAGE DES TROUPES. Fqyq l’article
B o i s . -
CHAUSSE DE MAILLE. L e s c h a u ffe s d e m a i l l e
étoient une arme dëfenfive-, elles confifloient en
une efpèce de haut de chauffe fait de m a i l l e s ,
ou de ■' petits anneaux de fer-, elles fe mettoient
par deflus, le haut de chauffes.
CHEF.-.Ce mot a , dans le vocabulaire militaire,
plufieurs acceptions différentes ; il lignifie
quelquefois général d’ armée, mais on ne l’emploie
guèrés avec cette frgnrficaticn que précédé
des- mots Commandant.
C hef de b a t a il lo n . Le c h e f d e b a t a i l lo n efl‘
un officier placé immédiatement après le major
ê c avant les capitaines.- V o y e { Gom.mand.a n t
DE B A T A IL LO N ..
C hef de . ch am b r é e . Le c h e f d e ch am b r é e eff
ordinal,rfement ou un des fergens , ou- le- plus,
ancien dès. caporaux qui couchent d&jis la même
chambre. Le c h e f d e ch am b r é e a fur tous les-
hommes, qui logent avec lui une autorité particulière
8c plus- immédiate^ que fur le refie. des.
de chef de corps,, le colonel ou- meflre de camp,
le lieutenant - colonel 8c le major. F o yq les
articles que .nous ayons confacrés à chacun de
ces officiers *, nous y avons parlé de leurs devoirs
foldats de fa compagnie \ il efl: chargé d?en. faire
les appels.
C he f de corbs. On comprend fous Je nom .
& de leurs droits, de leurs vertus 8c de
leurs connoiflances»-
C hef de f il e .' Le c h e f de file efl le premier
foldat de chaque file : c’efl la taille feule qui
donne aujourd’hui., parmi nous , le rang de c h e f
de f ile , car c’efl du tiers des foldats les plus
grands que les chefs de f ile font compofes. Cette
manière de régler les rangs prouve évidemment
que nous fa enflons tout, même le bon & l’utile,,
au coup d’oeil , à la parade, à la grâce -, rien
n’efl cependant plus mal v u , fous tous les af-
peéts, que cette manière de ehoifir les chefs de
f ile : placer au premier rang les hommes les plus
grands , c’efl mettre les plus petits , qui. font,
au fécond , dans l’abfo-lue ou prefque abfolue
impofîibilité de faire feu -, il n’efl perlonne qui
n’ait fait cette remarque ; il n’efl prefque . per-
fonne qui ne l’ait rendue publique , & cependant
nous perflflons à donner à un foldat la tête-
d’une f ile parce qu’il efl grand. Ne confulter
que la taille pour former le premier rang, c’effc
s’expofer encore à voir une colonne entière s’arrêter
fur le chemin de layi&oire -, car leshommes.
dont la taille efl la plus liante ne font pas toujours
ceux dont la bravoure efl la plus: grande-
Les chefs de f ile devroient donc, au lieu d’être:
nommés par la taille , l’être ou par un mérite
guerrier , ou par l’ancienneté qui le fuppofe 5
& qui, dans les foldats, le donne prefque toujours-
' Nos troupes, je l’ai dit quelque part, auront
■ j’en conviens , l’air d’un jeu d’orgues.,, mais-
‘ elles feront mieux organifëes V elles flatteront
moins le coup-d’oeil, mais elles feront vraiment
plus terribles ; & c’efl là fans doute l’objet
qu’on doit avoir toujours en vue. On peut faire-
j quelques, objections contre, ce que nous venons.
de propofer , mais elles font fi ai fée s à. lever,
r que.nous ne croyons, pas devoir nous y arrêter..
Si l’on prenok le parti de choiflr les che fs de.
f ile au mérite,, ou au moins à l ’ancienneté, on.
: pôurroit tirer de ces c h e fs quelque parti- pour la.
difeipline ; on pourtoit leur confier une certaine,
autorité fur les hommes. Je leur file on pour-
r-oit les obliger de répondre perfônnellement dè.
: la tenue, de l’armement, de l’équipement, dé.
l’habillement de ces. hommes. Le c h e f de. f ile ,
n’étant chargé que de deux hommes., pourroit
; fans, beaucoup de peine , les. furveiller dans, tou
lès inflàns. Ces. trois hommes mangeant au .mêmes
ordinaire, couchant dans-la même chambrée^,
faifâne le fervice enfëmble répondre ient. les,
uns des autres, & feroient bientôt liés par une::
. amitié qui- au r oit ri éceffaireme n t des fuites* heur-
reufes. F o y q A m it ié .
C hef d’ o r d in a ir e , Le c h e f S ordinaire effc
un caporal défigné par le capitaine ; il efl chargé
de recevoir des mains du fourrer , ou plutôt du
lieutenant de femaine, le prêt des hommes.qui
mangent avec lui -, d’acheter tout ce -qui efl né-
celVaire a la nourriture de ces hommes -, de tenir
par écrit un compte exaét de toutes les dépenfes
qu’il fait pour cet objet : il doit encore mettre
par écrit le compte du linge que fon ordinaire
donne a blanchir j recevoir ce linge lorfqu’il efl
blanc & fec , le compter & le diflribuer : tout
ce qui fe perd ou s’égare efl remplace aux frais
du caporal c h e f d ? o r d in a ir e .
f-'n des emplois fubal ternes des plus difficiles
à bien remplir efl celui de c h e f d ’o r d in a i r e • un
bon c h e f efl un homme précieux , un homme
qu’on ne peut trop eftimer, pour lequel on ne
peut avoir trop d’égards ; il leur faut beaucoup
plus d’adreffe , de. foin 8c d’activité qu’au refie
des caporaux. C’efl. parmi les c h e f s d ’ o rd in a ir e -
qu’on doit prendre les fergens & les maréehaux-
des logis. 11 faut, pour avoir une jufte idée de la
différence qu’il y a entre un bon & un mauvais
c h e f d ’o r d in a i r e , fe tranfporter dans nos quartiers
a l’heure /‘des. repas y la quantité , de foupe
dont chaque gamelle efl remplie , l’abondance
des légumes & la quantité de la viande feront
connoîtré cette différence. Le c h e f d ’o r d in a i r e
efl prefque toujours che’f de chambre. V o y e [ ce
mot. Koygr encore les articles Caporal & Ord
in a ir e . .
