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Quant aux- différentes manières de battre la
c a i j f e r v o y e i notre article b a t te r ie ; nous croyons
y avoir prouve qu’on devroit battre la caiJJ'e dans
toute l’armée françoife d’une manière uniforme-.
Il ne doit jamais être fait dans les places de
guerre d’aflemblée ou de- publication au fan de la
cloche ou du tambour, fans que le commandant
en ait été averti.-
Quand pour faire des recrues on veut faire,
battre la c a i jj è dans les villes où il n’ÿ a point
d’état major , on doit en obtenir l’agrément des
officiers municipaux : on doit avoir obtenu le
même agrément , avant . de faire , expofér les-
affiches qui annoncent que tel officier. eft* chargé
dé recruter pour tel' régiment.
C a is se .d’ a rm e s . Q.n donne ce nom à une c a ijfe
faite avec, des planches d’un bois léger , dans
laquelle on place , quand on voyage , les fufils
des hommes abfens par congé ou reliés dans les
hôpitaux. On.met lesffiufils dans les.c a ij fe s d 'a rm e s
fans prendre des précautions contre la pluie ,
l’humidité , aufli font - ils couverts de rouille
lorfqu’on les en retire : on ne veille pas non
plus à ce .qu’ils foient emballés, avec.foin , auiïi
là plupart en fôrtent-ils. cafles ou au moins détériorés
: aucun de ces.abus ne-feroit, je. le fais bien
capable , s’il étoit feul ,. d’arrêter la marche de
la machine militaire , mais ils là rendent moins
égale & moins sûre , & fur-tout.plus.difpendieufë.
Il y a ordinairement dix grandes caifl’es.d’àrmes.
dans chaque régiment d’infanterie : il feroit peut-
être plus avantageux qu’il ;y en eût. vingt
'petites.
CAISSON1-. Le mot caij/on eft un-terme, générique
dont on fe fert pour défigner une grande
cailfe qui fert ordinairement pour porter à l’armée-
des. vivres-ou des.: munitions de guerre.
L’auteur. du diétionnaire^ de l’artillerie nous
donnera les détails relatifs aux c a iÿ b n s deftinés
aux munitions-de guerre jetons un coup d’oeil
fur les caiffons deftinés aux vivres. Nous fuivrons
dans-, cet. article le guide qui nous- a conduits
dans , l’article S u b j i f ia n c e s m i l it a i r e s .
L’auteur de l’ouvrage que nous venons de
citer, commence le paragraphe qu’il a confacré
aux ca ijjo n s . des vivres , par la defcxiption de
ceux dont on fe férvoit anciennement dans l’armée
• françoife-, après, en avoir montré tous lés
inconvéniens,, il' dit : « cela a donc, fait chercher
une autre forme de voitures.qui., en confervant
l ’avantage dé ne point élever, la voiture ni- la
charge au ; delà-.des proportions convenables pour
lui - faire conferver fon équilibre dans toutes fortes
de terrains , pût-néanmoins- être montée fur dés
roues d’üne proportion plus avantageufëque toutes
celleSi qui. avoiept- été faites- jufcjues alors.
La. néceffité.dè remplir ces- conditions a fait
âtaagjnçr. deux: modèles, dé voitures , dont l’un
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plus large q>ie l’autre n’a pas à la vérité l’avantage
que les roues de devant tournent entièrement
fous les brancards., à cela près il peut faire un
très-bon fervice , ' & ne laiffe pas que de pouvoir
tourner dans un terrain fort étroit , parce que
le fond du caiffon , plus reflerré que le haut, laifle
un efpace de chaque côté aux roues pour fe loger,
dans le moment que la voiture tourne. Ce modèle
eft le plus fimple que l’on puifle employer il fe
monte fur des roues, de cinq pieds au derrière 8c
de quatre par devant.
Le fécond modèle fe monte fur des roues de
pareille hauteur , & les roues tournent facilement
fous la voiture -, mais il eft" un peu plus compliqué ,
en ce que les brancards- font, brifés à la partie
antérieure 8c forment- une eipèce de pont pour
laifler aux. roues la liberté de tourner par deflous.
Il eft plus lourd que le précédent.
