
A V E R T IS SEM EN T .
A L'ART MILITAIRE.
ABR A C a ACC
A b r e u v o i r . On appelle ainfî un lieu choîfi
& formé en pente douce, au bord de l ’eau , pour
D ’après les difficultés qu’il y a à fe procurer
des abreuvoirs sûrs & commodes, d’après Je$ dangers
auxquels on peut expofer les chevaux & les
cavaliers , en prenant une rivière pour abreuvoir ,
foit en garnifon , foit en campagne , on eft convaincu
qu’il feroikbèaucoup plus avantageux d’abreuver
par-tout, les chevaux avec des féaux.
Si les rivières dans lefquelles on mène abreuver
les chevaux n’ont pas un fond de cailloux ou de
très-gros fable , les chevaux que l’on mène boire,
en marchant ou en frappant des pieds , troublent
très*vite l’eau, & la rendent défagréable à boire,
& même nuifible.
Si Y abreuvoir, au contraire , eft fait exprès , à
moins que l’on ne puifle le nétoyer & en changer
l’eau deux fois par jour 3 elle y dépofe très-vite
une vafe bien plus dangereufe encore que celle des
rivières*
En campagne, en adoptant la méthode d’ abreuver
à la rivière, méthode que l’on trouve bien
plus commode , on s’expofe très-fouvent à faire
boire de la mauvaife eau aux chevaux, parce qu’il
faut bien convenir- que l’on n’a jamais la prudence
d’analy fer les eaux des rivières que l’on rencontre
: il fuffit que ce foit de l’eau , & l’on s’em-
prelfe d’ indiquer les endroits où l’on mènera les
chevaux s’abreuver. A ce danger, il s’en joint un
autre , celui de faire fouvent entrer dans l’eau les
chevaux fuants, & de les expofer par-là à prendre
des rhumatifmes , &c.
En menant abreuver les chevaux dans les rivières
, on en rend en général les abords très-difficiles
poijr les hommes qui doivent y venir puifer
de feau pour leurs befoihs , & cet inconvénient
n eft pas peu de chofe, dans un camp où il y a une
Ji grande quantité de perfonneç auxquelles il faut
milit, Suppl. Tome TV»
continuellement de l’eau, foit pour leur boiflbn s
foit pour la cuiflbn de leurs aliments, & c .
Ajoutez à ces réflexions qui tiennent à la fanté
des chevaux, & même à celle.des hommes lor£
qu’on eft en campagne , les précautions qu’il faut
prendre à la guerre , lorfqu’on mène abreuver les
chevaux dans les rivières, les dangers qu’ils courent
d’être furpris ou enlevés, les gardes qu’il faut
ordonner pour veiller à leur sûreté, le défordre fï
difficile à éviter dans de pareilles circonftances , &
mille autres raifons fur lefquelles il feroit inutile
de s’appéfantir pour prouver les avantages que
l’on trouveroit à fe fervir des féaux *, il ne s’agit
donc que d’avoir des féaux ou d’y fuppléer j ne
le pourroit-on pas en faifant ufage de grandes outres
: ces outres une fois vuidée'S, feraient peu
volumineufes & peu pefantes, & conféquemmenj
faciles à tranfportçr.
Le Chevalier DE SERVAN.
A C A U Z I . On donne , dans la milice turque ,
le nom d'acauy. ou celui d'acantfes à des volontaires
que fourniffent, pendant la guerre , les différentes
provinces de l’empire Ottoman j ils fervent
avec les Tartares & les Vala.ques : ils n’ont point
de paye j ils ne font attirés que par l’efpoir du
butin* Voyei V o l o n t a ir e s . . . ' .
ACC E S SIB LE. C e t adjeétif eft celui dont on
fe fert pour défigner une perfonne qu’on peut aborder
, dont on peut approcher avec facilité. J’ ai
omis de dire dans la quatrième feétion de l ’article
Gén éra l que le chef d’une armée doit fe faire
une , loi d’être accejfible à toute heure & à tout le
monde î j’ ai eu grand tort de faire cette omiffion.
, Etre accejfible à tout le monde & à tous les inftans ,
c’eft un des premiers devoirs de celui qui commande
en chef; cet officier fubalterne qui demande
à parler à fon général ; ce fimpie foldât qui veut
être introduit auprès de lu i, a fait peut-être unç
découverte importante, qu’il ne v eu t, qu’il nç
doit comjnuniquer qu’ au chef de l’ armée. C e t
A