CHEMIN. ( fuppl. ) L’auteur de. l’article c h e -
mip. nous a donné, d’après M, Boulanger, une
idée de rutilké d§S; des opérations qui
précèdent leur conflruétion , & des différons ouvrages
qui concourent à leur réparation ; mais
comme il a omis de nous Faire connoîtré les
maximes militaires relatives aux chemins & de
parler de la manière d’appliquer les troupes à la
eonfeétion 8c à la réparation des grandes routes,,
objet qu’on doit naturellement chercher & trouver
dans un dictionnaire- raifonné de l’art militaire,
nous allons nous occuper ici du premier de ces
deux objets., renvoyant le. fécond, au mot t r a v
a u x *
M a x im e s m i l it a i r e s r e la t iv e s aux. chem ins *.
Un général fage doit connoîtré par lui-même,.
8c de la manière la. plus, détaillée, l e s . c h em in s
qui, condnife.nt, au. but. de fon expédition, ou ,
a?il efl obligé de s’en rapporter à d’autres, il
doit confulter des. gens, d’une fidélité éprouvée,
8c par.ticu ièrenient, des gens, du pays. Ce n’efl:.
qu’en comparant les. differens rapports qu’on lui.
fera , qu’il trouverai la vérité. V o y e z l’Empa-
teur. Léon ,. par Maizeroi, tome page 67 &
z ^6 Géfar,. tome 1* ,, page 42 Polibe: commenté
par FolardJ, tom. x,, pag*, i;8jr tom’. 6 .
I f r -
Les c h em ih s les plus beaux, les plus découverts,
font, quoique les plus longs, les meil-
leurs pour une_ armée. Un grand nombre de généraux
ont éprouvé la vérité de cette maxime.-
V o y e [ la Ciropédie, tome 1 , page 130 ; les
j maximes de guerre du maréchal de" B ko n inférées
dans les mélanges' d’une grande bibliothèque,
tome ff. page 147. L’armée de l’empereur
Gonrard fut défaite en 1148 par celle des
Turcs, parce qu’elle' ire mit pas cette maxime
\ en pratique. Voy e% le .tome 3 , page 12,8, de
l’hiftoire de France, de l’abbé Vélli. V o y e [ aufli
l’hifloire de Louis XII en Italie, année 1-507.'
Avant de fe déterminer fur le choix d’un champ-
de bataille , il faut avoir bien reconnu les c h e -1
m in s 8c même les fentiers qu’on a en tête , en-
queue & fur les flancs. Il en efl de même, pouf
le choix d’un camp.
Un c h em in peut être beau en général & n’être
pas propre à tel & tel objet particulier , comme:
à conduire l’artillerie, des bagages le maréchal
de la Meillerai l’éprouva en .7640. V o y e [ l’ei-
fai fur les batailles , par M. de Grimoard, tome. 1 #
page'85. .
Il faut, dans une guerre défenfive-,- rompre'
les c h em in s par où l’ennemi peut vènir à vous->
y faire des coupures de diftance en diftance y
y creufer des trous, des foffés •, les embarraffer'
par des abattis , par des chariots dont: on a-en--
foncé les roues, 8c qu’on a liés fortement en--
, fèrable. V o y e \ . l’empereur Léon , par Maizeroi ,
tome 2, page 74 -, Folard ,. tome 5,, page 23. y
la fcience des portes, tome i-, page 5.1 & 68 y
. les commentaires fur Montecuculi , tome 1 r
page 35.4, tome 2 , page 3,88 ; l’effai fur les*
batailles- par M. Grimoard, tome 1*, page. 87
, les- Maliens en agirent ainfi contre Alexandre.
V o y e ç l’hifloire univerfelie angloife, tom«- 13 y
! page 1-54* Les- Turcs employèrent c e s moyens*-
| pendant la campagne de 1677 ; le prince Eugène-
j pendant celle de 17134-; les Impériaux eft
1 ' Le roi de. Pruffe conièillok auffi-1 pendant • la
m êm e campagne, au général Fouquet, de ffàke
ulage.des mêmes moyens..
Le: c h em in qpe doit fuivré une; aVméè efl iff--
diqué par l’ëfpèce de troupe dans laquelle l’ennemi
efl fupériêur. Craffus. fut' défait par les-
Parthes po-ur n’avoir pas fuivi* le confeil que lui
donnoir Artabafe roi d’Arménie*, de- gagner'
: les. hauteurs , afin: de ne Te point compromettre-
contre la* cavalerie des' Parthes,, meilleure &
plus nombreufe que la flenne;.
; G?efl fur -tout-pour les, marches-de nuit que“
les. ‘ c f c m i n s doivent être bien reconnus & bien
, ; ouverts ; on doit , barrer- avec des arbres. ceux-
; qui. aBoutidént à. celui, que les-.colonnes-doivent
: tenir . quand' on. ne-, peut point- barrer. ainfi lest,
j c h em in s il. faut, y, 1 ailler-1 des- marques- de- con*^