Ces deux modèles- font d’un roulage très-
facile , les chevaux tirent à la hauteur des
épaules , & par conféquenc gagnent tout l’avantage
d^ajouter à la force qu’ils y apportent,
celle de leur propre poids en s’appuyant tant l’oit
peu fur leurs- traits-; ce qui ne peut arriver avec
des voitures dont les- roues font trop bafles,
puifque l’ effort ne fe fait que de Bas en haut i
les roues étant fort hautes-, il n’ÿ a point d’ornières
qui puiflbnt les encombrer., & avec la-
précaution de les faire menues de jantes, elles
rompent facilement toute forte de terrain , même’
le plus tenace.
Tous ces modèles- indiftinélement font com-
pofés d’un, corps de . voiture dont les* côtés: & les
bouts font en va-nage , & qui eft. couvert d’uni
. berceau fur lequel eft étendue une toile cirée,
qui retombe le long du vanage , 8c de cette
façon couvre allez bien la fuperficie 8c les côtés
du caiflbn dans lequel on dépofe le pain. Les’
extrémités-de ces-voitures fervent à placer le
fourrage pour la fubfiftance des. chevaux pendant
la route , & le fourrage y eft aufli recouvert par
les bouts dés toiles cirées- du berceau.
Ces voitures fe conftruifënt fur des mefures
déterminées qui leur permettent de charger
500 pains de deux rations 8c du poids de trois
livres chacun , faifant 1000 rations de pain &
1500 livres en poids-. Ëllès font en elles-mêmes
de poids fort inégaux, & qui diffèrent fuivant
• la force de leur; conftru&ion & le plus ou moins
de pièces dont elles^font compofées. On n’entreprendra
point de prononcer fur le choix a en
faire , & la préférence à leur donner.
En général cependant on doit dire qu’à foli-
dité fuffiltinte ,- la voiture la plus légère & la.
plus facile à fe. manier eft celle qui. doit, être
préférée ».
Pour les détails relatifs, à la conftrujftion des
caiffons ,, nous croyons devoir renvoyer nos
. le&eurs. à l’art, du,, charron. , inférév dans te
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dictionnaire des arts & métiers , faifant partie
de cette Encyclopédie ; au dictionnaire portatif
de fart militaire, & furtout a 1 infpeaion des
caiffons qui ont été conftruits depuis peu , oc
qui font renfermés dans nos mâgaftns. On recon-
noitr-a avec facilité qu’une grande intelligence a
préfidé à leur conftrucbion ; que la parfaite égalité ,
l ’exade uniformité qui régnent entre les parties
femblables des différons caijjons , en rendra 1 ulage
8c les réparations-aifées -, on regrettera feulement
que les bois avec lefquels ils font conftruits aient
été employés avant d’être parfaitement fecs.
CALEÇON. ( "Vêtement qu’on met fpus le haut
de chauffe.) Quelques réglemens relatifs à l’habillement
des troupes ont donné des caleçons aux
foldats, & d’autres des culottes doublées-, leqpel
des deux eft préférable,? Les culottes doublées
mériteraient la.préférence fi le foldat étoit toujours
obligé de porter en même temps la culotte èc le
calecon y mais comme il peut porter \e caleçon
feul', toutes les fois qu’il fait des corvées dan?
l’intérieur du quartier , qu’ il nettoie fes armes,
& qu’il eft occupé des foins de ^ordinaire ;
comme l’ufage du çnle'çon eft d’ailleurs nécef-
fit-ire pour la propreté 8c par confequent utile a
la fanté , nous croyons qu’il vaut mieux donner
aux troupes des caleçons que. de?- culottes- dou*-
bléés.
CALIBRE. Ce n’eft point pour parler de la
manière de calibrer les balles de -fufil que nous
avons-inféré, ici* cet article-, cet objet appartient
au dictionnaire de l’artillerie -, mais pour placer
une obfervâtion qui nous a paru importante.
Pourquoi les-foldats font - ils prefque toujours
obligés , fur-tout après les premiers coups, qu’ils
ont tirés, de défaire la cartouche, pour faire
entrer la balle dans le canon du fufil, ce qui leur,
fait perdre beaucoup de temps ? c’eft parce qu’en
calibrant les balles on fait abftraétion de l’épaifleur
dü papier qui forme la cartouche & de. la crafle
qui s’aniafle dans l’ intérieur du canon du fufil.
On remédieroit à cet inconvénient en calibrant
les cartouches 8c- non les balles , ou plus fim-
plement encore en taillant une balle de plus dans
chaque livre de plomba
CALOTTE. L’auteur dü diâionn. dè l’h-iftoire
nous a donné. , tom. 1 , pag. 733. & fiuiv., des
détails'très-agréables, lur la création, la durée &
l’objet du régiment de la calotte. Il nous a montré
tous les avantages que la fociété eût pu retirer dé
cette inftitution mi-folle , mi-fenfée -, c’eft à nous
à parler des. progrès que la. calotte fit parmi les
militaires 8c . des variations, qu’elle, a éprouvées
dans l’armée.
Le, régiment de là Calotte ,, créé, à la cour &
comptant parmi; fes. membres- un grand nombre
de militaires , dut bientôt, après, fa création être
tranlporjcé.à l’armée y.il dut, être, cpmpofé comme«
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celui qui lui avoir fervi de modèle ", il dut s’occuper
comme lui à fronder certains vicc-s , a tourner
en ridicule les manières précieufes, les dilcours
finguliers- 8c les actions peu fenfées il dut avoir
pour chef l’officier dont le génie fe rapprochoic
le plus de celui du général de la Calotte de la ,
ville' : la Calotte militaire dut en un mot , lors •
de fa création , reffembler parfaitement à la Calotte-
civile ; mais cette reflemblance ne dura pas longtemps.
Toutes les inftitutions prennent naturellement
la trempe, le caraaère des hommes chez
qui elles font tranfportces-, il n’étoit pas d’ailleurs
prudent de laifler a tous les officiers françois le
droit d’afpirer à la place de général de la Calotte ;
plufieurs d’entre eux auroient trop fait pour l’obtenir
-, il eût été dangereux de confier à une jeune-
tête bien gaie , bien folle, une autorité qui, pour-
être fondée fur des plaifanteries-y n’en auroit pas;
eu quelquefois un poids moins grand. On fir donc
changer à la Calotte militaire , de forme , de discipline
& d’elprit-, elle refta gaie, & même en
apparence un peu folle ; mais elle devint dans la
réalité un "tribunal- utile 8c quelquefois néceffaire
Le chef fuprême de ce tribunal étoit le premier
lieutenant du premier régiment de l’ârmée/, i
avoir pour, confeil , pour lub-ftituts , pour aides
le premier lieutenant de chaque régiment : l’auto
rite que l’on confia à ce chef, avoit bien quelque
' reflemblance avec celle dont les.; çenieurs. jouif
foient à Rome ", mais elle fe rapprochoic encore
davantage de celle que tous les vieillards; exer
eoient-à Lacédémone-, & elle,reflémbloit parfaire
ment à celle que les lois &: les .coutumes Chinoife
• accordent au fils, aîné fur les frères puînés. En
conféquence des pouvoirs attachés à fa place
le chef-de la Calotte avoit une jurididion fuprême.
fur tous les lieutènaiîs.de l’armée, & le premier;
lieutenant de chaque régiment fur ceux de fon-.
corps : un d’eux avoit-il manqué aux égards, qui;
font fi- légitimement dus. aux anciens officiers ; .
n’avoic - il pas tenu avec fes camarades ou dans.--
les- cercles une conduite conforme "aux principes»
que la. politeffe & l’honnêteté preferivenr affec—
toit-il un ton ou des manières différentes de celles^
du refte du régiment -, fon habillement étoitril oil
trop négligé ou trop recherché -, mettoit-il dans
fes plaifirs un-éclat qui, fans leur donner plus
de réalité., les rend plus dangereux & plus •criminels
y n’obfervoit-il pas dans le commerce -des
femmes la loi qu’elles.ont.le plus.d’intérêt, à nous;
voir garder-, .déceloitril un penchant vers quelqu’un
de ces. vices, qui, pour n’être pas -flétris , par. les
lois pofitives , n’en font ni moins hontejix. ni
moins vils., l’ingratitude , . l’àvarice , l’adulation-,,
l’orgueil , &c. -, n’encouroït-il même , par fes manières
-.ou fes propos, qu’un léger ridicule , il étoit
cité au tribunal du. chef de. la. Calotte de foa régiment
-, il.y. trouvoit la première, fois, non-un
: juge févère ,. mais.un- guide éclairé il. rece-—
i voit, des. ayis. dont, l’amitié, tempéroit.llamertumei